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La Turquie, nouvelle puissance régionale en Afrique (3/3). La présence militaire turque sur le continent africain

Par Emile Bouvier
Publié le 22/11/2024 • modifié le 22/11/2024 • Durée de lecture : 12 minutes

A. Une coopération sécuritaire florissante

Au fur et à mesure que la Turquie a développé ses relations diplomatiques avec les pays africains depuis le début du XXIème siècle, bâtissant des ambassades et nouant des partenariats économiques, de nombreux accords sécuritaires ont également vu le jour. Ces derniers sont de diverses natures (formation d’unités militaires locales, autorisation d’exercer à des entreprises de sécurité privée turques, participation à la lutte contre le terrorisme, échange de renseignement, etc.) mais permettent aujourd’hui d’unir sécuritairement Ankara à la quasi-totalité des pays d’Afrique septentrionale, occidentale et orientale [1]. Les attachés militaires, ces officiers en charge de promouvoir la coopération sécuritaire avec le pays où se trouve l’ambassade dans laquelle ils sont détachés, accompagnent souvent ces accords de coopération ; seuls le Maroc et l’Egypte n’ont pas signé de tels accords mais comptent un attaché militaire dans leurs ambassades [2].

L’une des manifestations de cette coopération est la vente de matériel militaire turc aux pays africains. Là encore, a contrario des pays américains ou européens qui imposent souvent des conditions à la vente de leur matériel à des pays tiers [3], la Turquie se distingue par son indifférence à cet égard. Dès lors, depuis la montée en puissance des industries de défense turques à partir du début des années 2010 [4], la Turquie s’est progressivement positionnée comme un exportateur toujours plus notable d’équipements militaires. A cet égard, les pays africains se sont montrés parmi les principaux acheteurs de drones turcs, en particulier les appareils de combat Bayraktar TB2 mais aussi des appareils Anka, Karayel et Aksungur, à l’instar de la Libye [5], de la Tunisie [6], du Maroc [7], du Niger [8], du Nigeria [9], de l’Ethiopie [10], du Mali [11], du Burkina Faso [12], du Tchad [13], de Djibouti [14], de l’Angola [15] ou encore de la Somalie [16]. D’autres, comme le Rwanda, réfléchissent actuellement à en acquérir également [17]. Avec le rejet des Etats-Unis, de la France et de leurs alliés d’une large partie de la bande sahélo-saharienne, les objections que les premiers pouvaient avoir à ce que ces derniers se procurent du matériel turc sont désormais inexistantes - bien au contraire même -, offrant un marché substantiel à la Turquie [18]. Si les drones sont l’un des exemples les plus éloquents de la prospérité croissante des industries de défense turques en Afrique, celles-ci parviennent à se démarquer de plus en plus grâce à la vente de plusieurs autres types de matériels, comme les véhicules blindés (notamment ceux de l’industriel Katmerciler [19]) ou les avions d’entraînement et de combat (tels que le Hürkuş-C, idéal pour l’entraînement mais capable également de mener des opérations mineures de combat en décollant depuis des pistes improvisées, un atout de taille pour les campagnes de contre-insurrection en Afrique [20]).

De fait, les exportations d’armes de la Turquie vers l’Afrique, bien qu’encore relativement faibles, ont augmenté rapidement ces dernières années, passant de 83 millions de dollars en 2020 à 460 millions de dollars en 2021 par exemple [21]. Elles sont portées par le succès croissant des industries de défense turques dont les exportations, en 2023, avaient été évaluées à 5,5 milliards de dollars [22], quand elles n’étaient qu’à 248 millions de dollars en 2002 [23]. Pour les nations africaines, l’achat d’armes turques présente plusieurs avantages ; tout d’abord, le pays a progressé dans la fabrication d’armes au cours des dernières années et ses produits ont démontré leur efficacité dans plusieurs conflits, tant dans le Haut-Karabagh qu’en Syrie ou en Libye. Deuxièmement, les armes turques, en particulier les drones, sont généralement moins coûteux et plus faciles à utiliser - d’un point de vue éthique et juridique, comme évoqué précédemment - que celles des Etats-Unis et de leurs alliés. Enfin, acheter à la Turquie permet aux Etats africains d’obtenir des armes modernes sans avoir à s’engager auprès des États-Unis, de la Russie ou de la Chine et, partant, ont le sentiment de préserver l’intégrité de leur souveraineté nationale. Ce rôle d’acteur « externe » permet ainsi à la Turquie d’envisager des coopérations sécuritaires inédites et articulées autour d’un partenariat « gagnant-gagnant » : jusqu’en 2021, 150 millions de dollars ont par exemple été offerts par la Turquie à la Tunisie sous forme de prêts sans intérêt [24] pour l’achat d’équipements militaires turcs. Tunis, dont l’armée se trouvait dans un état critique tant financièrement que du point de vue des équipements [25], a ainsi pu amorcer une nouvelle modernisation, tandis que les industries de défense turques ont pu trouver un nouvel importateur de leurs produits [26].

