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Si les journalistes réutilisent à l’envi l’adage stipulant que « les Kurdes n’ont pour seules amis que les montagnes » quand il s’agit d’évoquer la diplomatie du Kurdistan, Ankara dispose aussi maintenant de sa formule journalistique : « la Turquie, du ‘zéro-problème’ au ‘zéro-ami’ » [1]. Cette formule, qui déforme l’énoncé de la doctrine de « Zéro problème avec les voisins » (« Komşularla Sıfır Sorun Politikası ») conçue par l’ancien ministre turc des Affaires étrangères et Premier ministre Ahmet Davutoğlu en 2001, privilégie le sens de la formule plutôt que celui de la pertinence académique. Pour autant, elle traduit une tendance -ou plutôt une conséquence - de la politique étrangère turque de ces dernières années : la confrontation récurrente et croissante de la Turquie avec ses voisins et les grandes puissances internationales, distendant par la même occasion des relations pourtant autrefois très qualitatives, à l’instar de celles tissées avec l’Union européenne ou les Etats-Unis. Si la Turquie dispose d’amis, à l’instar de l’Azerbaïdjan du Président Aliev ou encore du Gouvernement d’entente nationale (GAN) en Libye, force est de constater, malgré tout, l’éloignement de la Turquie avec certains de ses anciens alliés.
Cet article entend ainsi présenter de manière synthétique l’évolution diplomatique de la Turquie au cours de la décennie passée (I) et les différents théâtres diplomatico-militaires - les deux allant souvent de pair - dans lesquels elle est aujourd’hui fortement engagée (II). Les raisons et motivations de cette politique étrangère serviront, enfin, de conclusion à cet article (III).
Ces dernières années, la politique étrangère turque a étonné les observateurs par ses postures au Moyen-Orient et par son approche quasi-systématiquement basée sur la confrontation et/ou le rapport de force avec les puissances régionales et internationales. Le dernier exemple de cette politique étrangère s’est tenu en Transcaucasie où la Turquie a joué un rôle pivot dans l’affrontement militaire entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan dans la région disputée du Haut-Karabagh. Bien que la Turquie n’ait pas été partie directe au conflit, son soutien à l’Azerbaïdjan s’est montré déterminant dans le déclenchement du conflit et son issue victorieuse pour Bakou : Ankara a en effet apporté un appui militaire primordial aux forces azéries, notamment en leur livrant des armes et, plus particulièrement encore, des drones de combat et de reconnaissance de manufacture turque. Le soutien inconditionnel de la diplomatie turque a, par ailleurs, conforté Bakou dans son offensive tout en froissant les puissances historiquement influentes dans la région, au premier rang desquelles la Russie.
De fait, de manière générale, l’exemple transcaucasien cité supra suit la tendance observée en Afrique du Nord et au Moyen-Orient depuis une dizaine d’années environ. En effet, les premiers jours du « Printemps arabe » verront la Turquie propulsée par les manifestants arabes au rang des pays musulmans modèles, sachant allier démocratie et islam tant dans sa vie politique que dans sa gouvernance. Le Président Recep Tayyip Erdoğan, à l’époque Premier ministre, s’emploiera à faire la promotion de ce modèle, surfant sur les vagues de manifestations appelant à renverser les régimes qu’ils estimaient corrompus, répressifs et autoritaires à travers le monde arabo-musulman.
Finalement, au fil des années, cette image de chef d’Etat modèle se dégradera, tout d’abord en raison de la répression des manifestations monstres de 2013 en Turquie [2], de la mise au pas des voix dissidentes et des médias, des attaques répétées contre les leaders de l’opposition [3], et des purges ayant suivi la tentative de coup d’Etat de juillet 2016 au cours desquelles des dizaines de milliers de fonctionnaires civils et militaires turcs seront limogés et, dans bien des cas, arrêtés.
Loin de dissuader la présidence turque de poursuivre sur cette voie, ce changement d’image en-dehors des frontières turques la poussera à adopter, de façon totalement assumée, une approche belligérante visant à étendre l’influence de la Turquie sur son voisinage immédiat et, plus largement encore, sur la région [4]. Les premières émanations de cette nouvelle politique apparaîtront sous la forme d’interventions militaires massives et directes au sein du territoire syrien, dans un cadre légal encore contesté aujourd’hui [5].
