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La nouvelle n’est pas passée inaperçue : alors que les guerres en Ukraine et en Israël ont plus que jamais fracturé le bloc « occidental » incarné par les Etats-Unis et leurs alliés et fragilisé la crédibilité de ces derniers sur la scène internationale, la Turquie, deuxième plus grande armée de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), a annoncé le 3 septembre avoir déposé sa candidature officielle pour rejoindre les BRICS [1], initialement créés par la Chine et la Russie en 2009 et qui est devenu, aujourd’hui, un forum international rassemblant des pays désireux de proposer une alternative à la gouvernance mondiale actuellement dominée par les Etats-Unis et leurs alliés.
Depuis l’été 2022, les BRICS connaissent en effet une dynamique nouvelle : alors que ce groupe de pays se rassemblait depuis 2011 autour de sommets annuels à l’utilité contestée [2], l’organisation a annoncé en juin 2022 son ambition de s’ouvrir à de nouveaux membres, créant un flot de plus d’une trentaine de candidatures alors que le début de la guerre en Ukraine venait de rendre visible une première fracture majeure internationale opposant les Etats-Unis et leurs alliés au « Sud global » [3]. L’année suivante, un premier élargissement est acté : en août 2023, six nouveaux membres - dont quatre du Moyen-Orient - rejoignent l’organisation. Parmi eux se trouvent notamment l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, illustration éloquente de la dynamique impulsée par les BRICS : si ces deux pays ne sont pas opposés foncièrement aux Etats-Unis et ne cherchent pas à nuire aux intérêts américains, ils se sont montrés également les fers de lance de la « dédollarisation » de l’économie mondiale et d’une diplomatie basée sur la multiplicité des partenariats avec la Chine, avec l’Inde ou encore la Russie, plutôt que sur celle d’un partenariat exclusif avec Washington.
La candidature officielle - et médiatisée - de la Turquie aux BRICS, dont le sommet s’est tenu du 22 au 24 octobre 2024 à Kazan [4], ne laisse donc pas de poser des questions ; le mutisme de Washington à l’égard de cette annonce s’avère d’ailleurs éloquent [5]. Cet article entend donc présenter dans un premier temps les modalités de la candidature turque aux BRICS (I) et la place que la Turquie pourrait y occuper (II) avant d’en venir aux raisons ayant présidé au choix d’Ankara de présenter sa candidature, tant en termes diplomatiques que de politique intérieure (III).
Malgré sa forte médiatisation, la candidature turque de septembre 2024 n’est en réalité pas si inédite que cela : dès 2018, en pleine crise diplomatique avec plusieurs pays européens et les Etats-Unis en particulier, la présidence turque avait déjà fait connaître son intérêt pour le groupe des BRICS en assistant notamment au 10ème sommet de ces derniers le 27 juillet 2018 à Johannesburg, en Afrique du Sud [6]. Ankara n’avait pas, toutefois, exprimé une quelconque candidature officielle, d’autant que le groupe n’avait pas encore décidé d’ouvrir ses rangs à de nouveaux membres.
L’ouverture des BRICS à de nouveaux pays durant l’été 2023 et l’intégration officielle, au 1er janvier 2024, d’une série de pays notamment moyen-orientaux, ont toutefois relancé l’intérêt de la Turquie pour ce groupe qui, désormais, représente 45% de la population mondiale, 35% des échanges commerciaux internationaux et 40% de la production de pétrole à travers le monde [7]. Ainsi, dès juin 2024, le sujet a été abordé lors d’une rencontre entre le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan et le président russe Vladimir Poutine qui, de l’aveu du diplomate turc, s’est déroulée « fantastiquement bien » [8]. De fait, la présidence russe a ensuite indiqué « saluer l’intérêt de la Turquie » pour les BRICS [9], ajoutant que « nous soutiendrons sans aucun doute pleinement cette aspiration et ce désir d’être ensemble avec les pays de cette union, d’être plus proches et de résoudre les problèmes communs » [10]. Le 3 septembre, le porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdoğan annonçait officiellement que « le processus d’adhésion est en cours » [11]. Les Etats-Unis sont restés particulièrement mutiques sur cette annonce et sur la perspective d’une intégration potentielle d’un pays de l’OTAN aux BRICS, se contentant le 5 septembre 2024, par le biais du porte-parole du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, d’affirmer laconiquement que les Etats-Unis « estiment que les Etats peuvent choisir les pays et les groupes avec lesquels ils entendent entretenir des relations » [12], ajoutant que la Turquie « resterait un allié important » de Washington, une expression réutilisée ensuite par le Secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte le 23 octobre 2024 [13].
