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Histoire des juifs sous l’Empire ottoman et en Turquie : un passé riche et méconnu (4/4). Les juifs de 1923 à nos jours en Turquie : une communauté de plus en plus réduite mais toujours bien présente

Par Emile Bouvier
Publié le 19/04/2021 • modifié le 21/04/2021 • Durée de lecture : 12 minutes

Turkey, Istanbul, Sultanahmet district, classified as World Heritage by UNESCO, cargo ship in the Bosphorus or Istanbul Strait, and minarets of Sultan Ahmet Camii (Blue Mosque).

DOZIER Marc / hemis.fr / Hemis via AFP

Lire les parties 1, 2 et 3

1. Les juifs de Turquie face à la montée de l’antisémitisme de l’entre-deux-guerres et la Seconde Guerre mondiale

En raison du nouveau territoire national turc que les forces kémalistes parviennent à sécuriser à l’issue de la Guerre d’indépendance turque, les zones de peuplement juif s’avèrent de fait rares, réduites et très localisées (notamment Izmir et Constantinople). L’histoire des juifs en Turquie s’en trouvera ainsi beaucoup moins riche. La jeune république turque jouera pourtant, à nouveau, un rôle de protectrice des communautés juives durant l’entre-deux-guerres, à l’occasion de la montée du nazisme et, plus largement, de l’antisémitisme en Europe [1].

De fait, lorsque la République de Turquie est créée en 1923, l’Aliyah - l’acte d’immigration, pour un juif, vers la Terre d’Israël - ne se montre pas particulièrement répandu parmi la communauté juive turque. Bien traités depuis des siècles et relativement à l’abri de la montée de l’antisémitisme en Europe, les juifs n’ont que peu migré de la Turquie vers la Palestine dans les années 1920.

La Turquie entre en scène aux côtés des juifs dès 1933, à la faveur de l’accession au pouvoir du dirigeant Adolf Hitler le 30 janvier de la même année. Le 7 avril 1933 est en effet adoptée la « Loi allemande sur la restauration de la fonction publique » permettant aux nazis de destituer les fonctionnaires juifs ou considérés comme politiquement hostiles. La totalité des scientifiques juifs d’Allemagne perdront ainsi leur emploi ; une partie d’entre eux, sous la houlette du scientifique juif allemand Albert Einstein, formeront alors une association en Suisse visant à aider les fonctionnaires juifs destitués. La Turquie se proposera alors pour accueillir une partie de ces réfugiés juifs et leur fournir des emplois au sein des universités turques, en particulier à Istanbul [2].

Toutefois, si l’Etat turc, à l’instar de l’Empire ottoman, ne déploie pas de mesures discriminatoires à l’encontre des juifs, il ne peut réfréner une partie de sa population d’adhérer aux idées antisémites du moment. Une série de pogroms se déroule ainsi en Thrace orientale en juin et juillet 1934 dans les villes de Tekirdağ, Edirne, Kırklareli et Çanakkale, provoquant le départ de plusieurs milliers de juifs sur une population estimée à environ 13 000 personnes [3].

Par ailleurs, bien qu’ils ne soient pas spécifiquement visés par ces initiatives, les juifs vont pâtir des politiques de « turcisation » menées par Mustafa Kemal Atatürk et qui ambitionnent à unir la Turquie sous une seule et même bannière ethno-nationale. Le 14 juin 1934 par exemple, le Parlement turc adopte la loi 2510 qui impose de ne parler que le turc ; si cette loi vise plus particulièrement les populations kurdes, les juifs en pâtiront toutefois en raison de leur usage du ladino (également appelé « judéo-espagnol »), héritage direct de leur passé ibérique [4].

Durant l’entre-deux-guerres et la Seconde Guerre mondiale, la Turquie s’impose comme un lieu de transit notoire pour les juifs européens fuyant la persécution nazie. Bien que la Turquie soit restée neutre pendant le conflit [5] et qu’elle ait officiellement interdit l’octroi de visas aux juifs allemands, des diplomates turcs tels que Namık Kemal Yolga [6] (1914-2001), Selahattin Ulkümen [7] (1914-2003) ou encore Behiç Erkin [8] (1876-1961) se sont employés à user de leurs relations et des pouvoirs inhérents à leurs fonctions de diplomate pour sauver plusieurs milliers de juifs. Les historiens divergent quant au nombre total de juifs sauvés par la Turquie : l’historien américain Stanford Shaw avance le chiffre de 100 000 [9] tandis que l’historien turc Rıfat Bali affirme que la Turquie en a sauvé 15 000 [10]. Tuvia Friling, chercheur israélien, retient davantage le chiffre de 20 000 [11]. Arnold Reisman, chercheur indépendant rescapé de l’Holocauste, estime que ce chiffre avoisine davantage les 35 000, dont 15 000 juifs de France et approximativement 20 000 juifs de l’Europe de l’Est [12].

