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Les relations turco-américaines : de la crise conjoncturelle à la dégradation structurelle (3/3). Analyse et perspectives de la relation américano-turque : vers un horizon toujours plus nuageux

Par Emile Bouvier
Publié le 23/07/2021 • modifié le 23/07/2021 • Durée de lecture : 10 minutes

Lire les parties 1 et 2

A. Un climat politique peu propice à un rapprochement

En dépit de la liste de différends développée en première partie de cet article, l’ancien président américain Donal Trump s’est employé à protéger la Turquie d’un grand nombre de potentielles sanctions en raison de la sympathie, ou en tous cas de l’entente, que les présidents turc et américain éprouvaient l’un pour l’autre. Pour rappel, il a suffi d’un seul appel [1] de Recep Tayyip Erdogan, début octobre 2019, pour que Donald Trump balaye plusieurs années d’efforts militaires en Syrie et décide d’abandonner les Kurdes syriens à leur sort en ordonnant le départ des forces américaines du nord de la Syrie, laissant le champ libre à une opération militaire turque contre le Rojava (l’opération « Source de Paix »).

Le départ de la Maison Blanche de Donald Trump a donc porté un coup dur à Ankara, d’autant que Joe Biden est présenté comme le plus « pro-kurde des présidents américains » [2]. Si des arguments rationnels peuvent valider cette théorie, à l’instar de l’opposition sans équivoque du président américain à la décision de Trump d’abandonner les Kurdes syriens en 2019 [3], d’autres le sont moins mais émaillent les médias turcs depuis de nombreuses années, notamment celles durant lesquelles Joe Biden était vice-président des Etats-Unis : ainsi, au-delà des accusations d’un porte-parole de l’AKP affirmant que Joe Biden n’est pas d’origines franco-irlando-anglaises mais kurdes - son vrai nom serait « Cimoyê Bahattîn Aga » [4] - d’autres ont présenté le président nouvellement élu comme étant un « sympathisant du PKK » en raison de son soutien aux journalistes kurdes emprisonnés en Turquie [5].

Les administrations turques et américaines entretiennent, de fait, une défiance réciproque depuis plusieurs années maintenant, et plus encore depuis l’élection de Joe Biden. Ainsi, lors de sa prise de fonction le 19 janvier 2021, le Secrétaire d’Etat Antony Blinken a par exemple désigné la Turquie comme étant le « soi-disant allié stratégique » [6] des Etats-Unis, en réponse à une question d’un journaliste sur l’achat par Ankara des systèmes d’arme S400 évoqués précédemment. Cette expression en dit long sur la posture adoptée par la nouvelle administration américaine vis-à-vis de la Turquie. Dans la même veine, dans la quasi-totalité des sondages réalisés en Turquie, les Etats-Unis se trouvent en tête de liste des pays que les sondés perçoivent comme une menace à la sécurité nationale turque [7].

De manière générale, malgré les messages positifs récemment envoyés par Ankara [8], la crise parcourant les relations de la Turquie avec les Etats-Unis est amenée à se poursuivre, voire à s’accroître, en particulier autour de trois axes : une vision différente des affaires internationales, la volonté croissante de la Turquie de diminuer sa dépendance vis-à-vis de « l’Occident » (entendre par là les Etats-Unis, les pays européens et leurs alliés) et des attentes divergentes des administrations turque et américaine, l’une envers l’autre, pour initier un réchauffement de leurs relations.

B. Une vision divergente des affaires internationales

Contrairement aux relations entre la Turquie et l’Europe, les relations entre Washington et Ankara sont basées essentiellement autour d’un seul et même axe : un partenariat sécuritaire établi dans le contexte de la Guerre Froide et de la menace croissante incarnée par l’Union soviétique. Cependant, aujourd’hui, le décalage géopolitique entre les deux puissances et les divergences de perception de la menace sont devenus les facteurs dominants dans l’équation des relations turco-américaines.

Comme vu précédemment, l’une des principales pierres d’achoppement de cette relation est l’achat, par la Turquie, de systèmes de défense sol-air russe S400. Pour beaucoup, cette démarche illustre un réalignement géopolitique d’Ankara, aussi bien en dehors de l’OTAN que des Etats-Unis. Pour la Turquie, l’acquisition des S400 n’est pas seulement motivée par des considérations de défense pures ; il s’agit davantage d’une démarche géopolitique. En effet, cette promesse d’achat a renforcé les liens entre la Russie et la Turquie, notamment en Syrie, dans la continuité du réchauffement de leurs relations initié en 2016. Ce développement est préoccupant pour Washington, inquiet que l’initiative turque puisse inspirer d’autres partenaires, à l’instar de l’Inde qui, traditionnellement demandeuse de matériel américain, s’est également tournée vers la Russie afin d’acquérir des S400 en octobre 2018 [9], s’exposant d’ailleurs, elle aussi, à des sanctions américaines [10].

