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Guerre entre la Turquie et le PKK : une intensification en trompe-l’œil (2/2) ? Point de situation politico-diplomatique

Par Emile Bouvier
Publié le 17/12/2024 • modifié le 17/12/2024 • Durée de lecture : 12 minutes

Lire la partie 1 : Guerre entre la Turquie et le PKK : une intensification en trompe-l’œil (1/2) ? Point de situation militaire

1. La lutte contre le PKK comme levier de manœuvre diplomatique

Partisane d’une « diplomatie à la carte », la Turquie a su exploiter à son avantage la question pékakiste dans ses relations diplomatiques. L’un des exemples les plus récents, évoqué en première partie d’article, est celui du projet de la « route du développement » qu’Ankara et Bagdad entendent tous deux mettre en œuvre sur le territoire irakien, et dans la réalisation duquel le rôle de la Turquie se montrera déterminant. Moyennant entre autres choses le soutien de la Turquie à ce projet, l’Irak a déclaré le 14 mars 2024 interdire officiellement le PKK sur son territoire [2] - mais sans le considérer pour autant comme une organisation terroriste -, une promesse illustrée dès le 6 juillet dernier par l’interdiction de trois partis politiques irakiens accusés de liens avec le PKK [3], suivie d’une confiscation de leurs propriétés. Si l’Irak s’est gardé de considérer le mouvement kurde comme une organisation terroriste afin de ne pas devoir conduire d’opérations sécuritaires à son encontre, cette interdiction demeure malgré tout une victoire pour la Turquie et lui permet de faire revêtir une légitimité supplémentaire à son combat contre le PKK.

Bien plus médiatisé, le cas de la demande d’accession à l’OTAN de la Suède et de la Finlande est également un exemple éloquent : inquiets du virage belliciste pris par la Russie à l’aune de l’invasions de l’Ukraine en février 2022, ces deux pays scandinaves ont annoncé simultanément leur intention de demander leur adhésion à l’Alliance Atlantique le 13 mai 2022. Alors que la totalité des membres de l’organisation militaire s’y sont montrés aussitôt favorables [4], les autorités turques ont annoncé leur opposition à cet élargissement en raison du soutien de ces deux pays, selon Ankara, aux Forces démocratiques syriennes (FDS), que la Turquie combat en Syrie et considère comme terroristes en raison de leurs liens avec le PKK [5]. Tout élargissement de l’OTAN étant conditionné à une approbation unanime de ses membres, le veto de la Turquie bloquait, de facto, l’entrée hautement stratégique de ces deux pays voisins - ou quasi-voisin, dans le cas de la Suède - de la Russie dans l’OTAN.

La Turquie a dès lors posé ses conditions pour lever son veto : la Suède et la Finlande devaient s’engager à cesser leur soutien aux FDS - qui s’avérait minimal mais qui permettait surtout à Ankara de forcer ses partenaires otaniens à reconnaître les liens entre FDS et PKK - ; s’engager davantage dans la lutte contre l’organisation révolutionnaire kurde, en particulier au regard des activités pékakistes sur leur propre sol ; coopérer davantage avec Ankara, notamment en extradant vers la Turquie des militants du PKK actifs en Suède et Finlande. Le PKK est en effet très actif en Europe, y compris en Scandinavie, où il procède à des levers de fonds (tel que « l’impôt révolutionnaire », ou « kampanya » [6]) afin de soutenir la lutte au Moyen-Orient, procède à des activités de propagande [7] et recrute parmi la diaspora kurde de futurs combattants à envoyer sur les théâtres d’opérations du mouvement, notamment dans les montagnes du Kurdistan d’Irak [8]. Finalement, après plusieurs mois de bras-de-fer diplomatique [9] et de médiation américaine, la Suède et la Finlande cèderont et s’engageront en janvier 2023 à respecter les conditions fixées par la Turquie. En guise de bonne foi, Stockholm annoncera en juin 2023 l’extradition prochaine d’un ressortissant turc vivant légalement en Suède mais accusé en Turquie de participation à un trafic de drogue et de production d’image satirique de Recep Tayyip Erdoğan, une activité répréhensible selon la loi turque [10].

