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La guerre en Ukraine, révélatrice de l’influence croissante de Moscou au Moyen-Orient (1/2) : une perte de vitesse notable des Etats-Unis dans la région

Par Emile Bouvier
Publié le 18/03/2022 • modifié le 27/04/2022 • Durée de lecture : 7 minutes

In this handout photo released by the Russian Foreign Ministry, Russian Minister of Foreign Affairs Sergey Lavrov, left, and Saudi Arabia’s Minister of Foreign Affairs Prince Faisal bin Farhan bin Abdullah bin Faisal bin Farhan Al Saud shake hands during their meeting on the sidelines of the 76th session of the UN General Assembly in New York, the United States.

Russian Foreign Ministry / Sputnik via AFP

1. Une présence américaine historique dans la région mise à mal par la concurrence sino-russe et plusieurs incidents diplomatico-militaires majeurs

Pour de nombreuses raisons, allant tant de motifs économiques - notamment pétrolifères - qu’à des raisons de situation géostratégique ou encore, plus prosaïquement, de proximité politique, les Etats-Unis sont historiquement très présents au Moyen-Orient ; en plus de la Turquie, membre de l’OTAN, la région y compte d’ailleurs six « alliés majeurs non-membres de l’OTAN », un titre attribué par Washington à ses partenaires stratégiques les plus proches : l’Egypte et Israël l’ont obtenu en 1989, la Jordanie en 1996, Bahreïn en 2002, le Koweït en 2004 et le Qatar en 2022 [2].

Pour autant, depuis l’intervention russe en Syrie en 2015, l’influence des Etats-Unis apparaît en perte de vitesse, y compris parmi les alliés les plus proches des Américains dans la région. La seule concurrence russe n’explique toutefois pas à elle seule ce phénomène : l’investissement économique, politique et militaire croissant de Pékin y est également pour beaucoup [3], sans compter divers événements ou réorientations politiques - notamment la volonté américaine de concentrer désormais son attention vers l’Asie et plus le Moyen-Orient [4] - ayant contribué à une volonté des pays moyen-orientaux de diversifier leurs partenariats.

A cet égard, le départ soudain et désorganisé des Etats-Unis d’Afghanistan en 2021 et, deux ans plus tôt, l’abandon des Kurdes syriens par Donald Trump lors de l’offensive turque « Source de Paix » en octobre 2019 s’avèrent deux exemples particulièrement éloquents, tout comme le retrait brutal et unilatéral de l’Accord de Vienne sur le nucléaire iranien le 8 mai 2018 [5]. L’actuelle invasion de l’Ukraine par la Russie, et la relative absence de réelle réaction américaine forte malgré la signature du mémorandum de Budapest en 1994 grâce auquel l’Ukraine abandonnait son arsenal nucléaire moyennant la promesse des Etats-Unis de protéger le pays de toute agression [6], donne davantage encore de matière à réflexion pour les pays du Moyen-Orient vis-à-vis de la fiabilité des engagements américains [7].

2. Les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite, figures de proue du rapprochement avec Moscou et Pékin au détriment de Washington

Le cas des Emirats arabes unis, qui accueillent pourtant quelque 2 000 soldats américains sur leur sol [8] - et avec eux, de vastes quantités de matériel et systèmes d’armes [9] -, apparaît comme l’un des exemples les plus illustratifs de la perte d’influence américaine dans la région : le 14 décembre 2021 par exemple, Dubaï annonçait suspendre l’achat de cinquante appareils américains F-35 - d’une valeur totale de vingt-trois milliards de dollars - après que Washington a exprimé son mécontentement face à la volonté annoncée des Emirats arabes unis de laisser le géant chinois Huawei doter le pays de la technologie 5G [10]. Le mois précédent déjà, en novembre 2021, les services de renseignement américains révélaient que la Chine construisait secrètement une base militaire aux Emirats arabes unis [11]. Le projet sera finalement abandonné après une série de menaces diplomatiques sans équivoque des Etats-Unis [12]. Ce revers n’empêchera pas Dubaï de poursuivre son rapprochement avec la Chine en achetant par exemple, le 25 février 2022, douze appareils d’entraînement militaires chinois L-15 [13].

