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Le samedi 27 mars 2021, la Chine et l’Iran ont finalisé et conclu à Téhéran un pacte de coopération stratégique de 400 milliards de dollars sur les vingt-cinq prochaines années [1]. En négociation depuis 2016, cet accord comprend des dimensions énergétiques, industrielles et militaires, et s’inscrit notamment dans le projet de la nouvelle route de la Soie du président Xi Jinping au sein duquel l’Iran est un partenaire diplomatique et énergétique essentiel.
La finalisation de ce partenariat intervient alors que l’Iran se trouve dans une situation générale défavorable. Les conséquences du retour des sanctions économiques et financières par les États-Unis de Donald Trump en 2018 ont été aggravées par la crise sanitaire du Coronavirus en 2020. En effet, alors que le traité de Vienne sur le nucléaire avait permis à l’Iran de s’ouvrir sur le monde et de constituer un nouveau marché attractif, le retour des sanctions a interrompu l’envolée des investissements directs à l’étranger (IDE) qui atteignent en 2019 leur taux le plus bas depuis 2002 [2].
Ainsi, si dans ce contexte d’isolement international le partenariat apparait comme une roue de secours pour l’Iran, il questionne également une éventuelle dépendance à la Chine qui pourrait à long terme poser des problèmes de souveraineté.
Au-delà de la coopération récente entre la Chine et l’Iran, le pacte de coopération stratégique du 27 mars est l’occasion de revenir sur les relations particulières que les deux puissances entretiennent depuis des siècles. De la coopération entre l’Empire parthe et chinois aux impacts de l’occidentalisation forcée de leurs États au XXème siècle, la Chine et l’Iran partagent certaines expériences communes qui viennent expliquer leurs relations actuelles complexes.
Les premières relations entre la Chine et l’Iran remontent à la dynastie Han pendant l’Antiquité. La mention la plus ancienne de la « Perse » se trouve dans les « mémoires historiques » de Sima Qian, premier historien chinois à avoir rédigé une Histoire de la Chine [3]. Il y évoque le voyage en Asie centrale du diplomate et explorateur chinois Zhang Qian en 126 avant JC [4] qui transmet à son empereur un rapport officiel sur l’Empire parthe et initie un premier contact. Les relations qui se développent alors sont principalement commerciales mais également diplomatiques et culturelles. Le peuple iranien vit sur un vaste territoire qui s’étend jusqu’à l’actuel Turkestan oriental [5] : cette position de médiateur entre l’Orient et l’Occident lui permet de transmettre les influences hellénistiques de la Grèce Antique vers l’est et les marchandises de Chine vers les principaux ports de la Méditerranée. Le commerce maritime et terrestre se développe ainsi via la route de la Soie qui traverse l’Empire parthe d’une extrémité à l’autre. Du fait de cette coopération dynamique, de nombreux nobles perses viennent trouver refuge à la cour de Chine après la prise de l’Empire par les Arabes musulmans vers 650 [6]. Au cours des siècles qui suivent, les relations entre les deux pays continuent de prospérer et de s’intensifier : des communautés de marchands, de soldats, d’experts et d’artisans perses s’installent en Chine et réciproquement. Sous la dynastie des Yuan (1271-1368), la langue persane (le farsi) devient une des langues officielles de l’Empire mongol [7]. Les échanges commerciaux et diplomatiques sont ainsi facilités par l’existence de cette lingua franca, reconnue le long de la route de la Soie.
La révolution industrielle des pays occidentaux au XIX siècle marque un tournant dans les équilibres de puissance. L’avantage technologique et militaire est utilisé par les Européens pour imposer leurs intérêts et bouleverser le commerce traditionnel. A partir des années 1900, l’Iran et la Chine subissent des modifications, territoriales pour l’Iran, diplomatiques pour la Chine : en 1907, l’Iran est divisé en zones d’influence entre la Russie et la Grande-Bretagne sans que le Parlement perse n’en soit informé ; la Chine quant à elle subit de lourdes défaites militaires et diplomatiques. L’intervention internationale de 1900 et 1901 par les armées occidentales et le protocole de Boxer qui en découle sont vécus par l’Empire comme une humiliation à l’encontre de sa souveraineté. La Chine est contrainte de se plier à des règles commerciales largement en sa défaveur et d’entamer une modernisation sur le modèle des nations occidentales industrialisées. En Chine comme en Iran, cette ingérence occidentale parfois violente alimente le ressentiment national.
Tout en développant une idéologie communiste d’un côté et une idéologie islamique de l’autre, la Chine et l’Iran actuels sont issus de révolutions à l’identité très marquée et construites en opposition au monde bipolaire post Seconde Guerre mondiale.