La Finlande rejoindra l’OTAN le 4 avril 2023 et la Suède le 7 mars 2024. Si aucun citoyen turc n’a finalement été extradé vers la Turquie [11] et que la position de Stockholm et Helsinki à l’égard du PKK n’a que très peu évolué depuis l’entente trouvée avec la Turquie [12], ce long bras-de-fer diplomatique est une victoire pour la présidence turque : ce chantage au veto a en effet permis à Ankara d’obtenir ce qu’elle désirait probablement davantage qu’une meilleure coopération antiterroriste de la part de la Suède et de la Finlande : le feu vert de Washington pour vendre à nouveau des avions de combat F-16 à la Turquie [13], qui négociait d’arrache-pied depuis près de cinq ans la possibilité d’acheter ces appareils américains qui lui était refusés après l’acquisition en 2019 par Ankara de systèmes de défense antiaérienne russe S400 [14]. Les autorités turques ne perdront pas de temps : dès le 13 juin 2024, un accord de 23 milliards de dollars sera signé avec Washington afin de fournir 40 nouveaux F-16 à la Turquie et en moderniser 79 déjà en possession de l’Armée de l’air turque [15].

Depuis l’affaire des négociations entre la Turquie, la Finlande et la Suède, les pays européens - dont une large majorité considère le PKK comme une organisation terroriste - semblent avoir accru également leur coopération avec Ankara en matière de lutte contre le PKK, tant en intensifiant les opérations sur leur propre sol qu’en fournissant des renseignements aux autorités turques, comme ces dernières le réclament depuis maintenant plusieurs années [16] : le 24 novembre dernier par exemple, Mehmet Sava, l’un des cadres du PKK responsable de l’organisation en France était arrêté à Istanbul lors de sa descente d’avion [17]. Le 5 novembre 2024, la police turque arrêtait le cadre pékakiste en charge du Portugal, Serdar Tunagur, alors qu’il se trouvait à Istanbul [18]. Le 22 octobre 2024, trois cadres actifs en France et en Allemagne, membres par ailleurs de la même famille, étaient arrêtés à Istanbul et à Balikesir [19]. Quelques semaines auparavant, le 15 septembre 2024, une Australienne d’origine kurde, Cigdem Aslan, était arrêtée à l’aéroport d’Istanbul en raison de ses liens supposés avec le PKK [20]. Le 22 juillet 2024, l’un des cadres de l’organisation kurde en poste en Autriche, Hidir Korkut, était arrêté à son tour lors de son arrivée en Turquie [21]. Sur le sol européen lui-même, les opérations de police se sont multipliées : Serdar Karakoç, un Kurde réfugié aux Pays-Bas depuis 23 ans, a ainsi été arrêté le 7 juin par la police néerlandaise et devrait être prochainement extradé vers l’Allemagne dans le cadre d’une enquête antiterroriste menée à son encontre. En mars et avril, la France a extradé trois militants du PKK vers la Turquie [22] avant d’arrêter, le 23 avril, huit autres membres de l’organisation soupçonnés de participer à la collecte de l’impôt révolutionnaire [23]. Le même jour, la police belge conduisait à Bruxelles une perquisition de cinq heures dans les locaux des chaînes de télévision pro-PKK « Sterk TV » et « Medya Haber TV », saisissant des dizaines d’ordinateurs et de documents [24]. Jamais la coopération avec la Turquie dans le cadre de la lutte contre le PKK n’a été aussi soutenue que ces derniers mois, notamment en Europe.

De fait, au-delà des relations diplomatiques publiques et médiatisées, la Turquie sait également utiliser le conflit avec le PKK comme un outil de négociation lors de discussions plus confidentielles : selon certains journalistes [25], ces opérations européennes contre le PKK seraient utilisées comme monnaies d’échange pour obtenir auprès de la Turquie des renseignements dans la lutte, par exemple, contre les organisations djihadistes comme l’Etat islamique : alors que ce dernier venait de frapper Moscou le 22 mars - causant la mort de 140 personnes [26] - et que les Jeux olympiques et paralympiques de Paris approchaient à grands pas, Ankara aurait fourni, dans les semaines suivant les opérations menées contre le PKK en mars et avril, des renseignements à la France afin de l’aider à déjouer de potentielles attaques terroristes durant les Jeux [27], soulevant ainsi l’hypothèse d’une coopération accrue de Paris avec Ankara en matière de lutte contre le PKK moyennant, de la part de la Turquie, une meilleure coopération dans la lutte contre les mouvements djihadistes à même de frapper le territoire français.