L’Arabie saoudite, elle aussi une alliée stratégique des Etats-Unis, notamment en raison de leur inimitié commune à l’encontre de l’Iran, montre des signes d’éloignement, en particulier depuis l’absence de réaction américaine à la suite des frappes de drones conduites par les Houthis contre des installations du géant pétrolier saoudien Aramco [14]. Si Riyad se tourne elle aussi de plus en plus vers la Chine, avec qui elle aurait signé un contrat en fin d’année 2021 afin de se doter de missiles balistiques [15], son rapprochement avec la Russie semble, à bien des égards, le réel moteur de son éloignement vis-à-vis des Etats-Unis. La problématique des hydrocarbures y occupe une place centrale : l’OPEP+ (l’Organisation des pays producteurs de pétrole et leurs alliés), menée par Riyad et Moscou cimente la relation entre les deux pays au point que l’Arabie saoudite opposera une fin de non-recevoir aux Etats-Unis le 2 mars 2022 après que ces derniers ont appelé les Saoudiens à faire le nécessaire - notamment en pompant davantage de pétrole - pour diminuer les prix du baril qui, en raison de la guerre en Ukraine, sont à leur plus haut niveau depuis 14 ans [16]. Le 8 mars 2022, Dubaï et Riyad refuseront même de participer à un échange téléphonique avec le Président américain qui souhaitait les exhorter, à nouveau, à contrôler les prix du pétrole [17]. Les dirigeants arabes échangeront à la place, la même semaine, avec le Président russe Vladimir Poutine [18].

Depuis désormais plusieurs années, les Saoudiens se montrent, de fait, de plus en plus critiques de la politique étrangère américaine au Moyen-Orient et ont posé comme prérequis à une relance de leurs relations trois actions majeures de la part des Etats-Unis : un soutien plus fort à la coalition menée par Riyad et Dubaï contre les Houthis au Yémen, un blanc-seing pour le programme nucléaire civil saoudien alors que les négociations pour le nucléaire iranien battent actuellement leur plein à Genève [19], et une immunité diplomatique pour le prince saoudien régnant de facto Mohammed Ben Salmane (MBS), désormais explicitement accusé par Washington d’être le commanditaire de l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi le 2 octobre 2018 à Istanbul [20].

La qualité de plus en plus mauvaise des relations américano-saoudiennes s’expliquent également, de fait, par l’aversion que se vouent MBS et Joe Biden : le Président américain prend en effet le contre-pied de son prédécesseur Donald Trump - qui avait décidé de « couvrir » MBS et de ne pas rendre publique une note des services de renseignement américains prouvant la responsabilité directe de l’intéressé dans l’assassinat du journaliste [21] - et de ne même plus s’adresser directement au jeune prince, lui préférant plutôt son père, qui n’exerce pourtant plus la réalité du pouvoir [22].

3. De l’Egypte à la Jordanie, une série de déceptions, d’incompréhension et de méfiance à l’endroit des Etats-Unis

Le Caire, pourtant l’un des « alliés majeurs non-membres de l’OTAN » des Américains, tend lui aussi à s’éloigner de Washington en raison de récentes tensions et intransigeances diplomatiques. Parmi les plus récentes en date, figurent en bonne place les sanctions que menaçaient d’appliquer en 2020 les Etats-Unis à l’encontre de l’Egypte si celle-ci maintenait son souhait d’acheter vingt appareils russes Su-35 - d’une valeur totale de deux milliards de dollars [23]. Face notamment à l’opposition américaine, l’Egypte se tournera finalement vers les Rafale français le 4 mai 2021 [24]. La détérioration des relations diplomatiques égypto-américaines s’est encore accrue le 28 janvier 2022 lorsque les Etats-Unis ont annoncé grever de 130 millions de dollars leur soutien financier et militaire annuel à l’Egypte en raison de la situation « préoccupante » (sic) des Droits de l’Homme dans le pays [25] - une aide financière que Donald Trump avait d’ailleurs intégralement gelé en 2017 [26].

Même la Jordanie, alliée stratégique fiable de longue date des Etats-Unis, a pu montrer ces dernières années des signes d’incompréhension - sinon d’éloignement - à l’égard de Washington, en particulier depuis l’accession au pouvoir de Donald Trump [27] : celui-ci n’aura montré durant son mandat qu’un intérêt très limité pour le royaume hachémite, poussant les autorités de ce dernier à s’estimer lésés par leur allié américain [28]. Cet éloignement s’exprimera en particulier lors de l’annonce, par l’administration américaine, de « l’accord du siècle » en février 2020, un plan de paix américain censé relancer le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. La Jordanie, particulièrement impliquée diplomatiquement dans le conflit israélo-palestinien - elle est, entre autres choses, la garante de l’accès aux fidèles à la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem - ne sera pas invitée à prendre part à l’élaboration de ce plan [29], à l’encontre duquel elle exprimera, sans surprise, son opposition [30]. La rencontre entre Joe Biden et le roi Abdullah II à Washington, en juillet 2021 [31], visait ainsi à relancer les relations avec le royaume hachémite, qui a accueilli ce geste avec grande satisfaction [32].

