Appel aux dons mercredi 9 juillet 2025



https://www.lesclesdumoyenorient.com/3829



Décryptage de l'actualité au Moyen-Orient

Plus de 3200 articles publiés depuis juin 2010

mercredi 9 juillet 2025


Accueil / L’histoire et l’actualité par les cartes / Forces militaires / coopération régionale

Les bases américaines au Moyen-Orient : un prépositionnement de la puissance militaire américaine en constante reconfiguration

Par Emile Bouvier
Publié le 04/07/2025 • modifié le 04/07/2025 • Durée de lecture : 10 minutes

En effet, plus de 40 000 soldats américains seraient déployés au Moyen-Orient, sur une trentaine de bases et navires de guerre [5] disposant d’armements variés, octroyant à Washington une capacité d’action quasi-immédiate et bien souvent décisive dans la région, comme ont pu le montrer la bataille de Kasham en février 2018 [6] ou, plus récemment encore, la campagne de frappes américaines en Iran. Variable sécuritaire et géopolitique majeure dans la région, cette présence est le fruit d’accords de longue date avec les pays hôtes - notamment ceux de la péninsule Arabique - ou l’héritage de déploiements passés - notamment au Koweït et en Irak - ayant entraîné la construction de vastes bases et autres têtes de pont américaines au Moyen-Orient.

Instrument de soft-power comme de hard-power, la présence militaire américaine et l’articulation de son dispositif apparaissent en reconfiguration constante dans la région, au gré de l’actualité géopolitique et de l’évolution des priorités stratégiques de Washington, comme en témoignent la réduction actuelle des effectifs américains en Syrie [7] ou l’expansion de nouvelles bases comme celle de la LSA Jenkins en Arabie saoudite [8]. Cet article entend ainsi rappeler l’histoire de cette présence militaire (première partie), dresser l’état des lieux des bases que comptent actuellement les Etats-Unis dans la région (deuxième partie) et détailler leur évolution récente ou à venir (troisième partie).

I. Une présence militaire récente

La présence militaire américaine au Moyen-Orient est relativement récente. A cet égard, deux grandes périodes historiques ont jalonné l’établissement militaire américain dans la région : une première phase d’engagement modéré de 1941 à 1990, puis une seconde caractérisée par un investissement militaire intense de 1990 à nos jours.

C’est durant la Seconde Guerre mondiale, et notamment à partir de l’entrée en guerre des Etats-Unis en décembre 1941, que la présence militaire américaine débute au Moyen-Orient. Washington établit en effet diverses infrastructures logistiques telles que des routes (comme l’autoroute reliant Khorramshahr à Kazvin en Iran), des lignes de chemins de fer ou des pistes d’aviation en Iran pour convoyer du matériel vers l’Union soviétique [9]. Quelque 3 000 soldats américains y seront ainsi déployés et permettront l’acheminement de près de 5 000 avions et 184 000 véhicules de tout type en URSS [10] tout au long de la guerre. Initiés dès 1943, des pourparlers entre les autorités américaines et saoudiennes déboucheront par ailleurs, lors d’une rencontre entre le président américain Franklin D. Roosevelt et le roi saoudien Abdul Aziz al-Saoud le 14 février 1945, en l’établissement d’un aérodrome militaire américain près de Dhahran, sur le site d’une piste déjà construite par l’Arabian-American Oil Company (l’actuel géant saoudien « Aramco »). L’accord entre les deux chefs d’Etat (le « pacte de Quincy, du nom du bâtiment de guerre américain sur lequel les deux hommes se sont rencontrés) consistait, de fait, en la promesse saoudienne d’assurer un approvisionnement fiable en pétrole aux Etats-Unis contre la protection militaire de ces derniers [11]. A l’aune de la Guerre froide, Washington investira ainsi le Moyen-Orient afin d’y accroître son influence et concurrencer celle de l’Union soviétique, tout en y sécurisant la production et l’approvisionnement en pétrole [12].

