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La politique occidentale à l’égard des sunnites du Moyen-Orient au XX ème siècle

Par Gérard D. Khoury
Publié le 16/07/2015 • modifié le 16/07/2015 • Durée de lecture : 11 minutes

« Si le « califat » proclamé par Abou Bakr Al-Bagdadi, écrivait Christophe Ayad, « connaît un tel succès malgré un an de guerre menée par une coalition internationale en plus des Etats irakien et syrien, ce n’est pas tant parce qu’il fait référence au glorieux passé des Omeyyades ou des Abbassides, mais c’est parce qu’il répond à la marginalisation politique des sunnites d’Irak - après l’invasion américaine de 2003 - et de Syrie - majoritaires mais opprimés depuis la prise de pouvoir de la famille Assad, issue de la secte minoritaire des alaouites, en 1970. » [1]

La marginalisation des sunnites

La marginalisation des sunnites à laquelle il est ici fait référence remonte en fait à bien plus loin que l’invasion américaine et la politique de la famille Assad. Elle est la conséquence du découpage des provinces arabes de l’Empire ottoman après sa chute en 1918 et de la création des Etats/nations par les grandes puissances européennes.

Pour comprendre le point de départ de cette marginalisation, il faut rappeler en quelques mots les promesses faites aux Arabes durant la guerre de 1914-18, par la Grande-Bretagne et par la France, pour les détacher des Ottomans et les entraîner auprès d’eux dans la guerre : les aider après la guerre à constituer un royaume arabe ou Etat arabe indépendant. A l’époque, le Chérif Hussein et ses fils rêvaient, eux, du passé « glorieux » des Omeyyades et des Abbassides. Ce furent les promesses de la correspondance MacMahon/Hussein : prélude à la révolte arabe du Chérif Hussein. Ce furent les engagements des Accords Sykes-Picot de 1916 pour constituer dans les zones A et B de ces accords, un Etat arabe indépendant ou une confédération d’Etats arabes indépendants. Mais les règlements d’après guerre à la Conférence de la Paix aboutirent à la création d’Etats-nations sous mandat français en Syrie et au Liban sur le modèle des Etats républicains français et sous mandat anglais en Irak inspiré de la monarchie constitutionnelle britannique, enfin en Palestine, où s’opposèrent deux jeunes nationalismes palestinien et israélien.

Ces Etats virent le jour après l’échec du Royaume arabe de Damas, dû principalement à la politique coloniale française, mais aussi à la difficulté de l’émir Faysal, fils du Chérif Hussein, de tenir les engagements pris dans l’accord provisoire Faysal/Clemenceau du 6 janvier 1920. Ainsi, le rêve du balbutiant nationalisme arabe, ouvert au pluralisme et au respect des communautés minoritaires, s’est fracassé sur les manœuvres françaises - celle des milieux coloniaux s’opposant à la politique arabe majoritaire sunnite de Clemenceau - et sur celles des Anglais, qui ont lâché Faysal en Syrie. Ces derniers cherchaient surtout à sécuriser la route des Indes et à conforter leur politique pétrolière en Irak, sans parler des promesses faites aux sionistes américains et anglais de favoriser la création d’un foyer national juif en Palestine par la déclaration Balfour du 2 novembre 1917. Destitué en Syrie après la bataille de Mayssaloun le 24 juillet 1920, Faysal, descendant sunnite du Prophète, est « récupéré » par Churchill, influencé par Gertrude Bell et le colonel Lawrence, et placé en 1921 à la tête du Royaume d’Irak.

L’utilisation des minorités par les grandes puissances

Ce qu’il faut noter en bref ici, c‘est qu’aussi bien les Français que les Anglais se sont appuyés sur les minorités. Les Anglais ont marginalisé la communauté chiite majoritaire (plus de 50%) en Irak et ont mis au pouvoir la minorité sunnite (près de 20 %) et cette situation a duré jusqu’en 2003 avec la chute de Saddam Hussein. Pour comprendre, sans justifier, aujourd’hui la politique anti-sunnite des chiites - forme incontrôlée de revanche -, il faut rappeler qu’ils ont subi persécution et gazage de la part du régime baa’thiste. C’est un paradoxe que les sunnites minoritaires en Irak aient gardé le pouvoir si longtemps en dominant les chiites et les Kurdes, ethnie non arabe mais sunnite.

Les Français ont joué la carte chrétienne au Liban, où les maronites formaient une nette majorité au Mont-Liban, mais ne sont plus que 52/53 % dans un Grand Liban formé le 1er septembre 1920 par le général Gouraud, haut-commissaire français, agrandi au-delà des demandes des nationalistes libanais, fidèles alliés de la France. En Syrie, la France a fragmenté le pays en plusieurs Etats : un Etat de Damas, un Gouvernorat d’Alep, un Etat alaouite, affaiblissant les sunnites et valorisant les alaouites, minorité schismatique de l’islam chiite, puis ils ont crée un Etat druze en 1922.

