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Le Panislamisme (3/3) : héritage de l’idéologie panislamique et mouvements salafistes

Par Mathilde Rouxel
Publié le 01/09/2016 • modifié le 13/04/2020 • Durée de lecture : 10 minutes

An undated picture of Sheikh Hassan al-Banna (1906-1949),

AFP

Jami’at al-Ikhwan al-Muslimin (La Société des Frères musulmans)

C’est pour prévenir le « danger imminent et dévastateur » (1) de l’impérialisme occidental qu’un groupe de penseurs mené en Égypte par Hassan al-Banna fonde en 1928 à Ismaïlia la Société des Frères musulmans. Il s’agit du premier groupe panislamique maîtrisant un islamisme politique influent sur la société (2). Son fondateur n’est pas un ouléma : simple instituteur, Hassan al-Banna était très affecté par la présence anglaise sur le territoire égyptien et considérait la nécessité d’une renaissance islamique pour contrer l’influence, jugée corruptrice, de l’Occident matérialiste (3). Oliver Carré et Gérard Michaud citent dans leur ouvrage Les Frères musulmans dont la première édition date de 1983 les propos de six frères qui se sont adressés à eux en 1982 : « Nous avons entendu, nous avons pris conscience, nous sommes marqués, mais nous ne savons quelle voie pratique suivre pour fortifier l’Islam et améliorer les musulmans. Nous méprisons cette vie, vie d’humiliation et d’esclavage ; les Arabes et les musulmans, ici dans ce pays, n’ont pas de place ni de dignité, et ils ne font rien contre leur état de salariés à la merci de ces étrangers » (4). La nouveauté de sa doctrine, dans la continuité intellectuelle des mouvements réformistes musulmans, est cette politisation de l’islam, introduisant une rupture dans la tradition sunnite (5).

Attiré très tôt par le salafisme, Hassan al-Banna chercha à proposer un système permettant de revenir au mode de vie des salaf (premiers musulmans, contemporains du prophète Mahomet). La Chari’a est en effet pensée par cette organisation comme devant être à la base de toute société islamique, et est perçue, dans le cas de l’Égypte, comme une solution à tous les maux infligés par l’influence occidentale. Codifiant tant la vie publique que la vie privée, la Chari’a est considérée par les musulmans comme une émanation de la volonté de Dieu et doit être suivie pour atteindre la félicité et respecter Dieu. La critique islamique des systèmes légaux et judiciaires construits sur le modèle européen, notamment par l’idéologue des Frères musulmans ‘Abd al-Qadir ‘Awda, conduisit le mouvement à ignorer et à combattre toutes les lois contraires à la chari’a. La stratégie de Hassan el-Banna était pensée en cercles concentriques, comme le rappelle Timothée de Rauglaudre : « une réformation de l’individu musulman, élargie à la famille, puis à la société, puis à l’État à travers l’application de la charia, et enfin la conquête et l’islamisation de toutes les nations du monde » (6).

Commandité par le roi Farouk en 1949, l’assassinat d’Hassan al-Banna donna naissance à un nouveau culte du martyr dans l’organisation, dont la direction fut rapidement reprise par le penseur Sayyid Qutb, nommé en 1951 responsable de la Section de la propagande. Ses écrits ont profondément influencé l’idéologie des Frères musulmans : on peut lire dans son œuvre publiée que l’Islam est menacé par l’ignorance et la modernité ; que le retour aux vraies valeurs de l’islam doit être guidé par une élite, conduite à mener les masses populaires sur le chemin de Dieu ; que l’Islam apporte une réponse complète aux problèmes politiques, sociaux ou économiques des sociétés humaines ; que le statut de la femme doit être rabaissé et que la lutte contre les juifs demeurait une priorité dans la défense de l’islam (7).

Pour Amr Elshobaki, la Société des Frères musulmans est le « mouvement principal duquel proviennent la plupart des courants islamistes sur les scènes arabe et islamique » (8). Le discours « qutbiste » des Frères s’est en effet rapidement imposé comme référence pour de nombreux mouvements islamiques à travers le monde arabe, modérés (Mujtama’a al-Salam, Société de la Paix (Algérie), Hizb al-Islah, Parti de la réforme (Yémen)) et plus radicaux (Al-Qaïda).