Après près de vingt ans de guerre civile, Mao Zedong renverse et force à l’exil le président de la République de Chine Tchang Kaï-Chek, soutenu par les Américains. Le 1er octobre 1949, Mao Zedong établit la République Populaire de Chine communiste. Il faut attendre 1979 pour que les États-Unis reconnaissent formellement la République populaire et pour que les liens diplomatiques soient rétablis.
La révolution iranienne de 1979 symbolise aussi une fracture majeure dans les relations internationales. Le Schah d’Iran Mohammad Reza Pahlavi, proche des Américains, est renversé et sommé à l’exil. Rouhollah Khomeini prend le pouvoir comme Guide de la Révolution et installe une théocratie chiite.
Avec comme arrière-plan la guerre froide, la Chine et l’Iran veulent favoriser un monde multipolaire et refusent malgré leur opposition au bloc de l’Ouest de se ranger inconditionnellement du côté soviétique. L’Iran devient membre du mouvement des non-alignés (MNA), crée lors de la conférence de Bandung en 1955, la République populaire de Chine quant à elle en est un membre observateur. Ces deux pays, anciens Empires, souhaitent dès lors reprendre une place de premier plan et jouer un rôle majeur sur la scène internationale.
Les relations économiques entre la Chine et l’Iran se sont développées au début des années 2000 autour de deux secteurs principaux : le commerce et les ressources naturels (gaz, pétrole). Dès lors, ces relations ont augmenté de 40% chaque année, passant d’environ 400 millions de dollars en 1994 à 29 milliards de dollars en 2008 [8]. Cette forte accélération des échanges entre les deux pays coïncide avec le début des sanctions internationales contre le régime des Mollahs : en mai 1995, l’embargo décrété par les États-Unis contre le pétrole envers l’Iran devient total. Les partenaires économiques traditionnels de l’Iran, notamment l’Europe, se voient contraints de suspendre leurs relations sous peine d’être lourdement sanctionnés. Ces sanctions économiques internationales ouvrent ainsi les portes du marché iranien à la Chine. En 2014, presque 45% des échanges extérieurs iraniens se font avec la Chine [9]. En 2018, Pékin est le premier partenaire de Téhéran en termes d’importations (à égalité avec l’ensemble des partenaires de l’UE). Aujourd’hui, ce sont ces relations déjà importantes qui vont être approfondies grâce au pacte de coopération global du 27 mars. Ce partenariat historique de long terme, en négociation depuis 2016, prévoit à l’horizon de 2050 un investissement de 400 milliards de dollars par la Chine dans le développement de l’économie iranienne, principalement dans les hydrocarbures, les infrastructures et les services (notamment le réseau 5G). En échange, Téhéran s’engage à approvisionner la Chine en gaz naturel et pétrole et à donner son accord pour le projet de nouvelle route de la Soie [10].
Cette coopération entre le grand concurrent et le grand ennemi des Etats-Unis est très pragmatique. Ali Akbar Saheli, ancien ministre iranien des Affaires étrangères la décrivait ainsi : « les deux pays sont complémentaires : ils ont l’industrie, nous avons l’énergie » [11]. Pour la Chine en plein développement économique, les réserves pétrolières de Téhéran sont en effet essentielles pour alimenter la croissance et l’expansion des entreprises chinoises. En cas de crise, Pékin s’assure un fournisseur fidèle alors que les monarchies pétrolières du Golfe restent largement pro-américaines. Xi Jinping voit aussi en Téhéran un partenaire pour contrer les prétentions hégémoniques des autres superpuissances dans cette région clé et sécuriser les routes d’approvisionnement du pétrole en les plaçant dans sa sphère d’influence. Diplomatiquement enfin, la Chine prend le rôle de médiateur en encourageant Téhéran et Washington à trouver un terrain d’entente et en accusant les États-Unis de fragiliser la stabilité régionale et globale.
Si les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran ont en effet permis un rapprochement Pékin/Téhéran rapide, celles-ci empêchent également un approfondissement de leur partenariat. L’escalade des tensions sous le mandat Trump (2016-2020) a ainsi été largement surveillée par la Chine qui a tout intérêt à encourager une normalisation des relations pour ne pas s’aliéner Washington et pour bénéficier d’un Iran fort. En conséquence directe du nouvel embargo américain, les échanges entre l’Iran et la Chine ont chuté de 34,5% en 2019 [12] atteignant à la peine les 23 milliards de dollars puis les 16 milliards de dollars en 2020 [13] (contre 35 milliards en 2018). Depuis 2018, la Chine a ainsi été contrainte de réduire drastiquement ses importations. Signataire du traité de Vienne en 2015, la Chine œuvre ainsi à promouvoir la voie diplomatique entre les deux parties au conflit pour engager une sortie de crise.
