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La Syrie, un membre de « l’Axe de la Résistance » étonnamment discret

Par Emile Bouvier
Publié le 24/10/2024 • modifié le 24/10/2024 • Durée de lecture : 11 minutes

Pourtant, le régime de Damas est un allié de l’Iran, dont l’intervention à partir de l’été 2013 - aux côtés du Hezbollah - s’était montrée décisive dans la sauvegarde de Bachar al-Assad face aux rebelles syriens ; il fait partie de « l’Axe de la Résistance », cette alliance hétéroclite réunissant l’Iran, le Hamas, le Hezbollah, les Houthis et les milices chiites irako-syriennes face aux Etats-Unis et leurs alliés, au premier rang desquels Israël. Tous les membres de cette coalition se sont pour le moment engagés militairement contre Israël d’une manière ou d’une autre à l’exception notable de Damas, qui n’a eu à déplorer que des frappes israéliennes visant des installations iraniennes ou du Hezbollah sur son sol ; comme le montre la carte ci-contre, seules quelques attaques conduites depuis le territoire syrien ont été recensées depuis le 7 octobre 2023 et ont consisté en initiatives isolées plutôt qu’en véritables opérations conduites par le régime syrien. De fait, les autorités israéliennes se sont employées ces derniers mois à envoyer des messages d’avertissement au régime de Bachar al-Assad, faisant le pari que la fragilité politique et militaire de ce dernier le dissuaderait de passer à l’action [2].

Afin de mieux comprendre les raisons de l’inaction syrienne, cet article entreprendra d’abord de présenter l’impact actuel en Syrie de la guerre entre Israël, le Hamas, le Hezbollah et leurs alliés (I) ; les avertissements israéliens à l’encontre du régime de Bachar al-Assad seront ensuite détaillés (II) avant d’en venir vers le positionnement pour le moins effacé de Damas à l’égard de l’actualité régionale (III).

I. La Syrie, base arrière du Hezbollah et de l’Iran

Damas occupe une place singulière dans le conflit ; outre sa proximité immédiate avec un territoire contrôlé par Israël - en l’occurrence le plateau du Golan -, la Syrie est devenue, au fil des années, une base arrière de l’Iran et du Hezbollah dans la région. La République islamique et le mouvement paramilitaire chiite s’y sont en effet substantiellement implantés, tant politiquement que militairement : le Hezbollah aurait entraîné, avec le soutien financier de l’Iran, entre 10 000 à 20 000 miliciens chiites en Syrie et aurait compté lui-même entre 7 000 à 9 000 combattants sur le territoire syrien ces dernières années [3], répartis à travers une centaine de bases [4]. L’armée iranienne, quant à elle, aurait armé jusqu’à 13 bases militaires à travers la Syrie [5] et plus de 500 sites militaires de diverses natures (entrepôts, caches d’armes, mais aussi usines souterraines [6], etc.) [7]. Cette présence en Syrie permet au Hezbollah comme à l’Iran d’utiliser le territoire syrien comme un corridor logistique entre le Liban et l’Irak notamment. Divers tunnels permettant en effet de faire transiter des armes et munitions de la Syrie vers le Liban ont été mis au jour ces dernières semaines et détruits par l’armée israélienne [8].

Cette aisance à s’implanter en Syrie s’explique par la redevabilité de Bachar al-Assad à l’égard de ces deux acteurs chiites majeurs : sans eux, les insurgés syriens seraient probablement parvenus à renverser le régime au début des années 2010 ou, du moins, à conquérir l’essentiel des territoires de la Syrie dite « utile » (la frange occidentale du pays, c’est-à-dire la plus urbanisée et développée) [9]. L’intervention de l’Iran et du Hezbollah est en effet parvenue à stopper l’avancée des rebelles avant que la Russie ne vienne à son tour au secours de Damas en 2015 afin de l’aider, cette fois, à reprendre les territoires dont la rébellion s’était emparée [10]. En outre, Bachar al-Assad ne parvient à conserver et exercer le pouvoir qu’avec le soutien de ses alliés chiites et de la Russie [11].

