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La stratégie gazière et pétrolière de la Turquie au Moyen-Orient, relance ou déstabilisation de l’économie turque ?

Par Nicolas Hautemanière
Publié le 12/01/2015 • modifié le 01/03/2018 • Durée de lecture : 9 minutes

Turkey, Ankara : ANKARA, TURKEY - DECEMBER 10 : Turkey’s President Recep Tayyip Erdogan gives a speech during the opening of the International Petroleum and Natural Gas Strategies Symposium that will be held due to 60th anniversary of the foundation of the Turkish Petroleum Corporation (TPAO) at Ataturk Culture Center in Ankara, Turkey on December 10, 2014.

Dilek Mermer / Anadolu Agency / AFP

Une économie émergente à l’épreuve

La bonne santé de l’économie turque ne fait a priori aucun doute. Au lendemain de la crise que le pays a traversée en février 2001, le pays a connu une ascension fulgurante. Depuis cette date, la richesse produite chaque année y a plus que triplé, pour atteindre les 820 milliards de dollars en 2013. Cette très forte croissance a propulsé la Turquie au rang de première puissance régionale – devant l’Arabie saoudite et son PIB de 750 milliards de dollars – et de dix-septième puissance mondiale. Par sa position géographique, la stabilisation de son régime et ses faibles coûts de production, le pays a su attirer de investisseurs européens, qui demeurent ses premiers partenaires commerciaux. Selon une étude menée par la banque BNP Paribas en 2012, la Turquie serait ainsi devenue la troisième terre d’accueil préférée des investisseurs étrangers, derrière la Chine et Hong Kong. Un résultat qui indique que la Turquie a su s’intégrer à l’économie mondiale, ce que confirme la très forte hausse de ses exportations : elles ont été multipliées par quatre depuis 2001, pour atteindre un volume total de 130 milliards de dollars. Bref, à n’en pas douter, la Turquie représente aujourd’hui la puissance émergente majeure du Moyen-Orient.

Les causes de ce décollage économique tiennent avant tout aux réformes engagées à la fin des années 1990 et au début des années 2000. Leur objectif était de mettre fin à l’inflation galopante qui minait alors l’économie nationale et d’ouvrir le pays aux investisseurs étrangers. Il s’agissait de clore la période de stagnation économique ouverte par le premier choc pétrolier et marquée par un très fort endettement de l’Etat, une fuite des capitaux et un fort taux de chômage. La Banque centrale turque est ainsi devenue indépendante en 2001. Avec l’aide du FMI, la dette publique a été restructurée. Le parti de Recep Tayyip Erdogan, l’AKP, vainqueur des élections législatives de 2002, a mis en place une politique de libéralisation systématique des entreprises et banques détenues par l’Etat. Par la suite, le processus d’adhésion à l’Union Européenne a conduit à un alignement des standards industriels turcs sur les normes européennes. On l’a dit, cette stratégie s’est avérée payante. Elle a non seulement conduit à une augmentation du PIB turc, mais aussi à une diversification de sa production. Ainsi, la part prise par la production industrielle dans les exportations a augmenté de 80 % de 1996 à 2008. Depuis cette date, la proportion dans ces exportations de produits de haute technologie, bien qu’elle reste minoritaire, n’a cessé d’augmenter.

La recette libérale ne produit pourtant plus les mêmes effets depuis l’année 2012. Après deux années de fortes croissance en 2010 et 2011 (avec respectivement 8,9 et 8,8 % d’augmentation du PIB), marquant un rattrapage par rapport à la crise de 2008 (- 4,8% de croissance en 2009), la croissance a en effet commencé à stagner autour de niveaux moins élevés. Elle est tombée à 2,9% du PIB en 2012 et à 4% en 2013. Les résultats devraient être comparables pour l’année 2014. Certes, ces résultats ne sont en rien médiocres et montrent que l’économie turque demeure robuste. Ils sont pourtant très en deçà de ce qu’espérait le gouvernement turc, qui, dans son programme « Horizon 2023 » prévoyait une multiplication par 2,5 du PIB de la Turquie entre 2010 et la date du centenaire de la République turque. Au rythme actuel, un tel objectif est inatteignable. La période de forte croissance des années 2000 pourrait ainsi toucher à sa fin, ou, à tout le moins, marquer une pause.