Si les BRICS ont initié un mouvement d’expansion de leur groupe ayant connu un succès majeur - 34 pays se sont portés candidats [14] et 30 autres ont envoyé des représentants au sommet des BRICS à Kazan en octobre 2024 [15] -, aboutissant en l’inclusion de six nouveaux membres [16] - l’Egypte, les Emirats arabes unis, l’Iran, l’Ethiopie, l’Arabie saoudite et l’Argentine [17] -, plusieurs des membres fondateurs du mouvement, notamment le Brésil [18], appellent désormais à une retenue dans l’expansion des BRICS et à l’établissement de nouveaux critères pour l’adhésion, voire à la création d’un statut de membre secondaire qui consisterait en celui d’« État partenaire des BRICS ». Le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov parlait ainsi, le 25 juin dernier, d’une « pause » dans les admissions de nouveaux membres à part entière [19].
De fait, la place que la Turquie occupe finalement - au moins pour l’instant – dans les BRICS n’est pas celle qu’elle avait espéré : les autorités russes, qui étaient les organisatrices du sommet d’octobre 2024, ont ainsi annoncé durant ce dernier la création d’un statut de « pays partenaire » des BRICS, dans une adresse à moitié voilée à la Turquie [20] : le chef de la diplomatie russe a en effet affirmé que « les [nouvelles] règles et les valeurs des BRICS pourraient empêcher leurs membres de faire partie d’autres organisations ou alliances » telles que l’OTAN [21]. La Chine aussi s’est montrée relativement prudente en affirmant dès le 3 septembre soutenir « la participation de partenaires partageant les mêmes idées de coopération que les BRICS », sans toutefois mentionner ni la Turquie, ni une expansion du groupe en bonne et due forme [22]. De fait, malgré la participation du président turc au sommet des BRICS à Kazan, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Ryabkov a fait savoir que la décision avait été prise de ne pas admettre de nouveaux pays cette année, soulignant que des consultations « approfondies » avec la Turquie se poursuivaient et que les BRICS « respectaient la position de la Turquie » [23]. Finalement, les BRICS annoncent officiellement le 24 octobre l’intégration de 13 pays comme « États partenaires des BRICS » : la Turquie y figure, tout comme l’Indonésie, l’Algérie, le Brésil, Cuba, la Bolivie, la Malaisie, l’Ouzbékistan, le Kazakhstan, la Thaïlande, le Vietnam, le Nigeria et l’Ouganda [24].
Au-delà de la volonté des BRICS ne pas accroître davantage le nombre de leurs membres à part entière, la réticence des autorités russes et chinoises à intégrer la Turquie s’expliquerait par une forme de circonspection de leur part à l’égard des intentions d’Ankara [25] qui, le 27 juin 2024 encore, réaffirmait sa volonté de vouloir rejoindre l’Union européenne [26]. De fait, un certain nombre d’observateurs [27] estiment que la volonté turque de rejoindre les BRICS vise, avant tout, à exercer une pression sur l’Union européenne et l’OTAN.
