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Nouvelle crise politique en Libye : le pays risque-t-il de sombrer à nouveau dans la guerre civile ? (2/2)

Par Emile Bouvier
Publié le 15/07/2022 • modifié le 15/07/2022 • Durée de lecture : 9 minutes

Lire la partie 1

II. Une spirale crisogène similaire à celle de la deuxième guerre civile libyenne

 

1. Une crise allant croissante

 
Dans la foulée de l’annonce du comité appelant à changer de Premier ministre, des émeutes éclatent dans Tripoli et les diverses factions armées se remobilisent. Très rapidement, de nombreuses actions violentes éclatent à travers le pays ; le 10 février 2022, quelques heures avant que les parlementaires ne se rassemblent pour discuter d’une nouvelle primature, Abdul Hamid Dbeibeh est la cible de plusieurs hommes armés alors qu’il circule en véhicule dans la capitale libyenne [1]. Si son chauffeur et lui en sortent indemnes, les nombreux impacts de balles sur la voiture ne laissent que peu de doute quant à la volonté des assaillants de l’assassiner.
 
Le Parlement se réunira malgré tout et choisira parmi deux figures semblant remporter l’assentiment du plus grand nombre de parlementaires : Fathi Bashagha, ancien Ministre de l’Intérieur de 59 ans et Khaled al-Bibass, ancien haut-cadre du Ministère de l’Intérieur de 51 ans. C’est finalement Fathi Bashagha qui l’emportera et qui, aussitôt après la décision du parlement, s’envolera de Tobrouk à Tripoli pour remercier Dbeibeh pour son travail et promettre « d’ouvrir un nouveau chapitre » et « s’adresser à tout le monde » [2]. Le 3 mars, plusieurs membres de son cabinet prêteront serment devant la Chambre des représentants [3].
 
L’ancien Premier ministre par intérim rejettera toutefois la réalité du pouvoir de son successeur, affirmant « n’accepter aucune nouvelle phase transitionnelle ni aucune autorité parallèle » [4], appelant les Libyens à se rendre dans la rue pour protester contre cette offensive du parlement visant à l’évincer. Des milliers de Libyens répondront à son appel et plusieurs manifestations dégénèreront en émeutes ou en affrontements armés avec des milices affiliées à Tobrouk : le 4 avril, des échanges de tir à Tripoli entre factions rivales aboutiront en la mort de deux personnes et plusieurs blessées [5].
 
Courant mai, le Ministère libyen de la Défense déploiera ainsi la « Brigade 444 » dans les rues de Tripoli, l’une des milices les plus actives et armées du camp Dbeibeh, provoquant « l’inquiétude » du Haut-représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, qui affirmait que, si la situation en Libye s’avérait « préoccupante », elle était néanmoins « prévisible », craignant le retour à une guerre civile de grande ampleur [6].
 
La situation sécuritaire continuera ainsi de se dégrader rapidement : le 17 mai, Fathi Bashagha essayera de prendre pied - pour la troisième fois [7] - à Tripoli afin d’y prendre ses fonctions, mais sera accueilli par des combats urbains déclenchés par les milices pro-Dbeibah -notamment la brigade 444 - avec le groupe Al-Nawasi, affilié à Tobrouk et qui s’était déployé pour accueillir le nouveau Premier ministre, contraignant ce dernier à rebrousser chemin [8].
 
Craignant l’échec d’une nouvelle tentative d’installation à Tripoli, Bashagha annoncera le même jour baser son nouveau gouvernement à Sirte, ville-symbole de la ligne de feu séparant les territoires tenus par Tripoli à ceux sous le contrôle de Tobrouk [9].
 

2. Une bicéphalie politique

 
Loin de former un condominium sur la Libye, la bicéphalie politique incarnée par la rivalité entre Tripoli et Tobrouk paralyse, dans les faits, l’action publique du pays. Outre une paralysie économique qui sera évoquée infra en raison des fermetures forcées des infrastructures pétrolières du pays, la Libye souffre de décisions contraires ou unilatérales prises par les protagonistes. Ainsi la Chambre des représentants à Tobrouk votait-elle par exemple à l’unanimité, le 15 juin, le budget du gouvernement de Fatih Bashagha ; après avoir refusé à cinq reprises d’approuver le budget proposé par le gouvernement de Dbeibeh, le Parlement approuvait ainsi celui de son poulain, en l’occurrence 90 milliards de dinars (soit environ 17,7 milliards d’euros selon le taux de change en vigueur le jour du vote).
 
