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Point de situation à Idlib : vers la bataille finale de l’insurrection en Syrie ?

Par Emile Bouvier
Publié le 21/02/2020 • modifié le 01/05/2020 • Durée de lecture : 8 minutes

I. Une offensive incontestablement victorieuse pour le moment

Si la poche Idlib s’est avérée être une épine dans le pied de Damas depuis sa conquête par une alliance hétéroclite de groupes rebelles en mars 2015 (3), elle a fini, au fil des années, par en devenir le point d’attention primaire des forces loyalistes et de leurs alliés russo-iraniens. En effet, au fil des reconquêtes du régime syrien et des accords de réconciliation, la poche d’Idlib (4) s’est progressivement emplie d’insurgés souhaitant poursuivre le combat, accompagnés bien souvent de leurs familles, mais aussi de civils craignant pour leur vie dans les territoires sous contrôle de Bachar el Assad ou ne croyant pas aux accords de réconciliation. Aujourd’hui, la dernière poche rebelle en Syrie accueillerait près de 3,5 millions de réfugiés et une cinquantaine de milliers de combattants.

Géographiquement, la région d’Idlib est une enclave en territoire syrien, acculée au nord-ouest par la frontière syro-turque, le long de laquelle la Turquie a érigé un mur (5), et encerclée par les forces du régime syrien au sud, à l’est, et sur une large portion septentrionale, limitée toutefois au sud-ouest par le Jabal Zawiya, un massif montagneux entravant les déplacements motorisés essentiellement. Une partie de la poche enfin est adjacente, au nord, au territoire tenu par l’armée turque et ses auxiliaires syriens (6).

L’offensive de Damas et ses alliés russo-iraniens se concentre donc sur le versant oriental de la poche d’Idlib et, dans une moindre mesure, au sud. Après une offensive victorieuse durant l’été 2019 au cours de laquelle les forces syriennes ont effectué une percée en territoire rebelle, prenant la ville de Khan Shaykhun, atteignant la périphérie de Kafranbel et dépassant le poste d’observation turc de Murak, de nouvelles opérations se sont déroulées de septembre à décembre 2019 dans le secteur de Mara’at al Nu’man et Saraqib, affaiblissant le dispositif défensif des insurgés dans ces secteurs et préparant le terrain pour la nouvelle offensive lancée depuis la fin janvier/début février 2020.

En effet, capitalisant sur leurs succès des semaines précédentes, les forces syriennes sont parvenues à s’emparer de Mara’at al Nu’man le 29 janvier 2020, puis de Saraqib le 5 février. La prise de ces deux villes stratégiques a permis aux forces prorégime, le 11 février, de dégager complètement l’autoroute M5 des dernières positions rebelles et d’en sécuriser l’usage. Aujourd’hui, cette autoroute délimite la ligne de front, bien que les troupes syriennes soient parvenues à effectuer à nouveau plusieurs percées ailleurs sur le front.

Le nord-est de la poche, en particulier, a été visé par les dernières offensives en date ; la banlieue ouest de la métropole d’Alep, dont certains quartiers étaient encore sous contrôle des rebelles, a ainsi fait l’objet d’une vaste opération de nettoyage à partir de mi-février, aboutissant à la sécurisation de l’intégralité de l’emprise urbaine d’Alep et de sa banlieue. Les rebelles ont ainsi été repoussés de plus de quinze kilomètres à l’ouest et ne sont plus en mesure de délivrer de feux, directs comme indirects, contre la métropole aleppine. Fortes de ce succès, les autorités syriennes ont annoncé le 18 février la réouverture de l’aéroport d’Alep aux vols commerciaux, après plus de neuf ans d’inactivité en raison des affrontements.

Le 19 février, un certain statuo quo semblait régner sur la ligne de front ; si de nouvelles opérations terrestres ne semblaient plus être en cours, les opérations de bombardement, elles, ont continué dans la profondeur du dispositif rebelle afin de préparer le terrain pour les prochaines offensives. L’appui aérien, notamment russe, est en effet massivement employé à Idlib et constitue le fer de lance de l’offensive syrienne : pour la seule journée du dimanche 16 février par exemple, les Russes ont effectué une centaine de sorties aériennes et les Syriens environ quatre-vingt (7). Près de 200 civils auraient été tués par ces frappes aériennes depuis le début de l’année selon l’ONU (8).