L’Iran de son côté trouve dans la Chine une alternative pour soutenir son économie et souffler malgré les sanctions. La doctrine « look to the East » connait depuis 2018 un nouveau sursaut : l’Inde et la Chine sont de grandes puissances émergentes en quête de nouveaux marchés et avec qui l’Iran peut commercer en monnaies locales pour détourner les sanctions américaines fixées sur le dollar. Entouré d’alliés américains comme l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, l’Iran perçoit positivement l’expansion chinoise au Moyen-Orient et saisit cette opportunité pour s’allier durablement avec une grande puissance économique mondiale.
Le retrait des Américains du JCPOA et le rétablissement des sanctions ont causé en Iran une crise économique majeure, accentuée en 2020 par le coronavirus. Depuis l’annonce par Donald Trump de son intention de sortir de l’accord de Vienne fin 2017, le rial iranien a perdu 80% de sa valeur [14], entrainant une inflation autour de 40% mi 2020 contre 9% en 2017 [15]. Cette situation entraine une paupérisation extrême de la population puisque sur 80 millions d’Iraniens, 60 millions vivent sous le seuil de pauvreté et 40 millions sous le seuil de pauvreté absolue. Pour rappel, la pauvreté absolue indique un niveau de revenu en dessous duquel les besoins élémentaires des individus ne peuvent plus être satisfaits.
Cette situation dépend en partie de l’incapacité pour l’Iran d’exporter ses hydrocarbures. Les exportations de pétrole iranien sont passées de 2,6 millions de barils par jour en 2017 à 290 000 en décembre 2020, au plus fort de la crise [16]. Cette asphyxie économique rend l’Iran de plus en plus dépendant de la Chine qui est à la fois son premier client (29% [17] des exportations iraniennes) et son premier fournisseur (25,5% [18] des importations iraniennes). Cette pression maximale le contraint à accepter des accords coûteux et précaires. Pékin profiterait notamment des sanctions et de l’absence de concurrence pour pratiquer des prix élevés. Pendant les sanctions de 2010 à 2015, la Chine a utilisé le troc énergie iranienne VS bien manufacturés pour imposer ses produits « made in China » [19]. Cette décision a eu des conséquences directes sur la production domestique de certains secteurs [20]. En 2015, grâce au traité de Vienne, le Président Hassan Rohani espérait diversifier ses partenaires pour contrebalancer cette prédominance chinoise. Parmi les réformistes, certains s’inquiètent de cette ascendance disproportionnée et presque irréversible qui menace la souveraineté iranienne et va à l’encontre de l’émancipation prônée par la révolution islamique.
Exclu contre son gré de la géopolitique et de l’économie mondiale, Téhéran a pour le moment peu d’alternatives à Pékin qui est devenu en quelques années son ventilateur économique. Grâce au consensus politique reçu par la signature de cet accord, l’administration Rohani est déterminée à redorer son blason entaché par les dernières crises financières et diplomatiques successives [21]. L’année 2021 s’annonce être stratégique et décisive pour l’Iran. L’élection présidentielle du mois de juin ne laisse que peu de temps aux réformateurs pour négocier une sortie de crise avec Washington. Réélu en 2017 grâce à l’espoir né de l’accord de Vienne, le second et dernier mandat de Rohani a été bien plus critiqué et symbolise pour les conservateurs l’échec d’une ouverture vers l’Ouest [22]. Ainsi, si aucune détente avec les États-Unis n’est amorcée, une poussée des conservateurs à la rhétorique anti-occidentale est à prévoir, ce qui pourrait ralentir et rendre plus complexes les négociations. Qu’importe la levée des sanctions et l’administration qui prendra le relais le 18 juin 2021, le système politique iranien et l’Ayatollah Khamenei assureront la continuité et le bon déroulement de cet accord historique avec la Chine.
Lire également sur Les clés du Moyen-Orient :
– Entretien avec Thierry Kellner - Que veut la Chine au Moyen-Orient ?
– Entretien avec Elena Aoun et Thierry Kellner - Le Moyen-Orient vu par la Chine
– Entretien avec Thierry Kellner sur les relations entre la Chine et l’Iran : « les deux pays sont des partenaires, pas des alliés. Ils agissent en fonction de leurs intérêts »
– Les « nouvelles routes de la soie » et le (Grand) Moyen-Orient : enjeux et objectifs
Bibliographie :
– Le Figaro, AFP, L’Iran et la Chine signent un « pacte de coopération stratégique de 25 ans », 27 mars 2021.
– BEHRAVESH Maysam, Partnership, Chinese style : Iran’s risky reliance on China, Inside Arabia.com, 26 octobre 2020.
– BURMAN Edward, China and Iran : Parallel History, future threat ?, The History Press, 3 août 2009.
– DUZAN Brigitte, Langue et littératures persanes en Chine : une longue histoire, Chinese-shortstory.com, 30 septembre 2020.
