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La Conférence du Caire, réunie à l’initiative de Churchill, ministre des Colonies, constitue l’un des événements fondateurs de la politique britannique au Moyen-Orient. Elle a en particulier pour objectif de choisir le chef d’Etat irakien et d’évoquer les problématiques militaires britanniques en Mésopotamie.
Préalablement à la Conférence, un mémoire rédigé par la commission interministérielle sous l’autorité du Premier ministre Lloyd George, détaille les points qui doivent faire l’objet de l’attention des membres devant participer aux discussions au Caire (1). Il s’agit tout d’abord de procéder à la sélection d’un chef d’Etat arabe pour la Mésopotamie, élément essentiel pour l’établissement de conditions politiques satisfaisantes. Ceci doit s’effectuer par l’intermédiaire du Conseil d’Etat et être suivi d’une confirmation par l’Assemblée nationale une fois élu. La commission considère souhaitable le choix de Fayçal, le haut-commissaire britannique Cox devant s’assurer de sa sélection par le Conseil d’Etat. Dès la proclamation de la candidature de Fayçal, ce dernier devra se rendre en Mésopotamie ; il sera nécessaire d’obtenir son accord au projet de mandat, tout en considérant qu’après la proclamation d’une loi organique pour le royaume d’Irak, une révision des termes pourra être envisagée par les deux parties. Dans ses différents points, le mémoire traite du contrôle des relations étrangères du futur Etat avec la puissance mandataire. Le ministère se prononce pour la mise en place graduelle de la responsabilité de l’Etat irakien en matière de défense. Le partage des tâches en ce qui concerne la défense de l’Irak s’opérerait de la manière suivante : le gouvernement de la Mésopotamie se trouverait investi de la responsabilité des relations avec le Kurdistan, les tribus arabes limitrophes ; le gouvernement britannique assumant la responsabilité de la protection militaire et diplomatique de la Mésopotamie contre une attaque extérieure, provenant de la Syrie, la Turquie, la Perse et Mohammerah.
Le point 4 du mémoire aborde la question de la réduction de la taille de la garnison. La Conférence devra ainsi examiner la taille, la composition et la distribution des forces stationnées en Mésopotamie, ainsi que les responsabilités respectives et les champs d’action des forces aériennes et terrestres. Une sous-commission devra faire des propositions pour une diminution immédiate des engagements financiers en matière d’occupation militaire (2).
La commission considère enfin que le Kurdistan n’a pas pour vocation d’être inclus dans le futur Etat et que cette question devra faire l’objet d’un examen détaillé et séparé. L’avis du ministère est de considérer favorablement l’existence d’une entité nationale kurde (3).
L’ordre du jour et le programme des discussions prévues concernent tout d’abord la diminution de la taille de la garnison en Mésopotamie ainsi que la réduction des engagements militaires de la Grande-Bretagne (4). L’objectif est donc de diminuer d’un tiers la garnison stationnée en Mésopotamie, à condition que les zones d’occupation correspondent au mandat géographique accepté par le gouvernement britannique, qu’il ne soit pas nécessaire d’envisager une agression militaire extérieure, que les engagements britanniques soient réduits au minimum en dehors des zones de Bassora, de Bagdad et de Mossoul et que les troupes ne soient pas affectées à des missions de collecte des impôts. Concernant la réduction de la taille de la garnison, la commission des affaires militaires devra considérer les moyens de procéder à cette réduction et envisager les différentes solutions à mettre en place (5).
La commission militaire devra en outre aborder les points suivants : composition de la force britannique, protection des éléments engagés en Perse, communication avec Bagdad, rôle des futures troupes arabes dans la protection des lignes de communication, rôle des forces aériennes et coopération entre ces dernières et les forces terrestres.
L’ordre du jour de la commission politique comprend la question de la réduction de la garnison évoquée ci-dessus et qui ne peut être effective que si des conditions politiques et de sécurité suffisantes peuvent être établies en Mésopotamie (6).
Les questions sur la nature du régime portent sur le choix d’un chef de l’Etat pour la Mésopotamie, sur son mode de désignation et sur le calendrier des opérations devant mener à sa proclamation et son installation (7).