Il faut bien sûr mettre en cause le contexte politique régional défavorable aux investissements et aux exportations turques au Moyen-Orient. Mais il faut aussi souligner les nombreuses difficultés structurelles aujourd’hui rencontrées par la Turquie. Son système éducatif relativement faible l’empêche de concurrencer l’Europe sur le plan des services et de la haute technologie : un jeune turc ne passe en moyenne que 6,5 ans dans les écoles du pays, contre 10 à 12 ans pour les dix premières puissances mondiales, que la Turquie entend égaler d’ici une dizaine d’années. Il faut aussi souligner le problème du travail des femmes. Leur taux d’emploi ne s’élève qu’à 28%, ce qui signifie que la hausse de la production intérieure turque repose sur un nombre faible de travailleurs. Signalons enfin le manque d’infrastructures sur le territoire turc. A titre d’exemple, il n’est aujourd’hui pas possible d’aller d’Izmir à Istanbul ou Ankara en empruntant l’autoroute. La conséquence en est que les activités se concentrent dans des aires économiques déjà saturées, autour des grandes métropoles du pays que sont Istanbul et Ankara. Autant de problèmes structurels auxquels le gouvernement turc n’a pas apporté de réponse politique réelle, soit que les réformes nécessitées soient jugées trop coûteuses (pour l’éducation), contraires à l’idéologie de l’AKP (pour le travail des femmes), ou simplement secondaires face aux priorités du Président Erdogan (ainsi la construction d’infrastructures, auxquelles le Président préfère quelques projets emblématiques concentrées sur Istanbul).

Une politique active d’exploitation des hydrocarbures au Moyen-Orient…

C’est en réalité sur un autre terrain que le gouvernement a choisi d’engager ses efforts pour stabiliser et relancer l’économie turque : celui de la politique énergétique. L’une des grandes faiblesses de la Turquie réside en effet dans la quasi-absence d’hydrocarbures sur son territoire. Ceux-ci doivent être importés d’Iran et de Russie et pèsent pour 39 milliards de dollars dans la balance commerciale du pays, pourtant déficitaire de quasiment 8%. Le problème est d’autant plus capital qu’au cours des deux dernières années, la Turquie a enregistré le taux de progression de sa consommation d’énergie le plus important des pays membres de l’OCDE. C’est à ce poste budgétaire colossal que le gouvernement turc a choisi de s’attaquer, en menant une politique active d’exploitation des hydrocarbures au Moyen-Orient. Elle est aujourd’hui engagée dans deux théâtres d’opération principaux.

Le premier de ces théâtres d’opération se situe au large des mers israéliennes, sur les sites de Tamar, Léviathan et Aphrodite, au large des côtes israéliennes. Sur ces trois lieux se concentrent d’immenses réserves de gaz naturel, évaluées à 260 milliards de mètres cubes pour Tamar, 460 milliards pour Léviathan et 250 milliards pour Aphrodite. Leur découverte récente par la compagnie américaine Noble Energy a provoqué un contentieux très important entre Israël et la Turquie. Celle-ci ne peut pas demander l’exploitation de gisements situés en dehors de ses eaux territoriales. C’est en fait au nom la République turque de Chypre du Nord (RTCN) que la Turquie réclame le droit de participer à leur exploitation. En 2011 a en effet été signé un accord entre la RTCN et la Turquie garantissant à cette dernière l’intégralité des droits quant au forage du sol et à l’extraction des gisements. Or, la RTCN n’ayant aucune existence juridique sur le plan international, ces droits ne sont reconnus ni par la République de Chypre ni par son nouvel allié, l’Etat d’Israël. Après plusieurs années d’affrontements juridiques, on assiste aujourd’hui à une intensification du conflit : la Turquie a annoncé son intension de passer en force et de lancer, à compter du mois de janvier 2015, ses propres campagnes de prospection dans la zone économique exclusive chypriote. Une telle démarche a peu de chance d’aboutir au regard de l’illégalité du projet turc sur le plan du droit international. Elle témoigne en revanche des efforts d’une puissance économique cherchant à devenir, là où elle le peut, une puissance gazière.

Le second théâtre d’opération sur lequel la Turquie a progressivement révélé sa volonté de développer son industrie énergétique est le Kurdistan irakien. La zone concentre environ 20% des réserves pétrolières irakiennes, soit 45 milliards de barils de brut. Les potentialités de croissance y sont colossales : on y a enregistré une augmentation des extractions de 72% en 2012. Le gouvernement turc l’a parfaitement saisi. On a assisté, à partir de 2011, à un spectaculaire rapprochement de la Turquie et du Gouvernement régional kurde d’Irak (GRK), présidé par Massoud Barzani. Certes, les causes de ce rapprochement étaient multiples. Mais à côté de la volonté de trouver un autre partenaire que le PKK turc pour résoudre la question kurde en Turquie, ce rapprochement s’expliquait par des intérêts économiques bien compris. Avec l’accord de l’administration Barzani, l’entreprise turque Genel Energy a substantiellement renforcé sa présence sur place. Depuis 2012, le site pétrolier de Chia Schurkh est possédé à 80% par la compagnie turque (contre 40% en 2011). Genel Energy a également acquis une partie des droits du gisement de Bina Bawi au cours de la même année. Comme à Chypre, l’actualité récente y a été marquée par une réaffirmation de la politique du régime d’Erdogan. Ainsi, en novembre dernier, la Turquie a réaffirmé sa volonté de défendre le Kurdistan irakien face au groupe Etat islamique, tandis que Massoud Barzani promettait en retour d’augmenter la quantité de pétrole acheminée vers la Turquie à 150 000 barils par jour. Il y a ainsi tout à parier que, sur le long terme, la politique turque au Kurdistan irakien s’avère payante et se traduise par une installation durable des compagnies pétrolières nationales dans la région. Si l’on songe à l’objectif d’un million de barils de pétrole extraits par jour annoncé par le GDK, on comprend que l’entreprise turque puisse s’avérer lucrative sur le long terme.