La Turquie, fidèle à sa politique de « diplomatie à la carte », tâche de composer autant avec le bloc américano-européen que celui mené par la Chine et la Russie et de s’imposer, au milieu de la rivalité opposant ces deux « blocs », comme une puissance médiatrice et indépendante offrant une « troisième voie » [28]. La présidence turque le rappelait encore début septembre, affirmant que « la Turquie peut devenir un pays fort, prospère, prestigieux et efficace si elle améliore ses relations avec l’Est [la Russie et la Chine, ndlr] et l’Ouest [les Etats-Unis et l’Europe] simultanément […]. Toute autre méthode que celle-ci ne bénéficiera pas à la Turquie mais lui nuira » [29]. Le message est donc clair : Ankara n’entend pas prendre position pour l’un ou l’autre camp mais garder un pied dans chacun. Cette position s’illustre par exemple dans le cadre de la guerre en Ukraine où la Turquie s’est employée, avec un certain succès jusqu’à maintenant, à ménager ses relations tant avec Kiev que Moscou.
Envisager une intégration dans les BRICS nourrit donc le double objectif, pour le Palais Blanc (l’équivalent turc de l’Elysée, du Kremlin ou encore de la Maison Blanche), de montrer d’une part au « bloc de l’est » sa volonté de coopération, tout en exerçant, d’autre part, une pression sur l’Union européenne (UE) dans les négociations autour de la candidature turque. Là encore, ce n’est pas une tactique que les autorités turques semblent vouloir dissimuler : le 19 septembre dernier, le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan affirmait que l’intérêt d’Ankara pour les BRICS visait à permettre de « diversifier les options » (sic) de la Turquie, ajoutant qu’en raison du ralentissement - pour ne pas dire l’arrêt - des négociations entourant la candidature à l’UE, Ankara était désormais obligée d’explorer d’autres options. Laissant dès lors entendre que si le processus d’adhésion de la Turquie à l’UE était encore en cours, voire achevé, la Turquie n’aurait pas eu à exprimer l’intérêt de rejoindre les BRICS [30].
Par ailleurs, il convient de ne pas sous-estimer les objectifs domestiques entretenus par l’annonce, par la présidence turque, d’une candidature aux BRICS. En effet, la guerre à Gaza a très fortement accru la fracture entre le « bloc américano-européen » et les pays dits du « Sud global », à la tête desquels la Russie et la Chine tentent de s’imposer. Des franges notables de la population turque ont ainsi exprimé à de nombreuses reprises leur colère à l’encontre du soutien apporté par les Etats-Unis à Israël : outre plusieurs manifestations ayant connu des échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre en Turquie (devant la base aérienne d’Incirlik notamment, qui abrite des installations militaires américaines [31]), des matelots américains ont récemment été molestés à Izmir alors qu’ils y faisaient escale [32], démontrant la montée d’un sentiment antiaméricain en Turquie. Or, cette nouvelle donne politique est sérieusement prise en compte par la présidence turque qui, malgré des déclarations incendiaires à l’encontre d’Israël (en le décrivant notamment comme un Etat « génocidaire » le 7 octobre 2024 [33]), n’est pas parvenue à démontrer une quelconque influence sur le conflit à Gaza et au Liban, malgré le souhait d’Ankara d’imposer la Turquie comme un pays leader du monde musulman [34]. De plus, lors des élections municipales de mars 2024, le parti présidentiel - l’AKP - a connu l’un des plus mauvais scores de ces dernières années, perdant les cinq plus grandes villes du pays et enregistrant une baisse significative de ses voix à l’échelle nationale (7% de voix en moins comparé aux dernières élections municipales, en 2019 [35]). Le vainqueur-surprise de ces élections s’est avéré être un micro-parti islamiste intransigeant, le YRP, qui s’est présenté au sein d’une coalition critiquant les liens commerciaux croissants entre la Turquie et Israël [36].
