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La communauté alévie de Turquie : politisation et redéfinition de ses revendications, 1923-2020 (4/4). Les Alévis aujourd’hui : un renouveau de l’engagement politique par la jeunesse

Par Emile Bouvier
Publié le 12/01/2021 • modifié le 12/01/2021 • Durée de lecture : 7 minutes

Turkish Prime Minister Ahmet Davutoglu meets the representatives of Alevi Culture Associations at Prime Ministry Cankaya Palace in Ankara, Turkey on January 12, 2016.

Hakan Goktepe / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP

Lire les parties 1, 2 et 3

A. La diaspora alévie européenne et sa mobilisation politique

Aujourd’hui, le phénomène d’immigration turque vers l’Europe a transformé les Alévis en une minorité transnationale [1]. Les Alévis d’Europe ont quitté la Turquie essentiellement pour deux raisons : la migration économique et l’exil politique. A l’étranger, les Alévis turcs ont créé plusieurs organisations qui sont autant d’outils pour le lobbying politique, la perpétuation de la culture politique et l’influence de la vie politique turque [2].

En Europe, le but des organisations alévies est d’être entendues et considérées par les autorités locales. Par exemple, en Allemagne, la reconnaissance de l’alévisme comme une communauté religieuse par certaines autorités locales - au sein des Länder notamment - est perçue comme un moyen de sauvegarder l’identité alévie, qui fait actuellement face, à la fois, à une menace et à un risque : la menace issue des mêmes dynamiques qu’en Turquie (persécutions, etc.) et le risque de dilution de la culture alévie [3] dans sa culture d’accueil.

Ainsi, l’activisme politique est, également en Europe, un combat contre l’assimilation, c’est-à-dire une lutte identitaire. Au sein de ces associations, la commémoration des persécutions et des martyrs est un élément structurel, qui résulte de l’héritage importé par les réfugiés politiques qui, encore maintenant, contrôlent en bonne partie la mobilisation alévie sur le Vieux continent. Cet état de fait continue de définir la mobilisation alévie européenne : « puisque d’anciens activistes du mouvement socialiste turc des années 1970 monopolisent les positions clés au sein des associations alévies, le mouvement alévi n’est pas capable de développer de nouvelles visions pour le futur et continue de regarder dans le passé quand il s’agit de prendre des décisions politiques » [4].

Ainsi, parmi les deuxième et troisième générations, les Alévis tendent à être réduits à des victimes identitaires dans la mesure où leur religion, leur langage et d’autres spécificités culturelles de l’alévisme sont moins mis en avant [5]. D’autre part, la dimension religieuse de l’identité alévie est obscurcie par le fait que les Alévis européens considèrent davantage l’alévisme comme une identité séculariste (un « mode de vie), le vocabulaire religieux utilisé aujourd’hui étant celui de l’islam sunnite et n’utilisant plus les termes alévis dédiés [6].

L’étude de la communauté alévie d’Europe est intéressante pour voir combien la religion peut devenir un autre vecteur de résistance. En effet, les revendications concernant le statut des cemevi (les lieux de rassemblement alévis, pour rappel) sont mélangées aux revendications de la reconnaissance des souffrances alévies en Turquie. Le but n’est pas de promouvoir l’alévisme comme une religion mais de demander à atteindre l’égalité de religion avec le sunnisme : « Le président de la British Alevi Federation, Israfil Erbil, a mis en lumière les demandes de la communauté alévie vis-à-vis de la Turquie comme suit : les cemevi devraient être considérés comme des lieux de cultes, la direction des affaires religieuses (Diyanet) devrait être abolie, le gouvernement turc devrait assumer l’intégralité des massacres d’Alévis, les constructions de mosquées dans les villages alévis devraient être arrêtées, […] les classes religieuses obligatoires qui ont des programmes n’enseignant que la doctrine sunnite devrait être supprimées, l’assimilation des Alévis devrait être stoppée, le sécularisme implémenté réellement » [7]. Dans cette situation, la mobilisation de la diaspora est une façon « d’attirer l’attention de la société britannique sur les développements politiques en Turquie » [8]. Cette dynamique est mélangée avec celle de « l’adaptation institutionnelle », un concept développé par l’anthropologue Sökefield [9] qui montre combien les communautés opprimées sur leur territoire d’origine se sont organisées à l’étranger et ont agrégé des façons de faire « locales » en matière de mobilisation et d’activisme.