Dans son ordre du jour n°2, la commission militaire devra décider de la proportion relative des troupes britanniques ou indiennes à retirer de Mésopotamie et du remplacement de toutes les garnisons situées dans l’arrondissement de Mossoul par des forces locales et des moyens aériens. Elle devra aussi s’interroger sur la répartition des attributions, en matière de responsabilité opérationnelle et de commandement, des forces terrestres et aériennes (8).
La première réunion de la Commission politique a lieu le 12 mars 1921 sous la présidence de Churchill et en présence de Cox, Gertrude Bell, T.E. Lawrence et du Major Young (9).
A l’invitation du Président, Cox résume les mesures prises depuis son arrivée en Mésopotamie, particulièrement la mise en place d’un gouvernement provisoire et la formation d’un Cabinet par le Naqib de Bagdad. Il souligne que ce gouvernement nommé et non élu ne peut continuer à gérer les affaires mésopotamiennes et que le choix de le remplacer par une autorité plus légitime est devenu essentiel. Parmi les candidats possibles à la tête du futur Etat figurent selon lui le Naqib de Bagdad, Sayyed Talib de Bassora, le Cheikh de Mohammerah, Ibn Saud, l’Agha Khan et le prince turc Dourhan ed Din. Cox estime cependant qu’aucune de ces candidatures n’est recevable par l’opinion publique mésopotamienne (10).
La seule solution envisageable demeure la candidature d’un membre de la famille du Chérif de La Mecque. Cox considère par ailleurs que la personnalité de Fayçal sera acceptée par une majorité de la population mésopotamienne à la condition que le soutien britannique à cette candidature ne soit pas trop évident.
Churchill demande alors s’il est nécessaire de procéder à l’élection de l’Assemblée avant de décider du choix du chef de l’Etat, et met en avant un certain nombre de considérations juridiques et constitutionnelles sur la manière d’assurer l’élection ou la sélection d’un candidat ayant les faveurs du gouvernement britannique, tout en respectant formellement la liberté de choix de la population. Il propose ainsi de substituer à l’Assemblée nationale un corps constituant composé de notables représentants les différents éléments de l’opinion publique et apte à recevoir les candidatures approuvées par le gouvernement britannique. Il demande enfin à Cox d’expliquer en quoi la candidature de Fayçal lui semble la plus recevable et insiste sur le fait que le choix du gouvernement britannique en faveur d’un parent du Chérif fournit un moyen de pression sur les autres membres de cette famille (11).
Lors de la seconde réunion de la commission, le 13 mars, Churchill fait part aux participants du télégramme qu’il se propose de faire parvenir au Premier ministre concernant l’éventuelle candidature de Fayçal (12). La discussion se poursuit sur la méthode à adopter pour organiser cette candidature, Churchill se montrant favorable à une proclamation sans passer par l’approbation d’une Assemblée ou d’un Conseil de notables, comptant ainsi sur l’enthousiasme déclenché par la présence même de Fayçal en Irak. Pour T. E. Lawrence, il doit s’abstenir de faire campagne et éviter de se prononcer sur une modification éventuelle du mandat.
Source : Perry-Castedena Map Collection (www.lib.utexas.edu/maps/iraq )
Lors de la troisième réunion, le 14 mars 1921, la commission se penche sur le calendrier proposé par Cox et aborde la question des relations étrangères de l’Irak dans le cadre du mandat. Tout en rappelant que la puissance mandataire est responsable de la défense du pays et de la conduite des affaires étrangères, un certain degré d’autonomie est envisagé, notamment pour ce qui concerne les relations avec Ibn Saud, les Shammar et les Wahabites. Churchill fait cependant remarquer la nécessité de prendre en considération les prérogatives du Foreign Office en la matière et souligne l’importance pour la Grande-Bretagne de garder le contrôle des questions relevant de la défense de la Mésopotamie (13).