Dès lors, la Syrie apparaît « malgré elle » comme un protagoniste du conflit en raison de cette forte présence militaire du Hezbollah et de l’Iran à proximité immédiate d’Israël ; l’Etat hébreu conduit ainsi depuis plusieurs années des frappes aériennes en Syrie contre des positions du Hezbollah et de l’armée iranienne et a accru ses campagnes de bombardements depuis le 7 octobre 2023. En tout, depuis le lancement de l’attaque du 7 octobre 2023, Israël aurait conduit plus de 220 bombardements aériens ou d’artillerie en territoire syrien [12]. Le 10 septembre par exemple, une série de frappes contre un site de développement de technologies militaires exploité par le Hezbollah à Masyaf a provoqué la mort de 18 personnes [13]. La veille, une frappe près de Damas tuait 7 personnes dont Haj Samer, un commandant de l’unité 4400 du Hezbollah en charge des transferts d’armes depuis l’Iran vers la Syrie et le Liban [14]. A damas, le 9 octobre, une frappe dans le quartier de Mezzeh tuait 7 personnes en détruisant 3 étages d’un immeuble utilisé par divers responsables de « l’Axe de la Résistance » [15]. Le 24 octobre au matin, un immeuble du quartier de Kafr Sousa à Damas aurait été touché par des frappes israéliennes, ainsi qu’un site militaire près de Homs [16]. Outre leur intérêt militaire, ces frappes revêtent, pour Tel Aviv, un aspect communicationnel majeur à l’égard de Damas, comme il sera vu dans la partie suivante.

II. Des menaces à moitié dissimulées d’Israël à l’encontre du régime de Bachar al-Assad

Malgré sa faiblesse militaire et sa dépendance à l’égard du Hezbollah, de Téhéran et de la Russie, le régime de Damas resterait, en cas de guerre, en mesure de représenter une source de nuisances pour Israël au vu de sa proximité géographique et de l’ampleur de ses forces, malgré la relative médiocrité de leur entraînement et équipement [17] (à l’exception de certaines unités d’élite comme la 4ème division blindée [18]) : en 2023, l’intégralité des forces armées syriennes totalisait en effet 170 000 hommes [19] disposant d’équipements lourds, d’avions de combat et de véhicules blindés [20]. Tel Aviv s’est donc employé au cours du conflit avec le Hamas et le Hezbollah, et plus particulièrement à l’approche de son offensive au Liban, à envoyer des avertissements à Damas afin de l’enjoindre à ne pas mener, à son tour, des actions armées contre l’Etat hébreu.

Ainsi, dès le début du conflit avec le Hamas et alors que le Hezbollah commençait à bombarder le nord d’Israël, Tel Aviv aurait fait savoir à Damas - sans que la date exacte ne soit connue toutefois -, en passant par des intermédiaires russes et émiratis, que les autorités israéliennes n’hésiteraient pas à « détruire » [21] (sic) le régime syrien si d’aventure ce dernier venait à attaquer à son tour Israël. Le recours au Kremlin comme messager entre les autorités israéliennes et syriennes n’est pas nouveau : en février 2021, la Syrie et Israël avaient procédé à un échange de prisonniers lors d’un accord conclu à travers une médiation russe [22].

Au-delà des avertissements verbaux comme celui-ci, les autorités israéliennes se sont par ailleurs employées depuis leur offensive au Liban à rappeler la réalité de leur avertissement au régime syrien. Le 29 septembre 2024 par exemple, un drone israélien a tiré trois missiles sur une villa dans la banlieue de Damas appartenant au frère de Bachar al-Assad, Maher al-Assad [23]. Au-delà de l’aspect « psychologique » d’une telle frappe ciblant un membre du clan Assad - bien que Maher n’ait pas été dans la villa au moment de la frappe -, cette salve de missiles visait également à transmettre un autre message : Maher el-Assad, qui est « l’homme des Iraniens en Syrie » selon le chercheur français spécialiste de la Syrie Fabrice Balanche [24], est le chef de la 4ème division blindée, très proche du régime iranien, à l’origine d’un soutien logistique à la contrebande d’armes en Syrie pour le compte du Hezbollah et des autres milices pro-iraniennes [25]. Cibler Maher el-Assad permet à Israël de cibler à la fois le pouvoir syrien et, dans le même temps, l’implication iranienne en Syrie ; le message apparaît donc clair et laisse entendre qu’après l’élimination du responsable politique du Hamas Yahya Sinwar et de celui du Hezbollah Hassan Nasrallah, l’armée israélienne n’hésiterait pas à s’en prendre à Bachar al-Assad s’il venait à se montrer hostile envers Israël, ou trop engagé en faveur de l’Iran. Le message semble, de fait, avoir été compris : quelques jours plus tard, le 14 octobre 2024, l’état-major de la 4ème division blindée décrétait l’interdiction auprès de ses soldats de procéder à des transferts d’armes au profit de membres du Hezbollah ou de milices soutenues par l’Iran, ainsi que d’héberger des membres de ces groupes au sein du quartier-général et des bases de la 4ème division [26].

