La complexité de la crise yéménite tient à la multiplicité des facteurs ayant mené à sa genèse (I) ; aujourd’hui, la situation politico-militaire sur le terrain promet une aggravation de la situation humanitaire à travers le pays (II).
Un « conflit de proxies entre l’Iran et l’Arabie saoudite » (1), une « guerre confessionnelle » (2), une « guerre civile » (3), voire même une « guerre économique » (4) … Beaucoup de qualificatifs sont utilisés pour tenter de caractériser le conflit au Yémen, dont la complexité échappe aux analyses traditionnelles de la polémologie (5).
Durant la guerre ayant opposé la jeune République islamique (issue de la révolution de 1979) à l’Irak de Saddam Hussein de 1980 à 1988, les deux belligérants se sont affrontés, entre autres choses, lors de la « Guerre des pétroliers » : de 1984 à 1988, Bagdad et Téhéran, tous deux fortement dépendants économiquement de leurs exportations d’hydrocarbures, tentent de s’affaiblir mutuellement en ciblant les navires de fret passant par le golfe Persique et notamment le détroit d’Ormuz. Près de 500 vaisseaux seront ainsi endommagés ou envoyés par le fond.
Ces affrontements ont fait prendre conscience aux Etats du Golfe, tous dépendants à divers degrés de leurs exportations d’hydrocarbures, de leur vulnérabilité vis-à-vis du détroit d’Ormuz, contrôlé en grande partie par l’Iran, et des relations qu’ils entretiennent avec ce dernier. Très vite, dès le début du conflit, la question de l’établissement de voies de contournement du détroit s’est posée, afin de ne plus être tributaire de ce goulot d’étranglement dont les économies du Golfe dépendent.
Divers projets ont ainsi vu le jour, avec des succès très relatifs (I) ; les alternatives fonctionnelles nécessitent donc d’être complétées par de nouveaux projets actuellement à l’études mais qui, pharaoniques, montrent combien le détroit d’Ormuz reste incontournable pour le transit des tankers (II), et est amené à le rester pour encore un certain temps, bien qu’indéfinissable pour le moment.
Franck Mermier est membre du conseil scientifique de la Maison d’Archéologie et d’Ethnologie René-Ginouvès, CNRS/universités Paris Ouest Nanterre La Défense/Paris 1 Panthéon Sorbonne. Ses recherches abordent plusieurs thématiques, particulièrement les dynamiques culturelles, sociales et politiques dans le monde arabe.
Franck Mermier est membre du conseil scientifique de la Maison d’Archéologie et d’Ethnologie René-Ginouvès, CNRS/universités Paris Ouest Nanterre La Défense/Paris 1 Panthéon Sorbonne. Ses recherches abordent plusieurs thématiques, particulièrement les dynamiques culturelles, sociales et politiques dans le monde arabe. Arabisant, il s’est également adonné à plusieurs travaux de traduction de l’arabe vers le français, notamment des textes du philosophe syrien Sadik Jalal al-Azm (Ces interdits qui nous hantent : Islam, censure, orientalisme, Parenthèse Editions, 2008). En 2018, il publie chez Classiques Garnier deux recueils de textes nés dans la guerre : Récits libres de Syrie, de la révolution à la guerre et Yémen, écrire la guerre.
Franck Mermier est membre du conseil scientifique de la Maison d’Archéologie et d’Ethnologie René-Ginouvès, CNRS/universités Paris Ouest Nanterre La Défense/Paris 1 Panthéon Sorbonne. Ses recherches abordent plusieurs thématiques, particulièrement les dynamiques culturelles, sociales et politiques dans le monde arabe. Arabisant, il s’est également adonné à plusieurs travaux de traduction de l’arabe vers le français, notamment des textes du philosophe syrien Sadik Jalal al-Azm (Ces interdits qui nous hantent : Islam, censure, orientalisme, Parenthèse Editions, 2008). En 2018, il publie chez Classiques Garnier deux recueils de textes nés dans la guerre : Récits libres de Syrie, de la révolution à la guerre et Yémen, écrire la guerre.
Christian Vicenty est chargé de mission Chine, Russie, Ukraine, Nouvelles Routes économiques de la Soie à la Mission stratégique et études économiques de la Direction générale des Entreprises (D.G.E.) / Ministère de l’Economie et des Finances.
Il a auparavant bénéficié d’expatriations à vocation professionnelle (diplomatique) en ex-URSS (1985-1988), en Corée du Sud (1988-1990), au Kazakhstan (1994-1998), en Arabie Saoudite (1998-2000), plus divers séjours ou missions de plus courte durée en Turquie, au Japon, en Asie centrale, en Europe de l’Est et du Nord …
Juliette Honvault est historienne, chargée de recherches au CNRS (Institut de Recherches et d’Etudes sur les Mondes Arabes et Musulmans, Aix Marseille Université). Après des recherches portant sur le nationalisme arabe en Syrie et au Liban, son travail s’est élargi au Yémen à partir de 2007, et notamment à l’historiographie contemporaine depuis la fin de l’époque ottomane, l’écriture autobiographique, les enjeux de la conservation archivistique et de l’éducation.
Les clés du Moyen-Orient est un site d’information sur l’histoire et l’actualité du Moyen-Orient. Selon la ligne éditoriale du site : « Comment l’histoire explique l’actualité », les évènements actuels du Moyen-Orient sont ainsi replacés et analysés dans leur contexte historique. Ces expertises scientifiques, réalisées par des professeurs d’université, des docteurs, des chercheurs, des militaires et des membres du secteur privé, sont publiées dans les rubriques « Repères historiques », « Analyse de l’actualité », « Portraits et entretiens » et « Infos culture ».