Pour autant, malgré l’intensification en trompe-l’œil du conflit entre la Turquie et le PKK, plusieurs événements et déclarations ont pu laisser entrevoir, ces derniers mois, de potentielles négociations vers un cessez-le-feu.

2. Une ouverture inattendue des autorités turques… à des fins électorales ?

La rentrée de la Grande Assemblée nationale de Turquie, le 1er octobre 2024, n’a pas manqué d’intérêt pour les journalistes et observateurs de la vie politique turque : le 3 octobre, Delvet Bahçeli, figure de proue de l’extrême-droite turque (le MHP, Parti d’action nationaliste, allié incontournable de l’AKP depuis 2015 et adversaire acharné des mouvements kurdes), a serré la main pour la première fois aux représentants du parti pro-kurde DEM (« Parti de l’égalité et de la démocratie des peuples », successeur du HDP), déclarant ensuite que « nous entrons dans une nouvelle ère. Alors que nous voulons la paix dans le monde, nous devons assurer la paix dans notre propre pays » [28]. Cette poignée de main, signifiant de la part de Bahçeli qu’il reconnaît le DEM comme acteur politique légitime, est d’autant plus historique que le leader du MHP s’était distingué ces dernières années par son combat pour faire interdire le HDP, qu’il qualifiait de « terroriste » [29] en raison des liens, parfois simplement familiaux, de nombreux membres du parti avec le PKK [30].

Cette première main tendue s’est pourtant avérée moins historique que le discours tenu ensuite par Bahçeli le 22 octobre suivant : dans une adresse à ses collègues députés, le leader du MHP a suggéré qu’Abdullah Öcalan, fondateur et guide spirituel du PKK, détenu en isolement sur l’île-prison d’Imrali depuis 2002 - et que Bahçeli appelait en 2007 à être exécuté [31] - pourrait être libéré s’il venait déclarer à la tribune de la Grande Assemblée nationale de Turquie la dissolution du PKK et la cessation des hostilités [32]. En guise de preuve de bonne volonté de la part des autorités turques, Öcalan a pu recevoir, le surlendemain de l’appel de Bahçeli, la première visite d’un membre sa famille - en l’occurrence son neveu Ömer Öcalan, par ailleurs député DEM de Şanlıurfa - en 3 ans et demi [33]. Selon son neveu, Abdullah Öcalan aurait déclaré « ne pas vouloir sortir d’ici dans un cercueil » et « être prêt à assumer sa responsabilité » en appelant prochainement le PKK à « déposer les armes » [34].

Le lendemain du discours de Bahçeli toutefois, un incident majeur est venu bouleverser le processus d’ouverture initié par les autorités turques : le PKK a commis l’un de ses attentats les plus meurtriers de ces dernières années près d’Ankara, comme évoqué en première partie de cet article. Aussitôt, une campagne intensive de frappes de représailles a été conduite à travers le nord de la Syrie et de l’Irak, provoquant la mort d’au moins douze civils [35]. En Turquie, les autorités ont destitué six maires kurdes - dont les maires de grandes villes comme Tunceli ou de grands quartiers, comme celui d’Esenyurt à Istanbul - et les ont remplacé par des administrateurs civils nommés par le pouvoir [36], tandis que des dizaines d’arrestations de militants ou sympathisants présumés du PKK ont été conduites à travers le pays [37]. Les avocats d’Abdullah Öcalan ont par ailleurs indiqué que les autorités turques ont interdit à leur client de recevoir toute nouvelle visite - y compris de ses avocats - dans les six prochains mois [38]. Les hostilités ont donc semblé reprendre pour de bon et signer la fin du timide processus de dialogue engagé quelques semaines plus tôt.