B. Des forces turques de plus en plus présentes à travers l’Afrique

Marqueur de l’acceptation croissante de la puissance turque en Afrique, les forces armées de la Turquie sont parvenues à prendre pied en plusieurs points du territoire africain ces dernières années. La première base a été installée en Somalie, tête de pont d’Ankara en Afrique : le 1er octobre 2017, le chef d’état-major de l’armée turque - et aujourd’hui ministre de la Défense - Hulusi Akar inaugurait la base TURKSOM au sud-est de Mogadiscio [27]. Si celle-ci doit avant tout servir à entraîner 10 000 soldats somaliens (en 2023, 5 000 soldats avaient déjà été formés [28]), elle fournit un pied-à-terre à l’armée turque dans la Corne de l’Afrique, cette base étant, lors de sa construction, la plus grande base militaire turque à l’étranger [29].

La présence de cette base est d’autant plus importante que le Parlement turc a approuvé, le 27 juillet 2024, le déploiement de la Marine turque au large de la Somalie [30] afin d’y sécuriser les activités d’exploration off-shore turques prévues dans les eaux territoriales somaliennes à l’issue d’un accord signé moins d’une dizaine de jours plus tôt, le 19 juillet 2024 [31]. Ce déploiement de la Marine turque au large de la Somalie n’est peut-être pas étranger, non plus, à un accord signé en février 2024 entre Ankara et Mogadiscio stipulant que les forces navales turques s’engageaient à reconstruire une nouvelle flotte somalienne et à défendre l’intégrité territoriale maritime du pays [32]. Un avertissement clairement adressé à l’Ethiopie, engagée depuis plusieurs mois dans un bras-de-fer avec la Somalie en raison de la signature le 1er janvier 2024 entre Addis-Abeba et Harare (capitale de la région somalienne sécessioniste du Somaliland) d’un accord octroyant l’accès de l’Ethiopie à une partie du littoral somalien et, partant, à la mer Rouge [33]. La Turquie est d’ailleurs actuellement à la manœuvre afin de trouver une résolution au différend opposant la Somalie à l’Ethiopie, dont elle a accueilli plusieurs délégations sur son sol afin que puissent être menées des négociations entre les protagonistes [34].

Peu de temps après l’établissement de la base turque en Somalie, c’est en Libye que l’armée turque est parvenue à se déployer ; après la signature le 27 novembre 2019 d’un accord politico-économique entre Ankara et Tripoli redéfinissant les délimitations maritimes en art3093 Méditerranée orientale afin de permettre à la Turquie de légitimer les opérations d’exploration des gisements gaziers qu’elle s’apprêtait à y mener [35], un nouvel accord, militaire cette fois, sera signé entre les deux alliés le 21 décembre de la même année [36] entérinant le déploiement de l’armée turque en Libye afin de venir au secours des forces tripolitaines, en grande difficulté face aux combattants du maréchal Hatfar. Le 5 janvier 2020, les premiers soldats turcs posent le pied en Libye [37] ; dans les mois qui suivront, leur appui aux troupes du gouvernement de Tripoli se montrera déterminant et poussera le Parlement turc à reconduire systématiquement leur mandat à opérer sur le sol libyen [38]. Dans le cadre de leur déploiement et de l’alliance unissant désormais Ankara à Tripoli, les forces turques disposent de deux bases en Libye : une base navale et terrestre à Misrata [39] et une base aérienne à Al-Watiya [40], toujours actives aujourd’hui.

