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Le terme « d’alévi » désigne un ensemble de différentes communautés chiites, dont les croyances et les rites diffèrent.
Les communautés arabophones alévies (les nusayri) vivant dans le sud de la Turquie (notamment entre Mersin et Antioche [Antakya]) forment en quelque sorte une extension des communautés chiites alaouites en Syrie et n’ont que peu de liens historiques avec les autres groupes alévis en Turquie ; peu nombreux, faiblement influents, leur rôle dans la vie religieuse du pays s’avère négligeable. Les Alévis tahtaci (les « travailleurs du bois », littéralement) sont quant à eux descendants des Turcs Oghuz, des nomades issus d’Asie centrale qui se sont installés en Anatolie au cours du Xème siècle, notamment à l’ouest, le long de la mer Egée, et au sud, près de Mersin. Au fil des siècles et des années, et en raison des caractéristiques environnementales de leurs lieux de peuplement, les tahtaci se sont spécialisés dans le travail et le commerce du bois – d’où leur nom de tahtaci. Les Alévis caferi sont quant à eux, pour la plupart, des Azéris, comme le montre notamment leur forte concentration au nord-est de la Turquie, près de Kars et Agri ; l’une de leur différence avec les autres Alévis serait, dans la majorité des cas, leur fréquentation des mosquées et non des « cemevi », les lieux de culte alévis, en raison de quelques nuances dans leur façon de prier, eu égard à celle des Alévis bektași [1]. A ce titre, certains ne les considèrent pas comme Alévis mais comme une simple branche du chiisme [2].
Les bektași, enfin, représentent la très grande majorité de la population alévie en Turquie – bien que cette proportion soit quasi-impossible à quantifier. Parfois appelés « Alévis anatoliens » [3] en raison de leur répartition géographique résolument centre-anatolienne, ils pratiquent des rites considérés, aujourd’hui, comme le cœur de l’alévisme, dont les tenants et aboutissants ont été précédemment traités dans une série de trois articles sur les Clés du Moyen-Orient.
Les groupes alévis les plus importants sont turcophones et kurdophones (bien que ces derniers soient également divisés entre ceux parlant le kurmandji et le zaza, comme il sera vu plus loin). Plusieurs ethnies partagent leur foi alévie, comme les Kurdes, les Turkomans, ou encore les Yorouks. Les Turkomans forment historiquement un ensemble de tribus nomades turciques, désormais assimilées (l’origine des Alévis turcs fait encore débat parmi les historiens, qui ne parviennent pas à déterminer s’ils sont originaires ou non des Turcomans [4]). Les Yoruks sont quant à eux un sous-groupe des Turcomans, forts d’à peu près 70 000 individus, et dont une partie est alévie. L’antagonisme économique des Turcomans avec les autres populations locales dans les territoires où ils sont établis est l’un de leur trait identitaire distinctif dans la société turque ; à ce titre, ils sont davantage stigmatisés que les Turcs alévis [5].
Les Alévis constituent, de loin, la plus imposante des quatre communautés chiites en Turquie, avec un total de 20 à 25 millions de fidèles. L’essentiel d’entre eux est ethniquement turc ; si leurs origines exactes sont encore débattues, le fait qu’ils viennent d’Asie centrale fait l’unanimité. Principalement répartis en Anatolie centrale et orientale, ils utilisent le turc plutôt que l’arabe dans leurs cérémonies religieuses et dans leur littérature.
Trois millions d’Alévis environ s’avèrent par ailleurs kurdes et font face, à ce titre, à un dilemme politique [6] : leur loyauté doit-elle se tourner d’abord vers leur ethnie, ou vers leur communauté religieuse ? Certains privilégient la solidarité religieuse avec les Turcs alévis plutôt que la solidarité ethnique avec les Kurdes en raison de l’hostilité que certains Kurdes sunnites leur portent parfois, faisant craindre à de nombreux observateurs de potentiels conflits ethno-religieux à cet égard [7].
Les Alévis sont ainsi une minorité religieuse en Turquie malgré le fait qu’ils soient, en très grande majorité, ethniquement turc. Ils font face à des préjudices et des discriminations parfois très fortes en raison de leur foi, qu’ils ne peuvent exprimer librement en raison de la très forte majorité sunnite régnant sur la société turque. Les Alévis considèrent également souvent leur foi comme méconnue ou mal interprétée ; à ce titre, cette dernière est souvent mal acceptée ou perçue par la population turque, poussant ainsi parfois les adeptes de l’alévisme à dissimuler leur foi. En 1997 par exemple, le futur Président turc Recep Tayyip Erdoğan, alors maire d’Istanbul, a tenté d’interdire la fréquentation des lieux de rassemblement communautaires alévis (les « tekke »). De plus, à l’inverse des leaders religieux sunnites, aucun responsable religieux alévi ne perçoit de salaire de l’Etat : la mainmise de ce dernier sur les affaires religieuses des musulmans en Turquie, à travers la Diyanet, ne laisse ainsi que très peu de marges de manœuvre aux Alévis.
