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La Turquie apparaît aujourd’hui comme l’un des plus importants pays musulmans en matière démographique - avec plus de 83 millions d’habitants en 2019 -, et en matière de distribution des religions dans la population turque, 98% des Turcs s’identifiant comme musulmans en 2018. Si le caractère musulman de la Turquie semble ainsi incontestable, comme son président Recep Tayyip Erdoğan le rappelle régulièrement [1], il n’en éclipse pas, pour autant, la richesse historique et culturelle léguée par les autres confessions cohabitant ou ayant cohabité avec les musulmans : les chrétiens y figurent en bonne place - héritage byzantin et proximité avec l’Europe obligent - tout comme les juifs, dont l’histoire en Turquie apparaît pourtant relativement méconnue. Aujourd’hui encore, les rapports turco-israéliens s’avèrent pour le moins singuliers. Premier pays musulman à reconnaître l’existence de l’Etat hébreu - et cela dès 1949 -, la Turquie entretiendra avec Israël des relations initialement caractérisées par une coopération sincère puis, de plus en plus, par une réelle inimité, en particulier depuis les dix dernières années [2].
L’histoire des juifs en Turquie, presqu’aussi vieille que le judaïsme, témoigne de la place particulière que ceux-ci ont pu avoir sur le territoire de l’Empire ottoman et de l’actuelle république turque. Cet article ambitionne ainsi de présenter l’histoire des juifs sur le sol ottoman et turc, en privilégiant un axe chronologique. La première partie sera consacrée à la période antique et aux premiers contacts de l’Empire ottoman avec le monde juif ; la deuxième traitera des XVème et XVIème siècles, véritable âge d’or des juifs sous l’Empire ottoman, avant d’en venir au lent déclin initiée à partir du XVIIème siècle en troisième partie de cet article, qui s’achèvera par une présentation des juifs en Turquie durant l’époque moderne, de la fondation de la République turque à nos jours.
Si les sources mentionnant la présence de communautés juives durant l’Antiquité sur le territoire de l’actuelle Turquie semblent aussi mystiques qu’aléatoires, certains éléments notables méritent toutefois d’être soulignés tant la relation des juifs avec la Turquie s’avère singulière. En effet, selon la Bible hébraïque, l’arche de Noé aurait atterri au sommet du Mont Ararat, relief montagneux turc incontournables de la chaîne du Taurus dans l’est anatolien, à proximité immédiate des frontières actuelles de la Turquie, de l’Arménie et de l’Iran [3]. De même, le Nouveau Testament contient de nombreuses mentions de populations juives en Anatolie : Iconium (actuelle Konya) aurait ainsi abrité une synagogue selon le Livre des Actes des Apôtres (14:1), tout comme la ville d’Efes (19 :1), comme le confirme l’épître aux Ephésiens de Paul [4]. L’épître aux Galates s’adresse par ailleurs aux habitants de la Galatie, qui abritait autrefois une population juive notoire (l’apôtre Paul adresse sa lettre aux non-juifs, visités par des chrétiens « judéisants » les ayant exhorté à se soumettre à la Thora) [5].
Toutefois, au-delà de ces éléments religieux dont l’exactitude historique apparaît nécessairement questionnable, des historiens juifs ont pu, dès l’Antiquité, établir l’existence de communautés juives en Anatolie et abonder dans le sens de certaines informations fournies par les textes religieux précédemment mentionnés. C’est le cas notamment de l’historien Titus Flavius Josephus, (de son vrai nom Yosef ben Matityahu), né en 37 après JC à Jérusalem (alors « capitale » de la province romaine de Judée) et qui deviendra l’un des chefs des forces armées juives en Galilée lors de la première guerre judéo-romaine (66-73). Il se rendra en 67 à Vespasien qui, à la tête de trois légions, venait de capturer la ville de Jotapata au terme d’un siège de six semaines [6].