Pourtant, la volonté des protagonistes de trouver une solution au conflit ne semble pas, malgré ces événements, avoir été profondément grevée. En effet, dans deux communiqués séparés où le PKK revendique être l’auteur de l’attaque, le mouvement kurde indique que celle-ci a été commise par une « équipe autonome » - une façon de dire que l’état-major du PKK n’a pas forcément approuvé, ni même eu vent, de l’organisation de cet attentat - et que cette attaque « était planifiée depuis longtemps » et qu’elle n’avait « rien à voir avec l’agenda politique récemment discuté en Turquie », c’est-à-dire la main tendue de Bahçeli [39]. La présidence turque elle-même, dans un discours tenu le 29 octobre - soit six jours après l’attentat du PKK - continue de soutenir l’idée d’une ouverture vers l’organisation révolutionnaire kurde, soutenant publiquement l’initiative de son allié du MHP [40]. Le 27 novembre, Bahçeli a indiqué lors d’une réunion de son parti à la Grande Assemblée nationale turque qu’une prise de contact entre Abdullah Öcalan et le parti DEM - visant à évoquer les modalités d’un désarmement du PKK - devrait se faire « sans délai » [41].

Toutefois, la question d’une solution de paix avec le PKK ne semble pas forcément être le seul objectif en ligne de mire de la présidence turque et de ses alliés. En effet, l’enjeu de l’ouverture initiée par les autorités turques dépasse la seule problématique sécuritaire ; il y est avant tout question de politique et, plus précisément, d’enjeux électoraux. Les dernières élections organisées en Turquie (les municipales le 31 mars 2024) ont en effet été l’un des pires camouflets subis par le parti présidentiel - l’AKP - au cours des vingt dernières années ; or, Recep Tayyip Erdoğan est soucieux de redorer son image et de s’attirer le soutien de tout ou partie du parti pro-kurde DEM (troisième plus grand groupe parlementaire) en raison de sa volonté de changer la Constitution afin de pouvoir se présenter à la prochaine élection présidentielle, prévue au printemps 2028 - un souhait exprimé officiellement le 10 novembre dernier [42]. Devlet Bahçeli évoquait lui-même, cinq jours auparavant, la perspective « naturelle » et la « bonne décision » (sic) que serait un amendement constitutionnel visant à permettre à R.T. Erdoğan de continuer à présider à la destinée à la Turquie [43].

La main tendue d’Ankara au PKK est ainsi davantage une tentative de courtiser les Kurdes eux-mêmes que les cadres et militants de l’organisation révolutionnaire : le 19 novembre 2024, Devlet Bahçeli affirmait ainsi - notamment afin de rassurer son propre camp - que le PKK était une « organisation terroriste » et qu’il ne disposait d’« aucune légitimité pour représenter les Kurdes » [44], faisant là une distinction relativement peu courante dans sa carrière politique. Quelques semaines auparavant, le 29 octobre, R.T. Erdoğan saluait la « fenêtre d’opportunité historique » ouverte par la proposition de son allié du MHP [45] et encourageait les Kurdes à « saisir la main qui vous est tendue avec sincérité », soulignant que « la république appartient aux Kurdes autant qu’elle appartient aux Turcs » [46]. Il est d’ailleurs intéressant de constater qu’en-dehors de ses déclarations le 29 octobre, la présidence turque, d’habitude loquace sur des sujets aussi sensibles, est restée particulièrement discrète : il pourrait s’agir là d’une tactique de R.T. Erdoğan visant à laisser son allié du MHP tâter le terrain à sa place afin de se protéger de toute potentielle retombée politique négative que cette ouverture vers le DEM et les Kurdes pourrait provoquer.

Quoi qu’il en soit, les représentants du DEM ont d’ores et déjà déclaré se montrer prêts à jouer leur part dans le succès d’une « paix honorable » [47]. Si l’intensification des opérations menées contre le PKK tant en Turquie que dans le nord de l’Irak ou de la Syrie peuvent sembler contre-productives à l’égard du processus de paix, il semble s’agir là, au contraire, d’une stratégie des autorités turques : celles-ci entendent ne pas répéter l’erreur des négociations de paix - et du cessez-le-feu qui l’accompagnait - de 2013-2015, que le PKK avait exploité pour redéployer son dispositif en Turquie et reconstruire son réseau logistique. Ankara va donc certainement maintenir une pression sécuritaire soutenue contre le PKK, tant en Turquie qu’en Syrie et en Irak, tout en laissant ouverte la porte des négociations [48].

