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Les Kurdes du Khorassan : un Kurdistan excentré par la force de l’Histoire

Par Emile Bouvier
Publié le 10/09/2019 • modifié le 21/04/2020 • Durée de lecture : 9 minutes

I. Les Kurdes comme rempart face aux invasions turkmènes

Au XVIème siècle, le royaume perse de la dynastie des Séfévides occupe l’intégralité du territoire iranien actuel et englobe, à l’ouest, le Kurdistan moderne, tant en Turquie, en Irak, qu’en Syrie. A l’est, le royaume ne dépasse gère le Pakistan et, au nord, s’arrête peu ou prou à l’actuelle frontière turkmène.

Cette frontière représente une réelle menace pour le Shah Ismaïl 1er, à la tête du royaume perse, qui subit depuis de nombreuses années les incursions répétées et destructrices de tribus turkmènes et ouzbeks. Entre 1522 et 1523, il décide ainsi de déplacer au Khorasan, à la frontière, plusieurs tribus représentant environ quatre milliers de Kurdes. Ces Kurdes étaient originaires principalement d’Erzurum (tribus des Khemichegezeks) et de Van (tribus des Karamanlous et des Sirikanlous). Le Shah place à leur tête Daïran Baq Karamanlou, chef du clan des Kamaranlous, à qui il attribue la mission de protéger le royaume de la menace des Ouzbeks et des Turkmènes. En plaçant ainsi cette population kurde à la frontière, le Shah espère créer un glacis protecteur au nord du royaume.

Certains historiens, à l’instar de C. Tawahodi (1980), considèrent que ce déplacement de populations était également motivé par la perspective d’affaiblir les tribus kurdes, dont les régulières rébellions nécessitaient un stationnement permanent et coûteux de troupes dans les provinces à majorité kurde (1). L’une des plus grandes rébellions auxquelles dut faire face Ismaïl 1er fut celle des Yézidis (2), de 1506 à 1510. Menée par le leader kurde Shir Sarim, que l’historien iranien Ghulam Sarwar (1939) décrit comme un « brigand meneur d’hommes », l’insurrection mobilisa les troupes perses durant plusieurs années avant que les forces kurdes ne soient finalement défaites et Sarim capturé ; les prisonniers furent tous exécutés dans des conditions dont « les tourments étaient pires que quiconque aurait pu l’imaginer » (3).

A la mort d’Ismaïl 1er en 1524, son fils Tahmasp 1er (1514-1576) lui succède. Sous son règne, le royaume séfévide fait face à des affrontements particulièrement virulents avec les Ottomans à l’ouest, et les Ouzbeks à l’est. Le conflit avec les Ottomans tourne rapidement en la défaveur des Perses ; en 1534, le Shah se résout à pratiquer la politique de la terre brûlée (4) en Azerbaïdjan afin de tenir en échec, avec succès, les Ottomans. Ce faisant, il est contraint de déplacer ses sujets habitant les régions touchées par la politique de terre brûlée : il déplace ainsi les Kurdes d’Irak et d’Azerbaïdjan à nouveau vers le Khorasan, dans les provinces de Shadlu et de Zafaranlu, aux alentours des chefs-lieux de Bojnurd et Shirvan.

L’instabilité politique (5) qui suit la mort de Tahmasp 1er profite aux Ottomans, qui s’emparent de la Transcaucasie, du Kurdistan iranien ainsi que d’une grande partie de l’Azerbaïdjan en 1585 ; les territoires habités par les Kurdes se trouvant ainsi fortement réduits, ces derniers émigrent alors vers l’intérieur du pays, principalement autour de la région de Hamadan (6), épargnée par l’offensive ottomane, ainsi qu’à Veramin, dans la région de Téhéran, où le Shah Abbas 1er met à leur disposition des terres où s’installer ; quelque quinze mille autres Kurdes rejoignent également, en 1601, leurs compatriotes du Khorasan sur ordre du Shah, qui craint que ces populations kurdes ne puissent se joindre aux opérations militaire ottomanes qui menacent le royaume. Suivant la politique de terre brûlée de ses ancêtres, Abbas Ier retarde les Ottomans à l’ouest et déplace précipitamment ses sujets avant que les Ottomans n’aient le temps de contre-attaquer ; la plupart des Kurdes sont ainsi envoyés au Khorassan, mais beaucoup d’autres sont également disséminés dans les montagnes de l’Elbourz, en Perse centrale, à proximité de la Téhéran contemporaine.

