Cet ouvrage analyse ainsi plusieurs aspects de la société égyptienne, avant la révolution de janvier, et donne « une image ‘‘grandeur nature’’ de la multiplicité et de l’étendue des problèmes qu’aura à affronter, comme autant de défis, le régime démocratique qui, espérons-le, constituera l’aboutissement du processus en cours ». Ainsi, en réponse aux problématiques auxquelles sont confrontés les Egyptiens aujourd’hui, les auteurs analysent six secteurs, dans six parties : le secteur démographique : « Un espace habité étroit et dense : le rural en question, l’urbain en expansion » ; le secteur politique : « Permanence de l’Etat et éclosion de la société civile » ; le secteur économique : « Les vicissitudes et contradictions d’une libéralisation économique » ; la vie quotidienne : « Les structures du quotidien : soigner, éduquer, travailler et s’ajuster aux normes » ; le domaine religieux : « Les dynamiques confessionnelles : un islam clivé, un christianisme inquiet » ; le domaine culturel : « L’explosion des médias et foisonnement des productions culturelles ».
Dans la première partie de l’ouvrage sont traitées la situation démographique de la population ; les spécificités et l’évolution des milieux urbains et ruraux ; les questions environnementales. Dans la deuxième partie sont abordées les questions politiques, tant sur les plans interne qu’extérieur, avec un panorama de la politique de Nasser et de Moubarak. Dans ce contexte, les initiatives privées, syndicales, associatives et celles des ONG sont également analysées. Les questions économiques font l’objet de la troisième partie, autour de la problématique de la libéralisation économique. Les questions agricole, industrielle, financière, commerciale, touristique sont également traitées, ainsi que celles concernant le marché du travail et son évolution, et celles portant sur l’alimentation. La quatrième partie évoque la vie quotidienne des Egyptiens, en abordant notamment la spécificité de deux catégories sociales, les femmes et les jeunes, et en étudiant de façon plus large les questions relatives à l’éducation, à l’emploi, à la justice et à la santé. La cinquième partie analyse les « dynamiques confessionnelles » égyptiennes : l’islam, l’islamisme, les coptes. La dimension culturelle est abordée dans la sixième partie, au regard notamment de son développement qualifié de « foisonnant », et dont se font l’écho la presse, Internet, le cinéma, la musique et la littérature. Les intellectuels égyptiens sont le relais de ce « foisonnement » culturel.
Sous la direction de Vincent Battesti et François Ireton, L’Egypte au temps présent, Inventaire d’une société avant révolution, Paris, Sindbad, mai 2011, 1171 pages.