Dans les années 1950-1960, l’opposition de Nasser aux actions des Frères musulmans, qu’il commence à emprisonner, et ses revendications nationalistes panarabes ont amené les Saoudiens à développer leur soutien aux mouvements panislamistes. Comme le note Rayan Haddad, la défaite des régions panarabes « laïcisants » dans la guerre des Six jours de 1967 et le choc pétrolier de 1973 a permis un essor considérable du « revivalisme islamique » (9) et de l’influence de l’Arabie saoudite. Si le succès de la Révolution iranienne en 1979 provoqua un changement radical des considérations idéologiques de l’intégrisme islamique, marquant pour la première fois la rivalité chiite/sunnite sur le terrain de l’Islam politique, l’influence saoudienne ne cessa de croître. Beaucoup de Frères musulmans fuyant l’Égypte se réfugièrent d’ailleurs en Arabie saoudite, et s’imprégnèrent de l’idéologie wahhabite. Ces mouvements islamistes soutinrent également, en opposition à l’envahisseur soviétique, les moudjahidin afghans, conduisant en 1987 à la fondation d’un deuxième grand mouvement panislamique, Al-Qaïda.

Al-Qaïda

Signifiant littéralement « la base », Al-Qaïda est une organisation islamiste née en 1987 en Afghanistan, en opposition à l’occupation du pays par les troupes soviétiques. Le mouvement a émergé de l’organisation Maktab al-Khadamat (« Bureau des services ») constitué en 1980, pendant la première guerre d’Afghanistan (1979-1989) par le cheikh Abdullah Yusuf Azzam. Ce dernier fut, avec Ossama Ben Laden, également fondateur de l’organisation Al-Qaïda.

Idéologiquement, Al-Qaïda se réclame de penseurs radicaux tels qu’Abou Moussab Al-Souri, Abou Qatada mais aussi Sayyid Qutb, dont les principes guerriers, mis en avant dans son ouvrage Jalons sur la route de l’islam (1964), furent dûment repris : « L’islam est une lutte, une lutte ininterrompue. Ce n’est pas islamique que de faire des prières en chuchotant, de faire cliqueter le chapelet, de croire en les mots ‘ô mon dieu tu nous protèges’ et de penser que sa bienveillance tombera du ciel » (10), écrivait-il. Le frère de Sayyid Qutb, Mohamed Qutb, pris d’ailleurs la fuite et s’installa en Arabie saoudite après sa libération des geôles nassériennes pour devenir professeur d’études islamiques. Il fut l’un des grands promoteurs de la pensée de Sayyid Qutb dans la région. On sait qu’il fut le professeur d’Oussama Ben Laden à l’université.

Suite à la prise de Kaboul par les Talibans en 1996, Ben Laden organise des camps d’entraînements pour former des moudjahidines arabes et étendre les réseaux de la mouvance Al-Qaïda à travers toute la région, répondant ainsi au projet panislamique originel (11). Des milliers de soldats islamistes ont été formés dans ces camps d’entraînement. Après les attentats contre les tours du World Trade Center du 11 septembre 2001, revendiqués par l’organisation et la riposte américaine, Al-Qaïda connaît une mutation structurelle : de nombreuses cellules terroristes agissant de façon détachée dans leurs pays commencent à se revendiquer d’Al-Qaïda, à qui elles font allégeance : les groupes d’Abou Moussab al-Zarquaoui en Irak, le Groupe Salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien ou les mouvements islamiques yéménites et saoudiens prennent ainsi entre 2004 et 2009 le nom d’Al-Qaïda.

Le maillage d’Al-Qaïda, même s’il regroupe des mouvements aux origines fort différentes, a ainsi permis la pérennisation des cellules clandestines comme du groupe principal, tous représentés par Ben Laden et M. Ayman Al-Zaouahiri, « figures tutélaires calquées sur l’image du Prophète et de ses compagnons dans une projection eschatologique » pour Julien Théron (12) : les chefs des mouvements régionaux devenus Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Al-Qaïda en Irak (AQI), Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) comme les chefs des mouvements alliés comme le mouvement Al-Chabab ou les talibans afghans dirigés par le mollah Omar se réclamèrent donc de la même idéologie panislamiste et anti-occidentale.

L’Organisation Etat islamique

Se référant à l’origine au courant idéologique défendu par Al-Qaïda, le « califat » pensé par l’Organisation État islamique (OEI) s’ancre dans la continuité de ces idéologies radicales. Il nie lui aussi les frontières issues de la Grande Guerre, suite au démantèlement de l’Empire ottoman en 1919, et prône une destruction du projet colonial, et notamment des résultats des accords Sykes-Picot de 1916. Pierre-Jean Luizard souligne dans son ouvrage Le Piège Daech. L’État islamique ou le retour de l’Histoire que la négation des frontières des États jugés « factices » et « dont la viabilité était largement viciée dès l’origine » (13) par l’État islamique est à la base du programme de cette organisation. L’idéologie promue par l’OEI se rattache au « al-Salafiyya al-Jihadiyya », une doctrine salafisme qui met en avant le jihad défensif. Elle appelle notamment à rompre avec les pratiques religieuses modernes pour revenir aux fondamentaux de la religion suivant le concept de « tawhid » (unicité de la religion) (14). Cet islam, qui repose exclusivement sur la Sunna, refuse tous les cultes de saints et tout objet ou monument jugé profane. Comme la société des Frères musulmans, l’Organisation État islamique prône une idéologie politique théocratique et révolutionnaire, et souhaite remettre en cause l’ordre établi au profit de la Chari’a.