Conclusion

Quarante ans après le premier échange de tirs entre guérilleros du PKK et soldats de l’armée turque, le conflit entre l’organisation révolutionnaire kurde et la Turquie continue ainsi de jouer un rôle prépondérant dans la vie politique, diplomatique, sécuritaire et sociale turque. Tandis que les opérations militaires vont toujours bon train à travers le Moyen-Orient et ont connu ces derniers mois une certaine intensification, la sphère politique turque explore l’opportunité d’une ouverture vers le PKK, tant à des fins sécuritaires que pour des raisons électorales presque publiquement admises. La perspective de négociations et d’un potentiel processus de paix ne sera toutefois pas synonyme, pour autant, d’un apaisement de la situation militaire : non seulement des franges autonomes du PKK pourront chercher à enrayer ce processus en commettant des attentats similaires à celui du 23 octobre, mais la Turquie entend maintenir une pression sécuritaire sur l’organisation kurde. La probabilité d’un départ des forces américaines de Syrie, ou au moins d’un désengagement de l’administration Trump du théâtre d’opérations levantin similaire à celui déjà initié lors de son premier mandat en 2016-2020, pourra notamment aboutir en de potentielles nouvelles opérations militaires turques et des rebelles soutenus par la Turquie contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie afin de compléter le « corridor de sécurité » voulu par Ankara à ses frontières. En constante évolution, soumis à de nombreuses dynamiques internes comme exogènes, le conflit entre la Turquie et le PKK restera donc fort probablement une problématique régionale majeure dans les mois et années à venir et, très certainement, l’une des principales préoccupations sécuritaires du théâtre syrien dans les prochains mois.

A lire sur Les clés du Moyen-Orient :
 La Turquie et ses nouveaux « alliés », sous la direction de Jean Marcou, revue Orients Stratégiques numéro 9, 2019
 Le PKK prochainement retiré de la liste des organisations terroristes de l’Union européenne ?
 Extrême droite et extrême gauche en Turquie (1970-1983)
 Bookchin, Öcalan et Rojava
 Entretien avec Jean-François Pérouse - Retour sur les élections municipales du 31 mars 2024 en Turquie : la sanction du mépris du local