La Turquie initiera en effet une première offensive en août 2016 (« Bouclier de l’Euphrate ») afin d’empêcher les Kurdes syriens de réaliser une unification territoriale qui aurait abouti à la création d’une région autonome kurde syrienne similaire à celle de la Région autonome du Kurdistan d’Irak (RAK). Les interventions se succèderont ensuite en janvier 2018 (« Rameau d’Olivier ») et octobre 2019 (« Source de Paix ») tandis que, parallèlement, la Turquie s’investissait de plus en plus dans le nord-ouest syrien, dans la région insurgée d’Idlib afin de protéger ses proxies islamistes dont une large part est aujourd’hui employée par Ankara comme mercenaires dans les rangs de la mal-nommée « Armée nationale syrienne ». Cette intervention a créé, de facto, une véritable enclave turque dans le nord-ouest de la Syrie.
Dans le nord de l’Irak, les forces armées turques ont, depuis 1990, lancé des opérations militaires visant à neutraliser les points d’appui du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) avec le consentement, tacite ou non, des autorités irakiennes et d’Erbil. Ces opérations vont finalement se démultiplier et, surtout, fortement s’intensifier depuis l’échec des négociations avec le PKK en 2015 et l’année noire pour la Turquie que 2016 représentera sur le plan du terrorisme. Plusieurs opérations transfrontalières vont ainsi se succéder jusqu’à aboutir, en juin 2020, à la double opération « Griffe du Tigre » (opération terrestre) et « Serre d’Aigle » (opération aérienne) visant à pénétrer dans la profondeur du territoire kurde irakien afin de déstabiliser les flux logistiques du PKK et éliminer ses points d’appui.
Ces nouvelles opérations, comme en Syrie, s’affranchissent du droit international [6], malgré les condamnations répétées de Bagdad [7]. Sans parler des affrontements militaires directs entre la Syrie et la Turquie durant la fin de l’hiver et le début du printemps 2020 [8], cette projection de la puissance turque sur les territoires syrien et irakien créeront des frictions avec les autres pays de la région ou, en tous cas, un certain agacement : ainsi l’ambassadeur saoudien en Grande-Bretagne, le Prince Khalid in Bandar bin Sultan Al Saud déclarera-t-il le 15 octobre 2019, par exemple, que l’intervention turque en Syrie était « créatrice de chaos » [9], tandis que le ministre émirati des Affaires étrangères, Abdullah bin Zayed, estimait-il le 29 septembre 2020 que le Président Erdoğan voulait « rétablir une domination coloniale sur le monde arabe » [10].
Ces opérations transfrontalières turques se trouveront également sous le feu diplomatique des Etats-Unis et de la Russie dans la mesure où ces deux puissances se concevaient initialement comme les deux « garants de la sécurité » en Irak (pour Washington principalement) et en Syrie (pour Moscou).
L’Union européenne condamnera également les opérations turques [11], en particulier pour leur manque de coordination diplomatique et militaire avec les différentes forces impliquées aux côtés des Kurdes : ainsi, les forces françaises dans le nord de la Syrie ont-elles craint d’essuyer des feux collatéraux de la part de la Turquie et de ses supplétifs syriens, tandis que le Quai d’Orsay déplorait que les Forces démocratiques syriennes, fer de lance de la lutte contre Daech et alliés de la France dans la lutte contre le djihadisme, soient prises pour cible par Ankara [12].
Appuyant à nouveau sa projection de force sur des critères légaux douteux [13], le Président Erdoğan ordonne en janvier 2020 à l’armée turque d’intervenir aux côtés du Gouvernement d’entente national (GAN) en Libye dans le conflit l’opposant au Maréchal Haftar. Bien que l’intervention militaire turque est parvenue à renverser le rapport de forces et à éviter au gouvernement de Tobrouk une défaite qui s’annonçait cuisante, les dynamiques de la guerre civile libyenne ne s’en sont pas trouvées profondément modifiées pour autant : l’engagement turc n’a pas permis aux forces du GAN de mettre un terme au contrôle exercé par le maréchal Haftar sur les richesses pétrolifères de Sirte et, plus globalement, sur la majorité du territoire libyen.