Suivant l’hypothèse d’une candidature de Fayçal retenue par le Cabinet britannique, Churchill suggère à Cox de signifier au personnel du Haut-Commissariat à Bagdad, dans le plus grand secret, les décisions de la Conférence afin de prendre toute les mesures nécessaires pour empêcher certaines personnalités, dont Sayyed Talib, de promouvoir leur propre candidature à la tête du futur Etat. Après avoir examiné les moyens à mettre en œuvre pour dissuader toute opposition à la candidature de Fayçal, la commission convoque les deux représentants irakiens à la Conférence, Sassoon Effendi et Jà’afar Pacha, pour leur annoncer son choix. Churchill leur précise que cela leur parait correspondre aux intérêts de l’Irak et de la politique générale de la Grande-Bretagne. Les deux représentants mésopotamiens indiquent qu’il n’y a pas d’objection à la candidature de Fayçal, tout en reconnaissant comme probable une opposition de la part du Naqib et de Sayyed Talib. Ja’afar remarque qu’il lui paraît essentiel que Fayçal se rende en Irak et soit présent avant le démarrage du processus électif. La commission adopte le calendrier à suivre pour mener à bien l’accession de Fayçal. Le calendrier insiste sur les points suivants : 18 avril 1921, amnistie générale accordée aux personnes internées ou exilées en relation avec les troubles de1920 ; 28 avril 1921, arrivée de Fayçal à La Mecque et envoi d’un télégramme à Nuri Pacha et Ja’afar Pacha annonçant qu’après discussion avec son père et ses frères, et après en avoir informé le gouvernement britannique pour s’assurer de sa bienveillance, il a décidé d’offrir ses services et sa personne au futur Etat irakien. Fayçal doit en outre s’engager à déclarer qu’il accepte les termes du mandat de la Société des Nations, termes qui pourront être modifiés après accord entre les parties suite au vote de la Loi constitutionnelle et son approbation par la Société des Nations. Il lui faudra ensuite télégraphier au Naqib et à Sayyed Talib pour solliciter leur soutien et leur participation au gouvernement. La Conférence espère toutefois que l’enthousiasme déclenché par l’annonce de sa candidature rendra inutile la nécessité de passer par les voies légales et que la voix populaire sera garante de sa légitimité.
Conjointement à la réunion de la commission des affaires politiques, la commission des affaires militaires se penche dès le 12 mars 1921 sur la situation d’ensemble des troupes britanniques stationnées en Irak et sur l’évolution souhaitable de la situation. La commission souligne d’emblée que les mesures envisagées portant sur la réduction de la garnison et sur les missions confiées aux forces armées ne s’entendent que dans l’hypothèse où il n’existe aucune menace intérieure ou extérieure pour la tranquillité de la Mésopotamie. Dans ce cas, le Commandant en chef pour la Mésopotamie accepte le retrait des détachements périphériques et leur concentration sur un axe Mossoul-Bagdad-Bassora, à condition que la sécurité intérieure et le maintien de l’ordre soient assurés dans les zones situées hors de la responsabilité opérationnelle des forces terrestres par le Gouvernement civil appuyé par la Royal Air Force.
Dans ce cas, le Commandant en chef accepte une réduction de la garnison à 22 bataillons d’infanterie augmentée de quelques unités complémentaires.
Le 12 mars, Trenchard résume ses propositions au sujet de la répartition des forces aériennes et de leurs attributions à la suite de la réduction de la garnison : les propositions sont commentées et approuvées par la commission.
Selon les propositions de Trenchard, le nombre d’unités aériennes est établi à 6 réparties ainsi : Saibah ; 1 Bagdad : 4 ; Mossoul 1. Les fonctions dévolues aux forces terrestres concerneront les zones de Mossoul, de Bagdad et de Bassora, la protection des communications terrestres et fluviales entre ces trois places. Les forces aériennes auront pour mission d’assister les officiers politiques dans les zones concernées ; elles auront la responsabilité des opérations considérées comme nécessaires par les officiers politiques, y compris les démonstrations de force ainsi que les actions punitives ordonnées par le Commandement en chef si le Commandement des forces aériennes considère que les moyens à sa disposition sont suffisants.
Elles seront en outre chargées de coopérer avec les troupes terrestres dans le voisinage immédiat des garnisons. Concernant le partage des responsabilités, la RAF agira sous l’autorité du Commandement en chef pour la Mésopotamie dans les zones de Bassora, Mossoul et Bagdad. En dehors de ces zones, le commandement des forces aériennes sera responsable des opérations ordonnées par le Haut-Commissariat (14).