Trois événements majeurs pousseront les Etats-Unis à renforcer leur présence militaire : la Révolution iranienne (1979), par laquelle les Etats-Unis perdent l’un de leurs alliés majeurs dans la région, l’invasion soviétique de l’Afghanistan (1979) qui fera craindre que l’URSS ne se rapproche des ressources pétrolières du Golfe, et la guerre Iran-Irak (1980-1988) dont l’impact sur la libre circulation du pétrole s’avérera lourd pour l’économie mondiale. Washington multipliera dès lors les accords de défense afin d’opérer un rapprochement stratégique avec les pays de la région et obtenir un accès à leurs infrastructures navales et aériennes en cas de crise [13], afin de sécuriser davantage l’approvisionnement en pétrole moyen-oriental.

C’est à partir de 1990 et de la première guerre du Golfe (2 août 1990-28 février 1991) que la présence militaire américaine au Moyen-Orient commencera à prendre sa forme actuelle : l’arrivée de troupes américaines envoyées au Koweït afin d’y repousser les forces irakiennes conduit à l’établissement de plusieurs bases qui serviront de relais à celles existant encore aujourd’hui : le camp Doha notamment (1991-2006) sera le précurseur du camp Arifjan (construit à partir de 1999, opérationnel dès 2003), toujours en usage aujourd’hui et qui abriterait approximativement 9 000 soldats américains au Koweït. Dans les mois et années suivant la guerre, les Etats-Unis décident de pérenniser leur présence militaire : la 5ème flotte américaine s’établit à Manama en 1997 tandis que le Qatar construit en 1996, en accord avec Washington, la base aérienne d’al-Udeid, qui abritait en 2022 quelque 8 000 soldats américains [14]. La « guerre contre le terrorisme » lancée à partir des attentats du 11 septembre 2001, et avec elle l’invasion américaine de l’Afghanistan (7 octobre 2011-30 août 2021) ou encore de l’Irak (20 mars 2003-18 décembre 2011), agiront comme autant de catalyseurs à un renforcement des implantations militaires américaines [15], tant pour y appuyer les opérations menées par Washington au Moyen-Orient que pour soutenir ses alliés face à leurs adversaires régionaux, à l’instar de l’Arabie saoudite face à l’Iran.

2. Etat des lieux des bases américaines au Moyen-Orient aujourd’hui

Le terme de « base » est très vague et désigne toute installation militaire permanente ou semi-permanente sans préciser nécessairement son rôle, ses capacités offensives ou défensives, ni l’ampleur des contingents qui y sont déployés. A ce titre, les Etats-Unis disposent d’un nombre publiquement inconnu de bases au Moyen-Orient : si certaines d’entre elles sont difficiles à ignorer, comme le camp Arifjan au Koweït où s’alignent en plein air plusieurs milliers de véhicules blindés et autres matériels de guerre, d’autres, de bien plus petite taille, sont souvent confidentielles et consistent la plupart du temps en avant-postes tenus par les forces spéciales américaines à des fins de renseignement, notamment en Syrie ou en Irak.

En l’état, les bases américaines publiquement connues sont au nombre d’une trentaine et sont de natures très variées : si certaines consistent en des bases aériennes, infrastructures portuaires ou casernes « traditionnelles » (la base aérienne d’al-Uleid au Qatar par exemple, ou encore le camp Lemonnier à Djibouti), d’autres s’avèrent plus spécialisées : peu connu, le « site 512 » est par exemple une position américaine située dans le désert du Néguev en Israël abritant un radar et divers matériels de surveillance devant détecter - et potentiellement intercepter - les projectiles (missiles, roquettes, drones kamikazes…) tirés notamment par l’Iran et ses alliés [16]. Certaines autres bases, comme Zone de soutien logistique (LSA) Jenkins, en Arabie saoudite, n’occupent que des fonctions purement logistiques, et non offensives. En matière navale, les Etats-Unis disposent de nombreux ports où leurs bâtiments de guerre sont autorisés à mouiller, faire escale, ou même être réparés. C’est le cas par exemple des ports de Salalah et Duqm à Oman, qui ne sont pas à proprement parler des bases américaines dans la mesure où les Etats-Unis n’y stationnent aucune troupe de façon permanente, mais où les navires américains peuvent opérer librement. Enfin, d’autres bases sont uniques dans leur genre : la base South Camp, à l’extrémité méridionale du Sinaï, abrite par exemple les effectifs américains faisant partie de la Force multinationale d’observateurs (MFO) chargés de veiller au respect des termes du traité de paix entre l’Egypte et Israël de 1979 [17].