Les Arméniens ne seraient plus, aujourd’hui, qu’entre 50 000 et 60 000 [8], et vivent pour l’essentiel à Istanbul ; hormis une minorité de catholiques et protestants, la plupart appartiendrait à l’Eglise apostolique arménienne. La communauté arménienne tend à fonctionner en vase-clos et dispose de ses propres médias et écoles (à l’instar du quotidien « Jamanak »). Bien que l’Etat respecte leur statut de minorité, les Arméniens souffrent socialement encore de l’héritage historique qui est le leur en Turquie. La reconnaissance du génocide arménien par l’Italie, la France et les Etats-Unis par exemple depuis le début des années 2000 a contribué à entretenir le ressentiment de la population turque à l’endroit des Arméniens [9].
Contrairement aux Arméniens et aux Grecs, la minorité juive n’est homogène ni ethniquement, ni linguistiquement. Ses membres, forts de 20 000 personnes [10], sont constitués pour l’essentiel de juifs séfarades dont les ancêtres ont été expulsés d’Espagne par l’inquisition catholique romaine en 1492. Ils parlent le ladino, une variante de l’espagnol parlé au XVème siècle, accru de nombreux emprunts à diverses autres langues. La minorité ashkénaze, issue d’Europe centrale et orientale, parle le yiddish, une langue dérivée de l’allemand. Les deux langues sont rédigées en hébreu. La plupart des juifs en Turquie parle toutefois parfaitement le turc. Les karaites, considérés par certains juifs comme des hérétiques [11], parlent quant à eux le grec. En général, les différentes communautés juives tendent à ne pas se mélanger et à protéger leurs identités respectives.
Les représentants des communautés juives en Turquie déclarent jouir d’une totale liberté de religion et de culte. Bien que les rabbins n’aient pas de statut légal, le gouvernement les reconnaît de facto ; par ailleurs, les juifs, de manière générale, ne souffrent que peu d’antisémitisme, tant au sein de la société que de la part des institutions étatiques. Une dégradation quasi-continue des relations diplomatiques entre la Turquie et Israël [12] a toutefois conduit les Juifs à connaître certains épisodes d’antisémitisme qu’il n’avait guère eu à connaître jusqu’à maintenant [13].
Depuis le Traité de Lausanne de 1923, le statut des Grecs en Turquie s’est avéré ambigu. La plupart des Turcs, en raison du passé pour le moins belliqueux entretenu avec les Grecs et qui se perpétue aujourd’hui, éprouvent pour ces derniers une animosité et les ont toujours considéré comme des citoyens à part. Après de nombreux départs au fil des années, les Grecs ne seraient plus, aujourd’hui, que 3 500 environ [14], principalement à Istanbul et le long de la mer Egée. Toutefois, il existe également une vaste communauté de descendants grecs, désormais turcisés, au nombre de 200 000 - 300 000 [15] : il s’agit des Grecs musulmans, divisés en deux groupes. Le premier consiste en des Grecs issus de familles crétoises, et l’autre de Grecs pontiques, de la mer Noire. Ces derniers se désignent eux-mêmes comme étant des « Turkos » et parlent un grec fortement empreint de turc.
A l’exception des Grecs musulmans, les autres sont affiliés à l’Eglise grecque orthodoxe, plus importante Eglise chrétienne en Turquie et héritière directe des institutions religieuses de l’Empire byzantin. Les Grecs feraient l’objet de discriminations régulières dans la vie de tous les jours, mais non-organisées au niveau de l’Etat [16]. L’Eglise orthodoxe grecque déclare à cet égard que la communauté grecque jouit d’une totale liberté de religion et de culte, mais qu’elle rencontre des problèmes récurrents dans sa pratique de la foi : les autorités turques refusent par exemple les références à Constantinople dans les liturgies - renommée en Istanbul le 28 mars 1930 - pour des raisons de géopolitique et, notamment, de tensions avec la Grèce.