II. L’offensive du régime, entre détérioration brutale des relations avec la Turquie et catastrophe humanitaire annoncée

Si l’offensive du régime syrien contre la région insurgée d’Idlib s’est avérée un franc succès militaire pour le moment, cette victoire n’a pas été sans mal, et cela à plusieurs égards.

Premièrement, des soldats turcs ont été délibérément tués par des tirs et frappes délivrés par les forces loyalistes. Pour rappel, la Turquie a en effet déployé une pléiade de postes d’observation le long de la ligne de front dans le cadre des accords d’Astana, totalisant, aujourd’hui, une force de 12 000 hommes appuyés par des blindés lourds (chars de combat de manufacture allemande Leopard 2A notamment). Cet engagement turc tient, notamment, à sa volonté de faire respecter un semblant de cessez-le-feu visant à protéger l’un de ses proxy en Syrie, le groupe rebelle Hayat Tahrir al-Sham (HTS), comme évoqué précédemment.

Les forces loyalistes s’étaient jusqu’ici contentées d’intimider les troupes turques par des frappes à proximité des postes d’observation ; cette fois, les tirs ont été effectués à vue et, le 3 février, huit personnels militaires turcs ont été tués dans la région d’Idlib par l’armée syrienne. La réplique d’Ankara ne s’est pas fait attendre, le ministère turc de la Défense ayant annoncé l’élimination « d’une trentaine » de soldats (13 selon l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme (9)) en représailles. Une semaine plus tard pourtant, le 10 février, cinq soldats turcs seront à nouveau tués par des tirs d’artillerie syriens, provoquant des tirs de contre-batterie immédiats et particulièrement nourris de la part de l’armée turque qui clamera, dans la foulée, avoir neutralisé 101 soldats syriens au cours des bombardements.

Face à cette escalade des hostilités entre ses deux alliés en Syrie, la Russie a entamé dès le 4 février plusieurs cycles de négociation avec Ankara et Damas, sans succès pour le moment. Si les forces syriennes et turques ne se sont, pour autant, plus affrontées depuis les frappes du 10 février en raison des négociations initiées par Moscou, ce relatif statu quo reste particulièrement précaire : face à son insatisfaction quant à l’absence de résultats des négociations en cours et de la poursuite de l’offensive syrienne contre les rebelles à Idlib, la présidence turque a menacé le 19 février de lancer prochainement une opération militaire dans la poche insurgée afin de forcer les protagonistes à respecter le cessez-le-feu. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a commenté cette annonce d’Ankara en indiquant qu’il s’agissait là du « pire des scénarios » et qu’il espérait que « les choses n’iraient pas jusque-là » (10).

Au centre de la pierre d’achoppement diplomatico-militaire des grandes puissances qu’incarne la région d’Idlib se trouvent, pris au piège, près de 3,5 millions de civils. Subissant à la fois les frappes et les affrontements entre les différents protagonistes, le manque de nourriture et de biens de première nécessité, ainsi que les difficultés d’un hiver syrien particulièrement vigoureux, les civils de la poche d’Idlib se trouvent dans une situation que les institutions internationales et les organisations humanitaires définissent comme étant « à un point de rupture » (11), promettant une « catastrophe humanitaire » (12). Près de 900 000 Syriens (13) auraient fui leur logement dans la région d’Idlib en raison des combats, tout en y restant pris au piège : la Turquie refuse en effet d’accueillir sur son sol de tels contingents de réfugiés, alors même qu’elle éprouve des difficultés à gérer les 3,5 millions de réfugiés déjà présents sur son territoire. La présence militaire turque à Idlib est ainsi également due à la volonté d’Ankara d’éviter un nouvel afflux de réfugiés à ces frontières.