Ainsi, dans ce contexte, l’annonce médiatisée [37] de la présidence turque de se tourner vers les BRICS et, partant, de se rapprocher des adversaires des Etats-Unis, n’apparaît pas anodin, notamment au regard de la coïncidence chronologique de cette déclaration avec la reprise des activités parlementaires de la Grande assemblée nationale turque [38] et de la difficile situation politique intérieure dans laquelle se trouve la présidence turque, y compris au sein de son propre camp [39]. Par exemple, le 12 octobre, la présidence turque annonçait un possible remaniement du cabinet de l’AKP [40], montrant sa volonté de tirer les leçons de sa défaite aux élections municipales et réarticuler un dispositif politique à même d’attirer à nouveau à lui les voix de l’électorat turc.
Ainsi, malgré son caractère volontairement « spectaculaire » d’un point de vue médiatique, la candidature de la Turquie aux BRICS apparaît motivée par des enjeux géopolitiques et domestiques dépassant la simple volonté de coopération économique entre Ankara et les Etats membres du groupe - bien que cette volonté de coopération soit réelle également - ; les membres des BRICS en semblent parfaitement conscients au vu de la prudence avec laquelle ils ont traité le processus d’adhésion turc et du statut exact que la Turquie pourrait y détenir. L’annonce de cette candidature - et l’acquisition par Ankara du statut « d’Etat partenaire » - permet toutefois à la présidence turque d’exercer une pression supplémentaire sur ses alliés américain et européens, tout en flattant une partie de l’électorat turc qui aurait pu se trouver déçu par la proximité, jugée encore trop grande par certains, d’Ankara avec Israël et ses soutiens. Il apparaît toutefois fortement probable que la Turquie maintienne son souhait de devenir un jour un membre à part entière des BRICS, comme le président turc a pu le laisser entendre le 24 octobre [41], au vu de la politique étrangère résolument multipartenariale développée par les autorités turques ces dernières années. La question, en revanche, d’un changement de l’approche européenne à l’égard de la Turquie à l’aune de ce rapprochement avec les BRICS reste, pour le moment, encore toute ouverte.
Sitographie :
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– Sud global, Géoconfluences, 01/09/2023
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/sud-global
– The 2024 BRICS Summit Will Be Held in Russia From October 22nd to 24th, BRICS BPI, 05/03/2024
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– Liderler zirvesine evsahipliği yapan Rusya : Türkiye’nin BRICS’e katılmasına NATO üyeliği engel değil, Artigerçek, 23/10/2024
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– Putin says Moscow ’Fully Supports’ Turkey’s Interest in Joining BRICS, Kibris Postasi, 12/06/2024
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– BRICS : “34 countries have expressed desire to join” – Putin, Africa News, 13/09/2024
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– Javier Miliei annonce que l’Argentine ne rejoindra pas le groupe des BRICS, EuroNews, 30/12/2024
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– Russian leaks on Turkey’s Brics membership bid unsettle Ankara, Middle East Eye, 12/09/2024
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https://www.dw.com/en/will-turkeys-bid-to-join-brics-speed-up-eu-accession/a-70208316