Au Liban, la politique étrangère américaine est, là aussi, de moins en moins bien perçue par la population, qui reproche aux Etats-Unis de ne s’intéresser au Pays du Cèdre qu’à travers le prisme de la lutte contre l’influence iranienne et très - trop - peu sous l’angle de la crise économique et politique majeure que connaît le pays [33]. La dernière étude de l’institut de recherche « Arab Barometer » révélait ainsi que la qualité de l’image dont bénéficiait Washington dans le pays ne faisait que diminuer d’année en année au point qu’en 2021, les Libanais éprouvaient davantage de sympathie pour la Chine (39% d’opinions favorables) et la Russie (36%) que pour les Etats-Unis (27%) [34]. Une étude du think tank Pew Research Center réalisée en 2019 montrait que cette faible sympathie pour les Etats-Unis était étroitement corrélée à l’appréciation de son président : là aussi, quand les présidents chinois Xi Jinping et Vladimir Poutine recevaient respectivement 41% et 40% d’opinions favorables, Donald Trump n’en recueillait que 27% [35].

Conclusion

Ainsi, en raison de plusieurs décisions diplomatiques et militaires significatives des Etats-Unis ces dernières années, l’influence de Washington semble en perte de vitesse au Moyen-Orient, y compris auprès de ses alliés les plus proches. Cause et conséquence de cet effacement américain, la présence russe n’a fait que croître dans la région. L’étendue de cette influence, ou du moins la force de son emprise, a pu être mise en évidence à l’aune de la guerre en Ukraine : ce sera l’objet de la seconde partie de cet article.