Ainsi, dans le cas de la diaspora alévie européenne, la domination des figures classiques des « Alévis rouges » empêche les 2ème et 3ème générations d’émanciper leurs revendications du panthéon des persécutions subies par les activistes alévis de gauche. Le caractère presque sacré de la commémoration des persécutions (ne pas commémorer ces événements peut être considéré comme une forme de blasphème [10]) empêche la jeunesse d’exprimer librement ses aspirations et ne contribue pas à apaiser les tensions au sein des communautés turques à l’étranger [11].

B. De Gazi à Gezi : la mobilisation de la jeunesse alévie aujourd’hui en Turquie

Le renouveau des revendications alévies et leur politisation aujourd’hui semblent nettement venir de Turquie. Contrairement aux autres jeunes alévis nés en Europe, les jeunes alévis de Turquie, à travers leur propre mobilisation, leurs succès et leurs échecs, ont été capables de s’émanciper des revendications dominantes exprimées par la génération de leurs parents ou de leurs grands-parents. En effet, la constitution d’un nouveau panthéon de persécutions a permis à cette génération de construire sa propre légitimité, bien que certaines dynamiques similaires restent observables d’une génération à l’autre.

Les manifestations de Gezi en 2013 ont été les plus larges que la Turquie moderne ait pu connaître dans son histoire et il semble que les Alévis en aient représenté les contingents les plus notables. Un rapport du Directorat général de la sécurité - dont les chiffres sont à prendre avec les précautions d’usage - indiquait ainsi que 78% des manifestants de Gezi étaient Alévis [12]. Que ce chiffre soit juste ou non n’est pas forcément l’enseignement principal de cette information : il montre surtout la perception continue de l’Etat turc à considérer les Alévis comme une menace à la sécurité nationale. Il est intéressant également de constater que sur les neufs manifestants ayant perdu la vie lors du soulèvement de Gezi, huit étaient d’origine alévie [13].

Cependant, les émeutes de Gezi ne se sont pas avérées être un mouvement de gauche classique et, en réalité, les chercheurs et journalistes ne s’entendent toujours pas, aujourd’hui, pour définir précisément ce qu’ont été ces événements. Ce qui est certain en revanche, c’est que Gezi a été une expression de l’émancipation d’une frange de la jeunesse contre les dynamiques politiques et sociales traditionnelles de la Turquie. En effet, les manifestants de Gezi ont refusé d’être affiliés à un quelconque parti et leur composition a rassemblé un camaïeu politique très large, allant du HDP (parti des minorités, des écologistes et des LGBT) au MHP (parti ultra-nationaliste). Ainsi, ce souhait de renouveau exprimé par la jeunesse turque à Gezi s’est traduit par un vote massif en faveur du parti le moins « classique », le HDP (Parti démocratique des peuples) : lors des élections législatives de juin 2015, le HDP a ainsi obtenu 13,12% des voix, une première pour ce parti qui aux précédentes élections législatives, n’obtenait que 5,67% des suffrages [14]. Cette tendance a été suivie par les Alévis d’Europe : « la pression anti-démocratique croissante du Président Recep Tayyip Erdogan a causé toutes les fractions démocratiques des Alévis, et plus particulièrement la Confédération des associations alévies d’Europe, à soutenir et à se joindre, en solidarité, à certaines organisations d’extrême-gauche turque et certaines associations kurdes » [15]. Lors des élections parlementaires du 1er novembre 2015, les votes des Alévis d’Europe ont permis au HDP d’atteindre le seuil des 10% de suffrages nécessaires pour être représenté au Parlement [16].

Pour les « Alévis rouges », une certaine tendance de revendications semble identifiable. En 2014, à Okmeydanı et Gazi, deux quartiers d’Istanbul habités en particulier par des communautés alévies [17], des émeutes se sont produites après qu’un Alévi a perdu la vie lors d’un contrôle de sécurité [18]. Les revendications exprimées alors par la jeunesse se sont montrées être un mélange de rhétorique alévie de gauche classique ; les moyens de mobilisations se sont montrés traditionnels aussi, en faisant notamment référence au DHKP-C dont les symboles et logos étaient omniprésents. Toutefois, quelque chose avait changé dans la mobilisation : l’un des émeutiers interviewé expliquait, par exemple, sa peur du processus de gentrification en cours à Istanbul, une crainte traditionnelle des populations les plus pauvres habitant dans les métropoles développées [19]. Des préoccupations concernant la tragédie de la mine de Soma ont été également été exprimées (ce désastre minier, qui a débuté le 13 mai 2014, a causé la mort de 301 mineurs turcs et s’est entouré d’un vaste scandale politique). Ainsi, on peut identifier les prémices d’une redéfinition moderniste des revendications parmi les jeunes Alévis de gauche, qui est le produit quasi-direct d’une émancipation de la rhétorique perpétuelle de victimisation propre au DHKP-C.