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https://www.bloomberg.com/news/articles/2024-09-02/turkey-submits-bid-to-join-brics-as-erdogan-pushes-for-new-alliances-beyond-west?embedded-checkout=true
– Turquie : Erdogan prêt à « poursuivre le dialogue avec les Brics », RFI, 24/10/2024
https://www.rfi.fr/fr/en-bref/20241024-turquie-erdogan-pr%C3%AAt-%C3%A0-poursuivre-le-dialogue-avec-les-brics
– Turkey wouldn’t be interested in joining BRICS if it was an EU member state, foreign minister says, Euronews, 19/09/2024
https://www.euronews.com/2024/09/19/turkey-wouldnt-be-interested-in-brics-if-it-was-an-eu-member-state-foreign-minister-says
– Turkish police tear gas pro-Palestinian protesters at air base, France24, 05/11/2023
https://www.france24.com/en/live-news/20231105-turkish-police-tear-gas-pro-palestinian-protesters-at-air-base
– Incident. L’agression de marines en permission révélatrice du sentiment antiaméricain en Turquie, Courrier International, 03/09/2024
https://www.courrierinternational.com/article/incident-l-agression-de-marines-en-permission-revelatrice-du-sentiment-antiamericain-en-turquie_221800
– Israel will eventually pay price for Gaza genocide going on for a year : Turkish president, Anadolu Ajansi, 07/10/2024
https://www.aa.com.tr/en/1-year-of-gaza-genocide/israel-will-eventually-pay-price-for-gaza-genocide-going-on-for-a-year-turkish-president/3354120
– Türkiye’s Erdoğan calls for Islamic alliance against Israel, Directorat de la communication de la présidence turque, 08/09/2024
https://www.iletisim.gov.tr/english/dis_basinda_turkiye/detay/turkeys-erdogan-calls-for-islamic-alliance-against-israel
– Turquie : cartographier le basculement aux élections municipales. 10 points, 10 cartes et graphiques, Le Grand Continent, 02/04/2024
https://legrandcontinent.eu/fr/2024/04/02/turquie-cartographier-le-basculement-aux-elections-municipales-10-points-10-cartes-et-graphiques/
– Rise and Fall of the AKP’s Islamist Appeal in Türkiye, Washington Institute, 22/04/2024
https://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/rise-and-fall-akps-islamist-appeal-turkiye
– La Turquie prête à rejoindre les Brics, aux côtés de la Chine et de la Russie, Le Figaro, 03/09/2024
https://www.lefigaro.fr/conjoncture/la-turquie-prete-a-rejoindre-les-brics-aux-cotes-de-la-chine-et-de-la-russie-20240903
– Turkish parliament begins new legislative year with tension, Duvar English, 02/10/2024
https://www.duvarenglish.com/turkish-parliament-begins-new-legislative-year-with-tension-news-65028
– Yandaş Cem Küçük’ten seçim ve Erdoğan çıkışı : ’AK Parti hala farkında değil’, Samanyolu Haber, 04/10/2024
https://www.samanyoluhaber.com/yandas-cem-kucukten-secim-ve-erdogan-cikisi-ak-parti-hala-farkinda-degil-haberi/1468866/
– Erdoğan : Kabinede ve parti genel başkan yardımcılarında değişiklik olabilir, BBC News, 12/10/2024
Emile Bouvier
Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.
Notes
[1] Les BRICS (Brazil, Russia, India, China and South Africa) forment un groupe de pays se réunissant sous la forme de sommets annuels depuis 2011 et censés représenter les pays émergents à la plus forte croissance économique. Au fil des années, les BRICS ont commencé à incarner un groupe de pays contestataires de l’ordre économique international actuel, dominé par les États-Unis, et désireux de s’ériger en concurrents du G7, jugé trop occidentalo-centré.