Sans surprise, la bicéphalie politique libyenne s’exprime également en politique étrangère : le Ministère des Affaires étrangères de Fatih Bashagha dénoncera ainsi les déclarations du ministère des Affaires étrangères d’Abdul Hamid Dbeibeh le 25 juin concernant « l’interventionnisme » dont ferait preuve Le Caire dans les affaires libyennes qui constituerait, selon Tripoli, une « attaque contre la souveraineté de la Libye » [10]. Le gouvernement de Fatih Bashagha, soutenu par les autorités égyptiennes, accusera son rival tripolitain d’avoir mené, avec cette déclaration, une « tentative désespérée de déstabilisation des relations fraternelles entre l’Égypte et la Libye », saluant le « rôle de l’Égypte dans la promotion de la paix, de la sécurité et de la légitimité politique en Libye » [11].
 
Chaque protagoniste revendiquant la légitimité de gouverner le pays et de placer la Libye sur les rails de la stabilisation politique et sécuritaire, la rivalité entre Tripoli et Tobrouk créé parfois des situations diplomatiquement cocasses : ainsi, après la publication d’un communiqué rédigé conjointement par la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l’Italie et l’Allemagne le 24 juin [12], appelant la Libye à ne résoudre ses différends qu’à travers le dialogue et l’organisation d’élections démocratiques, Dbeibeh s’empressera de « saluer ce communiqué […] qui valide sa politique de rejet de la violence et de coups d’Etat, par la force ou par la création d’administrations parallèles », tandis que Bashagha soulignera « combien ce communiqué [a été rédigé] en soutien à son gouvernement, tout particulièrement l’appel à créer un gouvernement unifié capable de gouverner la Libye et d’organiser des élections à travers tout le pays » [13].
 

3. L’économie pétrolière libyenne prise en otage

 
A plusieurs reprises au cours des mois de mars et d’avril, la Libya’s National Oil Corporation (NOC) annoncera la suspension forcée de l’extraction de pétrole dans les champs d’Al-Fil [14] et El-Sharara [15], qui figurent parmi les sites pétrolifères les plus riches et productifs de Libye, en raison de l’irruption d’hommes armés exigeant la fermeture des sites. Deux des principaux terminaux pétroliers libyens, ceux de Mellitah [16] (à l’ouest de Tripoli) et de Zuwetina (au sud de Benghazi) seront également fermés de force par des hommes armés exigeant la démission de Dbeibah.
 
Le Ministre du gaz et du pétrole Mohammed Aound affirmera, le 29 avril, que ces interruptions forcées de la production et de l’exportation des hydrocarbures faisaient perdre en moyenne 60 millions de dollars à la Libye chaque jour [17], au moment où, en raison des sanctions occidentales contre la Russie, les prix du pétrole atteignaient des pics jamais vus depuis 2014 [18]. Au fil des semaines, la quasi-totalité des infrastructures libyennes seront victimes de fermetures ou de perturbations : en juin 2022, la Libye ne produisait plus qu’entre 100 000 et 200 000 barils de pétrole brut par jour, contre 1,2 million avant le déclenchement de cette nouvelle crise [19].
 

4. Une action diplomatique internationale peu efficace

 
La conseillère spéciale Stephanie Williams proposera le 5 mars de jouer le rôle de médiatrice entre Dbeibeh et Bashagha afin d’amener les deux administrations rivales à travailler de nouveau ensemble [20] ; chaque camp devait nommer six délégués afin de former un comité devant mettre sur pied un cadre constitutionnel viable pour l’organisation des prochaines élections ; ce comité, qui devait se tenir le 15 mars, ne verra finalement pas le jour en raison de l’opposition de Tobrouk à ce projet [21].
 
Finalement, à force d’efforts et de persévérance diplomatique, les protagonistes accepteront de se rencontrer le 14 juin en Egypte, au Caire, afin de résoudre leurs différends, en particulier ceux relatifs au cadre constitutionnel des élections. Les pierres d’achoppement seront nombreuses et serviront comme autant de prétextes à entretenir les divergences entre les deux parties : ainsi ces dernières s’opposent-elles sur la recevabilité de la candidature d’un individu s’il est marié à une étrangère, s’il dispose de diplômes de l’éducation supérieure ou non, etc. [22]. L’un des principaux sujets d’opposition reste néanmoins celui de la charge militaire potentiellement occupée par le candidat au moment de l’élection : le gouvernement de Tripoli défendra coûte que coûte la nécessité impérieuse de n’avoir que des candidats civils - ceci afin d’évincer de la course le maréchal Haftar, homme fort de Tobrouk [23]. Les négociations échoueront finalement le 20 juin, condamnant ainsi la tenue prochaine d’élections en Libye et risquant de provoquer une poursuite des affrontements armés à travers le pays, comme ceux du 11 juin à Tripoli ayant blessé quatre personnes par exemple [24].
 
