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Le Haut-Karabagh : une ligne de feu pour l’Arménie et l’Azerbaïdjan, une ligne de front diplomatique pour la Russie et la Turquie (2/2). De la Guerre du Haut-Karabagh aux affrontements de septembre 2020, une animosité arméno-azérie toujours aussi forte

Par Emile Bouvier
Publié le 01/10/2020 • modifié le 01/10/2020 • Durée de lecture : 12 minutes

Lire la partie 1

1. La guerre du Haut-Karabagh (1988-1994)

Le 13 février 1988, les Arméniens du Karabakh sortent dans la rue et battent le pavé dans la capitale de l’oblast autonome, Stepanakert, appelant à une unification avec la République soviétique d’Arménie. Six jours plus tard, d’imposantes manifestations sont également organisées en ce sens à Erevan, capitale de l’Arménie. Le 20 février 1988, les députés du Peuple de Karabakh - c’est-à-dire les parlementaires soviétiques dont la circonscription se trouvait au sein de l’oblast - approuvent à 110 voix contre 17 la requête des manifestants [1]. Cette initiative inédite d’un Parlement régional soviétique crée des scènes de liesse à Erevan et Stepanakert, mais Moscou rejette la demande des Arméniens. Deux jours plus tard, le 22 février, la première confrontation du conflit du Haut-Karabagh se produit : une foule d’Azéris, partie de la ville d’Agdam, traverse le pays jusqu’à la ville d’Askeran, au sein de l’oblast autonome, et s’en prend aux Arméniens et à leurs intérêts dans le pays sur leur chemin [2]. Arrivés à Askeran, les Azéris affrontent la police locale et des civils arméniens, laissant deux Azéris morts - dont un tué par un policier d’ethnie azérie - et plusieurs dizaines d’Azéris et d’Arméniens blessés [3]. Cet événement créé une vague de violences à travers les deux pays à l’encontre de leurs minorités arméniennes et azéries respectives.

Le 29 novembre 1989, l’oblast autonome du Nagorno-Karabak est placé sous le contrôle direct de l’administration azérie par Moscou. En réponse à cette décision que les Arméniens vivent comme un affront, une session extraordinaire organisée par le Soviet suprême arménien et le Conseil national - le corps législatif du Nagorno-Karabak - aboutit à la déclaration officielle du souhait d’une unification de la région avec l’Arménie [4] ; cette proclamation restera lettre morte. Le 26 novembre 1991, l’Azerbaïdjan abolit le statut d’oblast autonome de la région du Haut-Karabagh, réorganise ses divisions administratives et place le territoire sous son contrôle total.

Le 10 décembre, à l’issue d’un référendum officieux et boycotté par les Azéris, les Arméniens du Nagorno-Karabakh approuvent à 99% la création d’un Etat indépendant [5]. Une tentative de médiation soviétique, où Moscou propose une autonomie élargie pour le Nagorno-Karabakh au sein de l’Azerbaïdjan ne satisfait aucune des deux parties ; les passes d’armes entre milices arméniennes et azéries s’accroissent rapidement et, très vite, à la suite de l’indépendance arménienne (23 septembre 1991) et azérie (18 octobre 1991) les escarmouches laissent place à un affrontement de grande envergure entre l’Azerbaïdjan et le Haut-Karabagh soutenu par l’Arménie.

Le conflit mobilise des dizaines de milliers d’hommes de part et d’autres de la ligne de front, sans qu’il soit possible de les dénombrer exactement : Arméniens et Azéris ont en effet recours chacun à plusieurs milliers de mercenaires issus de l’espace anciennement soviétique, essentiellement des Ukrainiens et des Russes [6]. Ils sont, de plus, rejoints de part et d’autres par des alliés de circonstance : des nationalistes turcs, les Loups Gris, rejoignent ainsi le théâtre d’opérations afin de soutenir l’Azerbaïdjan, qui reçoit également l’assistance de milices afghanes et tchétchènes [7]. Si la Grèce apporte une aide logistique discrète à l’Arménie, cette dernière reçoit par ailleurs l’appui de milices ossètes. Sans réellement prendre position, la Russie s’affirme comme l’un des acteurs clés du conflit en raison, notamment, de ses substantielles ventes d’armes aux deux belligérants [8].