Galvanisées par leurs succès militaires décisifs de ces dernières semaines, les forces syriennes vont très certainement s’employer à entretenir leur dynamique de reconquête territoriale et entreprendre très prochainement de nouvelles opérations contre les insurgés. Les déclarations de la présidence syrienne en ce sens, annonçant par exemple le 17 février que « la bataille pour la libération des provinces d’Alep et d’Idlib se poursuit, indépendamment des discours criards vides qui viennent du nord [de la Turquie, ndlr] », tend à confirmer cette perspective. La possibilité d’un cessez-le-feu imposé par Moscou à l’issue des négociations en cours apparaît, aujourd’hui, comme la seule solution temporaire à l’escalade des tensions au sein de la région insurgée. Toutefois, la détermination des différents protagonistes, exacerbée par l’imminence d’une reconquête totale de la province d’Idlib par Damas, laisse à craindre une certaine vacuité des négociations en cours et la poursuite des affrontements au sein de la dernière poche insurgée de Syrie.

Notes :
(1) https://www.lemonde.fr/international/article/2020/02/13/dans-la-region-d-idlib-on-approche-du-point-de-rupture_6029442_3210.html
(2) A noter l’existence d’une large poche rebelle au sud de la Syrie, à la frontière syro-irako-jordanienne. Cette poche n’est en réalité qu’un vaste désert, dont les contours sont déterminés par une « zone de déconfliction » convenue entre Moscou et Washington en 2017. Les Etats-Unis y ont en effet établi une base militaire en 2016, à proximité de la localité d’At Tanf, dans le but d’entraîner des rebelles syriens dans la lutte contre Daech. Ces rebelles y sont toujours positionnés mais ne constituent pas une menace pour le régime syrien ; la région est, par ailleurs, très peu peuplée. Il s’agit donc, avant tout, d’une base militaire plutôt que d’une véritable poche rebelle, malgré ses amples dimensions géographiques.
(3) Il s’agissait de la Jaich al-Fatah (« l’armée de la conquête »), dont l’épine dorsale était essentiellement constituée de Faylaq al-Cham, du Front al-Nosra, d’Ahrar al-Cham, et de certaines franges de l’Armée syrienne libre.
(4) A noter l’existence d’une large poche rebelle au sud de la Syrie, à la frontière syro-irako-jordanienne. Cette poche n’est en réalité qu’un vaste désert, dont les contours sont déterminés par une « zone de déconfliction » convenue entre Moscou et Washington en 2017. Les Etats-Unis y ont en effet établi une base militaire en 2016 à At Tanf, dans le but d’entraîner des rebelles syriens dans la lutte contre Daech. Ces rebelles y sont toujours positionnés mais ne constituent pas une menace pour le régime syrien ; la région est, par ailleurs, très peu peuplée. Il s’agit donc, avant tout, d’une base militaire plutôt que d’une véritable poche rebelle, malgré ses amples dimensions géographiques.
(5) Ce mur, dont la construction a débuté en 2014 et s’est terminée au printemps 2018, couvre 764 des 911 kilomètres de frontière entre la Turquie et la Syrie ; il visait à contenir les Kurdes en Syrie, les activités de contrebande et les flux potentiels de réfugiés.
(6) La présence turque dans le nord de la Syrie s’explique par les deux opérations militaires qu’Ankara y a mené : l’opération « Bouclier de l’Euphrate » en août 2016, puis « Rameau d’Olivier » en janvier 2018. Pour une présentation détaillée, cf. « Présence militaire turque au Levant : le leitmotiv kurde » https://www.lesclesdumoyenorient.com/Presence-militaire-turque-au-Levant-le-leitmotiv-kurde.html
(7) http://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20200217-syrie-situation-provinces-alep-idleb-terrorisme-jihadisme-civils-couloirs-s%C3%A9cu
(8) https://www.lemonde.fr/international/article/2020/02/13/dans-la-region-d-idlib-on-approche-du-point-de-rupture_6029442_3210.html
(9) https://www.france24.com/fr/20200203-syrie-quatre-soldats-turcs-tu%C3%A9s-par-des-tirs-syriens-%C3%A0-idleb
(10) https://fr.sputniknews.com/international/202002191043093949-le-pire-scenario-le-kremlin-repond-a-la-menace-dankara-de-lancer-une-operation-militaire-a-idlib/
(11) https://www.aljazeera.com/news/2020/02/point-babies-dying-freezing-cold-idlib-push-200217094010212.html
(12) https://www.aljazeera.com/news/2020/02/aid-groups-warn-humanitarian-catastrophe-northwest-syria-200205192224492.html
(13) https://www.lemonde.fr/international/article/2020/02/18/syrie-le-president-assad-s-engage-a-poursuivre-l-offensive-dans-le-nord-ouest_6029921_3210.html