Comme le note Julien Théron, l’OEI est née d’Al-Qaïda en Irak (AQI), dont elle s’est désolidarisée après l’invasion américaine de l’Afghanistan en 2003. On compte ainsi depuis l’arrivée du chef suprême de l’OEI Abou Bakar Al-Baghdadi en 2006 des divergences de stratégies avec les pratiques d’Al-Qaïda sur quatre points fondamentaux : « Le premier est de s’établir sur un territoire permanent afin de stabiliser géographiquement le mouvement. Deuxièmement, l’OEI est passée d’une démarche de déstabilisation à une recherche de souveraineté de ce territoire, alors qu’Al-Qaïda vise la déstabilisation du territoire et non son administration directe. Ensuite, l’OEI a établi l’idée d’une conquête empreinte de références historiques et faite de prises de lieux symboliques (Rakka, Tikrit, Mossoul…) destinée à détruire l’ordre régional ancien. Enfin, c’est une lutte locale, de proximité et continue, usant de moyens variés allant du terrorisme aux forces conventionnelles (15) ». Le 29 juin 2014, l’OEI annonce le rétablissement du califat sous le nom « Al-Dawla al-Islamiyya » (État islamique), sous le contrôle du calife Abou Bakr al-Baghdadi, qui prend pour le titre le nom d’Ibrahim.

En tant qu’organisation panislamique, l’OEI cherche à créer une formation politique qui comprendrait tous les pays et territoires musulmans qui doivent lui prêter allégeance, et se voit ainsi prêt à se battre contre d’autres groupuscules islamiques (notamment les Talibans afghans, avec lesquels ils sont ouvertement en guerre depuis janvier 2015), en raison de l’impossible coexistence de deux califes. L’OEI obtient toutefois depuis janvier 2014 l’allégeance de nombreux groupes jihadistes (Boko Haram au Nigéria, Majlis Choura Chabab al-Islam en Libye, Ansar Bait al-Maqdis dans le Sinaï égyptien).

Conclusion

Comme le note Olivier Roy, le panislamisme a connu au XXe siècle une transformation importante : « incarné d’abord par les Frères musulmans, il se définit dans le fond par l’islamisation du panarabisme, dont il reprend la plupart des objectifs. (…) À partir des années 1980 en revanche, un nouveau courant, le salafisme, va se développer à partir de l’Arabie saoudite et du Pakistan » (16). La politisation de l’idéologie panislamique a conduit à l’armement et au jihad offensif des courants islamistes que l’on connaît aujourd’hui ; les considérations qui viennent clore les réflexions menées par Makram Abbes dans son article sur « La Guerre et la paix en Islam » méritent d’être ici relues, pour conclure et réfléchir sur l’avenir de ce courant philosophique panislamique vieux de plus de cent cinquante ans : « malgré certaines continuités et quelques permanences qui forment les contours d’une tradition, la réflexion sur la guerre suit, dans l’ensemble, les évolutions de la théorie politique en islam. Or, à moins de tomber dans l’essentialisme, cette dernière n’est que le produit des interactions entre le réel d’un côté, le Texte et l’ensemble des traditions historiques, de l’autre (17) ».

Lire la première partie : Le panislamisme (1) : fondements et idéologie (1860-1909)

Lire la deuxième partie : Le Panislamisme (2) : L’épreuve des nationalismes (1909-1948)

A lire sur Les clés du Moyen-Orient :

 A la recherche d’un nouveau souffle : le djihadisme mondial d’Al-Qaïda à l’Etat islamique (EI)

 Qu’est-ce qu’Al-Qaïda dans la Péninsule Arabique ?