La MANUL (Mission d’appui des Nations unies en Libye) ne dispose, par ailleurs, toujours pas de responsable officiel depuis la démission du diplomate slovaque Ján Kubiš le 23 novembre 2021 [25] ; si la diplomate américaine Stephanie Williams occupe ce poste par intérim au titre de son ancien rôle d’adjointe de Kubiš et maintenant de conseillère spéciale - et non « envoyée spéciale » [26] - du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, ce dernier poste ne lui confère pas les mêmes prérogatives et ne lui permet pas, de fait, de disposer des marges de manœuvre et outil adéquats pour assurer une médiation aussi efficace qu’escomptée. L’absence d’un responsable officiel à la tête de la MANUL s’explique, presque sans surprise, par un désaccord entre les grands acteurs internationaux impliqués dans le dossier libyen : depuis la démission du Slovaque Ján Kubiš, réputé proche de la Russie, cette dernière oppose systématiquement son veto à la désignation de l’Américaine Stephanie Williams à la tête de la MANUL, comme le proposent les Etats-Unis qui, eux-mêmes, utilisent leur droit de veto pour bloquer les candidats proposés par Moscou.
 
La Turquie, quant à elle, soucieuse de sécuriser les accords signés avec la Libye ces dernières années, notamment l’accord maritime du 27 novembre 2019 prévoyant l’établissement d’une large zone économique exclusive en Méditerranée, s’est employé ces derniers mois à ménager chacun des protagonistes afin d’éviter une nouvelle flambée de violences. Dès fin mars, Bashagha affirmait « avoir de très bonnes relations avec la Turquie », avec qu’il entretiendrait « une amitié très forte » [27] ; le 22 et le 24 du même mois, trois de ses représentants étaient invités à Ankara afin de rencontrer des conseillers du président turc, parmi lesquels le chef des services de renseignement Hakan Fidan [28].
 
La délégation libyenne aurait tenté de convaincre les autorités turques d’abandonner leur soutien à Dbeibeh et d’aider, plutôt, le gouvernement de Bashagha ; si le contenu exact des échanges n’est pas connu, ces derniers semblent avoir porté leurs fruits d’une manière ou d’une autre : le 13 mai, le président Recep Tayyip Erdogan recevait ainsi officiellement Fathi Bashagha [29] à Ankara, à l’invitation de la présidence turque. Davantage symbolique qu’opérationnel, cet échange en haut-lieu visait à montrer la volonté turque de normaliser ses relations avec Tobrouk et de continuer à jouer un rôle diplomatique moteur dans la résolution de la crise libyenne [30].
 
Première émanation de cette normalisation, le Président de l’Assemblée nationale turque Mustafa Sentop affirmera le 21 juin 2022, en marge d’une conférence à Istanbul, que la Turquie travaillerait à l’ouverture d’un consulat général turc à Benghazi et à une reprise des vols de la compagnie aérienne nationale turque Turkish Airlines vers les territoires de l’est libyen, interrompus depuis sept ans maintenant [31] ; la compagnie Libyan Airlines avait déjà repris ses vols depuis la Cyrénaïque vers la Turquie en avril dernier [32]. La Turquie entend, de fait, maintenir une forte présence diplomatique et militaire en Libye, comme l’a montré par exemple l’approbation le 22 juin, par le Parlement turc, de la prolongation de la mission des forces armées turques sur le sol libyen [33].
 

Conclusion 

 
La nouvelle crise libyenne ainsi tient, pour l’essentiel, de l’absence de résolution des problèmes ayant initié la première ; la fracture géographique opposant l’ouest libyen incarné par Tripoli à la Cyrénaïque, dominée par Tobrouk, semble s’institutionnaliser politiquement et socialement plus qu’elle ne l’avait encore jamais fait. Le rôle de la communauté internationale n’apparaît que très aléatoire : si les acteurs internationaux restent encore très présents dans l’équation libyenne, l’ONU semble, quant à elle, dépassée par cette crise dans laquelle aucun des protagonistes en lice ne semble enclin à consentir le moindre compromis. Toutefois, de Tripoli à Tobrouk, en passant par l’ONU, les chancelleries occidentales et surtout pour les près de trois millions de Libyens s’étant inscrits sur les listes électorales en 2021 [34], les élections semblent faire l’unanimité comme moyen privilégié, sinon unique, de résolution de la crise ; si cette perspective semble encore lointaine, le chemin parcouru depuis les offensives du maréchal Haftar en Tripolitaine semble, lui, encore plus lointain.