Ce qui est clair, c’est que dans le but de sauvegarder leurs intérêts, les deux grandes puissances ont préféré s’appuyer sur les minorités dans les pays constitués plutôt que sur une majorité sunnite réunissant les sunnites de Syrie et d’Irak, ce que l’émir Faysal avait en vain réclamé quand il était à la tête du royaume arabe de Damas, mais que ni les Français ni les Anglais ne voulaient accepter, s’étant répartis leurs zones d’influence prévues par les accords Sykes-Picot. Ils ont ainsi « minorisé » les sunnites, brisé le nationalisme arabe et « valorisé » artificiellement les minorités. Les mouvements nationalistes arabes en Syrie, majoritairement sunnites, n’ont cessé de se battre contre le mandat. Il faut rappeler ici la grande révolte arabe de 1925-26 contre laquelle les Français ont perdu beaucoup d’hommes pour la vaincre. Ces nationalistes syriens se sont aussi constamment opposés au rattachement de Tripoli et de ses sunnites au Grand Liban, considérant qu’ils faisaient partie de la Syrie. Ils n’ont fait de concessions à la France, en acceptant le Grand Liban dans ses frontières définies par le mandat français, que pour obtenir la conclusion des traités syrien et libanais avec la France, prévoyant les conditions de la fin des mandats. Quand enfin les traités franco-syrien et franco-libanais ont été signés, le Sénat français ne les a pas ratifiés, empêchant leur exécution. La fin des mandats n’eut lieu qu’en 1946, après des épreuves difficiles entre la France, le Liban et la Syrie.

La politique américaine après la fin de l’hégémonie européenne au Moyen-Orient

Cette politique franco-anglaise de rejet de l’arabité a été ensuite poursuivie par les Etats-Unis, qui ont combattu Nasser et le nationalisme arabe et se sont appuyés sur l’islam puriste saoudien pour affaiblir le nassérisme. L’ambivalence des Saoudiens, qui bénéficient, d’un côté, de la protection militaire américaine (depuis les accords entre Roosevelt et le roi Saoud sur le bateau de Quincy en 1945) et financent en sous main, de l’autre côté, des terroristes, s’est manifestée avec l’attaque des Twin Towers où le rôle de Saoudiens a été établi, de même qu’en Syrie où ils financent des organisations pour faire chuter Assad, solidement soutenu par l’Iran. Cette continuité politique de rejet du nationalisme arabe à tendance laïcisante, a légitimé l’islam puriste et salafiste, qui a fait le lit de l’extrémisme musulman d’Al-Qaïda et aujourd’hui de Daech. Parallèlement à ces politiques occidentales du « diviser pour régner », l’Etat d’Israël, né en 1948 après la fin du mandat anglais, vainqueur de toutes les guerres israélo-arabes a favorisé la fragmentation des pays du Proche-Orient sur une ligne de fracture confessionnelle et communautaire, en commençant par le Liban ; dès les années cinquante, des hommes politiques israéliens comme Ben Gourion ou Moshé Dayan, ont encouragé les maronites à se replier sur un Etat chrétien sur le modèle de l’Etat juif. Israël jugeait cette politique de fragmentation du Moyen-Orient, théorisée dans le plan Oded Yinon de 1982, nécessaire à sa survie. C’est chose faite aujourd’hui aussi bien en Irak qu’en Syrie et si le Liban n’a pas éclaté, les communautés sont sur le qui-vive, prêtes à des replis territoriaux de survie. La politique minoritaire de la France a fragilisé dans la durée la situation des chrétiens du Liban, qui n’ont pas su ou pu de leur côté consolider un Etat démocratique (avec ses composantes confessionnelles), en dépit des efforts du président Fouad Chéhab entre 1958 et 1964. La guerre au Liban entre 1975 et I990, avec toutes ses facettes - civile, régionale et internationale - a fini par ruiner un pays pluraliste et cosmopolite, sur lequel tous les espoirs étaient permis quelques années auparavant. C’est au Liban, de mon point de vue, qu’a eu lieu la dernière bataille de la guerre froide, avec une précaire victoire américaine. Notons ici que l’affaiblissement des chrétiens du Liban allait précéder, à terme, celui des chrétiens d’Orient.

Notons également que les politiques occidentales ne sont pas linéaires et ont parfois changé d’orientation. Pour exemple, je prendrai d’abord le soutien du président américain Eisenhower à Gamal Abdel Nasser au moment de la guerre anglo-franco-israélienne de 1956, soutien qui ne fut que ponctuel. Je rappellerai ensuite la politique arabe du général de Gaulle et des gaullistes, dont le président Chirac a repris l’héritage en 2003, en s’opposant à la politique américaine de guerre en Irak par le discours mémorable de Dominique de Villepin à l’ONU.