Le terme d’ « Araméens » regroupe un vaste ensemble de minorités religieuses à travers le Moyen-Orient mais, dans le cas de la Turquie, désigne plus spécifiquement les Assyro-Chaldéens. Plus méconnus, les massacres d’Araméens sous l’Empire ottoman de 1914 à 1920 (les Assyro-chaldéens le désignent comme un génocide et l’appellent le « Sayfo »), concomitamment à ceux des Arméniens, se sont avérés une réalité ayant coûté la vie à plusieurs dizaines, voire centaines de milliers d’Araméens. Selon le chercheur américain Travis Hannibal, près de 250 000 Assyro-Chaldéens auraient été tués dans les massacres [17].
Aujourd’hui, la population araméenne en Turquie serait très faible : estimée à 25 000 en 2018 [18], ces chiffres sont certainement biaisés par l’arrivée de nombreux réfugiés araméens en provenance d’Irak à la suite des exactions de Daech de 2013 à 2015, dans le nord du pays notamment. De fait, en 2001, l’Institut suédois des Affaires internationales estimait leur nombre à seulement 4 000 [19].
Alors qu’ils vivaient historiquement dans le sud-est de la Turquie, le conflit entre les forces armées turques et les combattants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), entre autres choses, a amené les Araméens à fuir la Turquie vers la Suède et l’Allemagne notamment ; cette fuite est par ailleurs motivée par les discriminations régulières que subissent les Araméens en Turquie par des notables locaux dans les petits villages du sud-est anatolien où ils sont établis (expropriation par exemple) [20].
Les Kurdes constituent le principal catalyseur des tensions inter-ethniques en Turquie. Plus grande minorité ethnique dans le pays, dont elle représente près d’un quart de la population, la communauté kurde a fait l’objet de plusieurs articles dans les Clés du Moyen-Orient, tant dans sa dimension géo-ethnographique que géopolitique. Les rébellions kurdes, très fréquentes durant l’entre-deux-guerres, ont inscrit la rivalité turco-kurde comme sujet de préoccupation sécuritaire et sociopolitique majeur dès les premières années de la jeune république turque. La lutte menée par le PKK en est, aujourd’hui, la continuité historique et insurrectionnelle.
Un nombre difficilement quantifiable de Roms vivent en Turquie ; le quotidien turc Radikal avançait, en 2006, le chiffre de trois millions et demi de personnes [21]. Majoritairement musulmans, quelquefois chrétiens, les Roms sont majoritairement stigmatisés et marginalisés de la société turque. La plupart vit en Thrace orientale, sur la rive européenne de la Turquie, mais un grand nombre d’entre eux habite également dans le reste du pays et ont essaimés à travers toute l’Anatolie. La plupart des Roms en Turquie seraient originaires du nord de l’Inde, selon plusieurs études génétiques et linguistiques [22], et leur présence en Anatolie daterait du XIème siècle. Quoi qu’il en soit, le nom « rom », que ce soit en turc (« roman ») ou dans un certain nombre d’autres langues vient, à l’instar de la Roumanie, de l’Empire byzantin (l’Empire romain d’Orient, autrement dit). Les Roms se sont en effet installés dans un premier temps dans les derniers bastions de l’Empire byzantin : en Turquie, il s’agissait d’Edirne (présence attestée en 1068) et de l’actuelle Istanbul (depuis 1054) ; les Roms ont ainsi conservé le nom de « romains ». En raison de leur adhésion à la foi musulmane, les Roms ne sont pas considérés commue minorité selon les autorités turques, qui appliquent là aussi les dispositions du traité de Lausanne.
Les Circassiens, ou Tcherkesses, constituent l’une des plus importantes minorités en Turquie, avec près de deux millions de membres [23] répartis essentiellement en Anatolie centrale. Très bien intégrés à la société turque, ils pratiquent un islam sunnite hanafite et parlent majoritairement le turc ; un faible nombre d’entre eux parle encore les langues circassiennes (l’adyguéen ou encore le kabarde, par exemple).
Souvent assimilés aux Circassiens se trouvent les Abkhazes, une population d’environ 500 000 personnes originaires, historiquement, d’une région enclavée entre la Géorgie et la Russie nommée Abkhazie [24]. A l’instar des Circassiens, les Abkhazes se montrent bien intégrés à la société turque et pratiquent l’islam sunnite ; les Abkhazes s’avèrent particulièrement proches et reconnaissants de la Turquie, en raison des visites diplomatiques régulières menées par la Turquie en Abkhazie, qui cherche à obtenir son indépendance de la Géorgie [25]. Une communauté turque d’environ 15 000 personnes subsiste par ailleurs en Abkhazie, en héritiers directs des anciens occupants ottomans [26].