Les craintes syriennes qu’Israël puisse mener des opérations militaires d’ampleur sur son territoire sont d’autant plus fondées que les appels en ce sens se font de plus en plus entendre en Israël, notamment dans la coalition gouvernementale israélienne : le ministre des Finances Bezalel Smotrich, dirigeant du parti d’extrême-droite Mafdal, a ainsi appelé le 10 octobre 2024 à conquérir « petit bout par petit bout » les territoires arabes voisins d’Israël, affirmant « qu’il est écrit que le futur de Jérusalem est de s’étendre jusqu’à Damas » [27]. Au-delà des voix politiques, celles de think tanks israéliens suggèrent également des opérations militaires israéliennes étendues au territoire syrien : le « Centre Alma de recherche et formation », composé d’anciens membres des services de renseignement israéliens et dont les études portent plus particulièrement sur la sécurité du nord d’Israël, considère par exemple que le Hezbollah ne pourra être vaincu sans la destruction totale et méthodique des centres de recherche militaire de l’Iran en Syrie [28]. Enfin, certains des obstacles s’opposant à une opération terrestre israélienne commencent potentiellement à tomber : face à l’intensification des frappes dans le sud de la Syrie [29] en raison de la forte implantation de l’Iran sur place [30], plusieurs rapports [31] font état de l’évacuation, par la Russie, d’un poste d’observation - celui Tel al-Hara - parmi la dizaine qu’elle avait établie au Golan en février 2024 afin d’empêcher une escalade entre les forces iraniennes et le Hezbollah en Syrie d’un côté et, de l’autre, l’armée israélienne [32].

III. Le régime syrien résolument discret

Ainsi, face aux avertissements d’Israël et du risque potentiellement crédible que l’armée israélienne s’en prenne au régime syrien, celui-ci semble avoir pris la décision de rester autant que possible - ou en tous cas autant que l’Iran ou le Hezbollah le lui permettent [33] - à l’écart du conflit. Plusieurs décisions prises par Damas ces derniers mois, passées relativement inaperçues dans le flot informationnel lié au conflit à Gaza, en Israël et au Liban, illustrent cette relative neutralité de Bachar al-Assad ; ou, en tous cas, de montrer « patte blanche » auprès de Tel Aviv. Ainsi, dès le début du conflit, le 11 octobre 2023, les autorités syriennes ont expulsé de Damas les représentants des Houthis - pourtant membres de « l’Axe de la Résistance » et ont annoncé rendre l’ambassade yéménite au gouvernement reconnu par la communauté internationale [34] ; l’ambassade était aux mains des Houthis depuis 2015. Plus récemment, le 1er octobre 2024, une délégation syrienne a annoncé au Hezbollah que la Syrie « n’était pas en position d’ouvrir un nouveau front dans le sud » ; quelques jours plus tôt, Damas avait fait fermer un bureau de recrutement du Hezbollah près du sanctuaire de Sayyeda Zainab, non loin de la capitale syrienne, qui encourageait les Syriens à « rejoindre la résistance islamique au Liban » contre Israël [35]. Enfin, et de manière générale, le régime syrien s’est contenté depuis le 7 octobre 2023 de déclarations convenues à l’égard des événements au Proche-Orient [36] et s’est employé à les mentionner le moins possible en public : la télévision d’Etat n’en fait qu’une couverture très modérée malgré la contiguïté géographique entre la Syrie et Israël ou le Liban, tandis que Bachar al-Assad a concentré l’essentiel de ses interventions publiques autour de sujets liés à la politique intérieure syrienne [37].

La position syrienne à l’égard du conflit opposant Israël à « l’Axe de la Résistance » semble être, pour le moment, acceptée par les partenaires de la Syrie, au premier rang desquels la République islamique d’Iran : lors de la première rencontre entre Bachar al-Assad et le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi en Syrie le 5 octobre 2024, le diplomate iranien a souligné qu’il avait « confiance dans la force de la résistance au Liban et en Palestine pour s’opposer à la machine israélienne de destruction et de massacre », rappelant la nécessité d’une coordination avec tous les pays soutenant l’arrêt de cette guerre, sans toutefois mentionner le rôle de la Syrie [38].