De manière générale, la lecture de l’actualité internationale par Washington et Ankara est divergente. A une époque où les Etats-Unis considèrent la Chine comme un rival et que les relations avec la Russie deviennent de plus en plus tumultueuses, la coalition au pouvoir en Turquie - composée de l’AKP et du mouvement ultranationaliste MHP - défend l’idée que le système international d’aujourd’hui n’est plus aussi occidentalo-centré qu’il n’a pu l’être à une époque, voire qu’il est même devenu « post-colonialiste ». Cette vision est partagée et soutenue par des personnalités et groupes « eurasistes » (« ulusalci », en turc), qui militent, de fait, pour un alignement plus fort de la Turquie avec la Russie et la Chine [11].

Ces groupes sont initialement originaires des mouvements d’extrême-gauche turcs et épousent une approche anti-occidentale en matière de politique étrangère tout en nourrissant un sentiment ultranationaliste en matière de politique intérieure. Concrètement, ces groupes - incarnés par exemple par le parti Vatan (« Patrie) de Doğu Perinçek - militent pour que la Turquie quitte l’OTAN, ou encore retire sa candidature visant à intégrer l’Union européenne. Ces mouvements estiment que la Turquie devrait défendre ses intérêts à travers une diplomatie davantage « à la carte ».

La Turquie tend ainsi, depuis plusieurs années maintenant, à s’éloigner des Etats-Unis et à se rapprocher, ou du moins à tisser des relations plus étroites, avec des partenaires comme la Russie [12] ou la Chine [13], comme en témoigne par exemple l’adhésion d’Ankara à l’Organisation de la coopération de Shanghai en 2012, en qualité de « partenaire de dialogue » [14]. Si cette politique étrangère turque peut sembler anormale ou inquiétante à Washington, elle est perçue comme un simple ajustement vis-à-vis de la nouvelle donne géopolitique pour la coalition au pouvoir à Ankara. Ce réalignement diplomatique turc ne risque que fort peu de changer durant l’administration Biden.

C. Réduction de la dépendance vis-à-vis de « l’Occident »

La Turquie adopte une démarche volontariste, pratiquement depuis la création de la République turque en 1923, afin de parvenir à l’autonomie stratégique ; autrement dit, les autorités turques s’emploient à moderniser le pays et à le rendre le plus autonome possible afin de réduire sa dépendance vis-à-vis de l’étranger - notamment l’Europe et les Etats-Unis - tant en matière économique que militaire.

Les « objectifs 2023 » sont à cet égard évocateurs : établis en 2010 sous la primature de Recep Tayyip Erdogan, ces objectifs visent, d’ici au centenaire de la proclamation de la République turque, à faire de la Turquie l’une des puissances phares du monde, tant autonome stratégiquement que rayonnante au-delà de ses frontières. Parmi ces objectifs se trouvent par exemple la présence de la Turquie dans le classement des dix pays au plus fort PIB du monde [15], la réduction du taux de chômage à moins de 5% de la population en âge de travailler [16], une autonomie totale en matière de production de matériel militaire (la flotte de drones turcs constitue, à cet égard, une franche réussite [17]), etc.

Ce volontarisme vers l’autonomie stratégique articule, en grande partie, la politique étrangère turque. Cependant, dans son application, ce concept nébuleux signifie dans les faits une réduction de la dépendance turque à l’égard de l’Occident plutôt que faire de la Turquie un acteur autonome à l’égard du monde entier ; ainsi, si le président turc ne rechigne pas à s’opposer parfois violemment [18] à ses homologues européens, il en est moins de même vis-à-vis de la Russie ou de la Chine par exemple.

Dans le dernier cas, les autorités turques se montrent en effet silencieuses en ce qui concerne les persécutions chinoises à l’encontre des musulmans ouïghours, par exemple. Comme le titre le média « The Diplomat », « La Chine achète le silence de la Turquie sur l’oppression des ouïghours » [19] : face à la fuite des investisseurs occidentaux de Turquie, Ankara a un besoin en effet croissant de nouveaux investisseurs, que Pékin se montre enthousiaste à lui donner moyennant son silence. La Chine possède désormais 65% des parts du troisième plus grand port à conteneurs de Turquie, Kumport, sur la rive européenne d’Istanbul, par exemple.