Dans ce contexte, parmi toute cette mosaïque d’installations militaires, quelles sont les bases américaines majeures ? Quatre grands pôles se distinguent.
Le premier est le pôle koweïti : avec sa myriade de bases, au premier rang desquels le camp Arifjan mais également les bases aériennes d’Ali al-Salem et Ahmad al-Jbar, appuyées par les infrastructures portuaires du Camp Patriot ou les éléments logistiques du camp Buehring, ce pôle cumule près de 13 500 soldats [18]. Le pôle bahreïni vient ensuite, avec 9 000 membres de l’armée américaine déployés sur la base navale de Khalifa bin Salman, à égalité avec le pôle qatari où un nombre similaire de personnels militaires sont dénombrés sur la base aérienne d’al-Uleid où sont par ailleurs stationnées des appareils de combat de pointe, comme le F22 Raptor [19]. La base aérienne d’al-Dhafra, aux Emirats arabes unis, abrite 3 500 soldats [20] et vient compléter le dispositif américain le long du Golfe persique, face à l’Iran. En Jordanie, plus de 3 000 soldats américains sont déployés [21], en particulier sur la base aérienne de Muwaffaq Salti dont le rôle dans les opérations militaires américaines contre l’Etat islamique à travers la Syrie et l’Irak a été central au cours de la décennie écoulée ; l’avant-poste Tower 22, aux confins des frontières irako-syro-jordaniennes, a quant à lui soutenu les opérations spéciales américaines dans la région et serait toujours armé aujourd’hui par 350 soldats [22] disposant d’équipements variés, dont une piste d’aviation.

A ces grands pôles s’ajoutent une constellation d’autres bases permettant aux Etats-Unis d’accroître leur présence et leur capacité d’action. Tandis que le camp Lemonnier, à Djibouti, permet à Washington de disposer d’une force substantielle (quelque 4 000 hommes [23]) face au stratégique détroit de Bab el Mandeb, diverses installations navales - Souda Bay en Crète, Jebel Ali et Fujairah aux Emirats arabes unis, Salalah et Duqm à Oman - assurent à la flotte américaine une variété de ports d’attache où s’approvisionner et effectuer des travaux de maintenance ; les bases aériennes d’Incirlik - où sont stockés des têtes nucléaires et les bombardiers pour les transporter [24] - et Izmir en Turquie, d’Erbil et Ayn al Asad en Irak, d’Andreas Papandreou à Chypre ou encore de Prince Sultan en Arabie saoudite accroissent, malgré leur taille relativement moindre que celle des bases le long du Golfe persique, la capacité des Etats-Unis à intervenir à tout moment dans la région - et même au-delà [25].

3. Une reconfiguration constante

Si la présence militaire américaine s’est trouvée essentiellement incarnée par les bases précédemment mentionnées (et notamment les quatre pôles koweïti, bahreïni, qatari et jordanien) et devrait continuer à l’être dans les années à venir, l’articulation de celles-ci reste liée à l’évolution de l’actualité géopolitique, des besoins militaires et des impératifs stratégiques américains : il en va ainsi de la LSA Jenkins, en pleine expansion dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite depuis plusieurs mois [26], ou encore des travaux d’agrandissement du site 512 en Israël afin de pouvoir y accommoder 1 000 hommes au lieu de la centaine actuelle [27]. Toutefois, des reconfigurations davantage stratégiques se sont récemment produites tandis que d’autres devraient se poursuivre dans les mois à venir.