A la fin 1993, le conflit a causé la mort de plusieurs milliers de combattants et civils et créé des centaines de milliers de réfugiés de part et d’autre. En mai 1994, les Arméniens sont parvenus à s’emparer de 14% du territoire azéri [9] ; territoire qu’ils contrôlent, aujourd’hui encore. Des négociations sont entamées par les Azéris avec les autorités autoproclamées du Haut-Karabagh sous l’égide de la Russie : le 12 mai 1994, un cessez-le-feu est convenu entre les belligérants [10]. Le Groupe de Minsk, créé le 24 mars 1992 par la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE, aujourd’hui OSCE) afin de donner à l’Europe une voix sur le conflit du Haut-Karabagh, et encourager notamment une résolution pacifique du conflit. Ce groupe de Minsk, essentiellement animé par la France à laquelle se sont adjoints la Russie et les Etats-Unis (les trois en sont aujourd’hui co-présidents ; huit autre pays en sont membres, dont l’Allemagne, la Turquie ou encore l’Italie), existe encore aujourd’hui [11].

2. De l’après-conflit aux affrontements d’aujourd’hui

En dépit du cessez-le-feu, soldats arméniens et azéris continueront à s’affronter de part et d’autre de la « ligne de contact », ancienne ligne de front fossilisée par le traité de cessez-le-feu du 12 mai 1994. Une série de résolutions en provenance de l’Union européenne, des Nations unies ou encore de l’Organisation de coopération islamique viendront, au fil des années, déplorer l’occupation, par l’Arménie, d’une partie du territoire azéri et, en certaines occasions, condamner les actions de nettoyage ethnique entreprises contre les populations azerbaïdjanaises par certaines milices arméniennes dans les territoires occupés. Le 16 janvier 2016 par exemple, le PACE adopte la résolution 2085 condamnant l’occupation de l’Arménie du Nagorno-Karabakh et des actions qui y sont entreprises par les autorités arméniennes au détriment des populations azéries ; l’intransigeance et le manque de coopération d’Erevan y sont aussi fermement condamnées [12].

Le 2 avril 2016, les forces azéries et arméniennes s’affrontent à nouveau à la frontière du Nagorno-Karabakh. Cette guerre, mentionnée infra et qui ne dure que quatre jours, cause la mort d’une trentaine de soldats et la destruction de plusieurs véhicules blindés et hélicoptères de combat [13]. Si les incidences militaires et diplomatiques de cette « Guerre des Quatre Jours » ne s’avèrent que mineures dans une relation arméno-azérie déjà notoirement dégradée, cette passe d’armes témoigne de l’hostilité toujours aussi forte régnant entre les deux belligérants transcaucasiens, plus de vingt ans après la signature du cessez-le-feu de 1994. Cette hostilité, toujours aussi forte aujourd’hui, explique ainsi le déclenchement des nouveaux affrontements ayant débuté le 27 septembre 2020.

3. Les affrontements de septembre 2020

La situation du Haut-Karabagh, et de l’aire arméno-azérie dans son ensemble, s’articulait de la sorte à l’aube des affrontements du 27 septembre : l’Azerbaïdjan, pour sa plus large part, s’étale de la mer Caspienne, à l’est, jusqu’aux frontières arméniennes, quelque 400 kilomètres à l’ouest, en bordant une partie des frontières iranienne, géorgienne, russe et turque. Le territoire azéri ne s’arrête toutefois pas ici : l’ancienne république soviétique compte cinq exclaves, c’est-à-dire des espaces de souveraineté situés en-dehors de son territoire principal (et qui peuvent dont être, dans certains cas, des enclaves pour les pays accueillant en leur sein les exclaves d’un pays tiers). L’exclave la plus notable est celle du Nakhitchevan, située au sud-est de l’Arménie, à l’est de la Turquie et au nord-ouest de l’Iran ; comme vu précédemment, cette emprise de 5 500 km², aussi grande que les Territoires palestiniens ou que du territoire de l’Etat de Brunei, est un héritage direct de la soviétisation de la Transcaucasie dans les années 1920. Quatre autres exclaves viennent compléter le territoire azéri : situées en territoire arménien, ces emprises pour le moins mineures par leur taille (elles ne représentent la plupart du temps qu’un petit ensemble de villages ou de hameaux), situées à Barkhudarli, Karki, Ashagi Askipara et Yukhari Askipara, sont toutes occupées par l’armée arménienne.

Le territoire arménien, carrefour incontournable du Caucase entre la Géorgie, la Turquie, l’Azerbaïdjan et l’Iran, ne compte aucun accès à la mer ; l’Arménie détient également une petite exclave située en territoire azéri à Artsvashen et qui est occupée par l’Azerbaïdjan depuis la Guerre du Haut-Karabakh. Les forces armées arméniennes occupent par ailleurs une part substantielle du territoire azéri dans sa partie méridionale, à la frontière des deux adversaires : il s’agit de l’essentiel du territoire de l’ancien oblast autonome du Nagorno-Karabakh évoqué précédemment et qui abrite la majeure partie de la population arménienne habitant en Azerbaïdjan. En tout, près de 12 000 km² sont ainsi occupés depuis la fin de la guerre du Haut-Karabakh, soit 14% du territoire azéri. Les Arméniens occupent et administrent ce territoire et en revendiquent encore le nord, à la pointe sud d’un triangle que formerait Ganca, Goranboy et le Haut-Karabakh. C’est, sans surprise, autour de cette zone occupée que se concentre l’essentiel de la pierre d’achoppement entre Erevan et Bakou et, surtout, la part la plus notable des affrontements depuis le 27 septembre 2020.