Les sources divergent sur le sort exact réservé à Josephus mais s’accordent sur son asservissement par le général romain vainqueur qui se serait servi de l’historien comme d’un interprète [7]. Il sera libéré deux ans plus tard lorsque Vespasien revêtira la toge impériale. Josephus rejoindra alors de son plein gré le camp romain dans le cadre de la guerre judéo-romaine, qui faisait alors toujours rage en Judée et en Galilée [8]. Devenant un proche de la famille impériale, il servira d’interprète à Titus, fils de Vespasien, lorsque celui-ci mettra le siège devant Jérusalem en 70 [9]. La destruction de la ville et de son temple portera un coup décisif à l’insurrection juive, qui s’éteindra trois ans plus tard [10].
La fin de la guerre civile marquera le début du rôle d’historien que Josephus s’emploiera alors à revêtir à Rome. Concentrant ses travaux sur le premier siècle de notre ère et la première guerre judéo-romaine, il rédigera notamment « la Guerre des Juifs » (en 75 ap. JC) [11] et « Antiquités judaïques » (en 94 ap. JC) [12], dont les manuscrits et copies ont survécu aux siècles et qui offrent, aujourd’hui, un éclairage incontournable du monde juif durant l’Antiquité [13].
Dans le cas de la Turquie, ces ouvrages permettent notamment d’apprendre que plusieurs villes anatoliennes accueillaient de substantielles communautés juives. De fait, l’archéologie a permis de démontrer l’existence de communautés juives en Anatolie depuis le quatrième siècle avant notre ère, notamment dans la ville de Sardes [14]. Ces communautés juives anatoliennes placées sous l’égide romaine et byzantine, essentiellement de langue grecque, semblaient bien intégrées dans le paysage socio-culturel de ces différents empires et n’auraient pas formé de communautés séparées [15].
Cette intégration sera toutefois mise à mal par le souhait de certains empereurs byzantins -notamment Justinien Ier - de convertir de force les juifs d’Anatolie au christianisme [16]. Ces tentatives ne rencontreront que très peu de succès mais contribueront à marginaliser socialement ces populations [17]. Toutefois, et bien que le statut exact des juifs en Asie Mineure sous la domination byzantine fasse encore l’objet de recherches par les historiens, ces derniers ne semblent pas avoir fait l’objet d’une hostilité endémique de la part des populations et des autorités byzantines [18], comme cela avait alors cours en Europe occidentale [19] (pogroms, expulsions massives, etc.) sous le regard bien souvent bienveillant voire, dans bien des cas, sous la tutelle des autorités publiques et religieuses [20].
Le premier réel contact historique relaté entre une communauté juive et l’Empire ottoman (1299-1922) naissant consiste en la prise de contrôle, par les Ottomans, d’une synagogue à Bursa en 1324 [21]. La ville est en effet prise aux Byzantins cette année par le sultan Orhan (1281-1362), qui y installe alors la capitale du nouvel empire [22]. Cette synagogue, surnommée « l’Arbre de Vie », sert aujourd’hui encore de lieu de culte à la petite communauté juive subsistant dans la ville – une grosse centaine de personnes tout au plus [23].
De manière générale, le statut des juifs dans l’Empire ottoman dépendra du sentiment du sultan à leur égard. Alors que le sultan Murat III (1574-1559) a déplacé à plusieurs reprises et en différentes parties de son Empire des populations juives afin de dynamiser des territoires peu peuplés ou peu industrieux [24], d’autres sultans se montreront plus justes. Ainsi Bayezid II (1447-1512), réagissant au décret d’Alhambra (31 mars 1492) expulsant les juifs d’Espagne, décidera-t-il le 31 juillet de la même année d’envoyer la flotte de guerre ottomane, placée sous le commandement d’Oruç Reis [25], afin de sauver et de ramener les juifs expulsés puis de les inviter à s’installer dans l’Empire.
Quel qu’ait pu être le sort réservé aux juifs durant l’ère ottomane, l’histoire de ces derniers se trouvera invariablement intriquée à celle des évolutions politiques de l’Empire ottoman au fil des siècles.