Un siècle plus tard, sous le règne de Nader Shah (1736-1747), les Kurdes du Khorasan seront directement impliqués dans les campagnes militaires de celui que les historiens Yves Bomati et Houchang Nahavandi (2015) appelleront le « Napoléon iranien ». En effet, en envahissant en 1738 l’Empire moghol situé à l’est de l’Iran, Nader Shah emporte avec lui des milliers de combattants kordis, qui le suivront jusqu’en Inde. Toutefois, en 1747, les kordis se révoltent en raison d’une fiscalité de plus en plus contraignante, Nader Shah accroissant en effet toujours plus les montants de l’imposition afin de financer ses campagnes militaires. Le Shah mène alors une campagne répressive destructrice au Khorasan, avant d’être assassiné par des officiers afchars et kadjars (7) alors qu’il menait le siège de Quchan.

Cette révolte signe la première d’une série qui s’ensuivra jusqu’au XXème siècle ; l’une des plus importantes restera le soulèvement kordi du clan des Zafaranlous contre le Shah Fath-Ali Qajar en 1808, qui contraignit celui-ci à mobiliser quinze mille hommes appuyés par de l’artillerie et des conseillers militaires anglais pour mettre fin à une insurrection qui aurait rassemblé, à son plus fort, près de huit mille combattants kurdes.

Si le XXème siècle perpétue avec lui la marginalisation dont les Kurdes du Khorasan font l’objet depuis leur déplacement dans cette province, ces derniers jouissent malgré tout d’une certaine autonomie qui leur a permis de conserver, aujourd’hui encore, une identité kurde très forte.

II. Les Kordis aujourd’hui : une communauté à la marge du reste de l’Iran et revendiquant son identité kurde

Si les Kurdes du Khorasan apparaissent aujourd’hui marginalisés en Iran, la géographie y est pour beaucoup, à l’instar de leurs coreligionnaires turcs, syriens, irakiens ou ouest-iraniens. En effet, les Kordis habitent sur les hauteurs des montagnes Revand, deux arêtes parallèles s’avançant en direction du sud-est de la mer Caspienne, jusqu’aux frontières de l’Afghanistan. Ces deux arêtes forment d’ouest en est une vallée fertile au milieu de laquelle s’écoule le fleuve Atrak et au sein de laquelle les premières populations kurdes déplacées se sont installées.

Malgré leur établissement le long de la frontière turkmène, les Kordis se retrouvent relativement éloignés des lieux de passage importants ou des grands pôles urbains, à l’instar de Mashhad. Dispersés à travers le massif montagneux du Revand et au sein d’une vallée peu traversée par les voies de communication terrestres, les Kordis se trouvent, de fait, à la marge géographiquement du reste de l’Iran.

Pourtant, les Kordis seraient près de deux millions ; malgré leur ampleur démographique, le cadre géographique qui est le leur les isole relativement du reste de l’Iran et, à l’instar des autres zones de peuplement kurde, ils résistent au processus de détribalisation et d’urbanisation que certains géographes (8) qualifient « d’irréversibles » en Irak et en Iran. Ainsi, selon les chiffres de la Société civile et culturelle des Kurdes du Khorasan, ces derniers seraient répartis à hauteur de 60% dans les villages, 35% dans les villes et 5% seraient restés nomades (9).