Les responsabilités des Etats arabes

Les Etats arabes aux régimes autoritaires - Egypte, Syrie, Irak - ont échoué militairement et politiquement face à Israël durant le XX ème siècle et cet échec du nationalisme arabe a ouvert la voie aux islamistes. Les Américains se sont appuyés sur les Talibans contre les
Soviétiques et sur l’Arabie saoudite du roi Fayçal contre Nasser. Les Israéliens ont, eux utilisé le Hamas religieux contre le Fatah qui se voulait laïque et proposait de créer un Etat démocratique, pluri-communautaire à l’image du Liban de l’époque. C’était ouvrir la boite de Pandore du salafisme et utiliser les islamistes puristes en les instrumentalisant.

Les « printemps arabes », s’ils ont un moment libéré la parole et donné de l’espoir aux peuples bâillonnés durant plus d’un demi-siècle, ont échoué aussi. En Egypte, c’est le retour d’un régime autocratique où les militaires ont renversé et éliminé les Frères musulmans. En Irak, les Américains ont désintégré l’Etat baa’thiste et permis aux chiites de prendre leur revanche sur les sunnites, et aux Kurdes de s’autonomiser. Ils ont considérablement favorisé l’influence de l’Iran et des chiites perses, qui donnent leur appui aux chiites arabes irakiens. Ils ont grandement leur part dans l’axe chiite au Moyen-Orient et dans l’opposition entre sunnisme et chiisme, jouant tour à tour leur politique de soutien à l’égard de l’Arabie saoudite, tout en visant un accord sur le nucléaire iranien, augurant un retour de l’Iran dans le giron des pays « fréquentables » et une levée des sanctions économiques. En Syrie, la politique du régime de Bachar el-Assad, jouant « les opposants » les uns contre les autres et libérant les extrémistes pour contrer la révolte des Syriens démocratiques, a abouti à davantage de combats et de morts (près de 200 000 depuis 2011) et à l’avancée des combattants de Daech accaparant des parties importantes du territoire syrien.
Les Etats arabes contemporains - aux structures anthropologiques verticales (claniques et tribales) et non horizontales à l’occidentale (démocratiques et citoyennes) - n’ont pas été en mesure de trouver une forme de démocratie représentative adaptée à ces structures anthropologiques et leur responsabilité est grande dans le blocage de leurs sociétés face à la modernité.
Il faudrait aussi souligner ici les effets néfastes de la manne pétrolière qui a servi à l’enrichissement de monarchies conservatrices et non au développement des pays arabes dans leur ensemble. Mais revenons à la politique actuelle du président américain Barack Obama, dont le discours du Caire à propos de ce monde arabe en déshérence a disparu des mémoires.

Les impasses occidentales actuelles

Le président Obama avait fixé des lignes rouges en cas d’utilisation de gaz toxiques en Syrie et affirmé que les Etats-Unis interviendraient avec leurs alliés européens, si Bachar el-Assad y avait recours, ce qui fut le cas en été 2013. Il a pourtant changé d’avis sous l’influence de la diplomatie russe et laissé tomber le président français François Hollande, favorable à l’envoi en Syrie d’une force d’intervention. La Grande-Bretagne a suivi les Américains. Barack Obama a accepté le compromis russe, trouvé avec le régime syrien, celui de la destruction de ces armes chimiques. Il a ainsi donné un signal de faiblesse, dans lequel les extrémistes salafistes se sont engouffrés. Cette démission a donc entraîné un chaos en Syrie et en Irak et a favorisé le renforcement de Daech.
Et que dire de la désintégration de la Libye, après l’intervention occidentale ayant abouti à la mort de Khadafi et à la chute de son régime ? C’est un retour aux systèmes tribaux en Libye. C’est devenu aussi le terrain d’une jonction entre extrémistes du Moyen-Orient et d’Afrique, où Daech a de plus en plus sa part.

Le cumul de ces facteurs historiques, qui rappellent la marginalisation des sunnites, et la désintégration actuelle des Etats arabes irakien et syrien, a accentué la mise à l’écart des sunnites modérés et ouvert la voie aux partisans et aux combattants de Daech, avec la création de ce Califat de Abou Bakr Al Bagdadi en juin 2014, caricature d’un Islam resté figé au VII ème siècle, niant l’évolution de l’histoire.