Un schéma similaire est également observable dans la relation turco-russe où Ankara s’emploie à ménager son voisin russe, notamment depuis que les sanctions imposées par Moscou à la Turquie, fin 2015, ont fait plier les autorités turques après avoir fait perdre plus de 10 milliards de dollars au pays [20]. Cette tolérance turque vis-à-vis des autorités russes s’explique également par la dépendance énergétique de la Turquie à l’égard de la Russie : en 2016, le gaz russe représentait 55% des importations de gaz vers le territoire turc [21]. Conscientes toutefois du talon d’Achille que représentait cette dépendance pour la Turquie, les autorités turques sont parvenues, en 2020, à baisser drastiquement ce chiffre à moins de 14% [22]. De manière générale, le gouvernement turc ménage la Russie en raison de la nécessité de trouver des compromis sur des théâtres d’opération extérieures où leurs alliés et/ou protégés locaux s’affrontent, qu’il s’agisse de la poche insurgée d’Idlib en Syrie, de la Libye ou encore du Haut-Karabagh.

La recherche turque d’une autonomisation vis-à-vis de l’Occident tient également au fait que la dépendance actuelle de la Turquie vis-à-vis des Etats-Unis et surtout de l’Europe est un héritage direct de l’époque kémaliste : soucieux de moderniser son pays à marche forcée, le fondateur de la république turque Mustafa Kemal Atatürk s’était en effet employé à imiter le modèle européen tant en matière industrielle que politique ou militaire, tissant une dépendance volontaire à l’égard de l’Europe. L’actuel président turc, qui cherche à s’éloigner de plus en plus du modèle construit par son prédécesseur (réislamisation de l’ancienne basilique Sainte Sophie le 10 juillet 2020 [23], qu’Atatürk avait transformée en musée en 1934, par exemple), cherche donc d’autant plus à s’éloigner de l’Europe et des Etats-Unis en réduisant, notamment, sa dépendance à leur égard.

La quête de l’autonomie stratégique de la Turquie, telle qu’actuellement menée par les autorités turques, contient pourtant en elle un paradoxe : en cherchant à réduire sa dépendance vis-à-vis de l’Occident, la Turquie accroît celle qui l’unit à d’autres puissances, au premier rang desquelles la Chine et la Russie.

D. Un dernier axe d’accroissement des divergences entre la Turquie et les Etats-Unis : le désaccord sur les modalités d’une amélioration de leurs relations

Les exigences mutuelles des deux partenaires de l’OTAN afin d’améliorer leurs relations sont assez claires.

Pour la nouvelle administration Biden, les conditions nécessaires à un réchauffement de sa relation avec la Turquie consistent, essentiellement, en un point majeur : un inversement du cours actuel des relations entretenues par Ankara avec la Russie et la Chine, plus particulièrement en abandonnant les systèmes d’armes S400 et en revenant dans le giron de l’OTAN et du monde occidental. A l’inverse, pour la présidence turque, une amélioration des relations avec les Etats-Unis passerait d’abord par une acceptation, par la Maison Blanche, de la nouvelle réalité géopolitique dans laquelle la Turquie se projette, tant dans son voisinage immédiat qu’avec des acteurs plus éloignés mais tout aussi majeurs, comme la Russie ou la Chine.

En d’autres termes, tandis que les Etats-Unis attendent de leurs alliés une cohésion et une solidarité toujours plus irréprochables au fur et à mesure que les rivalités s’accroissent avec la Russie et la Chine, la Turquie, elle, mise davantage sur une diplomatie à la carte avec les différentes puissances. Pour autant, bien que l’antagonisme entre Washington et Ankara semble toujours plus fort, une réelle rupture n’apparaît ni inévitable, ni même prévisible : un juste milieu est possible, et c’est autour de cet équilibre que les deux présidents vont devoir composer afin de tirer parti, autant que possible, d’une relation incontournable stratégiquement pour les deux protagonistes.

Conclusion

Les relations américano-turques apparaissent minées par de nombreuses crises et passes d’armes diplomatiques ayant émaillé l’actualité depuis maintenant de nombreuses années : de simples crises conjoncturelles, les relations diplomatiques entre Ankara et Washington semblent désormais être passées à une dégradation structurelle. Le rapprochement concomitant des autorités turques avec leurs homologues russes ou chinoises accroît d’autant plus la perception d’une prise de distance croissante de la Turquie vis-à-vis de son allié américain. S’il apparaît évident qu’un retournement de situation diplomatique semble désormais illusoire entre les deux puissances, il convient toutefois de garder en tête les enjeux stratégiques majeurs les unissant et l’intérêt, pour les deux parties, que leur partenariat maintienne un certain niveau de qualité. A cet égard, et paradoxalement, la « diplomatie à la carte » turque apparaît comme une garante des liens unissant Ankara à Washington : si cette doctrine est en grande partie à l’origine du rapprochement turc avec la Chine ou la Russie, elle est également celle qui, tenant compte des intérêts pragmatiques de la Turquie à entretenir des relations correctes avec les Etats-Unis, s’assurera que l’éloignement stratégique des deux partenaires ne se transforme pas en rupture.