– FAGHIHI Rohollah, Despite Public Outcry, consensus builds for China-Iran deal, Bourse & Bazar, 11 août 2020.
– GARVER John, China and Iran : ancient partners in a Post-Imperial world, University of Washington Press, 2007.
– General profile : Iran (Islamic Republic of), UNCTAD Stat, 2019.
– GERNET Jacques, a history of Chinese Civilization, Cambridge University Press, 1996.
– GIL Ines, Entretien avec Thierry Kellner sur les relations entre la Chine et l’Iran, Les clés du Moyen-Orient, octobre 2019
– HOLMQUIST Erika, ENGLUND Johan, China and Iran, an unequal friendship, FOI, mai 2020.
– Islamic Republic of Iran, International Monetary change.org, 2021.
– LEI Wu, JUN Liu, Les questions clefs de la relation Chine – Iran, cairn.info, 2011.
– Le commerce extérieur de l’Iran en 2019/2020, Service économique de Téhéran, Direction Générale du Trésor.
– MARDAM BEY Soulayma, 2021, une année décisive pour l’Iran, L’Orient-le Jour, 20 janvier 2021.
– MOTEVALLI Golnar, Four years of crisis : charting Iran’s Economy under Trump, Bloomberg.com, 24 janvier 2021.
– NASEER Shirin, China and Iran : readying for a new trade and military partnership, CEIAS.eu, 5 octobre 2020.
– WADE Adama, Arash Azarmi : “la monnaie iranienne a perdu plus de 80% de sa valeur », financialafrik.com, 13 juillet 2020.
Louise Martin
Louise Martin diplômée de Sciences Po. C’est au cours de son cursus et plus particulièrement de son année de césure qu’elle se passionne pour le Moyen-Orient et ses problématiques. En master, elle rédige son mémoire de fin d’études autour de la résolution des conflits kurdes puis effectue son stage de fin d’études comme analyste Moyen-Orient au Ministère des Armées.
Notes
[1] Le Figaro, AFP, L’Iran et la Chine signent un « pacte de coopération stratégique de 25 ans », 27 mars 2021.
[2] General profile : Iran (Islamic Republic of), UNCTAD Stat, 2019.
[3] DUZAN Brigitte, Langue et littératures persanes en Chine : une longue histoire, Chinese-shortstory.com, 30 septembre 2020.
[4] LEI Wu, JUN Liu, Les questions clefs de la relation Chine-Iran, cairn.info, 2011.
[5] BURMAN Edward, China and Iran : Parallel History, future threat ?, The History Press, 3 août 2009.
[6] GERNET Jacques, a history of Chinese Civilization, Cambridge University Press, 1996.
[7] DUZAN Brigitte, Langue et littératures persanes en Chine : une longue histoire, Chinese-shortstory.com, 30 septembre 2020.
[8] LIU Jun, WU Lei, Key issues in China-Iran Relations, tandfonline.com, 17 juillet 2018.
[9] GIL Ines, Entretien avec Thierry Kellner sur les relations entre la Chine et l’Iran, Les clés du Moyen-Orient, octobre 2019.
[10] NASEER Shirin, China and Iran : readying for a new trade and military partnership, CEIAS.eu, 5 octobre 2020.
[11] GIL Ines, Entretien avec Thierry Kellner sur les relations entre la Chine et l’Iran, Les Clés du Moyen-Orient, octobre 2019.
[12] HOLMQUIST Erika, ENGLUND Johan, China and Iran, an unequal friendship, FOI, mai 2020.
[13] AFP, L’Iran et la Chine signent un « pacte de coopération stratégique de 25 ans », Le Figaro, 27 mars 2021.
[14] WADE Adama, Arash Azarmi : “la monnaie iranienne a perdu plus de 80% de sa valeur », financialafrik.com, 13 juillet 2020.
[15] Islamic Republic of Iran, International Monetary change.org, 2021.
[16] MOTEVALLI Golnar, Four years of crisis : charting Iran’s Economy under Trump, Bloomberg.com, 24 janvier 2021.
[17] Le commerce extérieur de l’Iran en 2019/2020, Service économique de Téhéran, Direction Générale du Trésor.
[18] Idem.
[19] BEHRAVESH Maysam, Partnership, Chinese style : Iran’s risky reliance on China, Inside Arabia.com, 26 octobre 2020.
[20] HOLMQUIST Erika, ENGLUND Johan, China and Iran, an unequal friendship, FOI, mai 2020.
[21] FAGHIHI Rohollah, Despite Public Outcry, consensus builds for China-Iran deal, Bourse & Bazar, 11 août 2020.
[22] MARDAM BEY Soulayma, 2021, une année décisive pour l’Iran, L’Orient-le Jour, 20 janvier 2021.
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