Sitographie :
 Iraq bans PKK as security ties with Turkey gain momentum, Al Monitor, 14/03/2024
https://www.al-monitor.com/originals/2024/03/iraq-bans-pkk-security-ties-turkey-gain-momentum
 Iraq outlaws 3 parties over links with terrorist PKK, Anadolu Ajansi, 06/08/2024
https://www.aa.com.tr/en/middle-east/iraq-outlaws-3-parties-over-links-with-terrorist-pkk/3296355
 Turkey blocks early vote on Sweden and Finland joining Nato, The Guardian, 18/05/2022
https://www.theguardian.com/world/2022/may/18/sweden-and-finland-formally-apply-to-join-nato
 Hungary’s parliament clears path for Sweden’s Nato membership, BBC News, 26/02/2024
https://www.bbc.com/news/world-europe-68405893
 « Une grande partie des Kurdes sont consentants à cet impôt » : qu’est-ce que la « kampanya » qui finance le PKK ?, Libération, 24/04/2024
https://www.liberation.fr/international/europe/une-grande-partie-des-kurdes-sont-consentants-a-cet-impot-quest-ce-que-la-kampanya-qui-finance-le-pkk-20240424_WSNNFRK34BEK5HIDP3QBQVBFS4/
 European Base for PKK Fundraising and Propaganda, Kharon, 2024
https://brief.kharon.com/updates/european-base-for-pkk-fundraising-and-propaganda
 PKK terrorists exploit legal gaps in Europe to recruit, finance, Daily Sabah, 26/04/2024
https://www.dailysabah.com/politics/war-on-terror/pkk-terrorists-exploit-legal-gaps-in-europe-to-recruit-finance
 Turkey Accuses Finland and Sweden of Betraying Extradition Pledge, BalkanInsight, 04/08/2022
https://balkaninsight.com/2022/08/04/turkey-accuses-finland-and-sweden-of-betraying-extradition-pledge/
 Sweden to extradite self-proclaimed PKK supporter to Turkey, Le Monde, 12/06/2023
https://www.lemonde.fr/en/international/article/2023/06/12/sweden-to-extradite-self-proclaimed-pkk-supporter-to-turkey_6030986_4.html
 Sweden’s Supreme Court blocks extradition of two wanted by Turkey, Al Jazeera, 13/07/2023
https://www.aljazeera.com/news/2023/7/13/swedens-supreme-court-blocks-extradition-of-two-wanted-by-turkey
 After Nato membership pledge, Finland continues to deny Turkish extradition requests, YLE, 23/102024
https://yle.fi/a/74-20119663
 Erdoğan gains from lifting Sweden and Finland Nato veto with US fighter jet promise, The Guardian, 29/06/2022
https://www.theguardian.com/world/2022/jun/29/erdogan-gains-from-lifting-sweden-and-finland-nato-veto-with-us-fighter-jet-promise
 Turkey announces initial payment for $23B F-16 jets deal, Al-Monitor, 31/10/2024
https://www.al-monitor.com/originals/2024/10/turkey-announces-initial-payment-23b-f-16-jets-deal
 Turkey Signs Deal With US to Buy F-16 Warplanes, The Defense Post, 13/06/2024
https://thedefensepost.com/2024/06/13/turkey-us-f16-deal/
 Turkey–EU Counterterrorism Dialogue : Different Perceptions, Different Priorities, GMF, 2017
https://www.gmfus.org/news/turkey-eu-counterterrorism-dialogue-different-perceptions-different-priorities
 Fransa’dan Dönen PKK Terör Örgütü Üyesi Tutuklandı, Ticari Hayat, 22/11/2024
https://www.ticarihayat.com/fransadan-donen-pkk-teror-orgutu-uyesi-tutuklandi
 Turkey Arrests PKK Leader in Portugal During Joint Operation, BasNews, 17/11/2024
https://www.basnews.com/en/babat/866769
 Intelligence, police arrest 3 PKK/KCK terrorists active in Europe, Daily Sabah, 22/10/2024
https://www.dailysabah.com/politics/war-on-terror/intelligence-police-arrest-3-pkkkck-terrorists-active-in-europe
 Turkiye detains Australia woman over alleged links to PKK, Middle East Monitor, 24/09/2024
https://www.middleeastmonitor.com/20240924-turkiye-detains-australia-woman-over-alleged-links-to-pkk/
 Türkiye arrests key figure of PKK terrorist group’s Austria branch, Daily Sabah, 04/08/2024
https://www.dailysabah.com/politics/war-on-terror/turkiye-arrests-key-figure-of-pkk-terrorist-groups-austria-branch
 What’s driving France’s sudden deportation of Kurdish activists ?, RFI, 25/10/2024
https://www.rfi.fr/en/france/20241025-what-driving-france-sudden-deportation-of-kurdish-activists
 France Arrests Eight In PKK Financing Probe, Barron’s, 23/04/2024
https://www.barrons.com/news/france-arrests-eight-in-pkk-financing-probe-2b078951