Rappelons enfin que ces deux grands projets ne sont que les deux principales facettes de la politique gazière et pétrolière turque. En parallèle, le gouvernement continue de prospecter son propre sol pour se doter d’une production énergétique nationale. Ainsi, le 25 décembre 2014, la compagnie Turkisch Petroleum a annoncé la mise en exploitation d’une réserve de pétrole de schiste récemment découverte, située à Bolu, au Nord du pays. Des prospections sont également en cours en Anatolie centrale, autour d’Ankara et de Nigde. Néanmoins, les réserves qui y sont découvertes demeurent mineures et peu rentables en comparaison des gisements du Kurdistan irakien et des mers chypriotes. A Bolu, l’intégralité du champ pétrolier ne représenterait pas plus de 1,6 milliard de tonnes de réserves, qui nécessiteraient des technologies américaines coûteuses pour être extraites. Les efforts du gouvernement pour mettre en exploitation ces gisements témoignent cependant une nouvelle fois du fait que la politique énergétique turque soit devenue une priorité nationale au cours de l’année 2014.

C’est sans doute à l’aune de ce renforcement de la politique gazière et pétrolière de la Turquie à l’étranger qu’il faut comprendre l’objectif d’une réduction du déficit de la balance commerciale turque de 7,9 à 5,2% au cours de l’année 2015, annoncé par le Premier ministre Ahmet Davutoglu le 6 novembre 2014.

… Au risque de l’isolation politique régionale

La nouvelle stratégie gazière et pétrolière du gouvernement turc s’avèrera-t-elle payante sur le long terme ? Rien n’est moins sûr. Cette stratégie a en effet conduit le pays à s’isoler sur la scène internationale. Elle a induit une rupture avec la doctrine dite « Davutoglu », du nom de l’actuel Premier ministre et ancien ministre des Affaires étrangères de la Turquie, qui visait à garantir la croissance économique du pays via une politique de résolution constante des conflits de voisinage entre la Turquie et les pays du Moyen-Orient.

Ainsi en est-il des relations que la Turquie entretient avec Israël. Certes, ces relations s’étaient déjà dégradées avec l’affaire de la flottille « humanitaire » envoyée à Gaza en janvier 2009 en protestation du blocus, qui s’était soldée par la mort des neuf ressortissants turcs se trouvant à bord de l’embarcation. Néanmoins, depuis 2009, c’est bien l’affaire du gaz chypriote qui a cristallisé les tensions opposant Israël et la Turquie. Ces tensions ont été telles qu’elles ont été suivies de la conclusion d’un accord de coopération militaire entre l’ancien allié de la Turquie, l’Etat israélien, et Chypre, ennemi de longue date du régime turc. Ici, le gaz est devenu un « élément réorientant des alliances géopolitiques » régionales, pour reprendre les propos du politologue David Amsellem.

La situation est finalement assez similaire en Irak. Ici aussi, la question pétrolière n’est pas à l’origine du contentieux qui a longtemps opposé la Turquie à l’Irak, en particulier lorsque l’ancien Premier ministre irakien Nouri al-Maliki était au pouvoir. Néanmoins, c’est encore une fois le problème des hydrocarbures qui a cristallisé et renforcé leur opposition depuis les années 2011 et 2012. Ainsi, en juillet 2012, l’annonce par le ministre du Pétrole Ashti Hawrami de la construction d’un nouvel oléoduc d’une capacité annuelle de 10 milliards de mètres cube reliant le Kurdistan irakien à la Turquie a été suivie de l’interdiction du survol des zones aériennes irakiennes par tout appareil turc à compter du 17 juillet de cette même année. En effet, le gouvernement central estimait que le GRK n’avait aucune autorité pour délivrer des contrats de vente et d’exploitation du pétrole, dont l’Etat avait légalement le monopole, moyennant une redistribution de 17 % des revenus pétroliers à la province du Kurdistan. La mise en fonctionnant dudit pipeline en mai 2014 n’a pas atténué les tensions, loin s’en faut. Il a finalement fallu attendre qu’un accord soit conclu entre le gouvernement central irakien et le GRK, le 2 décembre 2014, au sujet des gisements pétroliers, pour que les relations entre l’Irak et la Turquie se normalisent et qu’une rencontre entre Al-Abadi et Davutoglu soit rendue possible le 25 décembre 2014. Mais comme l’a noté le professeur à l’Université de Georgetown et conseiller du président Erdogan, Ibrahim Kalin, nombre d’incertitudes demeurent quant à l’application réelle de l’accord du 2 décembre. Rien ne permet aujourd’hui d’assurer que la Turquie ne continue pas d’attiser les tensions indépendantistes pour asseoir sa position au Nord de l’Irak, quitte à déstabiliser davantage la région.