L’intervention militaire a toutefois placé la Turquie en confrontation directe avec les soutiens régionaux et internationaux de Haftar - la Russie, la France, les Emirats arabes unis et l’Egypte notamment. Le conflit aura même menacé, durant plusieurs semaines, de se transformer en guerre régionale : le 20 juillet 2020, le Parlement égyptien aura, par exemple, approuvé le déploiement de troupes en Libye [14] tandis que des colonnes de blindés et d’aviation légère s’amassaient à la frontière égypto-libyenne [15]. La présence, sur la ligne de front, de mercenaires russes de la société Wagner, répondant aux ordres directs de Moscou, a rajouté aux craintes d’un dérapage incontrôlé du conflit [16] ; d’autant que, le 10 juin 2020, la frégate française « Courbet », envoyée contrôler un cargo turc dans le cadre des opérations de maintien de l’embargo sur les armes dont la Libye fait l’objet, sera « illuminée » à trois reprises par les radars de conduite de tir d’une frégate turque, dernière étape précédant un tir [17].
Finalement, les efforts tenaces des Nations unies permettront d’éviter l’intervention militaire de nouveaux acteurs dans le conflit et la conclusion d’un cessez-le-feu « permanent » [18] le 23 octobre 2020, qui sera finalement transformé par de nouvelles négociations le 11 novembre en la promesse, de la part des deux protagonistes de tenir prochainement des élections [19]. L’intervention turque, déterminante dans la sauvegarde du gouvernement reconnu comme légitime par l’ONU - le GAN - aura malgré tout cristallisé davantage encore les tensions entre la Turquie et plusieurs de ses voisins, notamment arabes, et certaines grandes puissances internationales. Le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Joubeir condamnera par exemple l’intervention turque en Libye, affirmant en janvier 2020 que « cette escalade turque pose une menace à la sécurité et à la stabilité de la Libye et une menace à la sécurité de la région et du monde arabe, dans la mesure où il s’agit d’une interférence dans les affaires internes d’un pays arabe, en violation flagrante des principes internationaux et des accords afférents » [20].
Concomitamment au conflit en Libye, ou plutôt complémentairement, la Turquie s’est également fortement impliquée en Méditerranée orientale dans la course aux gisements d’hydrocarbures dont les eaux au nord et au sud du Bassin Levantin font actuellement l’objet. L’intervention turque en Libye sera en effet fortement motivée par la signature le 27 novembre 2019, entre le leader du GAN Fayez al-Sarraj et le Président Erdoğan, d’un accord économique ouvrant l’accès, pour la Turquie, à de vastes gisements d’hydrocarbures en Méditerranée orientale, au détriment de la plupart des pays de la zone, notamment Chypre, Israël, la Syrie, la Grèce, le Liban…
En plus de l’accord économique avec la Libye, la Turquie s’emploiera à multiplier les provocations en Méditerranée orientale, en envoyant notamment un navire de forage exploratoire dans les eaux méditerranéennes et, plus particulièrement, dans les eaux territoriales grecques et chypriotes, au détriment, là encore, du droit international [21]. Le différend revêt une dimension juridique particulièrement complexe impliquant le plateau continental et les zones économiques exclusives (ZEE) [22].
S’inscrivant toujours dans la même tendance de politique étrangère des dernières années, la Turquie militarisera rapidement la crise durant l’été 2020 en faisant escorter son navire de recherche, l’Oruç Reis, par une flotte de la Marine turque composée de plusieurs frégates. Finalement, la crise s’apaisera après que la Turquie a accepté en octobre 2020 la médiation des Etats-Unis et de plusieurs pays de l’Organisation de l’Atlantique nord (OTAN), notamment l’Allemagne [23]. La Turquie a cependant réaffirmé qu’elle n’entendait pas laisser tomber ses prétentions territoriales sur les eaux de la Méditerranée orientale.