Un drame viendra toutefois noircir le rôle protecteur de la Turquie vis-à-vis des juifs pendant la guerre : Ankara se trouve en effet impliquée dans le drame du Struma. Ce navire, transportant plusieurs centaines de réfugiés juifs roumains du port de Constanta jusqu’à Haïfa, en Palestine britannique, sera contraint de mouiller au large de Büyükdere le 16 décembre 1941 (au nord du Bosphore) après que les Alliés ont déclaré la guerre à la Roumanie, faisant des passagers du navire des « citoyens ennemis » que le Royaume-Uni ne peut laisser débarquer sur son sol. Refusant de laisser débarquer les passagers sur leur sol, les Turcs finiront par remorquer le navire jusqu’en mer Noire où ils le laisseront errer à la dérive, jusqu’à son torpillage par un sous-marin soviétique le 24 février, provoquant la mort de 791 réfugiés et membres d’équipage [13].

Si la Turquie a agi de la sorte dans un souci diplomatique et d’affichage ostensible de sa neutralité dans le conflit en cours, la culpabilité turque reste toujours forte aujourd’hui, comme le montre par exemple l’organisation d’une commémoration par le Ministre turc Ömer Çelik le 24 février 2015 au cours de laquelle il a présenté, au nom du gouvernement et de la Turquie, ses excuses et condoléances aux familles des victimes [14]. Une nouvelle cérémonie a été organisée cette année sous l’égide du porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Hami Aksoy [15].

Le Varlık Vergisi (« impôt sur la fortune ») adopté le 11 novembre 1942 sera également vécu par les juifs comme une attaque directe à leur encontre. Cet impôt, inédit et exceptionnel dans l’histoire de la république séculaire turque, consistait en une lourde taxe visant les Turcs non-musulmans [16]. Justifiée par le besoin de pouvoir financer un effort de guerre conséquent en cas d’entrée de la Turquie dans le conflit mondial, il visait notamment les juifs, Grecs, Arméniens et Levantins qui contrôlaient de larges portions de l’économie. Le paiement de cet impôt, qui devait être réalisé sous quinze jours - et en espèce - obligera un grand nombre de non-musulmans à vendre leurs biens, emprunter de l’argent, voire à quitter le pays [17]. Alors que le recensement de 1935 établissait la part de non-musulmans dans la population totale à 1,98%, ce chiffre passera à 1,54% en 1945 [18]. Parmi ces émigrés, une trentaine de milliers de juifs aurait quitté la Turquie. Sous la pression des Alliés, la taxe sera finalement annulée le 15 mars 1944.

2. L’amenuisement progressif de la communauté juive de Turquie

La période de l’entre-deux-guerres et la Seconde Guerre mondiale accélère les départs des communautés juives de Turquie. Selon la chercheuse turque Şule Toktaş [19], entre 1923 et 1948, environ 7 300 juifs auraient émigré de Turquie vers la Palestine mandataire : après les pogroms de Thrace en 1934, 521 juifs auraient fui, puis en 1935. Cette immigration en Palestine est alors organisée par « l’Agence de colonisation juive » et l’organisation « Palestine Aliya Anoar ». Le Varlık Vergisi intensifiera encore l’émigration de la Turquie vers la Palestine ; entre 1943 et 1944, 4 000 juifs auraient ainsi émigré vers la Terre promise [20].

La création de l’Etat d’Israël le 15 mai 1948 créé un appel d’air pour les communautés juives de Turquie qui rejoindront en masse le nouveau territoire juif. L’immigration sera cependant retardée de plusieurs mois en raison de la suspension, par la Turquie, des permis de migration sous la pression des pays arabes [21]. Cette suspension est levée en mars 1949 lorsque la Turquie reconnaît officiellement l’Etat d’Israël : cette année là, plus de 31 000 juifs effectuent leur Aliyah [22] ; la migration des juifs vers Israël devient la deuxième plus grande vague d’émigration de masse hors de Turquie, après l’échange de populations entre la Grèce et la Turquie prévue par le traité de Lausanne du 24 juillet 1923. En tout, près de 60 000 juifs turcs seraient partis en Israël depuis 1949 [23].

Après 1951, l’émigration des juifs de Turquie vers Israël ralentit sensiblement. Les relations entre les deux pays connaissent un certain âge d’or, durant lequel les autorités turques s’emploient à améliorer le sort des juifs sur leur sol : en 1951, une nouvelle synagogue, la Neve Shalom, est ainsi construite à Istanbul en 1951 [24]. Sept ans plus tard, en 1958, les Premiers ministres israélien Ben Gourion et turc Adnan Menderes signent un accord de coopération « contre le radicalisme au Moyen-Orient et contre l’influence soviétique », un rapprochement qui vaudra à la Turquie d’être qualifiée de « second Israël » par le journal « Al-Dawa », organe des Frères musulmans en Egypte [25].