Premièrement, depuis le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump et le renversement du régime de Bachar al-Assad en décembre 2024, les Etats-Unis entendent évacuer la plupart de leurs bases en Syrie afin de n’en garder qu’une seule [28], divisant par deux le nombre de leurs soldats sur place (de 2 000 à un peu moins d’un millier [29]) dans les mois à venir ; quatre bases ont d’ores et déjà été évacuées [30] sur les huit officielles que comptaient alors les Etats-Unis dans le pays. Un faible contingent sera laissé sur place afin de participer, aux côtés des Kurdes, à la lutte contre la résurgence de l’Etat islamique qui, depuis le changement de régime, semble redoubler d’activité dans le pays [31]. Ciblées tant par l’Iran que par les milices chiites syro-irakiennes, les bases américaines en Irak ont fait l’objet de nombreuses spéculations au cours de l’année 2024 : en effet, à l’appel du gouvernement irakien, des négociations portant sur le départ des troupes américaines d’Irak se sont tenues durant plusieurs mois, aboutissant en un accord au terme duquel les Etats-Unis s’engageaient à ce que les troupes de la Coalition contre l’Etat islamique aient quitté le pays d’ici septembre 2025 [32]. Les forces américaines devaient ainsi abandonner plusieurs de leurs bases, au premier rang desquelles celle d’Ayn al-Asad, une fois l’élection américaine passée [33]. Toutefois, le changement de régime en Syrie aurait poussé l’Irak à changer d’avis, au moins temporairement [34], comme en témoigne la présence encore marquée de soldats américains sur la base d’Ayn al-Asad, qui aurait fait l’objet d’un potentiel tir de missiles iraniens le 23 juin dernier [35].

Deuxièmement, le dispositif militaire américain structurel au Moyen-Orient, en particulier celui faisant face à l’Iran dans la péninsule Arabique, fait l’objet d’interrogations quant à son avenir et son utilité réelle, notamment à l’aune du conflit avec l’Iran en juin 2025 : en effet, la plupart des avions de combat basés à al-Udeid avaient été évacués en Arabie saoudite quelques jours avant l’attaque iranienne contre la base qatarie le 23 juin dernier [36] par précaution [37], tout comme les bâtiments de guerre mouillant au Bahreïn, envoyés préemptivement en mer afin d’être moins vulnérables à des tirs de missiles iraniens [38]. Les frappes aériennes américaines contre l’Iran elles-mêmes n’ont pas été le fait d’appareils de combat ayant décollé de bases au Moyen-Orient, tant en raison de la capacité américaine de frapper à plus longue distance encore grâce à ses bombardiers B2 qu’en raison de l’avertissement, émis par plusieurs pays du Golfe à l’endroit de Washington, de ne pas lancer de frappes contre l’Iran depuis leur territoire ou leur espace aérien [39]. Certains à Washington appellent ainsi à repenser la présence américaine au Moyen-Orient et, notamment, à réduire le nombre et l’ampleur de ses bases dans la région [40].

Conclusion

Les bases américaines au Moyen-Orient apparaissent ainsi comme une variable géopolitique et sécuritaire incontournable dans la région, assurant à Washington une capacité d’action militaire considérable et quasi-immédiate en cas de besoin. La reconfiguration de l’échiquier moyen-oriental ces dernières années, entre l’arrivée remarquée de la Chine ou de l’Inde, la perte d’influence américaine dans la région et l’apaisement - au moins en apparence - des grandes rivalités historique comme celles opposant Riyad à Téhéran, tendent à remettre en question la présence de milliers de soldats américains sur le sol de pays de moins en moins enclins à les laisser agir depuis leur territoire. A l’heure où les opérations militaires américaines contre l’Iran se seraient passées en quasi-totalité des moyens déployés au Moyen-Orient et que l’administration Trump poursuit sa recherche d’économies budgétaires, le sort des bases américaines au Moyen-Orient, du moins sous leur forme et dans leur ampleur actuelles, apparait incertain sur le moyen et long terme.