A lire sur Les clés du Moyen-Orient :
 De la normalisation de la politique étrangère libyenne à la révolution et l’intervention de l’OTAN ; les dernières années de Mouammar Kadhafi. Partie 3 : de la tribune des Nations unies à la télévision nationale, la chute de Kadhafi à travers ses discours
 La « diplomatie du drone » : un instrument de hard-power au service du soft-power turc (1/2). Le développement de drones « made in Turkey », entre opportunité industrielle et nécessité opérationnelle
 De la Syrie à la Libye, la Turquie sur tous les fronts : résumé et analyse. Deuxième partie : la Libye, un nouveau front aussi épineux diplomatiquement que militairement pour la Turquie
 Moyen-Orient et réserves de pétrole : les réserves des 20 premiers pays en 2020
 Comprendre la crise libyenne (2019-2020) : contexte diplomatique, enjeux sécuritaires et intérêts gaziers autour des accords turco-libyens

Sitographie :
 Fathi Bashagha et Khaled al-Bibas en lice pour le poste de premier ministre libyen, 08/02/2022
https://atalayar.com/fr/content/fathi-bashagha-et-khaled-al-bibas-en-lice-pour-le-poste-de-premier-ministre-libyen
 Five things to know about Libya’s political crisis, Al Jazeera, 11/02/2022
https://www.aljazeera.com/news/2022/2/11/five-things-to-know-about-libyas-political-crisis
 Tensions rise in Libya as risk of ‘parallel governments’ grows, Security Council hears, United Nations, 16/03/2022
https://news.un.org/en/story/2022/03/1114082
 Libya’s parliament names new PM, sparking another challenge for unity government, France24, 10/02/2022
https://www.france24.com/en/africa/20220210-libya-parliament-names-new-pm-sparking-another-challenge-for-unity-government
 Libye : des affrontements entre groupes armés font deux morts à Tripoli, Le Figaro, 05/04/2022
https://www.lefigaro.fr/flash-actu/libye-des-affrontements-entre-groupes-armes-font-deux-morts-a-tripoli-20220405
 Borrell : The situation in Libya is worrying, but it was expected, The Libya Observer, 18/05/2022
https://www.libyaobserver.ly/inbrief/borrell-situation-libya-worrying-it-was-expected#:~:text=The%20High%20Representative%20of%20the,about%20the%20situation%20in%20Libya
 Bashagha to base govt in Libya’s Sirte after Tripoli clashes, Daily Sabah, 18/05/2022
https://www.dailysabah.com/world/africa/bashagha-to-base-govt-in-libyas-sirte-after-tripoli-clashes
 Combats à Tripoli au sujet de l’entrée du Premier ministre Fathi Bashagha dans la ville, Atalayar, 17/05/2022
https://atalayar.com/fr/content/combats-tripoli-au-sujet-de-lentree-du-premier-ministre-fathi-bashagha-dans-la-ville
 Libya’s Bashagha says will base his rival gov’t in Sirte, Al Jazeera, 17/05/2022
https://www.aljazeera.com/news/2022/5/17/libyan-rival-pm-leaves-tripoli-after-clashes-between-forces
 HoR passes 2022 Bashagha government budget of LD 89.6 billion, Libya Herald, 16/11/2022
https://www.libyaherald.com/2022/06/hor-passes-2022-bashagha-government-budget-of-ld-89-6-billion/
 Libya’s Foreign Ministry renders Egyptian statements as flagrant intervention, Libya Herald, 23/06/2022
https://www.libyaobserver.ly/news/libya%E2%80%99s-foreign-ministry-renders-egyptian-statements-flagrant-intervention
 Bashagha government’s Foreign Ministry backs up Egypt in diplomatic dispute with Dbeibah’s government, The Libya Observer, 25/06/2022
https://www.libyaobserver.ly/news/bashagha-governments-foreign-ministry-backs-egypt-diplomatic-dispute-dbeibah%E2%80%99s-government
 Libya : Joint Statement by Germany, France, Italy, the United Kingdom and the United States, Ministère des Affaires étrangères allemand, 24/06/2022
https://www.auswaertiges-amt.de/en/newsroom/news/-/2539004
 Dbeibah and Bashagha welcome statement on Libya by Western powers, The Libya Observer, 25/06/2022
https://www.libyaobserver.ly/news/dbeibah-and-bashagha-welcome-statement-libya-western-powers