Ainsi, le premier événement majeur de l’histoire des juifs en Turquie se produit lors de la prise de Constantinople par Mehmed II (1432-1481) le 29 mai 1453. Ce dernier trouve en effet la ville ravagée par des décennies de privation, de sièges [26], par la mise à sac de la ville par les Croisés en 1204 [27] et par la pandémie de peste noire en 1347 [28] : dépeuplée et délabrée, Constantinople n’est plus que l’ombre d’elle-même, alors même que Mehmet II souhaite en faire la capitale de son empire [29].
Il initie alors de nombreux projets de reconstruction et de réhabilitation de la ville, et publie plusieurs décrets visant à la repeupler. Il ordonne ainsi qu’en plus des musulmans, tous les chrétiens et juifs de son empire soient réinstallés dans sa nouvelle capitale [30]. En quelques mois, la plupart des juifs romaniotes [31] de l’Empire, originaires des Balkans ou d’Anatolie, s’établissent à Constantinople. Les juifs romaniotes furent bientôt renforcés par des petits groupes de juifs ashkénazes qui avaient immigré dans l’Empire ottoman entre 1421 et 1453 [32].
Parmi eux se trouve le rabbin Yitzhak Sarfati, juif allemand aux origines françaises -« Sarfati » signifiant « français » en hébreu -, qui deviendra Grand Rabbin d’Edirne au cours de la seconde moitié du XVème siècle. Dans une lettre devenue depuis célèbre, il invite la communauté juive européenne à s’installer en territoire ottoman, affirmant que « La Turquie est une terre où rien ne manque et où, si vous le souhaitiez, tout serait bon pour vous », demandant : « Ne serait-il pas mieux pour vous de vivre sous les musulmans que sous les chrétiens ? » [33].
De fait, la seconde moitié du XVème siècle verra un afflux migratoire juif massif en direction de la Turquie, en particulier durant le règne du successeur de Mehmet le Conquérant, Bayezid II, qui, comme évoqué précédemment, sera à l’origine du sauvetage et du rapatriement de plusieurs dizaines de milliers de juifs européens. Ce sera l’objet de la deuxième partie de cet article.
Bibliographie :
– Josephus, Flavius. The Complete Works of Flavius Josephus. T. Nelson and sons, 1860.
– Brewer, Catherine. "The Status of the Jews in Roman Legislation : The Reign of Justinian 527–565 CE." European Judaism 38, no. 2 (2005) : 127-139.
– Doumanis, Nicholas. Before the nation : Muslim-Christian coexistence and its destruction in late-Ottoman Anatolia. OUP Oxford, 2012.
– Edmondson, Jonathan, Steve Mason, and James Rives, eds. Flavius Josephus and Flavian Rome. Oxford : Oxford University Press, 2005.
– Feldman, Louis H. Jew and Gentile in the ancient world : attitudes and interactions from Alexander to Justinian. Princeton University Press, 1996.
– İnalcık, Halil. "Foundations of Ottoman-Jewish Cooperation." Jews, Turks, Ottomans—A Shared History, Fifteenth through the Twentieth Century (2002) : 3-14.
– Inalcik, Halil. "The policy of Mehmed II toward the Greek population of Istanbul and the Byzantine buildings of the city." Dumbarton Oaks Papers 23 (1969) : 229-249.
– Josèphe, Flavius, Judaïques, Antiquités. "Histoire de la guerre des Juifs contre les Romains. 1." Il, c 26.
– Josèphe, Flavius. La guerre des Juifs. les écrivains de Fondcombe, 1975.
– Kohen, Elli. History of the Byzantine Jews : a microcosmos in the thousand year empire. University Press of america, 2007.
– Labbé, Gilbert. L’affirmation de la puissance romaine en Judée. Paris, 2012.
– Lagrange, Marie-Joseph. "Saint Paul, Epitre aux Galates." (1950).