Enfin, moins médiatisé que les cas somalien et libyen, celui de l’île soudanaise de Suakin est intéressant et témoigne, au cours des deux dernières décennies, de la création d’un réseau robuste de partenaires et d’alliés turcs en Afrique. Cette île, anciennement possession ottomane et autrefois vibrante de l’activité commerciale et religieuse du fait notamment du passage de nombreux pèlerins se rendant à La Mecque, est aujourd’hui quasi à l’abandon ; le 26 décembre 2017 toutefois, le Soudan a annoncé y avoir accordé un bail de 99 ans à la Turquie afin qu’elle en restaure les lieux [41] - notamment grâce à l’agence de développement TIKA précédemment évoquée [42] - et qu’elle y construise les infrastructures nécessaires « à l’entretien de navires civils et de bâtiments militaires » [43]. Plusieurs pays de la région, au premier rang desquels l’Egypte, ont toutefois exprimé leur réticence quant à l’exploitation de cette île par la Turquie comme d’une base militaire sur la mer Rouge [44]. Tour à tour, autorités soudanaises [45] et turques ont nié ces accusations au fil des années [46].

C. SADAT : un « Wagner turc » octroyant une présence militaire officieuse à la Turquie en Afrique

Un des acteurs-clés du déploiement militaire et sécuritaire turc à travers le monde, et notamment en Afrique, est la discrète entreprise de sécurité privée SADAT [47]. Fondée en 2012 par le général de brigade à la retraite Adnan Tanriverdi et aujourd’hui dirigée par son fils Melih Tanriverdi [48], la société propose de nombreux services dans le domaine sécuritaire : formation d’unités de l’armée ou de la police (sauts en parachute, gestion d’une prise d’otage, assaut en milieu urbain, etc.), déploiement de solutions logistiques à des fins militaires/policières, mise à disposition d’armements, etc. Particulièrement proche de l’AKP [49] et des milieux islamiques - Adnan Tanriverdi avait été mis à la retraite d’office en 1996 lors d’une purge anti-islamique dans les rangs de l’armée [50] -, SADAT porte un agenda politico-religieux qu’elle ne dissimule pas, affichant sur son site Internet vouloir « assister les pays musulmans afin de les aider à jouer leur rôle face aux superpuissances mondiales » [51]. Adnan Tanriverdi, propulsé au rang de conseiller de Recep Tayyip Erdoğan à la suite de la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016, sera d’ailleurs invité à démissionner en janvier 2020 après avoir déclaré vouloir « préparer l’arrivée du Mahdi » [52] grâce à ses actions [53]. Il avait déjà, en plusieurs occasions, soumis l’idée (auprès du chef d’état-major turc [54], auprès de l’Organisation de la coopération islamique [55] …) que SADAT pourrait mettre ses services à disposition des pays musulmans afin de les aider à former une « armée de l’islam ».

Depuis, à l’instar du groupe paramilitaire russe Wagner, SADAT est présente partout où la politique étrangère turque développe un intérêt et a ainsi eu pour mission, dès ses débuts, de former et encadrer une majeure partie des effectifs de « l’Armée nationale syrienne », ces supplétifs syriens agissant comme des mercenaires au profit de la Turquie dans le nord de la Syrie. Si plusieurs bataillons de ces derniers auraient ainsi été envoyés par la Turquie sous l’égide de SADAT [56] combattre au profit de l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabagh en 2020 [57], la société turque aurait également envoyé des combattants libyens [58].