Cette crise aura toutefois, à nouveau, fortement détérioré les relations de la Turquie avec les pays de la zone concernée ; ainsi Ankara s’émouvra-t-elle de la création, le 16 janvier 2019, d’un « Forum du gaz en Méditerranée orientale » (EMFG) par les gouvernements chypriote, égyptien, grec, israélien, italien, jordanien et palestinien, et dont la Turquie sera exclue, de fait, lors de sa création ; l’EMFG gagnera au fil des mois le soutien des Etats-Unis et de l’Union européenne.
Quelles sont les dynamiques et les motivations guidant l’attitude actuelle de la diplomatie turque à l’origine d’une telle dégradation de la qualité de ses relations, pourtant patiemment tissées, avec tant de pays voisins, régionaux et internationaux ? Quatre facteurs peuvent être, globalement, identifiés.
Premièrement, cette politique étrangère émane de la volonté de la présidence turque d’accélérer l’émergence de la Turquie comme puissance régionale, aspirant ainsi à être reconnue comme une puissance dont l’avis compte sur la scène internationale. La Turquie possède incontestablement les atouts géographiques, historiques, économiques et environnementaux pour s’imposer comme un acteur régional incontournable. Cependant, l’approche belliqueuse privilégiée jusqu’à maintenant par le Président Erdoğan, couplée à son approche résolument militariste et son orientation de plus en plus islamiste [24], a amené la Turquie à rencontrer une opposition croissante d’autres puissances régionales comme l’Arabie saoudite, l’Egypte, les Emirats arabes unis, Israël ou encore l’Iran, et à grever ses relations avec des grandes puissances internationales comme les Etats-Unis, la Russie et l’Union européenne [25].
Deuxièmement, la Turquie souhaite établir une présence stratégique dans les zones qu’elle considère comme étant ses sphères d’influence. Les forces armées turques sont déjà engagées, d’une façon ou d’une autre, à Chypre, en Somalie, en Syrie, en Irak, en Libye, dans les Balkans et possède des bases au Qatar et au Soudan, tout en cherchant de nouvelles opportunités d’étendre son influence dans son voisinage régional.
Troisièmement, la Turquie ambitionne de contrôler, directement ou indirectement une partie des ressources en hydrocarbures de la Méditerranée orientale (directement ou via la République turque de Chypre nord), de la mer Caspienne (via la reconnaissant Azerbaïdjan, notamment) et dans les eaux de la mer Noire, où de nouveaux gisements auraient été découverts en août dernier par la Turquie [26], ainsi que les prometteurs marchés, civils comme militaires, en Afrique et en Asie. Toute nouvelle ressource ou tout nouveau marché à même de redynamiser l’économie turque fait l’objet d’une attention immédiate de la présidence turque : depuis 2016, l’économie turque traverse en effet l’une des pires crises de son histoire [27] et l’impact du COVID-19 décroit davantage encore les chances d’un prochain redressement ; une crise en partie due, d’ailleurs, à son aventurisme diplomatique : en 2018 par exemple, les sanctions imposées par les Etats-Unis à la Turquie en raison, notamment, de l’emprisonnement en Turquie d’un pasteur américain, feront plonger la livre turque de 20% [28] ; plus récemment encore, le 9 novembre 2020, le Président français Emmanuel Macron a annoncé son intention de soumettre au Conseil européen une proposition de suppression de l’union douanière unissant la Turquie à l’Union européenne [29], une sanction dont pâtirait fortement l’économie turque (50% des exportations turques étaient à destination de l’Union européenne en 2018) [30].
Enfin, quatrièmement, le président Erdoğan fait face à des défis économiques et politiques domestiques majeurs et utilise, comme source de diversion, ainsi que comme moyen de « fidélisation » de sa base électorale, une politique étrangère belliqueuse, entremêlée de rhétorique néo-ottomane vantant la gloire passée d’un idéal turco-islamique dont les échos ne sont pas pour déplaire au Parti d’action nationaliste (MHP), allié incontournable - et irremplaçable - de la Présidence turque depuis quatre ans environ [31].