Leur marginalisation géographique s’accompagne d’une marginalisation politique. Sans remonter au Moyen Âge ou à la Renaissance, citons, par exemple, à l’époque contemporaine, Shah Reza qui essaya, en 1936, de rendre les Kordis sédentaires en faisant brûler leurs tentes, en désarmant les tribus et en déclarant leur mode de vie « anachronique et une honte pour la nation ». Plus récemment encore, le rapport « Iran : Human rights abuses against the Kurdish minority » d’Amnesty Interational, publié en 2008, indique ainsi que les régions kurdes iraniennes sont économiquement négligées par le régime, et que celui-ci interdit certains prénoms kurdes ou encore restreint l’usage de la langue kurde (10). Les Kordis sont également empêchés de disposer de leurs propres organes de presse, qu’il s’agisse de chaînes de télévision, de journaux ou de radios.

De fait, les Kordis apparaissent en sous-développement comparé au reste de l’Iran : alors qu’en 2012 le taux d’alphabétisation des adultes iraniens atteignait 85%, celui des Kordis était de 43%, par exemple (11). Un grand nombre d’entre eux pratique encore un mode de vie nomade, bien souvent de berger, et reste éloigné des centres urbains. La province du Khorasan du nord, où se trouvent les Kordis, apparaît ainsi comme la troisième province, sur les trente que compte l’Iran, où l’indice de développement humain (IDH) est le moins élevé : avec un score de 0.745 en 2017, contre 0.834 pour Téhéran par exemple, l’IDH du Khorasan du nord est plus élevé que ceux de la province du Kurdistan (0.743) et du Sistan-Balouchistan seulement (0.688) (12).

Cette marginalisation politique et économique a toutefois conduit les Kordis à entretenir et conserver leur identité kurde, qu’ils revendiquent avec force. Ainsi, le 26 avril 2018, une centaine d’associations culturelles et citoyennes kordies ont envoyé une lettre officielle au Président iranien Hassan Rouhani, sous l’étiquette de « l’Organisation du peuple kurmandji - les Kurdes de la province du Khorasan du nord » lui demandant la création de cours de langue et de littérature kurdes dans les universités ainsi que l’établissement d’instituts d’études supérieures dans la province du Khorasan du nord.

Sur le plan politique, les Kordis restent également proches des Kurdes syriens, turcs, irakiens ou encore iraniens ; par exemple, l’intervention turque à l’encontre des milices armées kurdes des YPG (Unités de protection du peuple) dans le canton kurde syrien d’Afrin en janvier 2018 a provoqué un réel émoi au Khorasan du nord. Certains artistes kordis se sont emparés du sujet, à l’instar de la musicienne Yalda Abbasi, qui sera arrêtée en décembre 2018 à Istanbul, où elle était en transit à l’aéroport international Atatürk, en raison de ses chansons et de ses publications sur les réseaux sociaux où elle accusait Ankara d’oppression politique.

Malgré cela, les relations purement politiques entre les Kordis et le reste du Kurdistan restent limitées. Ainsi, il n’est fait état d’aucune implantation particulière de mouvements kurdes tels le PJAK (Parti pour une vie libre au Kurdistan ; il s’agit de la filiale iranienne du Parti des Travailleurs du Kurdistan - PKK), le PDKI (Parti démocratique du Kurdistan d’Iran) ou encore le PAK (Parti pour la liberté au Kurdistan). Le contact entre les Kurdes du Khorasan et les Kurdes de l’ouest est avant tout celui de voyageurs kordis, mi-pèlerins mi-touristes, venant visiter le Kurdistan « originel ». La presse kurde irakienne s’emploie ainsi, chaque année, à médiatiser l’arrivée de Kordis découvrant avec émotion le Kurdistan irakien et l’accueil réservé par ses habitants, qui s’amusent de l’accent des nouveaux arrivants, similaire « à celui de Diyarbakir ou de Malatya ».