C’est toutefois en Afrique que SADAT est désormais de plus en plus utilisée par Ankara pour y avancer les ambitions turques. Le rôle de SADAT s’est particulièrement illustré lors de l’intervention turque au profit de Tripoli en 2019/2020, acheminant plusieurs milliers de tonnes d’armements et d’équipements militaires et, par ailleurs, plus d’un millier de mercenaires syriens supervisés par 88 encadrants de SADAT [59]. Plus récemment encore, SADAT aurait déployé au printemps 2024 un nouveau millier de mercenaires syriens au Niger [60], afin d’y sécuriser « des intérêts et des projets turcs » [61] mentionnés dans la précédente partie de cet article - l’accord minier notamment -, alors que la situation sécuritaire au Niger se dégrade ces derniers mois en raison des actes des organisations djihadistes armées opérant au Sahel [62]. Pour les mêmes raisons, depuis l’été 2024, des « centaines » (sic, sans plus de détail) de mercenaires syriens seraient également déployés au Burkina Faso et au Nigeria afin de sécuriser les emprises commerciales et minières turques [63]. Si les modalités exactes de « l’aide pour vaincre le terrorisme » promise par une délégation militaire turque en visite à Bamako le 9 août 2024 ne sont pas encore connues [64] mais font probablement référence à la récente acquisition, par le Mali, de divers matériels militaires turcs et notamment des drones [65], SADAT est là encore présente en filigrane. Elle aurait depuis peu en charge la sécurité du chef de la junte malienne, Assimi Goïta [66], peu enclin à se fier à des militaires maliens au vu des coups d’Etat ayant touché l’Afrique ces dernières années, notamment au Sahel [67], et commis pour la plupart par des responsables de la garde prétorienne du chef déchu [68].

Enfin, au-delà de ces déploiements de mercenaires, SADAT apparaît présente en d’autres points du continent africain, notamment afin d’y former les forces d’alliés ou de partenaires de la Turquie. C’est par exemple le cas en Somalie [69], au Tchad [70], en Ethiopie [71] où encore au Togo [72] ; les accords de coopération sécuritaire signés par Ankara avec les pays africains semblent, de fait, articulés soit autour de l’achat d’équipements militaires turcs soit -ou également - autour de services sécuritaires dispensés par SADAT [73].

Ainsi, en tout, en comptant les plus de 2000 soldats turcs déployés en Afrique (environ une centaine en Libye et 2000 en Somalie [74]) et, surtout, les plus de 4 000 mercenaires syriens (environ 3 000 en Libye [75] et plus d’un millier au Niger [76]), Ankara peut compter sur une force de plus de 6 000 hommes sur le continent africain, répartis dans trois pays. C’est le triple des forces dont dispose la France (ou au moins un dispositif égal si on ne compte que les forces conventionnelles et non les mercenaires syriens), puissance historique en Afrique qui, d’ici quelques mois selon la réarticulation du dispositif militaire africain annoncée par le président Emmanuel Macron en juin dernier [77], devrait totaliser environ 2 000 hommes (une centaine au Sénégal, Côte d’Ivoire et Gabon, environ 300 au Tchad et 1 450 à Djibouti [78]).

Conclusion générale

La Turquie apparaît ainsi comme une puissance régionale en Afrique aujourd’hui : en effet, elle est en mesure d’exercer désormais une influence significative sur les affaires politiques, économiques et militaires du continent africain. Si certaines régions africaines apparaissent davantage exposées à l’influence turque (notamment l’Afrique du nord, de l’ouest et de l’est), celle-ci tend à s’étendre dans l’intégralité du continent, d’autant plus que les pays africains se montrent particulièrement ouverts à l’investissement diplomatique, économique et sécuritaire de la Turquie. « Troisième voie » s’il en est au milieu des grandes puissances russe, chinois, américaine ou européenne, la Turquie est parvenue à se frayer un chemin au sein de l’échiquier géopolitique africain, remportant l’adhésion et la bienveillance de nombreux pays davantage à la recherche d’un partenaire que d’un mentor. A cet égard, les succès de la stratégie turque en Afrique apparaissent chaque jour plus visibles, entre succès commerciaux majeurs, accords économiques - notamment énergétiques - inédits ou encore projection de moyens militaires concurrençant désormais ceux des puissances européennes. Alors que l’Iran, les pays de la péninsule Arabique ou encore Israël entendent également se positionner en Afrique et profiter du vacuum laissé par les Etats-Unis et l’Europe, la Turquie apparaît au centre d’une compétition où elle jouit déjà d’une confortable avance.