Cette approche belliqueuse de la politique étrangère turque, appuyée par de nombreuses interventions militaires, a mené à la détérioration des relations entre la Turquie d’un côté et, de l’autre, ses amis comme ses ennemis. Les relations entre Ankara et Washington, autrefois de grande qualité, ont désormais sombré dans la méfiance en raison d’un vaste camaïeu de raisons, allant de l’achat par la Turquie de systèmes de missiles sol-air russes S400 au soutien militaire apporté par les Etats-Unis aux FDS en Syrie, en passant par le refus américain d’extrader Fethullah Gülen, suspecté d’être l’instigateur du coup d’Etat raté de 2016. Les relations avec la Russie sont, elles aussi, fortement dégradées à la suite des désaccords diplomatico-militaires entre Ankara et Moscou en Syrie, en Libye et dans le Haut-Karabagh ; et cela malgré des relations économiques très fortes. Enfin, les liens avec l’Union européenne se sont, eux aussi, fortement distendus, à la suite notamment de la dérive autoritaire du gouvernement turc et, plus encore, de sa présidence. Toutefois, les relations germano-turques, actuellement de qualité alors qu’Erdoğan traitait encore la chancelière allemande de « nazie » [32], devraient rappeler à quel point la diplomatie turque s’avère opportuniste et, à bien des égards, « à la carte ». Si la conjoncture actuelle impose à Erdoğan de recourir à une diplomatie agressive comme la sienne, la conjoncture de demain pourrait, comme beaucoup de chancelleries l’espèrent, s’avérer toute autre.
Lire sur Les clés du Moyen-Orient :
– Entretien avec Dorothée Schmid sur la politique étrangère de la Turquie : « parler de néo-ottomanisme est un piège, mais ce terme est assumé par l’ensemble des protagonistes »
– Entretien avec Jana Jabbour – La politique étrangère de la Turquie
– Entretien avec Jean Marcou - En lien avec l’affaire Khashoggi, retour sur les relations entre la Turquie et l’Arabie saoudite
– Entretien avec Can Firuz - Les enjeux de la Turquie en 2013
– L’Europe, la Turquie, le Général. Les relations franco-turques à l’époque du Général de Gaulle (1958-1969)
– Le rôle de la Turquie et de la question kurde dans les conflits irakiens et syriens. Partie I : Ankara face à Damas
– Candidature de la Turquie à l’Union européenne : où en est le processus d’adhésion ? Première partie : la Turquie, européenne ? Genèse du projet et débats
– La Turquie face à la crise syrienne
– Israël-Turquie : du partenariat stratégique au refroidissement
Sitographie :
– How Turkey Went From ‘Zero Problems’ to Zero Friends, Foreign Policy, 22/08/2013
https://foreignpolicy.com/2013/08/22/how-turkey-went-from-zero-problems-to-zero-friends/
– How Erdogan steered Turkey from ‘zero problems’ to zero friends, Arab News, 27/10/2020
https://www.arabnews.com/node/1754841/middle-east
– From Zero Problems with Neighbors to Zero Friends, Atlantic Sentinel, 14/01/2020
https://atlanticsentinel.com/2020/01/from-zero-problems-with-neighbors-to-zero-friends/
– How Arabs perceive Turkey’s foreign policy in the Middle East, TRT WORLD, 08/10/2020
https://www.trtworld.com/magazine/how-arabs-perceive-turkey-s-foreign-policy-in-the-middle-east-40415
– Turkey’s Operation “Peace Spring” and International Law, OpinioJuris, 21/10/2019
http://opiniojuris.org/2019/10/21/turkeys-operation-peace-spring-and-international-law/
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https://www.guengl.eu/turkey-libya-agreement-arbitrary-and-illegal/
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https://www.europarl.europa.eu/news/en/press-room/20200910IPR86828/eastern-mediterranean-turkey-must-immediately-end-illegal-drilling-activities
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https://www.europe1.fr/politique/diplomatie-macron-veut-supprimer-lunion-douaniere-entre-lunion-europeenne-et-la-turquie-4004339
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https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2dd3436f-5fa3-4d4f-a865-2a1e3f27a4c2/files/7d7dceb8-e8ee-4906-a94f-1ffd06ff7db1#:~:text=La%20Turquie%20a%20ainsi%20export%C3%A9,%2C4%25%20en%202017).