Lire sur Les clés du Moyen-Orient :
 Point de situation de la poche insurgée d’Idlib : entre « plus grand désastre humanitaire du siècle » et pierre d’achoppement des acteurs du conflit en Syrie (1/2)
 Point de situation de la poche insurgée d’Idlib : entre « plus grand désastre humanitaire du siècle » et pierre d’achoppement des acteurs du conflit en Syrie (2/2)
 Point de situation sur les réfugiés en Turquie, leitmotiv diplomatique du Président turc
 Entretien avec Thomas Pierret : « Sans l’Iran, le régime syrien n’arrive pas à faire la différence à Idlib »
 A Astana, la redéfinition des rapports de force dans les négociations sur la Syrie

Bibliographie :
 ABAZEID, Ahmad et PIERRET, Thomas. Les rebelles syriens d’Ahrar al-Sham : ressorts contextuels et organisationnels d’une déradicalisation en temps de guerre civile. Critique internationale, 2018, no 1, p. 63-84.
 ABRAHMS, Max, MAYNARD, Jonathan Leader, et THALER, Kai. Correspondence : Ideological Extremism in Armed Conflict. International Security, 2018, vol. 43, no 1, p. 186-190.
 BAEV, Pavel K. 3 Turkey’s ambiguous strategic rapprochement with Russia. Turkey’s Pivot to Eurasia : Geopolitics and Foreign Policy in a Changing World Order, 2019, p. 48.
 BEHRAVESH, Maysam. Why Iran and Syria Want to Recapture Idlib. Newsweek, 2018.
 HALLINAN, Conn, et al. The Syrian chess board. Australian Socialist, 2018, vol. 24, no 3, p. 13.
 LAVROV, Anton. The Russian Air Campaign in Syria : A Preliminary Analysis. Center for Naval Analyses Arlington United States, 2018.
 PARKER, John W. Between Russia and Iran : Room to Pursue American Interests in Syria. 2019.
 REZAEI, Farhad. Iran and Syria : Leveraging the Victory ?. In : Iran’s Foreign Policy After the Nuclear Agreement. Palgrave Macmillan, Cham, 2019. p. 141-162.
 REZAEI, Farhad. Iran and Turkey : Frenemies for Ever ?. In : Iran’s Foreign Policy After the Nuclear Agreement. Palgrave Macmillan, Cham, 2019. p. 189-213.
 SLEE, Chris, et al. Syria : Idlib defies Assad. Green Left Weekly, 2018, no 1197, p. 13.
 SLEE, Chris, et al. Syria : Will the Russia/Turkey deal on Idlib hold ?. Green Left Weekly, 2018, no 1199, p. 14.
 THERME, Clément. Les relations entre la Russie, l’Iran et la Turquie : entre héritages historiques communs et ententes conjoncturelles. Herodote, 2018, no 2, p. 27-39.