A lire sur Les clés du Moyen-Orient :
 Compte rendu de l’exposition « Hajj : Le pèlerinage à la Mecque », Institut du Monde arabe, jusqu’au 17 août 2014
 Les sociétés militaires privées russes au Moyen-Orient (1/2). Les mercenaires russes en Syrie
 Les enjeux énergétiques en Méditerranée orientale, ou la création d’une nouvelle arène géopolitique au Moyen-Orient. Partie II : manœuvres et contre-manœuvres géopolitiques en MEDOR
 Présence militaire turque au Levant : le leitmotiv kurde
 La « diplomatie du drone » : un instrument de hard-power au service du soft-power turc (2/2). L’usage du drone en politique intérieure et étrangère turque

Sitographie :
 The Offices Of The Military Attaches In Abroad, Ministère de la Défense turc, 24/04/2024
https://www.msb.gov.tr/SavunmaGuvenlik/icerik/the-offices-of-the-military-attaches-in-abroad
 Washington’s New Drone Sales Policy Could Export US-Style Drone War, Just Security, 20/02/2015
https://www.justsecurity.org/20223/washingtons-drone-export-policy-expand-us-style-drone-warfare/
 Turquie. L’industrie de l’armement à marche forcée vers l’autonomie, Orient XXI, 28/10/2021
https://orientxxi.info/magazine/turquie-l-industrie-de-l-armement-a-marche-forcee-vers-l-autonomie,5127
 Un drone Akinci repéré en Libye, Military Africa, 18/07/2024
https://www.military.africa/2024/07/akinci-drone-spotted-in-libya/
 The Tunisian Air Force Receives 2 Additional ANKA UAVs From TAI, Overt Defense, 07/06/2023
https://www.overtdefense.com/2023/06/07/the-tunisian-air-force-receives-2-additional-anka-uavs-from-tai/
 Morocco negotiates the acquisition of the Turkish drone Akinci, Ataayar, 29/08/2023
https://www.atalayar.com/en/articulo/politics/morocco-negotiates-the-acquisition-of-the-turkish-drone-akinci/20230829115324190077.html
 La Turquie livre six drones Bayraktar TB2 au Niger, RFI, 24/05/2022
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220524-la-turquie-livre-six-drones-bayraktar-tb2-au-niger
 Le Nigéria acquiert des drones BAHA et TOGAN auprès de la Turquie, Military Africa, 30/08/2023
https://www.military.africa/2023/08/nigeria-acquires-baha-and-togan-uavs-from-turkey/
 Turkey admits to allowing Ethiopia to deploy drones involved in mass civilian casualties, Nordic Monitor, 01/08/2024
https://nordicmonitor.com/2024/08/turkey-admits-to-allowing-ethiopia-to-deploy-drones-that-involved-in-mass-civilian-casualties/
 Le Mali d’Assimi Goïta reçoit des drones turcs, Jeune Afrique, 04/01/2024
https://www.jeuneafrique.com/1521496/politique/le-mali-recoit-des-drones-turcs/
 Le Burkina Faso étoffe sa flotte de drones achetés à la Turquie, RFI, 09/04/2024
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240409-le-burkina-faso-%C3%A9toffe-sa-flotte-de-drones-achet%C3%A9s-%C3%A0-la-turquie
 Turkish Aerospace a livré des drones HÜRKUŞ et ANKA au Tchad, Military Africa, 17/07/2023
https://www.military.africa/2023/07/turkish-aerospace-has-delivered-hurkus-and-anka-drone-to-chad/
 Djibouti, le nouvel utilisateur du drone mortel Bayraktar TB2, Military Africa, 27/06/2022
https://www.military.africa/2022/06/djibouti-newest-user-of-deadly-bayraktar-tb2-drone/
 L’Angola achète un drone de combat Aksungur à la Turquie, Military Africa, 18/03/2023
https://www.military.africa/2023/03/angola-buys-aksungur-combat-drone-from-turkey/
 Somalia strikes by Turkish drones killed 23 civilians, including children : Amnesty, Al-Monitor, 07/05/2024