– Murphy, Stephen. "Aubigné, Josephus, and Useful Betrayal." In Itineraries in French Renaissance Literature, pp. 266-279. Brill, 2017.
– Piovanelli, Pierluigi. "Le texte de Jérémie utilisé par Flavius Josephe dans le Xe livre des Antiquités Judaïques." Henoch 14 (1992) : 11-36.
– Rozen, Minna. A History of the Jewish Community in Istanbul : The Formative Years, 1453-1566. Vol. 26. Brill, 2010.
– Şenay, Bülent. "Communal Autonomy Of The Jewish" Millet" In The Ottoman-Turkish Tradition." Studia Hebraica 6 (2006) : 75-86.
– Shmuelevitz, Aryeh. The Jews of the Ottoman Empire in the Late Fifteenth and the Sixteenth Centuries : Administrative, Economic, Legal, and Social Relations as Reflected in the Responsa. Brill Archive, 1984.
– Toktas, Sule. "Citizenship and minorities : A historical overview of Turkey’s Jewish minority." Journal of Historical Sociology 18, no. 4 (2005) : 394-429.
– Tsiamis, Costas, Effie Poulakou-Rebelakou, Athanassios Tsakris, and Eleni Petridou. "Epidemic waves of the Black Death in the Byzantine Empire (1347–1453 AD)." Infez Med 19, no. 3 (2011) : 194-201.
Emile Bouvier
Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.
Notes
[1] Il déclarait par exemple, le 15 octobre 2018, que la Turquie était « le seul pays capable de guider le monde musulman » : https://www.yenisafak.com/en/world/erdogan-turkey-is-the-only-country-that-can-lead-the-muslim-world-3463638
[2] Les relations entre Ankara et Tel Aviv se sont en effet fortement détériorées en 2010, à la suite du raid des forces de sécurité israéliennes sur le navire turc Mavi Marmara, au cours duquel neuf personnes à bord seront tuées et qui provoquera le rappel des ambassadeurs des deux pays. Malgré différentes tentatives de rapprochement, les relations turco-israéliennes n’ont, pour le moment, toujours pas retrouvé leur qualité d’antan.
[3] Cette interprétation est toutefois soumise, sans surprise, à de nombreux débats théologiques et géographiques ; les principales critiques se concentrent sur le fait que la Bible ne mentionne pas spécifiquement le mont Ararat.
[4] Toktas, Sule. "Citizenship and minorities : A historical overview of Turkey’s Jewish minority." Journal of Historical Sociology 18, no. 4 (2005) : 394-429.
[5] Lagrange, Marie-Joseph. "Saint Paul, Epitre aux Galates." (1950).
[6] Edmondson, Jonathan, Steve Mason, and James Rives, eds. Flavius Josephus and Flavian Rome. Oxford : Oxford University Press, 2005.
[7] Murphy, Stephen. "Aubigné, Josephus, and Useful Betrayal." In Itineraries in French Renaissance Literature, pp. 266-279. Brill, 2017.
[8] Labbé, Gilbert. L’affirmation de la puissance romaine en Judée. Paris, 2012.
[9] Josephus, Flavius. The Complete Works of Flavius Josephus. T. Nelson and sons, 1860.
[10] Josèphe, Flavius. La guerre des Juifs. Les écrivains de Fondcombe, 1975.
[11] Ibid.
[12] Judaïques, Antiquités. "Histoire de la guerre des Juifs contre les Romains. 1." Il, c 26.
[13] Piovanelli, Pierluigi. "Le texte de Jérémie utilisé par Flavius Josephe dans le Xe livre des Antiquités Judaïques." Henoch 14 (1992) : 11-36.
[14] Doumanis, Nicholas. Before the nation : Muslim-Christian coexistence and its destruction in late-Ottoman Anatolia. OUP Oxford, 2012.
[15] Ibid.
[16] Brewer, Catherine. "The Status of the Jews in Roman Legislation : The Reign of Justinian 527–565 CE." European Judaism 38, no. 2 (2005) : 127-139.