A lire sur Les clés du Moyen-Orient :
 Territoires palestiniens, Syrie, Liban : point de situation sur les opérations militaires israéliennes au Proche-Orient (2/2). Au Liban et en Syrie
 La guerre en Ukraine, révélatrice de l’influence croissante de Moscou au Moyen-Orient (1/2) : une perte de vitesse notable des Etats-Unis dans la région
 Washington entre en guerre avec l’Iran : Des paris audacieux vers une sortie de crise ? Le 23 juin 2025, une date pour une pause
 Entretien avec Michel Setboun - Retour sur la Révolution iranienne de 1979
 Histoire des relations entre l’Egypte et Israël, la « paix froide » (2/2) : Le long chemin vers la paix sous Sadate et Moubarak (1970-2011)

Bibliographie :
 JACKSON, Ashley. Persian Gulf command : a history of the Second World War in Iran and Iraq. Yale University Press, 2018.
 HAHN, Peter L. Crisis and crossfire : the United States and the Middle East since 1945. U of Nebraska Press, 2025.
 WALLIN, Matthew. US military bases and facilities in the Middle East. American Security Project., 2022.

Sitographie :
 “Qatar accuses Iran of plotting attack on Israel”, CNN, 28 juin 2025
https://edition.cnn.com/2025/06/28/middleeast/qatar-iran-attack-israel-latam-intl
 “3 US service members killed, others injured in Jordan following drone attack”, U.S. Department of Defense, 29 janvier 2024
https://www.defense.gov/News/News-Stories/Article/article/3659809/3-us-service-members-killed-others-injured-in-jordan-following-drone-attack/
 “Iran‑backed militias attack 3 US bases in Syria”, Long War Journal, 28 juin 2025
https://www.longwarjournal.org/archives/2025/06/iran-backed-militias-attack-3-us-bases-in-syria.php
 “From Iraq to UAE, Iran is surrounded by US military hubs”, Deutsche Welle, 24 juin 2025
https://www.dw.com/en/from-iraq-to-uae-iran-is-surrounded-by-us-military-hubs/a-73022778
 “Special forces soldiers reveal first details of battle with Russian mercenaries in Syria”, The War Horse, 11 mai 2023
https://thewarhorse.org/special-forces-soldiers-reveal-first-details-of-battle-with-russian-mercenaries-in-syria/
 “US to reduce military presence in Syria, keeping only one base operational”, Al Jazeera, 3 juin 2025
https://www.aljazeera.com/news/2025/6/3/us-to-reduce-military-presence-in-syria-keeping-only-one-base-operational
 “Jenkins in the U.S. and Saudi Arabia See Iran as an Increasing Threat”, The New York Times, 26 juin 2025
https://www.nytimes.com/2025/06/26/world/middleeast/jenkins-us-saudi-arabia-iran.html
 “Military Construction Combat : Persian Gulf”, U.S. Army Corps of Engineers, (date non spécifiée)
https://www.usace.army.mil/About/History/Historical-Vignettes/Military-Construction-Combat/064-Persian-Gulf.aspx
 “Deal Keeps Oil Flowing”, Harvard Kennedy School HKS Epicenter, 06 janvier 2023
https://epicenter.wcfia.harvard.edu/blog/deal-keeps-oil-flowing
 “Memorandum of Conversation, April 10, 1978”, Office of the Historian – U.S. Department of State
https://history.state.gov/historicaldocuments/frus1977-80v18/d5
 “Al Udeid air base in Qatar : key facts about the US military hub targeted by Iran”, LiveMint, 24 juin 2025
https://www.livemint.com/news/world/al-udeid-air-base-in-qatar-key-facts-about-the-us-military-hub-targeted-by-iran-11750711573017.html
 “US troops in Middle East brace for further Iran escalation”, The New York Times, 18 juin 2025
https://www.nytimes.com/2025/06/18/world/middleeast/us-troops-middle-east-iran.html
 “F‑22s deploy to Qatar for first time amid Iran tensions”, Military.com, 28 juin 2019