– AKP-MHP alliance to dominate Turkey’s near future, Hürriyet Daily News, 02/11/2016
https://www.hurriyetdailynews.com/opinion/serkan-demirtas/akp-mhp-alliance-to-dominate-turkeys-near-future-105640
– Erdogan traite Merkel de « nazie », Le Monde, 20/032017
https://www.lemonde.fr/europe/article/2017/03/20/erdogan-traite-merkel-de-nazie_5097468_3214.html
Emile Bouvier
Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.
Notes
[1] En matière de presse anglophone, citons par exemple Foreign Policy (https://foreignpolicy.com/2013/08/22/how-turkey-went-from-zero-problems-to-zero-friends/), Arab News (https://www.arabnews.com/node/1754841/middle-east) ou encore Atlantic Sentinel (https://atlanticsentinel.com/2020/01/from-zero-problems-with-neighbors-to-zero-friends/).
[2] En particulier les manifestations dites de « Gezi » à partir de 2013 à Istanbul puis dans tout le reste de la Turquie, qui verront descendre dans les rues près de 2,5 millions de personnes et provoqueront la mort de 7 personnes et en blesseront 7822.
[3] Notamment kurde, à l’instar du Parti démocratiques des peuples (HDP) qui, aujourd’hui encore, subit régulièrement des perquisitions et arrestations en raison de ses liens supposés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le 25 septembre 2020 par exemple, 82 cadres et militants du HDP étaient arrêtés à travers la Turquie.
[4] https://www.trtworld.com/magazine/how-arabs-perceive-turkey-s-foreign-policy-in-the-middle-east-40415
[5] http://opiniojuris.org/2019/10/21/turkeys-operation-peace-spring-and-international-law/ ou encore https://www.justsecurity.org/67219/turkeys-syria-invasion-german-research-report-says-illegal-on-all-counts/
[7] https://www.france24.com/en/20151205-iraq-turkey-immediately-withdraw-unauthorised-troops-north-peshmerga-islamic-state-group
[8] https://www.aljazeera.com/news/2020/2/20/fighting-rages-in-northwest-syria-two-turkish-troops-killed
[9] https://www.theguardian.com/world/2019/oct/15/saudi-ambassador-accuses-turkey-of-causing-chaos-in-syria
[10] https://www.middleeasteye.net/news/uae-rebukes-turkey-un-trying-restore-colonial-rule-over-arab-world
[11] https://www.lefigaro.fr/international/offensive-turque-l-union-europeenne-en-conflit-avec-son-allie-de-l-otan-20191014
[15] https://defence-blog.com/news/army/egypt-sent-abrams-tanks-and-attack-helicopters-to-the-libyan-border.html
[16] https://www.defense.gov/Explore/News/Article/Article/2287821/russia-wagner-group-continue-military-involvement-in-libya/
[17] https://www.lopinion.fr/edition/international/libye-comment-s-est-deroule-l-incident-naval-entre-france-turquie-218912
[18] https://www.theguardian.com/world/2020/oct/23/libya-rival-forces-sign-permanent-ceasefire-at-un-sponsored-talks
[19] https://www.france24.com/en/middle-east/20201111-libya-peace-talks-reach-breakthrough-agreement-to-hold-elections
[21] https://www.europarl.europa.eu/news/en/press-room/20200910IPR86828/eastern-mediterranean-turkey-must-immediately-end-illegal-drilling-activities
[22] https://www.lemonde.fr/international/article/2020/09/14/pourquoi-la-grece-et-la-turquie-s-affrontent-en-mediterranee-orientale_6052162_3210.html
[25] https://www.eurasiareview.com/09112020-turkeys-foreign-policy-from-zero-problem-to-zero-friends-analysis/
[26] https://www.worldoil.com/news/2020/8/21/turkey-s-black-sea-find-shapes-its-potential-role-as-an-energy-producer
[29] https://www.europe1.fr/politique/diplomatie-macron-veut-supprimer-lunion-douaniere-entre-lunion-europeenne-et-la-turquie-4004339
[30] https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2dd3436f-5fa3-4d4f-a865-2a1e3f27a4c2/files/7d7dceb8-e8ee-4906-a94f-1ffd06ff7db1#:~:text=La%20Turquie%20a%20ainsi%20export%C3%A9,%2C4%25%20en%202017
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