Ainsi, aujourd’hui, le peuple des Kurdes du Khorasan apparait comme un satellite du Kurdistan : éloignés géographiquement, ces Kurdes partagent des conditions socio-économiques similaires mais surtout politiques, les mesures discriminatoires de l’état iranien s’appliquant également entre Kurdes iraniens, qu’ils s’agissent de ceux de la province du Kurdistan, à l’ouest, ou de ceux du Khorasan du nord, au nord-est ; si l’Histoire a éloigné les Kordis de leurs territoires originels, l’actualité politique leur rappelle ainsi continuellement, elle, leurs origines.

Notes :
(1) Le règne du Shah Ismaïl 1er s’est caractérisé par une expansion territoriale majeure (conquête de larges pans de l’actuel Azerbaïdjan, de l’Arménie ou encore de la Turquie) ayant mobilisé intensément ses troupes ; le maintien de l’ordre dans les régions kurdes est ainsi apparu comme une épine dans le pied des opérations militaires du Shah, qu’il s’est rapidement employé à extraire en déportant une partie des Kurdes à la frontière septentrionale du royaume.
(2) Si les particularités singulièrement sectaires de la religion yézidie en font de facto un groupe socio-culturel fortement distinct des populations kurdes « traditionnelles » au sein desquelles les Yézidis évoluent, il n’en demeure pas moins que ces derniers sont, pour la très grande majorité, des Kurdes d’un point de vue ethnique
(3) Ghulam Sarwar (1939).
(4) De 1534 à 1535, Tahmasp 1er ordonna la destruction des cités kurdes et des campagnes ; les récoltes furent brûlées et les habitations, qu’elles qu’aient pu être leur taille, furent détruites au fur et à mesure de la retraite des troupes séfévides.
(5) Trois Shahs vont se succéder en moins de 12 ans : Ismaïl II, de 1576 à 1577, Mohammad Khodabandeh de 1577 à 1588, puis Abbas 1er Le Grand, de 1588 à 1629.
(6) Hamadan est un symbole historique et culturel fort pour les Kurdes ; en sorani, l’un des dialectes kurdes, « Hamadan » signifie « celle des Mèdes » ; ces derniers, à la tête d’un Empire englobant l’actuel Kurdistan durant les VIIème et VIème siècles avant JC, sont considérés par beaucoup de Kurdes comme leurs ancêtres lointains et prestigieux, prouvant par la même occasion l’existence d’une « nation » kurde et légitimant ainsi les revendications nationalistes actuelles des Kurdes.
(7) Les Kadjars sont issus de tribus turkmènes vivant en Iran ; les Afchars sont quant à eux l’un des peuples turcs les plus répandus au sein du royaume perse.
(8) Cf. RICHARD Yann. « Les Kurdes d’Iran : révoltes, idéalisme et silence », Elizabeth Picard éd., La Question kurde. Éditions Complexe (programme ReLIRE), 1991, pp. 53-78.
(9) Avant la fin du XXème siècle, les Kurdes du Khorasan consistaient, pour l’essentiel, en un peuple de nomades vivant d’activités pastorales et de ventes de nourriture séchée (raisins, amandes, noix, abricots, pêche, etc.) aux marchands qu’ils rencontraient sur leur chemin. Certains, aujourd’hui encore, perpétuent cette tradition nomadique pluri-centenaire.
(10) Citons l’exemple, en juin 2017, où l’Ettela’at, un service de renseignement iranien, a interdit la publication d’un ouvrage d’apprentissage du dialecte kurde kurmandji, que les auteurs, basés au Khorasan du nord, s’apprêtaient à diffuser à travers les zones de peuplement kurde iranien. L’Ettela’at a justifié sa décision d’interdire la parution de l’ouvrage en expliquant que l’alphabet latin (utilisé par le dialecte kurmandji) a été utilisé par des « groupes terroristes » et qu’il n’était « absolument pas dans l’intérêt de la République islamique d’Iran » d’autoriser la publication d’ouvrages écrits avec l’alphabet latin.
(11) Chiffres UNICEF 2012.
(12) Chiffres Subnational Human Development Index 2017, Radboud Universiteit.