Dans la nuit du 26 au 27 septembre, les forces azéries ont ainsi lancé plusieurs opérations militaires essentiellement terrestres visant à bousculer le dispositif défensif arménien. Pour l’Azerbaïdjan, il s’agit là d’une guerre présentée comme légitime dans la mesure où son motif principal est celui de la reconquête d’un vaste pan de territoire occupé par l’ennemi depuis pratiquement trente ans [14]. Pour l’Arménie, il s’agit d’une légitime défense : estimant que le territoire du Haut-Karabakh lui revient légitimement au vu de sa forte majorité ethnique arménienne, l’offensive azérie est vécue comme une agression prédatrice [15].

La zone occupée par l’Arménie en territoire azéri fait ainsi, depuis le 27 septembre, l’objet de plusieurs opérations militaires initiées par Bakou. Selon les ministères de la Défense azéri et turc - dont l’objectivité des informations est à prendre avec les précautions d’usage -, les forces armées de l’Azerbaïdjan seraient parvenues à percer le dispositif arménien en plusieurs points et ne seraient qu’à une quarantaine de kilomètres de la capitale du Nagorno-Karabakh, Stepanakert [16].

Concomitamment à ces opérations contre la zone occupée par l’Arménie à la frontière sud arméno-azérie, l’armée azerbaïdjanaise a également lancé une puissante opération de diversion au nord de la frontière dans la région des villes d’Ijevan et Agdam : l’offensive azérie dans ce secteur ne vise pas à conquérir des pans du territoire arménien mais bien à fixer une partie des forces d’Erevan afin que ces dernières ne puissent ni renforcer la ligne de front face à Stepanakert, ni lancer, à leur tour, une opération de diversion contre le territoire azéri qui contraindrait de la même manière l’armée azerbaïdjanaise à détourner des effectifs actuellement engagés dans le Haut-Karabagh afin de défendre le territoire azéri au nord.

L’issue des combats est pour le moment incertaine ; 98 victimes étaient à déplorer le 29 septembre, dont 14 civils [17] (10 en Azerbaïdjan et 4 en Arménie). Les deux belligérants clament tous deux des exploits militaires dont la véracité est, pour le moment, difficile à évaluer. L’Azerbaïdjan aurait perdu plusieurs véhicules blindés lourds ainsi que des éléments d’aviation légère (a priori un hélicoptère de combat et plusieurs drones armés et de reconnaissance). A l’instar de la Turquie, à qui l’Azerbaïdjan a acheté ces dernières années plusieurs drones de combat [18], Bakou diffuse en boucle à la télévision et sur les réseaux sociaux les images de destruction de matériel militaire arménien par ses drones de manufacture turque [19]. Erevan a par ailleurs affirmé que l’un de ses avions de combat, un SU-25, aurait été abattu par un chasseur F-16 turc, ce que démentent d’une même voix Bakou et Ankara [20].

4. Le positionnement de la Turquie et de la Russie

Le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan autour du Haut-Karabagh a en effet attiré à lui, sans surprise, l’attention et l’investissement diplomatico-militaire des grandes puissances régionales, au premier rang desquels la Russie et la Turquie. Historiquement proche de l’Azerbaïdjan et adversaire de toujours de l’Arménie [21], Ankara s’est positionné en faveur de Bakou dès les premiers affrontements : « La Turquie sera pleinement engagée à aider l’Azerbaïdjan à recouvrer ses terres occupées et à défendre ses droits et intérêts selon le droit international » a ainsi déclaré Fahrettin Altun, directeur de la communication de la présidence turque [22].

Depuis le début septembre, dans la perspective de l’offensive azérie, plusieurs rumeurs font en effet état du déploiement d’une flotte d’avions de combat F-16 turcs et, surtout, de drones de combat Bayraktar TB2, qui ont fait la réputation - et le succès - des récentes opérations militaires turques en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad à Idlib, dans le nord de l’Irak contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et en Libye contre les forces du Maréchal Haftar.