Au-delà de sa réticence à risquer de s’engager dans un conflit avec Israël, que Bachar al-Assad sait pratiquement impossible à gagner en raison notamment du soutien américain dont Tel Aviv dispose, le régime syrien s’est tenu à l’écart de la guerre en raison de sa volonté de ne pas ruiner les acquis diplomatiques majeurs obtenus ces dernières années, notamment en matière de normalisation des relations avec son voisinage. En effet, la Syrie est parvenue à lancer avec succès - certains sont encore en cours - plusieurs processus de normalisation diplomatique. L’un des plus importants d’entre eux est celui initié avec les Emirats arabes unis, qui apparaît aujourd’hui comme l’un des pays arabes les plus influents à Damas - et qui est l’un des piliers des accords d’Abraham de 2020 avec Israël ; le 8 octobre 2023 par exemple, le Sheikh Mohamed bin Zayed s’entretenait avec Bachar al-Assad afin de lui conseiller de ne pas se mêler au conflit qui venait de se déclencher à Gaza et l’enjoignait à empêcher autant que possible que des attaques ne soient conduites depuis son territoire vers Israël [39]. Le rôle d’Abou Dhabi ces dernières années dans le retour de la Syrie dans le giron de la communauté internationale - ou au moins au sein des Etats arabes - a été déterminant [40] et s’est notamment traduit par le succès majeur qu’a été la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe en mai 2023 [41]. Alors que des puissances régionales majeures comme la Turquie [42] et l’Arabie saoudite [43] ont également initié un processus de normalisation de leurs relations avec la Syrie, il semble donc que le régime syrien entend ne pas se marginaliser par des actions armées contre Israël et montrer en quelque sorte sa « respectabilité » auprès de la communauté internationale en restant à l’écart du conflit [44].

Conclusion

La Syrie apparaît ainsi dans une démarche de neutralité à l’égard du conflit ; si le régime syrien, membre de « l’Axe de la Résistance », a naturellement publié plusieurs condamnations dénonçant les opérations israéliennes dans la bande de Gaza et au Liban, celles-ci sont restées relativement convenues et ne se sont accompagnées d’aucune action hostile à l’encontre d’Israël ou favorable au Hamas ou au Hezbollah. La faiblesse politique et militaire de Damas, couplée à l’absence de volonté des autorités syriennes de s’en prendre à Israël, expliquent notamment l’inaction syrienne face à la guerre au Proche-Orient. Bachar al-Assad reste toutefois encore tributaire de ses parrains que sont notamment l’Iran et le Hezbollah ; ces derniers utilisent donc abondamment le territoire syrien comme base arrière pour leurs opérations dans la région, conduisant l’armée israélienne à y conduire de très régulières - et souvent meurtrières - frappes aériennes ou d’artillerie. Si le risque que l’Iran et notamment le Hezbollah n’entraînent la Syrie dans le conflit en se maintenant sur son territoire reste réel, le régime syrien tend toutefois à montrer explicitement sa réticence à ouvrir un nouveau front contre Israël. Le soutien que Damas tirera d’une telle position, notamment auprès de pays comme les Emirats arabes unis, devrait toutefois prémunir le régime syrien d’opérations israéliennes de grande ampleur visant à le renverser ; pour le moment du moins.

A lire sur Les clés du Moyen-Orient :
 Attaque de l’Iran contre Israël : point de situation et perspective
 Invasion terrestre du Liban, tirs de missiles balistiques iraniens, frappes israéliennes en Syrie et au Yémen : jusqu’où ira la guerre au Proche-Orient ?
 Conflit au Liban : point de situation au 8 octobre 2024
 Entretien avec David Rigoulet-Roze - Les conséquences de la guerre à Gaza sur la situation syrienne (1/2)
 Les milices chiites au Levant : historique et point de situation de leurs activités. Partie 1 : le Hezbollah libanais, parrain et modèle des milices chiites en Syrie