Ce très net rapprochement turco-israélien n’empêchera pas, malgré tout, la commission d’un pogrom en plein cœur d’Istanbul dans la nuit du 6 au 7 septembre 1955 : orchestré par le Parti démocratique - alors au pouvoir - dans le cadre des affrontements turco-grecs à Chypre, ce pogrom est déclenché après la diffusion de fausses informations faisant étant d’une attaque à la bombe [26] commise par les Grecs, à l’encontre du consulat tuc à Thessalonique, dont les bureaux se trouvent dans la maison où naquit jadis, en 1881, le fondateur de la Turquie moderne Mustafa Kemal Atatürk. Bien que ciblant spécifiquement la population grecque de la ville, les communautés juives et arméniennes d’Istanbul pâtissent également, dans une certaine mesure, des violences. Un total de 1004 établissements commerciaux (dont 12% appartenaient aux juifs selon le consulat américain), et 4214 logements (dont 3% appartenant à des juifs) sont saccagés, aux côtés de 26 écoles et 76 lieux de culte, dont une synagogue [27].

Les juifs en Turquie connaîtront d’autres événements violents par la suite, commis toutefois par des groupes terroristes internationaux et non par la population turque ou les autorités turques. Ainsi, la synagogue Neve Shalom à Istanbul sera attaquée trois fois : une première fois le 6 septembre 1986, lorsque des terroristes abattent 22 fidèles juifs et en blessent six autres durant les services de Shabbat dans la synagogue ; cette attaque sera imputée au militant palestinien Abou Nidal, commise en réaction au conflit israélo-palestinien [28]. La synagogue sera de nouveau touchée le 1er mars 1992, sans dommage matériel ou humain, par un groupe terroriste turc, le Hezbollah turc. Enfin, elle sera ciblée une dernière fois lors des attentats à la bombe d’Istanbul de 2003 aux côtés de la synagogue Beth Israël, attentats au cours desquelles vingt personnes perdent la vie et 300 sont blessées, juives comme musulmanes [29]. Même si un groupe terroriste turc local, le Front Islamique du Grand Orient, revendiquera la responsabilité des attaques, la police affirmera que les attentats se sont montrés trop sophistiqués pour avoir été menés par ce groupe et accusera, à la place, le groupe terroriste Al Qaeda ; celui-ci revendiquera d’ailleurs ces attentats quelques jours plus tard [30].

3. Les Juifs en Turquie aujourd’hui

La taille actuelle de la communauté juive était estimée, en 2019, à 14 800 selon le démographe israélien Sergio Della Pergola [31]. La grande majorité vit actuellement dans les grands pôles urbains d’Istanbul, Izmir et, dans une moindre mesure, à Adana, Ankara, Brousse, Çanakkale, Edirne, Alexandrette et Kirklareli. Les séfarades représentaient, en 2004 [32], 96% de la population juive de Turquie, les autres étant essentiellement composés d’ashkénazes et, dans une moindre mesure encore, de romaniotes et de mizrahis. La ville d’Antakya abriterait en effet une dizaines de familles juives mizrahis, originaires d’Alep, en Syrie, et venues en Turquie il y a plusieurs décennies [33].

La baisse démographique continue des juifs en Turquie est due à la fois à une immigration régulière en Israël par crainte de l’antisémitisme, mais aussi à un déclin naturel de la population : les mariages mixtes avec des musulmans turcs, en plus de l’assimilation traditionnelle, sont en effet devenus courants [34].

Les juifs turcs sont toujours légalement représentés par un Hakham Bashi, dont le poste est actuellement occupé par le rabbin Ishak Haleva depuis 2002 [35]. Il est assisté dans sa tâche d’un Conseil religieux composé d’un Rosh Bet Din et de trois Hakham. La communauté d’Istanbul possède actuellement seize synagogues et un cimetière ainsi qu’un musée depuis 2001 : le « musée juif de Turquie », fondé par la « Quincentennial Foundation », une organisation créée en 1982 composée de 113 citoyens turcs, juifs et musulmans, pour commémorer le 500ème anniversaire de l’arrivée des juifs séfarades dans l’Empire ottoman [36].

Jusqu’au début des années 2010, la Turquie n’est que peu concernée par l’antisémitisme régnant dans les pays arabes et tirant essentiellement sa source de l’insoluble conflit israélo-palestinien. Les violences à l’encontre des juifs restent épisodiques : le 21 août 2003 par exemple, un dentiste d’Istanbul, Yasef Yayha, est assassiné dans sa clinique par un homme qui admettra avoir agi par antisémitisme [37] ; en 2009, dans le cadre de la Guerre de Gaza (2008-2009), des juifs turcs feront l’objet de violences verbales, voire physiques, par leurs concitoyens musulmans [38].