 L’internationalisation de l’Etat islamique

 Olivier Hanne, Thomas Flichy de La Neuville, l’Etat islamique, anatomie du nouveau Califat

 La situation de l’« Etat islamique » ou Daesh entre la proclamation du Califat en juin 2014 et après le début des frappes de la coalition anti-terroriste : bilan d’étape et perspectives stratégiques

 Pierre-Jean Luizard, Le piège Daech, L’Etat islamique ou le retour de l’Histoire

Notes :
(1) Hasan al-Banna, « Mudhakarat al-da’wa wa-al-da’iyya », dans M. N. Shaikh Karachi, The English translation of these memoirs in Memoirs of Hasan al Banna Shaheed, 1981, p. 135, cité par Abdelfettah Bitat, “Le panislamisme et le défi de la modernité”, papier réalisé dans le cadre du séminaire d’études européennes générales : L’Europe et la Méditerranée, 2012, p.6, disponible en ligne : https://www.academia.edu/562705/Le_panislamisme
(2) Voir Anne-Lucie Chaigne-Oudin, « Entretien avec Nicolas Dot-Pouillard – L’islamisme : origine et situation actuelle », Les Clés du Moyen-Orient, 11/07/2016, http://www.lesclesdumoyenorient.com/Entretien-avec-Nicolas-Dot-Pouillard-L-islamisme-origine-et-situation-actuelle.html
(3) Article « Frères musulmans », Encyclopedia Universalis, disponible en ligne : http://www.universalis.fr/encyclopedie/freres-musulmans/
(4) Olivier Carré, Gérard Michaud, Les Frères musulmans (1928-1982), Paris, L’Harmattan, 2001 (1983), p.11.
(5) Voir Mélodie Le Hay, « Hassan al-Banna (1906-1949) et la politisation de l’islamisme », Les Clés du Moyen-Orient, 12/11/2013, http://www.lesclesdumoyenorient.com/Hassan-al-Banna-1906-1949-et-la.html
(6) Timothée de Rauglaudre, « Les Frères musulmans, berceau idéologique du djihadisme », Le Journal international, 01/12/2015, http://www.lejournalinternational.fr/Les-Freres-musulmans-berceau-ideologique-du-djihadisme_a3420.html
(7) Olivier Carré, « Le combat-pour-Dieu et l’État islamique chez Sayyid Qotb, l’inspirateur du radicalisme islamique actuel », Revue française de science politique, année 1983, vol.33, n°4, pp.680-705. http://www.persee.fr/doc/rfsp_0035-2950_1983_num_33_4_394083
(8) Amr Elshobaki, Les Frères musulmans, des origines à nos jours, Paris, éditions Karthala, 2009, p.7.
(9) Rayan Haddad, « Al Qaïda / Hezbollah : la concurrence à distance entre deux logiques d’action jihadistes différentes pour la captation des cœurs et des esprits de l’Umma », Cultures et conflits n°66, 2007, P.157-177 : https://conflits.revues.org/2561?lang=en
(10) Cité par Makram Abbès in. « Guerre et paix en islam : naissance et évolution d’une ‘théorie’ », Mots. Les Langages du politique, n°73 « Les Discours de la guerre », 2003 : https://mots.revues.org/15792
(11) Antoine Sfeir (dir.), Dictionnaire mondial de l’islamisme, Paris, Plon, 2002.
(12) Julien Théron, « Funeste rivalité entre Al-Qaida et l’Organisation de l’État islamique », Le Monde diplomatique, février 2015, http://www.monde-diplomatique.fr/2015/02/THERON/52632
(13) Pierre-Jean Luizard, Le Piège Daech. L’État islamique ou le retour de l’Histoire, Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres », 2015, p.58.
(14) Voir Cédric Mas, « L’idéologie de l’État islamique ½ », Médiapart, 30/08/2015 : https://blogs.mediapart.fr/cedric-mas/blog/300815/lideologie-de-letat-islamique-1-sur-2
(15) Julien Théron, « Funeste rivalité entre Al-Qaida et l’Organisation de l’État islamique », Le Monde diplomatique, février 2015, http://www.monde-diplomatique.fr/2015/02/THERON/52632
(16) Olivier Roy, Le croissant et le chaos, Paris, Fayard, 2013 (2007), p.157.
(17) Makram Abbès, « Guerre et paix en islam : naissance et évolution d’une ‘théorie’ », Mots. Les Langages du politique, n°73 « Les Discours de la guerre », 2003 : https://mots.revues.org/15792

Publié le 01/09/2016


Suite à des études en philosophie et en histoire de l’art et archéologie, Mathilde Rouxel a obtenu un master en études cinématographiques, qu’elle a suivi à l’ENS de Lyon et à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, Liban.
Aujourd’hui doctorante en études cinématographiques à l’Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle sur le thème : « Femmes, identité et révoltes politiques : créer l’image (Liban, Egypte, Tunisie, 1953-2012) », elle s’intéresse aux enjeux politiques qui lient ces trois pays et à leur position face aux révoltes des peuples qui les entourent.
Mathilde Rouxel a été et est engagée dans plusieurs actions culturelles au Liban, parmi lesquelles le Festival International du Film de la Résistance Culturelle (CRIFFL), sous la direction de Jocelyne Saab. Elle est également l’une des premières à avoir travaillé en profondeur l’œuvre de Jocelyne Saab dans sa globalité.


 


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