Sitographie :

 Chaos in Syria, Washington after Trump call with Erdogan unleashed Turkish military, NBC News, 08/10/2019
https://www.nbcnews.com/politics/national-security/chaos-syria-washington-after-trump-call-erdogan-unleashed-turkish-military-n1063516
 Joe Biden Will Be America’s Most Pro-Kurdish President, FDD, 16/08/2020
https://www.fdd.org/analysis/2020/08/16/biden-will-be-most-pro-kurdish-president/
 Statement by Vice President Joe Biden on the Consequences of Donald Trump’s Decision to Remove Troops from Syria, Medium, 10/10/2019
https://medium.com/@JoeBiden/statement-by-vice-president-joe-biden-on-the-consequences-of-donald-trumps-decision-to-remove-8104a2c21ae4
 Erdoğan ally : Joe Biden is actually Kurdish, Greek City Times, 25/01/2021
https://greekcitytimes.com/2021/01/25/erdogan-biden-is-kurdish/
 Biden’den ihanet bildirisini imzalayan akademisyenlere destek, Sabah, 22/01/2016
https://www.sabah.com.tr/dunya/2016/01/22/bidenden-ihanet-bildirisini-imzalayan-akademisyenlere-destek
 U.S. secretary of state nominee calls NATO ally Turkey a ’so-called strategic partner’, Reuters, 19/01/2021
https://www.reuters.com/business/aerospace-defense/us-secretary-state-nominee-calls-nato-ally-turkey-so-called-strategic-partner-2021-01-19/
 Turkey to Send Home Russian S-400 Missile System Experts in Signal to U.S. – Reports, The Moscow Times, 03/06/2021
https://www.themoscowtimes.com/2021/06/02/turkey-to-send-home-russian-s-400-missile-system-experts-in-signal-to-us-reports-a74078
 72 percent of Turkish citizens see US as security threat, Hürriyet Daily News, 02/08/2017
https://www.hurriyetdailynews.com/72-percent-of-turkish-citizens-see-us-as-security-threat--116272
 India will receive first batch of Russian S-400 missiles in October-December : Rosoboronexport CEO, India Today, 21/05/2021
https://www.indiatoday.in/world/story/india-russian-s-400-missiles-first-batch-october-december-rosoboronexport-ceo-1805066-2021-05-21#:~:text=India%20will%20receive%20S%2D400,Rosoboronexport%20CEO%20said%20on%20Thursday.&text=Indian%20specialists%20have%20arrived%20in,January%202021%2C%20the%20agency%20said
 The Rise of Eurasianism in Turkish Foreign Policy : Can Turkey Change its pro-Western Orientation ?, MEI, 16/04/2021
https://www.mei.edu/publications/rise-eurasianism-turkish-foreign-policy-can-turkey-change-its-pro-western-orientation
 Affaiblie économiquement, Ankara courtise la Chine, Le Monde, 28/04/2021
https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/28/affaiblie-economiquement-ankara-courtise-la-chine_6078354_3210.html
 SCO accepts Afghanistan as observer, Turkey dialogue partner, People of China, 07/06/2021
http://en.people.cn/90883/7839137.html
 Joint efforts of government, business to make Turkey one of the world’s top 10 economies, Daily Sabah, 22/01/2019
https://www.dailysabah.com/economy/2019/01/22/joint-efforts-of-government-business-to-make-turkey-one-of-the-worlds-top-10-economies
 2023 Vision of The Republic of Turkey, Business Turkey Today, 24/12/2017
https://businessturkeytoday.com/2023-vision-of-the-republic-of-turkey.html
 Armed Low-Cost Drones, Made by Turkey, Reshape Battlefields and Geopolitics, The Wall Street Journal, 03/06/2021
https://www.wsj.com/articles/armed-low-cost-drones-made-by-turkey-reshape-battlefields-and-geopolitics-11622727370
 Turkey faces big losses as Russia sanctions bite, BBC News, 02/01/2016
https://www.bbc.com/news/world-europe-35209987
 Turquie : Sainte-Sophie devient une mosquée mais restera ouverte aux visiteurs, Le Parisien, 10/07/2020
https://www.leparisien.fr/international/turquie-erdogan-annonce-que-sainte-sophie-s-ouvre-aux-prieres-musulmanes-10-07-2020-8350917.php
 Turkey Makes Strides in Diversifying Its Natural Gas Imports, the Jamestown Foundation, 06/07/2020
https://jamestown.org/program/turkey-makes-strides-in-diversifying-its-natural-gas-imports/

Bibliographie :

 Balci, Bayram. « L’eurasisme et le rapprochement entre la Turquie et la Russie », Revue internationale et stratégique, vol. 116, no. 4, 2019, pp. 134-145.

Publié le 23/07/2021


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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