https://www.al-monitor.com/originals/2024/05/somalia-strikes-turkish-drones-killed-23-civilians-including-children-amnesty
 Rwanda Eyes Turkey’s Combat Bayraktar Kizilelma Drones, Chimp Reports, 02/06/2024
https://chimpreports.com/rwanda-eyes-turkeys-combat-bayraktar-kizilelma-drones/
 The Role of Drones in Turkey’s Strengthening Defense Ties with Africa, European Student Think Tank, 02/03/2022
https://esthinktank.com/2022/03/02/the-role-of-drones-in-turkeys-strengthening-defense-ties-with-africa/
 Turkey strengthens TAIs with African military, Times Aerospace, 15/11/2023
https://www.timesaerospace.aero/features/defence/turkey-strengthens-tais-with-african-military
 “We achieved $5.5-billion in defense industry exports in 2023”, Présidence de la République turque, 22/02/2024
https://www.tccb.gov.tr/en/news/542/151299/-we-achieved-5-5-billion-in-defense-industry-exports-in-2023-
 Turkey’s arms industry takes off in Africa, The Africa Report, 17/10/2023
https://www.theafricareport.com/325048/turkeys-arms-industry-takes-off-in-africa/
 Tunisair crisis renews debate over Turkish role in Tunisia’s economy, The Arab Weekly, 19/02/2021
https://push.thearabweekly.com/tunisair-crisis-renews-debate-over-turkish-role-tunisias-economy
 Tunisian crisis : What role for the military ?, DW, 09/20/2021
https://www.dw.com/en/what-role-military-tunisia-political-crisis/a-59242642
 Diplomats, spies and arms dealers : Turkey’s Great Game in North Africa, Rosa Luxembourg Stiftung, 01/06/2022
https://rosaluxna.org/publications/diplomats-spies-and-arms-dealers-turkeys-great-game-in-north-africa/
 Turkey sets up largest overseas army base in Somalia, Al Jazeera, 01/10/2017
https://www.aljazeera.com/news/2017/10/1/turkey-sets-up-largest-overseas-army-base-in-somalia
 Somalia Endorses Defense Deal With Turkey, The Defense Post, 22/02/2024
https://thedefensepost.com/2024/02/22/somalia-defense-deal-turkey/
 Turkish military base in Somalia provides aid to injured soldiers’ families, Türkiye Today, 05/05/2024
https://www.turkiyetoday.com/turkiye/turkish-military-base-in-somalia-provides-aid-to-injured-soldiers-families-2577/
 Türk askerinin Somali’deki görev süresi 2 yıl daha uzatıldı, NTV, 27/07/2024
https://www.ntv.com.tr/turkiye/turk-askerinin-somalideki-gorev-suresi-2-yil-daha-uzatildi,y37Sos9nUUmUyuoM9VZvkw
 Turkey signs agreement for oil exploration in Somalia, Offshore Technology, 19/07/2024
https://www.offshore-technology.com/news/turkey-to-explore-oil-fields-in-somalia/
 Ethiopia-Somaliland deal : Can the Horn of Africa rift be healed ?, BBC News, 03/07/2024
https://www.bbc.com/news/world-africa-67911057
 Second round of Somalia-Ethiopia talks in Turkey ends with no deal but progress made, Reuters, 13/08/2024
https://www.reuters.com/world/africa/second-round-somalia-ethiopia-talks-turkey-ends-with-no-deal-progress-made-2024-08-13/
 Un accord turco-libyen de délimitation maritime provoque la colère de la Grèce, Le Monde, 10/12/2019
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/10/un-accord-turco-libyen-de-delimitation-maritime-provoque-la-colere-de-la-grece_6022314_3210.html
 Accord entre Ankara et Tripoli pour l’envoi de forces turques en Libye, Le Monde, 21/12/2019
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/21/accord-entre-ankara-et-tripoli-pour-l-envoi-de-forces-turques-en-libye_6023714_3212.html
 Turkish troops deploy to Libya to prop up embattled government, The Guardian, 05/01/2020
https://www.theguardian.com/world/2020/jan/05/turkish-troops-deploy-to-libya-to-prop-up-embattled-government