Dans le contexte d’incertitude régionale que connait aujourd’hui le Moyen-Orient, il n’est pas certain qu’une telle politique d’exacerbation des conflits puisse porter les fruits qu’en attend le gouvernement turc. Elle pourrait au contraire se traduire par une progressive réduction de l’afflux d’investissements directs étrangers dans le pays, alors même que la Turquie reste dépendante de cet apport monétaire pour financer son économie. Finalement, beaucoup d’incertitudes demeurent quant à l’avenir économique de la puissance turque au Moyen-Orient et dans le monde.

Lire sur Les clés du Moyen-Orient :
 Entretien avec Jean Marcou – politique intérieure, Etat-islamique, Kobanê, Syrie : le point sur la Turquie
 L’élection de Recep Tayyip Erdogan à la présidence de la république et les transformations du modèle politique turc
 Le gaz en Méditerranée orientale : une nouvelle donne pour Israël
 La nouvelle politique étrangère de la Turquie
 Tensions entre l’Irak et le Kurdistan irakien autour des hydrocarbures : quels enjeux ?

Bibliographie :
 Amsellem David, « Le gaz comme élément de réorientation des alliances géopolitiques en Méditerranée orientale », Hérodote, vol. 148, no 1, Mars 2013, pp. 117 ?121.
 Ça ?lar Esen, « Où va l’économie turque ?? Trois scénarios à long terme et leurs répercussions sur les politiques menées », Hérodote, vol. 148, no 1, Mars 2013, pp. 138 ?155.
 Kalin Ibrahim, Turkey and Iraq turn a new page, http://www.dailysabah.com/columns/ibrahim-kalin/2014/12/30/turkey-and-iraq-turn-a-new-page, consulté le 10 janvier 2015.
 Kirdar Seda, « Erbil, Bagdad, Ankara et Washington ? : la course au pétrole en Irak du Nord », Hérodote, vol. 148, no 1, Mars 2013, pp. 103 ?116.
 Morelli Massimo et Pischedda Costantino, « The Turkey-KRG Energy Partnership : Assessing Its Implications », Middle East Policy, vol. 21, no 1, 2014, pp. 107 ?121.
 Vérez Jean-Claude, « La Turquie ? : une future puissance économique mondiale ?? », L’Europe en Formation, vol. 367, no 1, Juillet 2013, pp. 93 ?93.
 Les Kurdes irakiens réclament leur souveraineté pétrolière, http://www.lefigaro.fr/international/2014/06/20/01003-20140620ARTFIG00357-les-kurdes-irakiens-reclament-leur-souverainete-petroliere.php, consulté le 10 janvier 2015.
 Chypre ? : Nicosie met en garde Ankara sur la question du gaz, http://www.lorientlejour.com/article/903762/chypre-nicosie-met-en-garde-ankara-sur-la-question-du-gaz.html, consulté le 10 janvier 2015.
 Economie - Pétrole de l’EI ? : les Turcs et les Kurdes irakiens dans le viseur des États-Unis, http://www.france24.com/fr/20141024-petrole-ei-etat-islamique-trafic-turquie-kurde-irak-sanction-etats-unis-terrorisme-islamisme/, consulté le 10 janvier 2015.
 La Russie et la Turquie face au piège de l’isolationnisme, http://www.lesechos.fr/journal20150105/lec1_idees_et_debats/0204051157856-la-russie-et-la-turquie-face-au-piege-de-lisolationnisme-1080064.php#Xtor=AD-6000, consulté le 10 janvier 2015.
 La Turquie se lance dans la production du pétrole de schistes bitumeux, http://www.atlasinfo.fr/La-Turquie-se-lance-dans-la-production-du-petrole-de-schistes-bitumeux_a58071.html, consulté le 10 janvier 2015.

Publié le 12/01/2015


Nicolas Hautemanière est étudiant en master franco-allemand d’histoire à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et à l’Université d’Heidelberg. Il se spécialise dans l’étude des systèmes politiques, des relations internationales et des interactions entre mondes musulman et chrétien du XIVe au XVIe siècle.


 


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