Trenchard communique au cours de la réunion son projet général concernant le contrôle de la Mésopotamie par la Royal Air Force ainsi que les éléments nécessaires permettant un contrôle effectif, extérieur et intérieur de la zone constituée par le futur Etat irakien (15). Il considère qu’il est possible d’assurer le contrôle de la Mésopotamie grâce à la participation d’une armée arabe assistée par la Royal Air Force et des éléments blindés motorisés, à partir de trois bases tactiques situées à Bagdad (ou Fellouja), Bassora (ou Shaibah), Shergat (ou Mossoul). La base de Bagdad doit constituer l’épine dorsale du dispositif, pouvant recevoir 6 escadrilles en temps normal et 2 unités complémentaires en cas d’urgence, ainsi qu’une partie des ateliers destinés à la maintenance des appareils et des véhicules blindés. Bassora doit pouvoir recevoir 2 escadrilles en temps normal et deux unités complémentaires en cas d’urgence. En ce qui concerne Mossoul, la base ne sera appelée à recevoir que deux unités de manière temporaire et seulement en cas d’urgence (16).
Conjointement aux trois bases principales, Trenchard envisage la création d’aérodromes et de terrains d’atterrissage auxiliaires classés A et B selon leur importance dans dispositif de défense (17). L’ensemble du dispositif nécessitera de 9 à 10 escadrilles après le déploiement des forces arabes (18).
Le document passe ensuite en revue les différents éléments concernant les véhicules automobiles blindés, ainsi que les trains et les canonnières opérant sur le fleuve.
Trenchard attire en outre l’attention sur l’importance des communications terrestres entre la Mésopotamie et l’Egypte qui devront doubler la liaison aérienne entre le Caire et Bagdad. Cette liaison devra joindre Amman et Ramadi, comprenant des dépôts de carburant espacés de façon régulière et des repères pour l’aviation (19). Ceci correspond pour Trenchard à l’importance vitale que revêt pour l’ensemble de la stratégie britannique la liaison aérienne entre l’Egypte et la Mésopotamie (20). Il insiste sur l’importance d’un réseau de communications télégraphiques efficace entre les différents éléments au sol pour assurer la sécurité et la paix intérieure des territoires et renforcer la réactivité des forces aériennes dans leur mission de soutien des forces terrestres (21). Trenchard entrevoit enfin la nécessité de disposer d’un contingent britannique en Mésopotamie comme force de dissuasion et destinée à n’intervenir qu’en cas d’urgence absolue. En dernier lieu, il insiste sur le fait que le commandement d’un tel dispositif ne peut revenir qu’à un officier commandant les forces aériennes (22).
Prenant en compte les résultats obtenus lors de la réunion de la commission militaire du 12 mars 1921, Churchill insiste sur la nécessité de mener à bien le plus rapidement possible la réduction de la garnison. Cox rappelle cependant qu’il est essentiel de maintenir des troupes en dehors des zones de Bagdad, Bassora et Mossoul. Malgré l’insistance de Churchill, Trenchard rappelle que les forces aériennes ne sont pas pour l’instant capables de protéger les lignes de communication. Différents scenarii sont évoqués pour maintenir l’ordre dans le pays tout en se tenant à la réduction de la garnison à 22 bataillons.
Lors de la seconde réunion de la commission mixte, le 14 mars 1921, Churchill insiste pour que les réductions des effectifs correspondent aux économies de fonctionnement demandées par le Gouvernement, l’objectif à atteindre en octobre 1921 étant de réduire la garnison à 15.000 hommes (23). Le lendemain, Churchill insiste une nouvelle fois sur la nécessité d’accélérer le processus d’évacuation. Il demande à Cox de transmettre au Haut-Commissariat l’ordre d’accélérer la remise en état du système ferroviaire pour augmenter le taux d’évacuation de 5.000 à 6.000 hommes par semaine. Le 16 mars, lors de la quatrième session de la commission mixte, il aborde la question de l’organisation du contingent en soulignant que les troupes britanniques doivent être déchargées des tâches subalternes confiées aux unités indiennes. Il confirme enfin que 5 ou 6 escadrilles seront affectées à la Mésopotamie, avec Bagdad au cœur du dispositif regroupant le dépôt principal des matériels et les dispositifs de maintenance.
Ce même jour, la commission politique et militaire approuve les conclusions du rapport de Trenchard et soutient que ses propositions sont les seules susceptibles de permettre de réduire la taille de la garnison présente en Mésopotamie, les troupes étant reparties entre Amara, Bagdad et Bassora (24).