A lire sur Les clés du Moyen-Orient :
 Les Kurdes, d’un statut de peuple marginalisé à celui d’acteurs stratégiques incontournables. Un peuple concentré dans les montagnes mais disséminé à travers le Moyen-Orient (1/2)
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 Revue L’Histoire, Dossier spécial « Les Kurdes : Mille ans sans État », novembre 2016
 Revue Moyen-Orient, Dossier « Kurdistan(s), Une nation, des Etats ? », numéro 26, avril-juin 2015

Bibliographie :
 Madih, (2007). The Kurds of Khorasan. Iran & the Caucasus, 11(1), 11-31. Retrieved from http://www.jstor.org/stable/25597312
 HASSANPOUR, Amir et MOJAB, Shahrzad. Kurdish diaspora. Encyclopedia of diasporas : Immigrant and refugee cultures around the world, 2005, p. 214-224.- TULL, Kerina. Agriculture in Syria. 2017.
 SHEKOFTEH, Afrasiab. The Kurds in Khorasan, North-east of Iran. Pen-Kurd. URL : http://www. pen-kurd. org/englizi/varia/The-Kurds-in-Khorasan. pdf (Citirano 19. 4. 2016), 2008.
 KREYENBROEK, Philip G. et SPERL, Stefan (ed.). The Kurds : a contemporary overview. Routledge, 2005.
 RUBIN, Michael. Are Kurds a pariah minority ? Social Research : An International Quarterly, 2003, vol. 70, no 1, p. 295-330.
 Tawahodi, C. (1980). A Historical account of Kurdish Diaspora to Khorasan in defence of Independence of Iran. Volume 1, Iran, Mashhad : Koshesh Printing.
 Sarwar, Ghulam (1939). History of Shah Isma’il Safawi. HYDERABAD : The author, MUSLIM UNIVERSITY, ALIGARH.
 RICHARD Yann. « Les Kurdes d’Iran : révoltes, idéalisme et silence », Elizabeth Picard éd., La Question kurde. Éditions Complexe (programme ReLIRE), 1991, pp. 53-78.

Sitographie :
 Amnesty International, “ Iran : Human rights abuses against the Kurdish minority, 2008
https://www.refworld.org/docid/489174f72.html
 Getting to Know the Kurds of Khorasan, Rudaw, 08/09/2013
https://www.rudaw.net/english/middleeast/iran/08092013
 In pictures : Iran’s Khorasani Kurdish nomads begin winter migration, Rudaw, 29/11/2016
https://www.rudaw.net/english/middleeast/iran/291120161
 10th Session of the United Nations Forum on Minority Issues, Geneva – Switzerland : Kurmanj people in the region of North Khorasan under a huge language discrimination and a severe language apartheid, novembre 2017
https://www.ohchr.org/Documents/HRBodies/HRCouncil/MinorityIssues/Session10/Item3/74%20-%20Item%202%20-%20Organisation%20of%20Kurmanj%20People.pdf
 A letter to Hasan Rouhani ; for Kurdish Language in Khorasan, Organisation ofKurmank People, 26/04/2018
http://www.kurmanj.org/en/modules.php?name=News&file=article&sid=11
 Iraqi Kurds welcome counterparts from Khorasan, Iran, Rudaw, 02/05/2018
www.rudaw.net/InPicturessStory.aspx?pageid=244799&fbclid=IwAR3exD5VnzL7wwlYsa_5HuE_Pk_6BreaFu6nZNT3Namn1w2USnW4iHO5SSU
 Turkey takes into custody Kurdish singer Yalda Abbasi, Rudaw, 07/12/2018
https://www.rudaw.net/NewsDetails.aspx?pageid=415972
 The Kurds in Khorasan, North-east of Iran, Cultural & civil Society of Khorasani Kurds (CSKK), 20/10/2018
http://cskk.org/en/modules.php?name=News&file=article&sid=19

Publié le 10/09/2019


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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