[17] Feldman, Louis H. Jew and Gentile in the ancient world : attitudes and interactions from Alexander to Justinian. Princeton University Press, 1996.
[18] Kohen, Elli. History of the Byzantine Jews : a microcosmos in the thousand year empire. University Press of america, 2007.
[19] A l’exception notable de certains pays comme les Provinces-Unies, où la tolérance religieuse permettait aux juifs de retrouver leurs racines juives.
[20] A cet égard, l’appel à la croisade d’Urbain II en 1096, du Contre les juifs de Pierre le Vénérable en 1140 ou encore, et surtout, du concile de Latran IV en 1215 s’avèrent des exemples particulièrement éloquents (cf. par exemple : https://www.nationalgeographic.fr/histoire/les-juifs-au-moyen-age-lescalade-de-la-persecution).
[21] Şenay, Bülent. "Communal Autonomy Of The Jewish" Millet" In The Ottoman-Turkish Tradition." Studia Hebraica 6 (2006) : 75-86.
[22] Bursa restera capitale de l’Empire ottoman seulement 10 ans : en 1366, le fils d’Orhan 1er, Murat 1er, la remplace par Andrinople.
[24] https://thejewishnews.com/2018/10/08/ottoman-sultan-murad-iii-orders-displacement-of-jews-from-safed/
[25] Le corsaire y gagnera le surnom affectueux et reconnaissant de « Baba Oruç » (Père Oruç). Le navire d’exploration turc actuellement au centre des tensions greco-turques en Méditerranée orientale porte son nom « Oruç Reis ». A cet égard, voir : https://www.lesclesdumoyenorient.com/Tensions-entre-la-Turquie-la-France-et-la-Grece-en-Mediterranee-orientale.html
[26] Au cours de son histoire, Constantinople sera en effet assiégée 34 fois -dont seulement six fois avec succès.
[27] Les membres du clergé latin, cherchant à justifier auprès de leur armée démoralisée les raisons du siège de Constantinople, expliqueront d’ailleurs, entre autres choses, que « les [Constantinopolitains] sont pires que les juifs ».
[28] Tsiamis, Costas, Effie Poulakou-Rebelakou, Athanassios Tsakris, and Eleni Petridou. "Epidemic waves of the Black Death in the Byzantine Empire (1347-1453 AD)." Infez Med 19, no. 3 (2011) : 194-201.
[29] Inalcik, Halil. "The policy of Mehmed II toward the Greek population of Istanbul and the Byzantine buildings of the city." Dumbarton Oaks Papers 23 (1969) : 229-249.
[30] Rozen, Minna. A History of the Jewish Community in Istanbul : The Formative Years, 1453-1566. Vol. 26. Brill, 2010.
[31] Les juifs romaniotes forment un groupe relativement méconnu du peuple juif : ils constituent un groupe ethnique juif de culture grecque, ayant vécu autour de la Méditerranée orientale et de la Mer Noire pendant plusieurs siècles, et au sujet desquels peu d’études ou de récits historiques ont été réalisés. Ils ne se distinguent toutefois pas des autres juifs par leur simple caractère grec : contrairement à la majorité des juifs qui ont adopté le Talmud de Babylone, les Romaniotes suivent la loi du Talmud de Jérusalem. La culture des juifs romaniotes se dissoudra toutefois avec celle des Séfarades lors de l’arrivée massive des juifs d’Espagne, expulsés en 1492 par le décret d’Alhambra.
[32] Shmuelevitz, Aryeh. The Jews of the Ottoman Empire in the Late Fifteenth and the Sixteenth Centuries : Administrative, Economic, Legal, and Social Relations as Reflected in the Responsa. Brill Archive, 1984.
[33] İnalcık, Halil. "Foundations of Ottoman-Jewish Cooperation." Jews, Turks, Ottomans-A Shared History, Fifteenth through the Twentieth Century (2002) : 3-14.
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