Enfin, la commission insiste sur l’importance pour les forces aériennes de disposer en Mésopotamie d’un espace permettant leur entrainement et le développement de leurs capacités en situation de conflit, et d’assurer un contrôle complet de la liaison militaire et commerciale vers l’Inde (25).
Le 22 mars, le Cabinet prend connaissance des télégrammes de Churchill du 14 mars, concernant la réduction de la taille de la garnison prévue pour les années 1921-1923, ainsi que les économies escomptées de 5,5 millions de livres pour la Palestine et la Mésopotamie, l’objectif étant de ne pas dépasser 6 millions de livres en budget annuel pour la Mésopotamie en 1923-1924.
Le Cabinet est également informé des dispositions évoquées lors de la Conférence concernant le choix de Fayçal à la tête du futur Etat ainsi que de la procédure devant conduire à son avènement et donne ses instructions concernant la suite des opérations (26). Le Cabinet mandate le Foreign Office pour faire connaître à Fayçal que sa candidature sera considérée de façon positive par le gouvernement britannique à condition qu’il accepte les clauses du mandat de la Société des Nations et qu’il ne profite pas de sa situation pour intriguer avec les Français. Enfin, le Cabinet approuve les recommandations de Churchill concernant la situation au Kurdistan (27).
La réponse de Churchill du 23 mars confirme que Cox ne voit pas de difficultés à suivre les suggestions du Cabinet mais qu’il insiste cependant pour que Fayçal soit présent en Irak avant le commencement du processus électoral, appelé par ses différents soutiens dans la population. Churchill considère enfin que Lawrence est le mieux placé pour informer Fayçal des décisions du Cabinet (28).
Lire les autres parties :
– La Royal Air Force et l’Irak 1918-1922 (1/6). Considérations de doctrine : la RAF dans le cadre de la stratégie impériale britannique et son utilisation dans la gestion de la situation mésopotamienne
– La Royal Air Force et l’Irak 1918-1922 (3/6). L’insurrection de l’été 1920 et ses conséquences
– La Royal Air Force et l’Irak 1918-1922 (4/6). Penser le désengagement : vers la Conférence du Caire
Notes :
(1) Report on the Middle East Conference held in Cairo and Jerusalem. March 12th to 30th, 1921. With Appendices. (TNA, CAB/24/126, CP3123). Appendix 2. Memorandum drawn up in London by Middle East Department prior to Cairo Conference. Mesopotamia.
(2) Ibid., “ To examine present military charges station by station unit by unit category by category and report before Conference separates. Also to report on time table of reductions as settled by Conference discussion on section 4 of agenda. My hope is that one third of troops can leave Mesopotamia before the hot weather, and another third immediately after it is over.”
(3) Ibid., “The extent of the area within which it will be possible for His Majesty’s Government to carry out his policy must necessarily depend upon the final terms of the peace settlement with Turkey. Whatever the extent of this area may be, we consider that not only control by HM’s Government, but also negotiations with the Mesopotamian Government would be facilitated if there were some sort of central Kurdish organisation to which a British adviser could be attached.”
(4) Ibid., Section II-Mesopotamia. Appendix 5. Agenda for discussions on Mesopotamia. “No local interest can be allowed to stand in the way of an immediate programme for reducing the British Army of Occupation. Whatever may be the political status of the country under the mandate, it is out of the question that forces of anything approaching the present dimensions should be supported by the British taxpayer.”
(5) Ibid., “There appear to be three possible alternatives :
(i.)To reduce to a minimum the forces now in occupation of the Euphrates line Basrah to Musayib and from Musayib to Hit.
(ii.)To reduce to a minimum the forces now in occupation of the Mosul vilayet with those which are employed in maintaining lines of communication from Baghdad to Mosul.
(iii.) To preserve in skeleton the forces now in occupation of the whole country, reducing proportionally from every garrison.”
(6) Ibid., Appendix 5. “It is generally agreed that no satisfactory conditions can be established in Mesopotamia without the prior formation of a local government of real prestige and authority.”
(7) Ibid., Appendix 5. Political Agenda 2.
(8) Ibid., Appendix 5. Military Agenda 2.
(9) Ibid., Appendix 6-Mesopotamia : Political. First Meeting of the Political Committee. March 12, 1921.