La coalition militaire - occidentale et arabe - réunie par le président Obama, peine à obtenir des résultats - sauf dans la libération de la ville syrienne de Kobané grâce à l’action des Kurdes - uniquement par des bombardements aériens. L’envoi de forces militaires au sol, pourtant préconisé par ses conseillers militaires, est exclue pour le président Obama, tenant à ne plus envoyer de militaires au Moyen-Orient, après l’expérience de l’Irak en 2003. Il est vrai que la décision du président George W. Bush, sur la base de fausses informations concernant les armes de destruction massive et sous l’influence des néo-conservateurs américains et d’amis d’Israël comme Richard Perle, Paul Wolfovitch ou Bernard Lewis, a eu des conséquences dramatiques pour l’Irak et la région.

En guise de conclusion

Ayant éliminé en Egypte, en Irak et en Syrie le nationalisme arabe et le baa’thisme, soutenus par les sunnites avec l’appui de chrétiens, des druzes et des chiites progressistes, ayant favorisé le déni des Palestiniens et d’un Etat palestinien sans remettre en cause la politique israélienne, principalement celle d’encouragement aux colonies, rendant de jour en jour impossible un Etat palestinien, ayant humilié durant un siècle la majorité sunnite, les Occidentaux ont laissé le terrain libre pour Daech, qui se réfère aussi bien aux accords Sykes-Picot et à leurs conséquences qu’aux politiques injustes des Occidentaux à l’égard des musulmans. Daech et ses chefs ancrent ainsi leur mouvement dans une profondeur historique et pas seulement dans l’actualité. Les actes de Daech – décapitation, assassinats de Yézidis et de chrétiens, destructions de villes historiques et de patrimoine archéologique, très médiatisés sur les réseaux sociaux, s’inscrivent dans un esprit de revanche à l’égard des dénis occidentaux. Ce mouvement dans ses excès et ses outrances porte-t-il en lui-même ses limites ? Il est difficile de le savoir quant à présent.

La mainmise territoriale en Irak et en Syrie, avec les dernières prises de Ramadi et de Palmyre - et la prétention de Daech à installer un Etat avec toutes ses structures et ses ressources, rend l’action militaire et politique occidentale très difficile.
Aujourd’hui les Etats occidentaux, - avec les Etats du Golfe arabe - récoltent ce qu’ils ont semé : l’émergence d’un mouvement redoutable dans sa pratique de l’islam puriste extrémiste et de la Charia, et dans sa prétention à revenir à la « Dhimmitude », statut des gens du Livre ou Dhimmis, qui était celui de l’Empire ottoman, avant ses réformes du milieu du XIX ème siècle.
L’Etat islamique ou Daech ne recule devant aucune terreur et horreur, pour poursuivre sa marche et consolider son califat. Le « Sunnistan » ainsi crée n’est-il pas une revanche « monstrueuse » au XXI ème siècle sur la politique historique des Occidentaux et d’Israël au XX ème siècle, à l’égard de la majorité sunnite des pays arabes ?

Une étape nouvelle et grave est franchie au Moyen-Orient et il n’est pas difficile de partager le jugement de Mireille Delmas-Marty dans son entretien du 6 juin « La démocratie dans les bras de Big Brother » [2] : l’apparition de l’organisation criminelle dite « Etat islamique » sur les ruines de l’Irak et de la Syrie brouille encore davantage les distinctions entre guerre et paix, entre crime et guerre. Avec qui conclure un traité de paix ? Tous les ingrédients sont réunis pour une guerre civile mondiale et permanente. (… ) Face au terrorisme comme aux autres menaces globales, il faut garder à l’esprit l’appel du poète Edouard Glissant à la « pensée du tremblement », une pensée qui n’est « ni crainte ni faiblesse, mais l’assurance qu’il est possible d’approcher ces chaos, de durer et de grandir dans cet imprévisible ». Si nos sociétés y parviennent, Ben Laden aura perdu. A moins qu’il ne soit trop tard et que la guerre civile mondiale soit déjà là. A défaut d’une justice mondiale efficace, c’est une police mondiale sans contrôle qui risque alors de s’instaurer ».

Publié le 16/07/2015


Gérard D. Khoury est écrivain et historien. Maîtrise de Sciences Economiques, Docteur en histoire de l’INALCO. A été directeur de l’Office du Tourisme libanais à Paris pour la France et l’Europe. Président d’honneur du Mouvement Condorcet. Actuellement Chercheur associé à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman.

A publié notamment Mémoire de l’aube, chroniques libanaises (1987) ; La maison absente (1991) ; La France et l’Orient arabe, naissance du Liban moderne (1993) ; Entretiens avec Maxime Rodinson, Entre Islam et Occident (1998) ; Revoir Freud, pour une autre approche en psychanalyse (2000) ; Les Carnets d’Urbain de Valsère (2001) ; Un siècle pour rien, le Moyen-Orient arabe de l’Empire ottoman à l’Empire américain (2002) ; Vergers d’exil (2004) ; Une tutelle coloniale, le mandat français en Syrie et au Liban, écrits politiques de Robert de Caix (2006).


 


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