https://www.military.com/daily-news/2019/06/28/f-22s-deploy-qatar-first-time-amid-iran-tensions.html
 “U.S. Security Cooperation with the United Arab Emirates”, U.S. Department of State, 20 janvier 2025
https://www.state.gov/u-s-security-cooperation-with-the-united-arab-emirates/
 “The number of US troops in Jordan has reached a record number”, Azon.Global,20 juin 2024
https://azon.global/en/posts/International-Life/the-number-of-us-troops-in-jordan-has-reached-a-record-number
 “Q&A : The Middle East, explained”, BBC News, 28 juin 2024 https://www.bbc.com/news/world-middle-east-68131434
 “Camp Lemonnier Djibouti – Operations and Management”, CNIC R.E. AF-CENT, (date non spécifiée)
https://cnreurafcent.cnic.navy.mil/Installations/Camp-Lemonnier-Djibouti/Operations-and-Management/
 “It’s time to get U.S. nukes out of Turkey”, Brookings Institution, 5 novembre 2019
https://www.brookings.edu/articles/its-time-to-get-us-nukes-out-of-turkey/
 “A secret military base in Israel was used to prepare a Gaza operation, whistle‑blower site reveals”, The Intercept, 27 octobre 2023
https://theintercept.com/2023/10/27/secret-military-base-israel-gaza-site-512/
 “US military will cut 7‑8 bases in Syria, Trump administration envoy says”, NBC News,4 juin 2025
https://www.nbcnews.com/world/syria/us-military-will-cut-7-8-bases-syria-trump-administration-envoy-says-rcna210839
 “US pulls out two more bases in Syria, worrying Kurdish forces”, Reuters, 17 juin 2025
https://www.reuters.com/business/media-telecom/us-pulls-out-two-more-bases-syria-worrying-kurdish-forces-2025-06-17/
 “Manoeuvre to reassure skeptics : Syria launches raid on ISIS hideouts”, The Arab Weekly, 18 mai 2025
https://thearabweekly.com/manoeuvre-reassure-skeptics-syria-launches-raid-isis-hideouts
 “Iraq backtracking on US military withdrawal after Syria regime change”, Military.com, 31 janvier 2025
https://www.military.com/daily-news/2025/01/31/iraq-backtracking-us-military-withdrawal-after-syria-regime-change.html
 “As Iraq falters, U.S. sees need for troops amid Iran’s rise”, Associated Press, 27 septembre 2024
https://apnews.com/article/iraq-us-troops-military-withdrawal-iran-a79aa83dca8f776f87a138bfe5697fa3
 “Regime‑change Syria has Iraqi factions backtracking push for U.S. withdrawal”, Asharq Al‑Awsat, 31 janvier 2025
https://english.aawsat.com/features/5107199-regime-change-syria-has-iraqi-factions-backtracking-push-us-withdrawal?_wrapper_format=html&page=9
 “Iran retaliation, Trump, Israel war”, Axios, 23 juin 2025
https://www.axios.com/2025/06/23/iran-retaliation-trump-israel-war
 “U.S. moved aircraft, military equipment to Qatar and Saudi Arabia – source”, Middle East Eye, 23 juin 2025
https://www.middleeasteye.net/news/us-moved-aircraft-military-equipment-qatar-saudi-arabia-attack-source-says
 “Satellite images show US Navy vessels deploy as possible Iran attack looms”, Newsweek, 18 juin 2025
https://www.newsweek.com/satellite-images-show-us-navy-vessels-deploy-possible-iran-attack-looms-2087111
 “Exclusive : Gulf states warn US against launching strikes into Iran territory/airspace”, Middle East Eye, 12 avril 2024
https://www.middleeasteye.net/news/exclusive-gulf-states-warn-us-not-launch-strikes-iran-territory-airspace
 “Iran strike reveals American military vulnerability”, The Washington Post, 28 juin 2025
https://www.washingtonpost.com/opinions/2025/06/28/iran-strike-american-military-vulnerability/

Publié le 04/07/2025


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


Diplomatie

Etats-Unis

Politique