 Protest forces Libya’s national oil firm to close Al-Fil field, Al Jazeera, 17/04/2022
https://www.aljazeera.com/news/2022/4/17/libya-oil-firm-announces-closure-of-major-oil-field
 Libya’s El Sharara Field Restarts, MEES, 29/04/2022
https://www.mees.com/2022/4/29/news-in-brief/libyas-el-sharara-field-restarts/45775030-c7bb-11ec-94db-11d6805226bb
 Libya losing $60 million a day in oil shutdown : minister, Al Monitor, 29/04/2022
https://www.al-monitor.com/originals/2022/04/libya-losing-60-million-day-oil-shutdown-minister
 Oil market heads for ‘biggest supply crisis in decades’ with Russia’s exports set to fall, IEA says, CNBC, 16/03/2022
https://www.cnbc.com/2022/03/16/oil-market-heads-for-biggest-supply-crisis-in-decades-with-russias-exports-set-to-fall-iea-says.html
 Libya’s oil output drops amid closures, Anadolu Ajansi, 19/06/2022
https://www.aa.com.tr/en/africa/libyas-oil-output-drops-amid-closures/2617456
 Libya : UN offers mediation after swearing in of new rival gov’t, Al Jazeera, 05/03/2022
https://www.aljazeera.com/news/2022/3/5/un-offers-mediation-after-swearing-in-of-new-parallel-government
 High Council of State selects members for joint committee of election’s constitutional basis, The Libya Observer, 14/03/2022
https://www.libyaobserver.ly/news/high-council-state-selects-members-joint-committee-election%E2%80%99s-constitutional-basis
 Libye : échec dans les négociations pour un cadre constitutionnel pour les élections, RFI, 20/06/2022
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220620-libye-%C3%A9chec-dans-les-n%C3%A9gociations-pour-un-cadre-constitutionnel-pour-les-%C3%A9lections
 UN says Libya rival factions fail to reach deal in election talks, Al Jazeera, 20/06/2022
https://www.aljazeera.com/news/2022/6/20/libyas-rivals-fail-to-reach-deal-in-election-talks-un
 Fighting between rival militias rocks Libya’s capital Tripoli, Al Jazeera, 11/06/2022
https://www.aljazeera.com/news/2022/6/11/fighting-between-rival-militias-rocks-libyas-capital-tripoli
 Russia, US in disagreement over UN Libya mission, special envoy, Daily Sabah, 28/01/2022
https://www.dailysabah.com/world/africa/russia-us-in-disagreement-over-un-libya-mission-special-envoy
 Libya’s Bashagha claims to have ’good ties’ with Turkey, Daily Sabah, 27/03/2022
https://www.dailysabah.com/politics/diplomacy/libyas-bashagha-claims-to-have-good-ties-with-turkey
 Bashagha moves to secure support from Turkey in his quest to replace Dbeibah, Libya Al Ahrar, 26/03/2022
https://libyaalahrar.net/bashagha-moves-to-secure-support-from-turkey-in-his-quest-to-replace-dbeibah/
 Bashagha visits Turkey to unblock political crisis in Libya, Atalayar, 13/05/2022
https://atalayar.com/en/content/bashagha-visits-turkey-unblock-political-crisis-libya
 Russia voices support for new Libyan PM, Al Monitor, 17/02/2022
https://www.al-monitor.com/originals/2022/02/russia-voices-support-new-libyan-pm
 Speaker of Turkish National Assembly : Libya’s unity and territorial integrity are our priorities, The Libya Observer, 21/06/2022
https://www.libyaobserver.ly/news/speaker-turkish-national-assembly-libya%E2%80%99s-unity-and-territorial-integrity-are-our-priorities
 Direct flights set to resume between Libya’s east, Turkey, Daily Sabah, 23/04/2022
https://www.dailysabah.com/business/transportation/direct-flights-set-to-resume-between-libyas-east-turkey
 Turkish Parliament votes to extend military mission in Libya, The Libya Observer, 22/06/2022
https://www.libyaobserver.ly/news/turkish-parliament-votes-extend-military-mission-libya
 Some 2.8 mln Libyans sign up to vote but polls far from sure, Al Arabiya News, 17/08/2021
https://english.alarabiya.net/News/north-africa/2021/08/17/Some-2-8-mln-Libyans-sign-up-to-vote-but-polls-far-from-sure

Publié le 15/07/2022


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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