Conclusion

Ainsi, en termes de politisation et de mobilisation politique, trois grandes catégories d’Alévis peuvent être dessinées : les Alévis « noirs », les « rouges » et les républicains (qui, dans une certaine mesure, sont liés politiquement aux Turcs « blancs »).

Le désordre social et politique des années 1980 en Turquie a conduit à la convergence des revendications de ces catégories ou, au moins, de leurs craintes, dans une tendance qui n’a fait que s’accroître jusqu’à nos jours. En effet, le modèle de l’AKP est devenu aujourd’hui un mélange de synthèse turco-islamiste et de libéralisation économique incontrôlée qui affecte négativement chaque catégorie. La rhétorique turco-islamiste croissante devient le nouveau modèle de société concomitamment à l’affaiblissement du modèle kémaliste. Cependant, les nouvelles revendications des Alévis restent difficiles à identifier et peut-être, qu’à cet égard, le conglomérat de revendications politiques des manifestations de Gezi en 2013 porte une large part des nouvelles aspirations et combats à venir des prochaines générations d’Alévis.

Toutefois, la sacralisation des persécutions par les anciennes générations d’Alévis a conduit à la « fossilisation » des revendications des Alévis d’extrême-gauche et des Alévis européens d’origine turque. Aujourd’hui, une jeunesse politisée semble plus encline à intégrer des revendications modernes à son répertoire de revendications plus classiques.

Lire sur les Clés du Moyen-Orient :
 Alévis de Turquie : de l’oppression ottomane aux débordements du conflit syrien
 Extrême droite et extrême gauche en Turquie (1970-1983)
 Bektachisme : entre Chamanisme et Laïcité (3/3)
- Jeunes-Turcs et révolution de 1908 dans l’Empire ottoman
 L’insurrection de Koçgiri (1920-1921), ou la première esquisse d’un Etat kurde indépendant. Le démantèlement de l’Empire ottoman, une fenêtre d’opportunité pour les mouvements nationalistes kurdes (1/2)

Sitographie :
 The gentrification offensive : repression and resistance in Istanbul (PHOTOS), Your Middle East, 27/10/2014
https://yourmiddleeast.com/2014/10/27/the-gentrification-offensive-repression-and-resistance-in-istanbul-photos/
 Istanbul’s gentrification by force leaves locals feeling overwhelmed and angry, The Guardian, 02/07/2014
https://www.theguardian.com/cities/2014/jul/02/istanbul-gentrification-force-locals-angry-luxury-hotels-turkey
 Turkey election : AKP courts the Alevi minority vote, BBC News, 04/06/2011
https://www.bbc.com/news/world-europe-13605439
 HDP ile ‘yolumuz’ bir, Alevinet, 2015
https://alevinet.com/2015/04/09/hdp-ile-yolumuz-bir/
 HDP ve baraj, T24, 29/01/2015
https://t24.com.tr/yazarlar/bekir-agirdir/hdp-ve-baraj,11154
 Death of Mihrac Ural not yet confirmed : militia, regime, Zaman Alwsl, 01/04/2016
https://en.zamanalwsl.net/news/article/14975
 DHKP-C militanları cenazede polise saldırdı, Sabah, 05/09/2020
https://www.sabah.com.tr/gundem/2020/05/08/dhkp-c-militanlari-cenazede-polise-saldirdi
 Deniz Gezmis, Hüseyin Inan and Yusuf Aslan , revolutionary leaders, Istanbulstreets, 06/05/2012
https://istanbulstreets.wordpress.com/2012/05/06/deniz-gezmis-huseyin-inan-and-yusuf-aslan-revolutionary-leaders/
 Le réveil des Arméniens de Turquie, Le Monde, 21/12/2011
https://www.lemonde.fr/europe/article/2011/12/21/le-reveil-des-armeniens-de-turquie_1621129_3214.html
 Turquie : vers un retour des pogroms anti-alévis ?, Atlantico, 29/11/2019
https://www.atlantico.fr/decryptage/3583782/turquie--vers-un-retour-des-pogroms-anti-alevis--memoire-histoire-repression-erdogan

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Publié le 12/01/2021


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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