Toutefois, le 31 mai 2010 marque un tournant dans le sentiment anti-juif en Turquie : ce jour-là, l’armée israélienne prend d’assaut une flottille de bateaux tentant de briser le blocus de la Bande de Gaza et transportant, à son bord, des dizaines de militants pro-palestiniens, de l’aide humanitaire et des matériaux de construction à destination des Palestiniens. Les forces israéliennes montent à l’abordage du navire turc Mavi Marmara et tuent neuf militants ; vingt-huit passagers et dix militaires israéliens seront blessés dans l’assaut. Le raid israélien provoque une vague immense d’indignation et de colère en Turquie, ouvrant la porte à un accroissement de l’antisémitisme dans le pays. Un boycott des entreprises juives est organisé tandis que les touristes israéliens, d’ordinaires très nombreux en Turquie en raison de la petite heure d’avion séparant les deux pays, fuient la Turquie [39]. L’incident relance l’Aliyah en Turquie : près de 5 000 juifs quittent le pays pour rejoindre Israël cette année là.

Israël ne devient pas, toutefois, la seule destination des juifs turcs sur le départ : la diaspora juive turque est présente dans de nombreux autres endroits du monde, comme le montre par exemple la synagogue séfarade Bikur Holim à Seattle, dans l’Etat de Washington : cette dernière, rachetée par des juifs turcs en 1913 [40], utilise toujours le judéo-espagnol dans certaines parties des services du Shabbat. La congrégation Sephardic Bikur Holim (SBH) reçoit de nos jours près de 4 000 fidèles [41].

Quant aux juifs d’origine turque ou ottomane, leur intégration à la société israélienne s’est réalisée sans heurts, à l’instar de la quasi-totalité des autres juifs de nationalités variées ayant rejoint l’Etat hébreu. Tamir Pardo par exemple, juif sépharade dont le père était d’origine turque, a conduit une carrière militaire sans accroc l’ayant conduit au poste de directeur du Mossad, le service de renseignement israélien, de 2011 à 2016 [42]. Erol Güney (1914-2009), lui aussi d’origine turque, deviendra quant à lui un journaliste et auteur réputé pour ses traductions en truc de nombreux classiques occidentaux (Dostoyevsky, Molière…) [43].

Conclusion

L’histoire des juifs sous l’Empire ottoman et en Turquie apparaît aussi riche qu’étonnamment méconnue : la population juive turque d’aujourd’hui, pâle reflet des vastes communautés juives ottomanes, se démarque de fait par sa discrétion et son amenuisement progressif. Les juifs ont pourtant joué un rôle notable dans l’histoire de l’Empire ottoman, autant que ce dernier en aura joué un dans l’histoire des juifs : le sauvetage des marrano en 1492 est un événement inédit du peuple hébraïque et aura contribué à l’implantation pérenne de populeuses communautés judaïques dans les Balkans et au Proche-Orient. La qualité des relations israélo-turques, corrélée à bien des égards au sentiment de sécurité des juifs en Turquie et au rythme subséquent de l’Aliyah, s’avèrent aujourd’hui médiocres et pour le moins oscillantes ; la politique étrangère turque, pragmatique, pourrait toutefois chercher à retrouver rapidement de bonnes relations avec Israël, toujours à la recherche d’allés, ou au moins de partenaires, dans une région qui lui est majoritairement hostile ; les déclarations du président turc le 25 décembre 2020, annonçant son souhait d’améliorer ses relations avec l’Etat hébreu, semblent aller dans ce sens [44].

A lire sur les Clés du Moyen-Orient :
 Les relations turco-israéliennes ne sont pas un long fleuve tranquille, par Jean Marcou
 La politique étrangère de la Turquie depuis la tentative de coup d’Etat de 2016, ou la militarisation de l’outil diplomatique turc
 Minorités non-kurdes en Turquie : une mosaïque ethnique riche et discrète (3/3). Exposé de la mosaïque ethno-religieuse en Turquie
 Israël-Turquie : du partenariat stratégique au refroidissement
 La neutralité de la Turquie pendant la Seconde Guerre mondiale
 Kemal : de Kemal Pacha à Kemal Atatürk (2/2)

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 About Us, Sepharadic Bikur Holim
https://sbhonline.org/about-us/
 Who Is New Mossad Chief Tamir Pardo ?, Haaretz, 29/11/2010
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https://www.salom.com.tr/arsiv/haber-71426-bir_deryaydi_erol_guney.html
 Le président Erdogan souhaite que la Turquie entretienne de meilleures relations avec Israël, France24, 25/12/2020
https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20201225-erdogan-la-turquie-aimerait-entretenir-de-meilleures-relations-avec-isra%C3%ABl

Publié le 19/04/2021


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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