Sitographie :
 Dans la région syrienne d’Idlib, « on approche du point de rupture », Le Monde, 13/02/2020
https://www.lemonde.fr/international/article/2020/02/13/dans-la-region-d-idlib-on-approche-du-point-de-rupture_6029442_3210.html
 Sur la défensive militairement en Syrie, la Turquie menace l’armée d’Assad et la Russie, Le Monde, 13/02/2020
https://www.lemonde.fr/international/article/2020/02/13/en-difficulte-en-syrie-le-president-turc-erdogan-hausse-le-ton-contre-moscou-alliee-de-damas_6029399_3210.html
 La ville d’Idlib sous la menace d’« une crise humanitaire sans précédent », Le Figaro, 12/02/2020
https://www.lefigaro.fr/international/la-ville-d-idlib-sous-la-menace-d-une-crise-humanitaire-sans-precedent-20200212
 Bachar Al-Assad s’engage à poursuivre l’offensive en Syrie, Le Monde, 19/02/2020
https://www.lemonde.fr/international/article/2020/02/18/syrie-le-president-assad-s-engage-a-poursuivre-l-offensive-dans-le-nord-ouest_6029921_3210.html
 Syria : Aleppo International Airport opens after 9 years, GulfNews, 18/02/2020
https://gulfnews.com/world/mena/syria-aleppo-international-airport-opens-after-9-years-1.1582045025662
 La tragédie d’Idlib, échec collectif de notre époque, France Inter, 19/02/2020
https://www.franceinter.fr/emissions/geopolitique/geopolitique-19-fevrier-2020
 Turkey is now basically at war with Syria, thanks to Russian bombing that is driving 1 million refugees toward Europe, Insider, 19/02/2020
https://www.insider.com/turkey-idlib-syria-russia-refugee-crisis-2020-2
 Erdogan, Trump discuss immediate halt to Idlib crisis : Turkish presidency, Reuters, 16/02/2020
https://www.reuters.com/article/us-syria-security-turkey-usa/erdogan-trump-discuss-immediate-halt-to-idlib-crisis-turkish-presidency-idUSKBN2090MI
 Call for urgent action to end crisis in Idlib, The Guardian, 12/02/2020
https://www.theguardian.com/world/2020/feb/12/call-for-urgent-action-to-end-crisis-in-idlib
 The Eleventh Hour for Idlib, Syria’s Last Rebel Bastion, Crisis Group, 06/12/2020
https://www.crisisgroup.org/middle-east-north-africa/eastern-mediterranean/syria/eleventh-hour-idlib-syrias-last-rebel-bastion
 Freezing Temperatures in Syria’s Idlib Compound Deadly Crisis, Haaretz, 16/02/2020
https://www.haaretz.com/middle-east-news/syria/freezing-temperatures-in-syria-s-idlib-compound-deadly-crisis-1.8533337
 With Idlib Province Under Fire, A Major Humanitarian Crisis In Syria, NPR, 12/02/2020
https://www.npr.org/2020/02/12/805396940/with-idlib-province-under-fire-a-major-humanitarian-crisis-in-syria?t=1582136364789
 Syria : pro-Assad forces batter Idlib and spark fears of fresh crisis, The Guardian, 31/01/2020
https://www.theguardian.com/world/2020/jan/31/syria-pro-assad-forces-batter-idlib-spark-fears-fresh-crisis
 Syrian army shelling kills five Turkish soldiers in Idlib, France24, 10/02/2020
https://www.france24.com/en/20200210-syrian-army-shelling-kills-five-turkish-soldiers-in-idlib
 Turkey Vows to Fight Violators of Cease-Fire in Syria’s Idlib, Bloomber, 13/02/2020
https://www.bloomberg.com/news/articles/2020-02-12/u-s-rallies-behind-erdogan-as-syria-showdown-reaches-its-climax
 Saraqib is new hotspot in Turkey and Syria’s fight for Idlib, ArabNews, 06/02/2020
https://www.arabnews.com/node/1623926/middle-east
 Russia and Turkey standoff over Syria fighting, The Jerusalem Post, 02/02/2020
https://www.jpost.com/Middle-East/Russia-and-Turkey-standoff-over-Syria-fighting-616233
 Russia holds key to Idlib’s fate as Syrian army advances, Reuters, 07/02/2020
https://www.reuters.com/article/us-syria-security-idlib/russia-holds-key-to-idlibs-fate-as-syrian-army-advances-idUSKBN20128W
 Russia and Turkey agree on more talks on Syria amid crisis, StarTribune, 18/02/2020
http://www.startribune.com/un-government-must-allow-humanitarian-corridors-in-nw-syria/567966402/

Publié le 21/02/2020


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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