Reportage photos - Au cœur du Krak des Chevaliers, bastion de pierre et d’histoire

Perché sur une colline dominant le col de Homs, le Krak des chevaliers est situé sur un passage stratégique entre la côte méditerranéenne et l’intérieur des terres syriennes - ce qui expliquait son importance militaire au temps des Croisades.

Le Krak des chevaliers se trouve dans la région montagneuse du Wadi al-Nasara (la "vallée des chrétiens"), au sommet d’une colline à environ 750 mètres d’altitude, offrant une vue imprenable sur les alentours. Cette position géographique lui permettait de contrôler l’une des principales routes commerciales et militaires reliant la mer Méditerranée à la ville d’Alep et au reste du Levant.

De 1142 à 1271, le Krak des Chevaliers est tenu par les Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, qui en font l’un des bastions les plus redoutés du monde croisé. Après 129 ans d’invincibilité, la forteresse tombe finalement aux mains du sultan mamelouk Baybars, marquant la fin de son ère chrétienne et le début d’un nouveau chapitre sous domination islamique.

Bien que partiellement en ruines, la forteresse de Qal`at al-Hosn (قلعة الحصن) - “le château fort”- reste un exemple remarquable d’architecture militaire médiévale.

Par la qualité de son architecture et la richesse de son histoire stratifiée, la forteresse se distingue comme un site exceptionnel : des vestiges byzantins du Xe siècle aux modifications apportées par les Francs à la fin du XIIe siècle, jusqu’aux ajouts défensifs réalisés sous les Ayyoubides aux XIIe et XIIIe siècles.

Entre 2012 et 2014, pendant la guerre civile syrienne, le Krak des Chevaliers a été occupé par des groupes rebelles. En raison de sa position stratégique dominant la région de Homs et la plaine de la Bekaa, la forteresse a été utilisée comme base militaire.

Pendant cette période, le site a été ciblé par des bombardements de l’armée syrienne, notamment en 2013 et 2014, afin d’en déloger les combattants. Ces affrontements ont causé des dégâts notables : effondrements partiels de murailles, impacts d’obus sur les tours et les salles intérieures et altérations globale du site.

Au plus fort de la guerre, les combats avaient entraîné des dégâts, notamment dans l’église et la Grande salle, célèbre pour ses colonnettes et ses voûtes inspirées par l’architecture gothique. En 2013, alors que la guerre civile faisait rage, l’UNESCO a inscrit sur sa liste du patrimoine mondial en péril plusieurs joyaux historiques syriens, dont le Krak des Chevaliers, mais aussi les ruines antiques de Palmyre et la vieille ville d’Alep, tous gravement menacés par les combats.
Le 20 mars 2014, l’armée syrienne a lancé une offensive pour reprendre la forteresse. Après de violents combats, elle a réussi à reprendre le site. La bataille a entraîné des pertes humaines et des dommages supplémentaires à la structure.

La restauration avait été lancée sous l’ancien régime, mais elle avait été interrompue par les restrictions liées à la pandémie de Covid, qui avaient aussi fait chuter la fréquentation du site rouvert seulement fin 2018.

Les vestiges rappellent les modes de vie passés dans la forteresse. Ici, le four servait à préparer les repas.

Photo des anciennes latrines.

La chapelle du Krak.

La tour du commandant.

Après la chute de Bachar al-Assad (décembre 2024), la forteresse du Krak des Chevaliers pourrait espérer une restauration, selon son directeur, à condition que les nouvelles autorités dégagent les ressources pour sauver ce trésor des croisades et du patrimoine syrien.