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Reportage photo : le Guilan et la Māzandarān : les vertes régions, grenier à blé et lieu de plaisance favori des Iraniens

Par Gabriel Malek
Publié le 26/09/2018 • modifié le 28/09/2018 • Durée de lecture : 3 minutes

"Jungle" iranienne

Crédit photo : Gabriel Malek

Cette flore luxuriante de la rive septentrionale de la mer Caspienne lui confère une place singulière au sein des provinces iraniennes. En effet, le Guilan et le Māzandarān sont des exportateurs nets dans le reste du pays de produits agricoles comme le riz, les fruits, le coton, le thé, le tabac ou encore la soie. La cuisine du Guilan est ainsi connue comme étant une des seules adaptée au régime des végétariens, chose très rare en Iran. Mais la passion des Iraniens pour ces régions vertes dépasse largement l’aspect culinaire.

Etant donné l’attachement des Iraniens pour les jardins, il n’est pas surprenant que les deux régions vertes bordées par la mer Caspienne soient des zones de tourisme interne majeures. Dans la culture perse, le contact avec la flore est absolument nécessaire pour l’épanouissement personnel. La tradition zoroastrienne de planter un arbre lors de la naissance d’un enfant qui lui est lié toute sa vie semble indiquer l’ancienneté de cet attachement à la flore.

Ce n’est pas un hasard que la capitale du grand Shah Abbas, Ispahan, soit connue pour ses jardins que les architectes ont eu toutes les peines du monde à faire pousser dans une région aussi aride. Ainsi, quittant le temps des vacances des régions comme le Fars au Sud, Kerman à l’Est ou encore l’Azerbaïdjan occidental à l’Ouest, des touristes iraniens se pressent habituellement au bord de la mer Caspienne. La proximité de la ville tentaculaire de Téhéran encourage ce mouvement de population temporaire vers le Guilan et le Māzandarān. Si les touristes étrangers recherchent en Iran les paysages de désert de Yazd ou de Shiras, les Iraniens eux fuient l’assèchement menaçant de leurs terres pour la forêt et la mer Caspienne.

Cependant, l’été 2018 marque un coup d’arrêt brutal du tourisme interne dans cette région en raison de la situation économique du pays. En effet, les sanctions financières et le blocus mis en place depuis Washington ont crée une inflation galopante en Iran, ce qui rend l’achat du non-nécessaire trop onéreux pour une large partie de la population. Cet arrêt du tourisme est une catastrophe pour de nombreux Iraniens qui habitent le Guilan et le Māzandarān, et qui ont fait de ce métier leur moyen de subsistance.

crédit photo : Gabriel Malek

Dans le Māzandarān, il est possible de vivre chez l’habitant dans certaines zones de montagnes du massif de l’Elbourz. Cela permet d’améliorer son niveau de farsi et de mieux visiter la nature avoisinante, dangereuse sans guide.

crédit photo : Gabriel Malek

Les gorges magnifiques séparant les monts sont parfois dangereuses en raison de la densité de la faune et la flore s’y trouvant, si bien que les Iraniens donnent à cet écosystème fragile le nom de « jungle ». On peut cependant y trouver des havres de paix comme cette crique ressemblant à celle des monts venteux où se cacha Gollum dans le Seigneur des Anneaux.

crédit photo : Gabriel Malek

Cette photographie permet de mieux se rendre compte du phénomène de « Jungle » que décrivent les Iraniens. On note le contraste cinglant entre ce paysage et les nombreuses zones arides du pays.

crédit photo : Gabriel Malek

Le château du Rudkhan est une des merveilles architecturales du Guilan. Construite pendant l’ère sassanide (224-651), les 42 tours de cette forteresse sont encore intactes. Pour y accéder, il faut grimper 1000 marches auprès desquelles des échoppes vendent de la nourriture locale.

crédit photo : Gabriel Malek

Cette vieille maison du village de Daleyman montre que le niveau de vie dans la région du Guilan est assez inégal. La majorité des villages, comme celui-ci, ne sont pas visités et restent pauvres et dépendants de leurs cultures agricoles.

crédit photo : Gabriel Malek

Cette photographie est un repas typique du Guilan qui montre bien la diversité des légumes que l’on peut trouver sur place. Certains plats comme le Mirza Ghasemi sont connus dans tout l’Iran et sont originaires de cette région.

crédit photo : Gabriel Malek

Si le Guilan et le Mazandaran sont connues comme des provinces vertes, la chaleur en été y est persistante. Certaines plaines arborent donc la couleur jaune, celle des champs de blé.

crédit photo : Gabriel Malek

Cette robe est la tenue traditionnelle des femmes du Guilan. Cette photographie est celle de mon hôte qui a bien voulu m’héberger plusieurs jours dans sa demeure avec sa famille.

crédit photo : Gabriel Malek

Publié le 26/09/2018


Gabriel Malek est étudiant en master d’histoire transnationale entre l’ENS et l’ENC, et au sein du master d’Affaires Publiques de Sciences Po. Son mémoire d’histoire porte sur : « Comment se construit l’image de despote oriental de Nader Shah au sein des représentations européennes du XVIIIème siècle ? ».
Il est également iranisant.


 


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