Les Géorgiens constituent également une petite minorité caucasienne sur le territoire turc. Forte d’environ 100 000 personnes, cette communauté se caractérise par l’existence d’un sous-groupe dont les membres s’appellent les « Imerkhéviens ». Géorgiens d’origine, ils parlent un dialecte particulier, l’Imerkhévien [27], et vivent dans une région turque surnommée, sans surprise, « Imerkhevi », située dans la province d’Artvin, le long de la frontière avec la Géorgie. Les Imerkhéviens habitent 14 villages de cette région qui portent officiellement des noms turcs et officieusement des noms géorgiens. Malgré leurs différences identitaires particulièrement distinctes des Turcs, ils sont pleinement intégrés à la société turque en raison de leur absence de velléité territoriale, de leur maitrise du turc et de leur pratique de l’islam sunnite.
Difficilement quantifiables, les Karapapaks sont également concentrés au nord-est de la Turquie, où ils joignent d’autres communautés réparties à travers le Caucase, notamment en Géorgie et Azerbaïdjan. Estimés à environ 300 000 personnes, les Karapapas seraient majoritairement d’obédience alévie et seraient originaires d’une fusion entre plusieurs tribus oghuz, azéris et kipchaks au XVème siècle [28].
Enfin, une minorité caucasienne tout à fait notable est celle représentée par les Lazes, dont la population est estimée à environ un million de personnes [29]. Concentrées essentiellement dans la région du Pont et du nord-est de la Turquie, les communautés turques lazes sont essentiellement musulmanes sunnites. Leur présence remonte à l’Antiquité et à l’ancienne Colchide ; du IV au Vème siècles, l’ouest du Caucase comptera un « royaume lazique », avant de devenir une province romaine, le « Lazicum ».
La culture, la langue et l’histoire des Lazes diffèrent fortement de celles des Turcs. Pour autant, ils s’avèrent parfaitement intégrés à la société turque – certains prêtent d’ailleurs des origines lazes à l’actuel Président de la République turque, Recep Tayyip Erdoğan [30]. Cette assimilation de la culture turque au sein des populations lazes fait craindre un effacement progressif de la culture et de la langue lazes, et a amené par exemple l’UNESCO à inscrire en 2015 le laze sur la liste des langues menacées de disparition [31].
Les populations balkaniques forment un autre contingent de minorités notables en Turquie ; les Bosniaques notamment sont présents dans la plupart des grandes villes de l’ouest du pays ainsi que dans plusieurs villages à proximité de la mer de Marmara. Certains chercheurs bosniens estiment la population bosniaque en Turquie à près de six millions d’individus, soit davantage que dans les Balkans [32] ; cette forte population s’explique par les différents exodes qu’ont connus les Bosniaques au fur et à mesure de la désagrégation de l’Empire ottoman à partir du XIXème siècle.
Les Bulgares sont également fortement représentés en Turquie à travers la communauté des Pomaks notamment, c’est-à-dire des Bulgares s’étant convertis à l’islam sous l’Empire ottoman et qui seraient, aujourd’hui, environ 600 000 en Turquie [33]. L’expression désigne maintenant, plus globalement, les populations slaves musulmanes en Grèce, Macédoine du Nord, Albanie et en Turquie.
Les Zazas forment une minorité un peu particulière puisque celle-ci est, avant tout, linguistique. Forts de plus de trois millions de locuteurs [34], les Zazas sont pour la plupart des Kurdes et une grande partie - non quantifiable toutefois - d’entre eux s’avère alévie. La langue zaza se montre proche linguistiquement du gorani, parlé essentiellement par des populations kurdes en Irak et en Iran.
L’ethnie des Arabes est essentiellement concentrée le long de la frontière syrienne. La plupart des Arabes installés en Turquie - exception faite des réfugiés syriens et irakiens - sont d’obédience alévie (caferi) et ont souvent des liens familiaux de l’autre côté de la frontière. Il est, aujourd’hui, impossible de déterminer l’ampleur exacte de la minorité arabe en Turquie en raison de la confusion statistique apportée par les flots successifs de réfugiés en provenance d’Irak et de Syrie.
Loin de se résumer à la question kurde, la problématique des minorités en Turquie s’avère donc particulièrement riche et complexe, en raison notamment de la grande variété de minorités ethniques, linguistiques et religieuses cohabitant sur le territoire turc. Si les discriminations subies par les Kurdes et les Alévis notamment soulèvent d’importants problèmes en matière de Droits de l’Homme et de cohésion nationale, les autres minorités parviennent, globalement, à vivre sereinement en Turquie, soit en raison de leur compatibilité avec la « turcité » voulue par Atatürk dans le pays, soit en raison de leur discrétion ou de l’auto-censure qu’elles s’imposent. L’arrivée massive de réfugiés irakiens et notamment syriens sur le sol turc ces dernières années, dont une grande partie ne souhaite pas retourner dans leur pays d’origine, pourra potentiellement amener les autorités turques à repenser le cadre légal entourant l’accueil et la vie des minorités sur le sol de la Turquie.