 Turkish Parliament approves extension of military presence in Libya until 2026, Agenzia Nova, 01/12/2023
https://www.agenzianova.com/en/news/The-Turkish-parliament-approves-the-extension-of-the-military-presence-in-Libya-until-2026/
 Turkey Prepares to Set Up Base in Misrata, Asharq Al-Awsat, 02/07/2020
https://english.aawsat.com/home/article/2366271/turkey-prepares-set-base-misrata?_wrapper_format=html&page=8
 Al-Watiya - From A Libyan Super Base To Turkish Air Base, ORYX, 12/02/2021
https://www.oryxspioenkop.com/2020/09/al-watiya-airbase-capture.html
 La Turquie de retour sur la mer Rouge, Le Monde, 17/01/2015
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/01/17/la-turquie-de-retour-sur-la-mer-rouge_5243048_3212.html
 Turkey to restore Sudanese Red Sea port and build naval dock, Arab News, 27/12/2017
https://www.arabnews.com/node/1214941/middle-east
 Who is disturbed by Turkey’s presence on Sudan’s Suakin island ?, Daily Sabah, 10/05/2019
https://www.dailysabah.com/columns/merve-sebnem-oruc/2019/05/10/who-is-disturbed-by-turkeys-presence-on-sudans-suakin-island
 Sudan denies establishing Turkish military base in Suakin Island, Egypt Today, 08/02/2018
https://www.egypttoday.com/Article/1/42260/Sudan-denies-establishing-Turkish-military-base-in-Suakin-Island
 Turkey again denies plans to establish military base in Sudan’s Suakin, Sudan Times, 20/02/2018
https://sudantribune.com/article62927/
 Sadat, le « Wagner turc » dont l’ombre plane sur le Sahel, Le Monde, 07/06/2024
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/06/07/sadat-le-wagner-turc-dont-l-ombre-plane-sur-le-sahel_6237821_3212.html
 SADAT’ın faaliyetleri neler ? SADAT nedir ?, Haberler, 17/08/2016
https://www.haberler.com/sadat-in-faaliyetleri-neler-sadat-nedir-8705468-haberi/
 Turquie : décès du fondateur de Sadat, compagnie de conseil militaire, L’Orient Le Jour, 04/08/2024
https://www.lorientlejour.com/article/1422666/turquie-deces-du-fondateur-de-sadat-compagnie-de-conseil-militaire.html
 L’opposition turque s’inquiète au sujet de la société militaire Sadat, "qui veut assister les pays musulmans afin de jouer leur rôle face aux superpuissances mondiales", La Libre, 17/06/2022
https://www.lalibre.be/international/moyen-orient/2022/06/17/lopposition-turque-sinquiete-du-role-joue-par-la-societe-militaire-sadat-qui-veut-assister-les-pays-musulmans-afin-de-jouer-leur-role-face-aux-superpuissances-mondiales-44D6DB3YC5C4TANG7KNTMGB3U4/
 Close advisor to Erdoğan, who said ’Mahdi will come,’ resigns, Duvar English, 09/01/2020
https://www.duvarenglish.com/politics/2020/01/09/close-advisor-to-erdogan-who-said-mahdi-will-come-resigns
 Peker’in İddialarındaki SADAT Nasıl Bir Oluşum ?, VOA News, 03/06/2021
https://www.voaturkce.com/a/bes-soru-bes-yanitta-sadat-islam-birligi-savunmasi-sirketi/5914866.html
 La SADAT, un ovni dans le monde des SMP, Revue Conflits, 12/02/2023
https://www.revueconflits.com/la-sadat-un-ovni-dans-le-monde-des-smp/
 Syrian recruit describes role of foreign fighters in Nagorno-Karabakh, The Guardian, 02/10/2020
https://www.theguardian.com/world/2020/oct/02/syrian-recruit-describes-role-of-foreign-fighters-in-nagorno-karabakh
 Des mercenaires libyens envoyés au Haut-Karabakh aux côtés de l’Azerbaïdjan, RFI, 07/10/2020
https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20201007-mercenaires-libyens-haut-karabakh-combattre-c%C3%B4t%C3%A9-l-azerba%C3%AFdjan