 Federal police raid PKK-linked TV networks in Belgium, 23/04/2024
https://www.barrons.com/news/france-arrests-eight-in-pkk-financing-probe-2b078951
 Comment la France livre des Kurdes à la Turquie d’Erdogan, Marianne, 26/05/2024
https://www.marianne.net/societe/comment-la-france-livre-des-kurdes-a-la-turquie-d-erdogan
 Attentat à Moscou : la Russie face au terrorisme islamiste, IRIS, 26/03/2024
https://www.iris-france.org/184925-attentat-a-moscou-la-russie-face-au-terrorisme-islamiste/
 Bahçeli’nin ’muhalefetle yumuşama’ açılımı : Nezaket mi, siyasi taktik mi ?, BCC News, 04/10/2024
https://www.bbc.com/turkce/articles/clyldlk51pyo
 MHP Genel Başkanı Bahçeli : HDP’nin kapısına açılmamak üzere kilit vurulmalıdır, Anadolu Ajansi, 11/12/2020
https://www.aa.com.tr/tr/politika/mhp-genel-baskani-bahceli-hdpnin-kapisina-acilmamak-uzere-kilit-vurulmalidir/2074110
 HDP sticks to pro-PKK stance under new name for Turkish vote, Daily Sabah, 31/03/2023
https://www.dailysabah.com/politics/elections/hdp-sticks-to-pro-pkk-stance-under-new-name-for-turkish-vote
 İYİ Party leader slams Bahçeli over Öcalan remarks, Hürriyet Daily News, 23/10/2024
https://www.hurriyetdailynews.com/iyi-party-leader-slams-bahceli-over-ocalan-remarks-201855
 Bahçeli’nin Öcalan çağrısı sonrası Ankara kulislerinde neler konuşuluyor ?, BBC News, 23/10/2024
https://www.bbc.com/turkce/articles/c62j43ln766o
 Öcalan’la 43 ay sonra ilk görüşme, Hürriyet, 24/10/2024
https://www.hurriyet.com.tr/yazarlar/abdulkadir-selvi/ocalanla-43-ay-sonra-ilk-gorusme-42570030
 Abdullah Öcalan’la görüşmeden ilk mesaj geldi, Rudaw, 24/10/2024
https://manage.rudaw.net/turkish/middleeast/turkey/241020244
 Turkey strikes in Syria and Iraq after attack on defence firm near Ankara, The Guardian, 24/10/2024
https://www.theguardian.com/world/2024/oct/24/turkey-airstrikes-syria-iraq-attack-defence-firm-hq-ankara-kurdish-militant-pkk
 Turkey removes two more pro-Kurdish mayors from office for links to banned group, AP News, 22/11/2024
https://apnews.com/article/turkey-sacks-prokurdish-mayors-3c6c33fd7fa2d86c9dc34089e6a98c9b
 İstanbul’da PKK operasyonunda gözaltına alınan 20 şüpheliden 4’ü tutuklandı, DHA, 02/11/2024
https://www.dha.com.tr/gundem/istanbulda-pkk-operasyonunda-gozaltina-alinan-20-supheliden-4u-tutuklandi-2525694
 New six-month lawyer visit ban on PKK leader Öcalan, Bianet, 22/11/2024
https://bianet.org/haber/new-six-month-lawyer-visit-ban-on-pkk-leader-ocalan-302056
 PKK, TUSAŞ saldırısını üstlendi : ’Uzun süre önce planlandı, siyasal gündemle ilgisi yok’, 25/10/2024
https://tr.euronews.com/2024/10/25/pkk-tusas-saldirisini-ustlendi-uzun-sure-once-planlandi-siyasal-gundemle-ilgisi-yok
 Erdoğan, Bahçeli’ye Öcalan çıkışı için teşekkür etti, BBC News, 30/10/2024
https://www.bbc.com/turkce/articles/cwy1wn9pyz3o
 Erdogan ally floats Turkey constitutional amendment to let him extend his tenure, Reuters, 05/11/2024
https://www.reuters.com/world/middle-east/erdogan-ally-floats-turkey-constitutional-amendment-let-him-extend-his-tenure-2024-11-05/
 Turkish far-right leader claims ‘PKK does not represent Kurds’, Medya News, 19/11/2024
https://medyanews.net/turkish-far-right-leader-claims-pkk-does-not-represent-kurds/
 Erdoğan : Seize ‘historic opportunity’ for unity, Daily News, 30/10/2024
https://www.hurriyetdailynews.com/erdogan-underpins-historic-opportunity-to-resolve-kurdish-issue-202094
 President Erdoğan : This Republic belongs to both Turks and Kurds, A Haber, 30/10/2024
https://www.anews.com.tr/turkey/2024/10/30/president-erdogan-this-republic-belongs-to-both-turks-and-kurds
 Historic opportunity for peace, Öcalan must be heard, Bakırhan says, Medya News, 19/11/2024
https://medyanews.net/historic-opportunity-for-peace-ocalan-must-be-heard-bakirhan-says/
 Ankara attack disrupts talks between the PKK and Turkish governement, 23/10/2024
https://ozarab.media/ankara-attack-disrupts-talks-between-the-pkk-and-turkish-government/

Publié le 17/12/2024


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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