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Emile Bouvier
Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.
Notes
[1] Kaya, Emir. Secularism and state religion in modern Turkey : Law, policy-making and the Diyanet. Bloomsbury Publishing, 2017.
[2] https://www.internethaber.com/caferiler-kimlerdir-alevilikten-farki-ne-caferi-mezhebi-lideri-kimdir-1904848h.htm
[3] Tanrıverdi, Ali (2018) Anadolu Alevi geleneğinde kutsalların bir derlemesi : Adıyaman örneği. Abant Kültürel Araştırmalar Dergisi, 3(5) : 139-158.
[4] Van Bruinessen, Martin. "Kurds, Turks and the Alevi revival in Turkey." Middle East Report 200 (1996) : 7-10.
[5] Petrosian, Vahram. "The Iraqi Turkomans and Turkey." Iran & the Caucasus (2003) : 279-308.
[6] Keles, Janroj Yilmaz. "The politics of religious and the ethnic identity among Kurdish Alevis at homeland and in diaspora." (2014) : 173-227.
[7] Par exemple Günaydın, Gazi Giray. (2017). Alevi Conflict in Turkey with Political Aspects. The Journal of Academic Social Science Studies. 3. 547-555. 10.9761/JASSS6992.
[8] Leupold, David. "Embattled Dreamlands : The Politics of Contesting Armenian, Kurdish and Turkish Memory." (2020).
[9] Karasu, Mehmet, and Melek Göregenli. "Evaluations of Turkish people related to ‘The Armenian Issue’ : AQ Methodology study." Armenia-Turkey : Paving Ways for Dialogue and Reconciliation Proceedings (2017) : 18-19.
[11] Astren, Fred. Karaite Judaism and historical understanding. Univ of South Carolina Press, 2004.
[12] Cette dégradation remonte en grande partie au conflit israélo-palestinien de 2008-2009, contre lequel la Turquie s’était fermement opposée.
[14] https://web.archive.org/web/20100501063653/http://www.todayszaman.com/tz-web/detaylar.do?load=detay&link=161291
[16] Karimova, Nigar, and Edward Deverell. Minorities in Turkey. Utrikespolitiska institutet, 2001.
[17] Travis, Hannibal. "“Native Christians Massacred” : The Ottoman Genocide of the Assyrians during World War I." Genocide Studies and Prevention 1, no. 3 (2006) : 327-371.
[18] Minority Rights Group International, World Directory of Minorities and Indigenous Peoples - Turkey : Assyrians, June 2018.
[19] Karimova, Nigar, and Edward Deverell. Minorities in Turkey. Utrikespolitiska institutet, 2001.
[20] Minority Rights Group International, World Directory of Minorities and Indigenous Peoples - Turkey : Assyrians, June 2018.
[22] https://www.nytimes.com/2012/12/11/science/genomic-study-traces-roma-to-northern-india.html?_r=0
[23] Ülkü Bilgin : Azınlık hakları ve Türkiye. Kitap Yayınevi, Istanbul 2007 ; S. 85. ISBN 975-6051-80-9
[24] Erciyes, Jade Cemre. "Diaspora of diaspora : Adyge-Abkhaz returnees in the ancestral homeland." Diaspora : a journal of transnational studies 17, no. 3 (2008) : 340-361.
[26] http://www.diplomatikgozlem.com/TR/belge/1-5816/abhazyada-yasayan-osmanli-turkleri-ilgi-bekliyor.html
[27] Tuite, Kevin. Kartvelian morphosyntax : Number agreement and morphosyntactic orientation in the South Caucasian languages. Munich : Lincom Europa, 1998.
[28] KAFKASYALI, Ali. "Karapapak Türkleri." Atatürk Üniversitesi Türkiyat Araştırmaları Enstitüsü Dergisi 48 (2012) : 269-304.
[29] Kutscher, Silvia. "The language of the Laz in Turkey : Contact-induced change or gradual language loss ?." (2008).
[33] Fatma Nur Başaran & Banu Tipigil Gürcüm (2007) A Reflection on Pomak Culture in Modern-day Turkey : Traditional Female Clothing and the Bride’s Wedding Outfit, Folklore, 118:2, 217-228, DOI : 10.1080/00155870701337718
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