Sitographie :
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 Why Syria’s Assad regime must toe a fine line as Israel-Iran tensions escalate, Arab News, 17/10/2024
https://www.arabnews.jp/en/middle-east/article_132921/
 The Consequences of Hezbollah’s military intervention in Syria on the Lebanese Shia population and Relations with Israel, Fondation pour la Recherche stratégique, 2017
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https://jusoor.co/en/details/map-of-the-military-bases-and-posts-of-foreign-forces-in-syria
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https://www.idf.il/en/mini-sites/iran/iranian-appropriation-of-syrian-defense-assets/
 Israel destroyed reported Iranian underground missile factory in Syria ground raid, 12/09/2024
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 Syria has 830 foreign military sites. 70% belong to Iran, Al Majalla, 19/08/2022
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 Iran’s Unwavering Support to Assad’s Syria, CTC Westpoint, 01/08/2013
https://ctc.westpoint.edu/wp-content/uploads/2013/08/CTCSentinel-Vol6Iss88.pdf
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 After a decade of war, Assad’s presidency is intact but under tutelage, France24, 15/03/2021
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 Israel strikes Iranian arms network destined for Hezbollah in Syria, Atalayar, 09/10/2024
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 Syria says Israeli strike in Damascus killed civilians, BBC News, 09/10/2024
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 Reliable no more ? The current state of the Syrian armed forces, Atlantic Council, 22/09/2020
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https://www.inss.org.il/publication/syrian-army/
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https://www.france24.com/en/middle-east/20210219-israel-and-syria-exchange-prisoners-in-russia-brokered-agreement
 Israeli airstrike on Syria targets villa used by Bashar al-Assad’s brother Maher : report, The New Arab, 30/09/2024
https://www.newarab.com/news/israeli-airstrike-syria-targets-maher-al-assads-villa
 Bachar el-Assad sera-t-il la prochaine cible d’Israël ?, Fabrice Balanche, 30/09/2024
https://www.fabricebalanche.com/syrie/bachar-el-assad-sera-t-il-la-prochaine-cible-disrael/
 Israël multiplie les messages à la Syrie pour la forcer au divorce avec l’Iran, L’Orient le Jour, 01/10/2024
https://www.lorientlejour.com/article/1429305/israel-multiplie-les-messages-a-la-syrie-pour-la-forcer-au-divorce-avec-liran.html
 Israel’s Smotrich calls for Israeli conquest of Middle East ’bit by bit’ from Jerusalem to Damascus, The New Arab, 10/10/2024
https://www.newarab.com/news/smotrich-calls-bit-bit-israeli-expansion-damascus
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 Assad’s Government Expels Houthis, Hands Over Yemeni Embassy to Legitimate Government, The Syrian Observer, 12/10/2023
https://syrianobserver.com/syrian-actors/assads-government-expels-houthis-hands-over-yemeni-embassy-to-legitimate-government.html
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https://syrianobserver.com/syrian-actors/regime-avoiding-war-hezbollah-recruitment-office-closed.html
 In light of events in Gaza and Lebanon, has Assad finally exposed his irrelevance ?, Middle East Monitor, 07/10/2024
https://www.middleeastmonitor.com/20241007-in-light-of-events-in-gaza-and-lebanon-has-assad-finally-exposed-his-irrelevance/
 What will Israel’s war on Gaza mean for Syria ?, The New Arab, 07/11/2023
https://www.newarab.com/analysis/what-will-israels-war-gaza-mean-syria
 Iranian delegation meets al-Assad… Syria out of confrontation, Enab Baladi, 05/10/2024
https://english.enabbaladi.net/archives/2024/10/iranian-delegation-meets-al-assad-syria-out-of-confrontation/
 UAE calls on Assad not to allow attacks on Israel from Syria, Agenzia Nova, 10/10/2023
https://www.agenzianova.com/en/news/The-Arab-Emirates-urge-Assad-not-to-allow-attacks-on-Israel-from-Syria/
 Will the UAE steer Assad away from Iran-led war with Israel ?, Amwaj, 10/10/2024
https://amwaj.media/article/will-the-uae-steer-assad-away-from-iran-led-war-with-israel
 Arab League : Syria reinstated as Assad rehabilitation continues, BBC News, 07/05/2023
https://www.bbc.com/news/world-middle-east-65519288
 Syria-Turkey Normalisation : Are Yesterday’s Enemies Today’s Friends ?, Al Habtoor Research Centre, 15/08/2024
https://www.habtoorresearch.com/programmes/syria-turkey-normalisation/
 Syria normalization : The failure of defensive diplomacy, Brookings, 02/08/2024
https://www.brookings.edu/articles/syria-normalization-the-failure-of-defensive-diplomacy/
 Assad’s Plan To Keep Syria Out of the War in Gaza, New Lines Magazine, 27/09/2024
https://newlinesmag.com/argument/syria-assad-plan-to-keep-out-of-the-war-in-gaza/

Publié le 24/10/2024


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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