Plusieurs rapports font par ailleurs état du transfert, ordonné par la présidence turque, de plusieurs bataillons de l’Armée nationale syrienne (ANS), la large force de mercenaires syriens employés - moyennant finance - par la Turquie dans ses opérations militaires dans le nord syrien mais aussi, à hauteur de plusieurs milliers d’hommes, en Libye. Cette information a été confirmée par plusieurs commandants de l’ANS interrogés par divers médias [23]. La Division Sultan Murad et la Brigade Suleyman Shah notamment auraient été mobilisées sur le front arménien en raison de la majorité ethnique turkmène caractérisant leurs combattants et leur positionnement sans équivoque dans le conflit caucasien opposant un Etat turcique à un Etat arménien. L’ambassadeur arménien à Moscou a affirmé que la Turquie aurait déployé 4 000 combattants du nord de la Syrie jusqu’en Azerbaïdjan. Ces faits ont jusqu’ici été démentis par Ankara et Bakou [24].

La Russie occupe quant à elle un rôle relativement ambigu dans le conflit. En raison de la nécessité pour elle de conserver de bonnes relations avec les pays du couloir caucasien conditionnant en partie son accès au Moyen-Orient, la présidence turque n’a pas réellement pris position en faveur de l’un ou l’autre belligérant, appelant tout au plus à un cessez-le-feu et à une résolution pacifique du conflit dans le cadre du Groupe de Minsk [25]. Moscou s’est également proposé en médiateur du conflit, ce qu’a refusé, le 30 septembre, l’Arménie : « Il est très inapproprié de parler d’un sommet entre l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Russie à un tel moment d’intenses hostilités » a ainsi affirmé le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan à l’agence de presse russe Interfax [26].

Toutefois, la Russie penche plutôt en faveur de l’Arménie, davantage pour des raisons stratégiques que de proximité culturelle ou religieuse (la Russie et l’Arménie étant toutes deux chrétiennes, contrairement à l’Azerbaïdjan musulmane). En effet, à l’inverse de Bakou, Erevan est membre des alliances économiques et militaires menés par Moscou que sont l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) - une coalition politico-militaire créée le 7 octobre 2002 et réunissant l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan - et l’Union économique eurasienne, une union économique établie le 10 octobre 2014 autour de l’Arménie, de la Biélorussie, du Kazakhstan, du Kirghizistan et de la Russie. Dans ce cadre, l’armée arménienne achète régulièrement de l’armement russe, notamment des batteries de missiles sol-air S300 [27] et Iskandar qu’Erevan a menacé d’utiliser contre les appareils turcs si d’aventure Ankara décidait de mener des opérations militaires directes contre l’Arménie [28]. Preuve encore de la collaboration étroite entre Moscou et Erevan, les forces armées russes disposent d’une vaste base aérienne à proximité de la capitale arménienne, à Gyumri, où sont stationnés 5 000 hommes et une flotte d’hélicoptères de combat, et utilisent l’aérodrome militaire Erebuni d’Erevan, aux côtés de l’armée de l’air arménienne, pour stationner plusieurs chasseurs, en particulier des MiG-29. [29]

En plus d’être soutenue par la Turquie, avec laquelle la Russie se retrouve souvent en confrontation diplomatique (voire militaire indirecte) en Libye et en Syrie, l’Azerbaïdjan a démontré ces dernières années une volonté de se rapprocher énergétiquement des pays européens, au détriment de la Russie [30]. L’Azerbaïdjan est en effet l’un des plus grands fournisseurs régionaux d’hydrocarbures.

Le Conseil de sécurité des Nations unies, réuni mardi 29 septembre en urgence, a condamné l’escalade des affrontements et ordonnant à l’Arménie et l’Azerbaïdjan de cesser les hostilités. A l’instar de l’Union européenne [31], le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a également appelé les belligérants à cesser leurs opérations militaires et à reprendre les négociations « sans délai » [32].

Conclusion

Les affrontements opposant actuellement l’Arménie à l’Azerbaïdjan s’inscrivent ainsi dans le contexte d’un conflit vieux de plusieurs décennies, où l’absence de réelles négociations et de volonté de résolution du conflit par les belligérants ont laissé s’accumuler l’adversité, la rancœur et l’hostilité. Cette inimité arméno-azérie, couplée aux intérêts des puissances régionales dans ce conflit et à la place de ce dernier dans l’échiquier caucasien et moyen-oriental, contribue à entretenir la résolution des belligérants de ne concéder aucun pas vers une résolution du conflit ou, au moins, vers un compromis ouvrant la voie à des négociations sincères. Qu’il s’agisse de la Russie, des Etats-Unis ou encore de l’Union européenne, la question d’une médiation franche et sans ambiguïté d’une grande puissance ou d’une organisation internationale légitime dans ce conflit reste ainsi toute ouverte et, pour le moment, sans réponse.

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https://www.dailysabah.com/politics/diplomacy/azerbaijan-gains-territory-in-armenian-occupied-nagorno-karabakh
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Publié le 01/10/2020


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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