(10) Ibid., Appendix 6-Mesopotamia : “He was convinced that local opinion would never agree on a local candidate and did not think either had a chance. As regards the Sheikh of Mohammerah, although the fact that he was a Persian subject would not in itself preclude him from consideration as a candidate, Sir Percy Cox did not consider that at present he commanded a very large following. Ibn Sa’oud seemed to him out of the question, if only for religious reasons. He did not recommend the selection of the Agha Khan, who would, in any case, be unlikely to accept office. There was no reason to think that the demand for a Turkish Prince had been due to specific propaganda which had since died out.”
(11) Ibid., Appendix 6-Mesopotamia. “The Chairman pointed out that a strong argument in favour of Sherifian policy was that it enabled His Majesty’s Government to bring pressure to bear on the Arab sphere in order to maintain their own ends in another. If Feisal knew not only his father’s subsidy and the protection of the Holy Places from Wahabi attack, but also the position of his brother in Trans-Jordan was dependent upon his own good behaviour, he would be much easier to deal with.”
(12) Cabinet. Mesopotamia. Copies of the Telegrams, which have recently passed between the Prime Minister and Mr. Churchill. (TNA, CAB/24/121, CP2742).
(13) Report on the Middle East Conference held in Cairo. Appendix 6-Mesopotamia. “The Chairman considered that the time was premature to deal with this matter, particularly as it would be impossible for any department other than the Foreign Office to be responsible for relations with Persia. While the suggestion might facilitate relations with limitrophe Arab tribes, the responsibility for the defence of Mesopotamia in this direction must for the present remain with the British military authorities ;”
(14) Ibid., Second Meeting of Military Committee. March 13, 1921 : “Distributions and Functions of the Royal Air Forces when the present Garrison has been reduced by one-third before this other weather, as mentioned in the Political Agenda 1, and the Air Force are still under military control.”
(15) Ibid., Annexure 2 to Appendix 13. Scheme for the Control of Mesopotamia by Royal Air Force.
“1. Political State of the Country.
(b.) Political indications may be regarded as not pointing to the imminence of external attack from Turkish or Bolshevik sources.
(c.) The functions of such garrisons of Arab troops as exist, will be merely to maintain order in the immediate vicinity of the stations which are enumerated hereunder.
(d.) The necessity for keeping small garrisons distributed throughout the country need not be considered.
(e.) If any British troops are kept in the country they are stationed at a suitable health resort as a reserve for a great emergency, and not for the running of the country.”
(16) Ibid., 2. Location of Main Base.
(17) Ibid., “ Classification (A)
These aerodromes should be capable of taking a complete squadron under wartime conditions. They should be guarded by the detachments of the Arab army only and should only be located at places where detachments of the Arab army are likely to be maintained. A certain amount of petrol and oil and spares sufficient to maintain a squadron for six days or thereabouts should be kept, and in addition it might be advisable to have a workshop lorry and a portion of workshop machinery permanently left there.”
(18) Ibid., “4. Aeroplanes required.
With an Arab Army properly equipped and trained and located to the best effect in the country, it is considered that the Air Control of Mesopotamia can be satisfactorily accomplished by the employment of the following squadrons :
4 single-engined two-seater squadrons. (D.H. 9a.)
1 single seater squadron. (Snipe)
1 corps reconnaissance squadron. (Bristol fighter.).)
2 twin-engined bombing squadrons (Vickers-Vimy), converted to commercial type to take ten to twelve
Armed men and capable of carrying a load of cargo for the purpose of supplying posts of troops by air).
In addition it may be necessary to add a further two-seater reconnaissance squadron.”
(19) Ibid., 7. Communications.
(a.) Roads. “The result would be an efficiently marked out course across the desert would appear, and with constant use it would become familiar to its users throughout the whole length of its course. The civilising effect of an achievement of this nature is obvious.”
(20) Ibid., “(b.) Air Route. The opening of a well-defined air route between Egypt and Mesopotamia is vital, not only to the Air control of Mesopotamia, but to the whole policy of our administration in the Middle East.”
(21) Ibid., “ The principal value of the air as a backing to the effort s of the Arab army in the maintenance of internal order is the fact that the air is able to answer requests for assistance with a celerity which no other arm is capable of. To enable detachments of the Arab army, therefore, to call for this assistance when they require it the ample provision of the wireless equipment is most vital.”