Sitographie :
 NATO Countries Pour Weapons Into Ukraine, Risking Conflict With Russia, the New York Times, 02/03/2022
https://www.nytimes.com/2022/03/02/world/europe/nato-weapons-ukraine-russia.html
 US officially designates Qatar as a major non-NATO ally, Al Jazeera, 10/03/2022
https://www.aljazeera.com/news/2022/3/10/us-officially-designates-qatar-as-a-major-non-nato-ally
 Factbox : Moscow-Beijing partnership has ’no limits’, reuters, 04/02/2022
https://www.reuters.com/world/china/moscow-beijing-partnership-has-no-limits-2022-02-04/
 Pivoting to Asia Doesn’t Get You Out of the Middle East, CSIS, 19/10/2020
https://www.csis.org/analysis/pivoting-asia-doesnt-get-you-out-middle-east
 Trump Abandons Iran Nuclear Deal He Long Scorned, The New York Times, 08/05/2018
https://www.nytimes.com/2018/05/08/world/middleeast/trump-iran-nuclear-deal.html
 US to send destroyer, fighter jets to UAE amid Houthi attacks, Al Jazeera, 02/02/2022
https://www.aljazeera.com/news/2022/2/2/us-to-send-destroyer-fighter-jets-to-uae-amid-houthi-attacks
 F-22 Raptors deploy to United Arab Emirates in show of support to region, AFCENT, 12/02/2022
https://www.afcent.af.mil/News/Article/2933198/f-22-raptors-deploy-to-united-arab-emirates-in-show-of-support-to-region/
 F-35 fighters, 5G networks, and how the UAE is trying to balance relations between the US and China, 27/01/2022
https://www.c4isrnet.com/smr/5g/2022/01/27/f-35-fighters-5g-networks-and-how-the-uae-is-trying-to-balance-relations-between-the-us-and-china/
 Secret Chinese Port Project in Persian Gulf Rattles U.S. Relations With U.A.E., Wall Street Journal, 19/11/2021
https://www.wsj.com/articles/us-china-uae-military-11637274224
 Work on ‘Chinese military base’ in UAE abandoned after US intervenes – report, The Guardian, 19/11/2021
https://www.theguardian.com/world/2021/nov/19/chinese-military-base-uae-construction-abandoned-us-intelligence-report
 United Arab Emirates Announces Its Intention to Buy 12 L15 Jet Trainers from China, Overt Defense, 25/02/2022
https://www.overtdefense.com/2022/02/25/united-arab-emirates-announces-its-intention-to-buy-12-l15-jet-trainers-from-china/
 Arabie saoudite : deux installations pétrolières attaquées par des drones, Le Monde, 14/09/2019
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/09/14/arabie-saoudite-deux-installations-petrolieres-attaquees-par-des-drones_5510368_3210.html
 CNN Exclusive : US intel and satellite images show Saudi Arabia is now building its own ballistic missiles with help of China, CNN Politics, 23/12/2021
https://edition.cnn.com/2021/12/23/politics/saudi-ballistic-missiles-china/index.html
 Saudi Arabia Chooses Putin over Biden on Ukraine to Keep Oil Prices High, Wilson Center, 24/02/2017
https://www.wilsoncenter.org/article/saudi-arabia-chooses-putin-over-biden-ukraine-keep-oil-prices-high
 Saudi, Emirati Leaders Decline Calls With Biden During Ukraine Crisis, Wall Street Journal, 08/03/2022
https://www.wsj.com/articles/saudi-emirati-leaders-decline-calls-with-biden-during-ukraine-crisis-11646779430
 Saudi Arabia and UAE leaders ‘decline calls with Biden’ amid fears of oil price spike, The Guardian, 09/03/2022
https://www.theguardian.com/us-news/2022/mar/09/saudi-arabia-and-uae-leaders-decline-calls-with-biden-amid-fears-of-oil-price-spike
 Saudi Arabia is trying to make America jealous with its budding Russia ties, Atlantic Council, 27/08/2021
https://www.atlanticcouncil.org/blogs/menasource/saudi-arabia-is-trying-to-make-america-jealous-with-its-budding-russia-ties/
 New public report to blame Saudi crown prince for 2018 killing of Jamal Khashoggi, NBC News, 25/02/2021
https://www.nbcnews.com/news/all/new-public-report-blame-saudi-crown-prince-2018-killing-jamal-n1258800
 Congressmen who’ve seen classified intel dispute Trump on Khashoggi killing, AXIOS, 25/11/2018
https://www.axios.com/congress-trump-classified-intel-khashoggi-saudi-a7eb6b99-ccf5-4a27-9b53-0c99a163929b.html
 Le pari saoudien de Joe Biden en marginalisant le prince héritier « MBS », France Inter, 26/02/2021
https://www.franceinter.fr/emissions/geopolitique/geopolitique-26-fevrier-2021
 Egypt risks U.S. sanctions over Russian fighter jet deal : U.S. official, Reuters, 18/11/2019
https://www.reuters.com/article/us-emirates-airshow-usa-egypt-idUSKBN1XS203
 Egypt to buy Rafale fighter jets worth $4.5bn from France, Al Jazeera, 04/05/2021
https://www.aljazeera.com/news/2021/5/4/egypt-buys-dozens-of-rafale-fighter-jets-worth-4-5bn-from-france
 U.S. Blocks $130 Million in Aid for Egypt Over Rights Abuses, The New York Times, 28/01/2022
https://www.nytimes.com/2022/01/28/us/politics/egypt-us-human-rights.html
 U.S. Slaps Egypt on Human Rights Record and Ties to North Korea, The New York Times, 22/08/2017
https://www.nytimes.com/2017/08/22/us/politics/us-aid-egypt-human-rights-north-korea.html
 Jordan begins diplomatic offensive ahead of Trump move on Jerusalem, Reuters, 03/12/2017
https://www.reuters.com/article/us-jordan-usa-jerusalem/jordan-begins-diplomatic-offensive-ahead-of-trump-move-on-jerusalem-idUSKBN1DX0OY
 Jordan and the US : An alliance too important to fail, DW, 19/07/2021
https://www.dw.com/en/jordan-and-the-us-an-alliance-too-important-to-fail/a-58291101
 Does Trump deal present new challenge to US-Jordan ties ?, Anadolu Ajansi, 11/02/2020
https://www.aa.com.tr/en/americas/does-trump-deal-present-new-challenge-to-us-jordan-ties/1730514
 How Jordan Is Endangered by the Deal of the Century, Al Bawaba, 05/06/2019
https://www.albawaba.com/news/how-jordan-endangered-deal-century-1289720
 Biden praises Jordan’s King Abdullah as a loyal friend in a ‘tough neighborhood.’, The New York Times, 29/07/2021
https://www.nytimes.com/2021/07/19/us/politics/king-abdullah-jordan-biden.html
 Joe Biden hosts Jordan’s king after rocky relationship with Donald Trump, METRO, 19/07/2021
https://metro.co.uk/2021/07/19/joe-biden-hosts-jordans-king-after-rocky-relations-with-donald-trump-14954729/
 U.S. Policy Finally Distinguishes Between Lebanon and Hezbollah, The Century Foundation, 25/01/2022
https://tcf.org/content/report/u-s-policy-finally-distinguishes-lebanon-hezbollah/
 Little trust in Trump’s handling of international affairs, Pew Reseach Center, 08/01/2020
https://www.pewresearch.org/global/2020/01/08/little-trust-in-trumps-handling-of-international-affairs/
 Arab Barometer VI, Lebanon Country Report, Arab Barometer, 2021
https://www.arabbarometer.org/wp-content/uploads/Public-Opinion-Lebanon-Country-Report-2021-En-1.pdf

Publié le 18/03/2022


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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