 SADAT : the horsemen of the apocalypse ?, Duvar English, 22/02/2020
https://www.duvarenglish.com/columns/2020/02/22/sadat-the-horsemen-of-the-apocalypse
 La société militaire turque Sadat a déployé des centaines de mercenaires au Niger, Agence Ecofin, 21/05/2024
https://www.agenceecofin.com/securite/2105-118838-la-societe-militaire-turque-sadat-a-deploye-des-centaines-de-mercenaires-au-niger
 Turkey Sends Syrian Mercenaries to Niger, ADF, 18/06/2024
https://adf-magazine.com/2024/06/turkey-sends-syrian-mercenaries-to-niger/
 Terrorist attack kills 20 soldiers in western Niger, Anadolu Ajansi, 26/06/2024
https://www.aa.com.tr/en/africa/terrorist-attack-kills-20-soldiers-in-western-niger/3258273
 La Turquie est prête à aider le Mali à vaincre le terrorisme, Le Courrier du Vietnam, 09/08/2024
https://lecourrier.vn/la-turquie-est-prete-a-aider-le-mali-a-vaincre-le-terrorisme/1266946.html
 Mali : des drones turcs Bayraktar livrés à la junte au pouvoir, Le Figaro, 04/01/2024
https://www.lefigaro.fr/international/mali-des-drones-turcs-bayraktar-livres-a-la-junte-militaire-20240104
 Melih Tanriverdi, le dirigeant de Sadat : « Nous ne sommes pas le Wagner turc », Jeune Afrique, 21/06/2024
https://www.jeuneafrique.com/1578579/politique/melih-tanriverdi-patron-de-sadat-nous-ne-sommes-pas-un-wagner-turc/
 Gabon, Niger, Burkina Faso, Mali, Tchad ou Soudan : une chronologie des coups d’État en Afrique, La Nouvelle République, 02/09/2023
https://www.lanouvellerepublique.fr/a-la-une/gabon-niger-burkina-faso-mali-tchad-ou-soudan-une-chronologie-des-coups-d-etat-en-afrique
 SADAT : The Turkish mercenaries who support Islamist groups, SOFREP, 07/07/2020
https://sofrep.com/news/sadat-the-turkish-mercenaries-who-support-islamist-groups/
 Turkish Wagner : Sadat mercenaries are part of Ankara’s great game in West Africa, North Africa Post, 14/06/2024
https://northafricapost.com/78123-turkish-wagner-sadat-mercenaries-are-part-of-ankaras-great-game-in-west-africa.html
 SADAT, outil d’influence islamique frériste dans une logique offensive turque, Ecole de Guerre Economique, 20/01/2024
https://www.ege.fr/infoguerre/sadat-outil-dinfluence-islamique-freriste-dans-une-logique-offensive-turque
 Türkiye’nin Asker Bulundurduğu Ülkeler ; Milli Savunma ve Proaktif Bağımsız Dış Politikası, ASSAM, 21/03/2022
https://www.assam.org.tr/index.php/bolgeler/islam-ulkeleri/ortaasya/turkiye/turkiye%E2%80%99nin-asker-bulundurdugu-ulkeler-milli-savunma-ve-proaktif-bagimsiz-dis-politikasi.html
 Libya : Syrian Mercenaries Played a Key Role in Recent Tripoli Clashes, Syrians for Truth & Justice, 14/09/2022
https://stj-sy.org/en/libya-syrian-mercenaries-played-a-key-role-in-recent-tripoli-clashes/
 Le Niger, nouvel Eldorado des mercenaires proturcs de Syrie, L’Orient le Jour, 16/05/2024
https://www.lorientlejour.com/article/1413977/le-niger-nouvel-eldorado-des-mercenaires-proturcs-de-syrie-enquete.html
 Retrait des troupes françaises en Afrique : ce que l’on sait de la réduction des effectifs sur le continent, RTL, 23/06/2024
https://www.rtl.fr/actu/international/retrait-des-troupes-francaises-en-afrique-ce-que-l-on-sait-de-l-operation-7900397548
 En Afrique, décrue historique en vue pour l’armée française, Le Monde, 17/06/2024
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/06/17/en-afrique-decrue-historique-en-vue-pour-l-armee-francaise_6240888_3212.html

Publié le 22/11/2024


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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