(22) Ibid., “To render the Air Force scheme of control a success after the conditions enumerated above have been enumerated have been realised, it is absolutely essential that the command of all forces in Mesopotamia be vested in an Air Officer, who should serve under the superior political authority.
Given the best will in the world it cannot be for the instructions of an Air Officer to be carried out through an intermediary Military commander. In an essentially Air scheme which has been propounded above, the lack of knowledge of the Military Commander in Air matters would only tend to produce serious arguments as to the nature of any operations which might be required for any purpose, and also with regard to the actual means of the carrying out of the operations themselves.”
(23) Report on Middle East Conference held in Cairo and Jerusalem, March 12 to 30, 1921 (TNA, CAB/24/122, CP2866) : “Assuming that the country remains quiet internally and was not disturbed from outside, that the Arab government proved a success, and that good progresses were made in the training of the local levies and the development of the Arab army, it was hoped that a further reduction in the Imperial garrison to a twelve battalion scale, with further resultant savings, might take place in October.”
Lors de la quatrième réunion de la Commission militaire, le 15 mars, les autorités militaires en Mésopotamie annoncent la possible réduction du nombre de bataillons à 16 puis à 12 pour le 1er octobre 1921 : “The G.O.C. in Mesopotamia hands in a table of Provisional Proposals for the further reduction to 16 battalions and subsequently to 12 battalions, on or after the 1st October, as the responsibilities of the Imperial forces are assumed by the local Forces.” La proposition est approuvée dans son principe par la Commission : “The Committee accept the G.O.C.’s proposal for a reduction to the 12 battalions basis on or after October 1921. Sir Percy Cox accepting on the understanding that he proceeds with the recruiting of levies under British officers, and that when the expenditure that incurred exceeds his budgetary provision, the deficit will be met from Imperial funds.”
(24) Report on the Middle East Conference held in Cairo and Jerusalem. March 12th to 30th, 1921 (TNA, CAB/24/126, CP3123) Annexure 1 to Appendix 13. Minutes of the Third Meeting of the Joint political and Military Committee. “The Committee accept in principle the C.A.S.’s scheme. The Committee explored alternate avenues, but came to the conclusion that the only means by which a reduction from the twelve battalions to the four battalion scheme could be effected was by the measures set forth by the C.A.S.’s scheme.”
(25) Ibid., “The Committee are mostly of the opinion that consideration should be given to the vital necessity of preparing and training an Air Force adequate to our needs in war, the importance of testing the potentialities of the Air Force, the need for giving its superior officers and staffs the experience in independent command and responsibility, and the provision of an “All Red” military and commercial air route to India.”
(26) Conclusions of a Meeting of the Cabinet held at 10, Downing Street, on Tuesday, 22nd March 1921. (TNA, CAB/23/24) :“Sir Percy Cox should return at once to Bagdad, and should get going the machinery which might result in an acceptance of Feisal’s candidature and in an invitation to him to accept the position of ruler of Iraq. No formal communication should be made to the French at this moment.”
(27) Ibid., “As regards Southern Kurdistan, Mr Churchill’s proposal was not to make any attempt to force under the rule of an Arab Government the purely Kurdish districts of Southern Kurdistan, which they would undoubtedly resist, but to inform them, as well as the Irak Government, that our intention under the Mandate was to maintain the existing arrangement until such time as a representative body of Kurdish States should opt for inclusion in Irak.”
(28) Cabinet. Policy in the Middle East. Paraphrase of a telegram from Mr Churchill to the Prime Minister. (TNA, CAB/24/121, CP2770).
Yves Brillet
Yves Brillet est ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure de Saint Cloud, agrégé d’Anglais et docteur en études anglophones. Sa thèse, sous la direction de Jean- François Gournay (Lille 3), a porté sur L’élaboration de la politique étrangère britannique au Proche et Moyen-Orient à la fin du XIX siècle et au début du XXème.
Il a obtenu la qualification aux fonctions de Maître de Conférence, CNU 11 section, a été membre du Jury du CAPES d’anglais (2004-2007). Il enseigne l’anglais dans les classes post-bac du Lycée Blaringhem à Béthune.
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