[2] https://www.sciencespo.fr/ceri/en/content/les-brics-chronique-d-une-mort-annoncee-mais-sans-cesse-reportee-0
[3] Nouvelle expression employée depuis 2022-2023 afin de désigner l’ensemble géopolitique recouvrant les États qui ne relèvent pas de l’ancien bloc occidental formé pendant la guerre froide, ni de l’Union européenne : https://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/sud-global
[5] https://www.france24.com/fr/asie-pacifique/20240908-candidature-de-la-turquie-aux-brics-une-menace-pour-l-otan-ou-un-subtil-jeu-d-%C3%A9quilibriste
[6] https://www.dailysabah.com/economy/2018/07/21/brics-countries-view-turkey-as-strategic-partner-leader-in-region-south-african-envoy-says
[7] https://artigercek.com/dunya/liderler-zirvesine-evsahipligi-yapan-rusya-turkiyenin-bricse-katilmasina-nato-321057h
[8] https://www.france24.com/en/europe/20240905-nato-member-turkey-balancing-act-brics-bid-russia-china
[9] https://www.hurriyetdailynews.com/putin-says-moscow-fully-supports-turkiyes-interest-in-joining-brics-197336
[10] https://ww2.kibrispostasi.com/c140-DAILY_NEWS/n522175-putin-says-moscow-fully-supports-turkeys-interest-in-joining-brics
[11] https://www.france24.com/en/asia-pacific/20240903-nato-member-turkey-seeks-to-join-brics-nations-says-process-is-under-way
[12] https://www.dailysabah.com/politics/diplomacy/united-states-respects-turkish-plan-to-join-brics
[13] https://www.aa.com.tr/en/europe/turkiye-very-important-ally-in-nato-has-sovereign-right-to-work-with-brics-partners-says-alliance-chief/3370887
[15] https://www.africanews.com/2024/10/04/30-countries-confirm-their-participation-in-october-brics-summit/
[17] Il convient de préciser que le président argentin Javier Milei, élu en novembre 2023, a annoncé le mois suivant que son pays renonçait à joindre les BRICS, estimant qu’une telle adhésion n’était pas « opportune » : https://fr.euronews.com/2023/12/30/javier-miliei-annonce-que-largentine-ne-rejoindra-pas-le-groupe-des-brics
[21] https://www.middleeasteye.net/news/russian-leaks-turkeys-brics-membership-application-unsettle-ankara
[23] https://www.evrensel.net/haber/531661/rusyadan-turkiye-mesaji-bricse-yeni-uye-kabulu-gundemde-degil
[24] https://www.brasildefato.com.br/2024/10/24/brics-approves-cuba-bolivia-and-11-other-countries-as-partner-states
[25] https://www.middleeasteye.net/news/russian-leaks-turkeys-brics-membership-application-unsettle-ankara
[26] https://www.aa.com.tr/en/turkiye/turkish-president-reaffirms-commitment-to-eu-membership/3260220
[29] https://www.bloomberg.com/news/articles/2024-09-02/turkey-submits-bid-to-join-brics-as-erdogan-pushes-for-new-alliances-beyond-west?embedded-checkout=true
[30] https://www.euronews.com/2024/09/19/turkey-wouldnt-be-interested-in-brics-if-it-was-an-eu-member-state-foreign-minister-says
[31] https://www.france24.com/en/live-news/20231105-turkish-police-tear-gas-pro-palestinian-protesters-at-air-base
[32] https://www.courrierinternational.com/article/incident-l-agression-de-marines-en-permission-revelatrice-du-sentiment-antiamericain-en-turquie_221800
[33] https://www.aa.com.tr/en/1-year-of-gaza-genocide/israel-will-eventually-pay-price-for-gaza-genocide-going-on-for-a-year-turkish-president/3354120
[34] https://www.iletisim.gov.tr/english/dis_basinda_turkiye/detay/turkeys-erdogan-calls-for-islamic-alliance-against-israel
[35] https://legrandcontinent.eu/fr/2024/04/02/turquie-cartographier-le-basculement-aux-elections-municipales-10-points-10-cartes-et-graphiques/
[37] https://www.lefigaro.fr/conjoncture/la-turquie-prete-a-rejoindre-les-brics-aux-cotes-de-la-chine-et-de-la-russie-20240903
[38] https://www.duvarenglish.com/turkish-parliament-begins-new-legislative-year-with-tension-news-65028
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Plusieurs autres pays de la région Afrique du Nord/Moyen-Orient ont fait état de leur souhait d’intégrer les BRICS, à savoir la Tunisie, l’Algérie, la Syrie, la Turquie, l’Irak et Bahreïn, et n’ont pourtant pas été intégrés au groupe, malgré l’intérêt déjà marqué de certains, comme l’Irak ou la Syrie, pour (...)
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