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Eau et conflits dans le bassin du Jourdain

Par Hervé Amiot
Publié le 12/12/2013 • modifié le 11/03/2018 • Durée de lecture : 11 minutes

Il borde précisément deux territoires fortement contestés : le Golan et la Cisjordanie, occupés par Israël depuis 1967. La problématique de l’eau dans le bassin du Jourdain s’inscrit donc pleinement dans le conflit israélo-palestinien. L’enjeu de l’eau n’est pas qu’un élément secondaire, face à d’autres questions plus importantes. Il est une des clés des rapports entre Israël et ses voisins arabes, et une des clés des relations israélo-palestiniennes. Le contrôle de l’eau est enfin un enjeu sensible aujourd’hui avec la croissance de la demande, obligeant les Etats à rechercher de nouvelles sources d’approvisionnement, comme les nappes phréatiques de Cisjordanie. Après avoir analysé les politiques des Etats face à la rareté de la ressource hydrique (I), nous verrons que les tensions interétatiques autour de l’eau se sont développées très tôt pour culminer à la Guerre des Six-Jour, en 1967 (II). La politique israélienne est en effet largement guidée par la volonté de contrôler le plus de ressources en eau possible, et notamment celles de Cisjordanie (III).

I – L’eau dans le bassin du Jourdain : une ressource rare et convoitée

Géographie du bassin fluvial

Le bassin du Jourdain est partagé entre quatre pays : Israël, Jordanie, Syrie et Liban, auxquels il faut ajouter les territoires palestiniens de Cisjordanie. Le Jourdain prend sa source dans le Mont Hermon, au Liban, qu’il parcourt sur 21 km. Il passe la frontière israélienne et arrive au lac Houleh (maintenant asséché), lieu de rencontre avec trois affluents (Hasbani, Banias, Dan). Ensuite, il parcourt 17 km de gorges étroites et arrive au lac de Tibériade, où la salinité est forte, d’autant plus que des cours d’eau douce s’y jetant ont été détournés. Le lac de Tibériade reçoit cependant les eaux des multiples petits cours d’eau traversant les hauteurs du Golan. Ensuite, le Jourdain rencontre la rivière Yarmouk (arrivant de Syrie), puis décrit des méandres sur 320 km (109 km à vol d’oiseau) pour atteindre la mer Morte. Ces 320 km sont occupés par une plaine humide (le zor humide), à la végétation subtropicale, dominée des deux côtés (cisjordanien et jordanien) par des terrasses sèches et ravinées.

Cette région, contrairement à l’Anatolie turque, ne dispose pas de ressources en eau abondantes. Le débit naturel du Jourdain n’est que de 500 millions de m³ au sortir du lac de Tibériade, et 1400 millions de m³ à son embouchure dans la mer Morte. Mais dans les faits, c’est-à-dire avec l’exploitation du fleuve, le débit n’est que de 70 millions de m³ à Tibériade et de 160 millions à la Mer Morte.
Le sous-sol de la région recèle aussi des nappes phréatiques. La principale nappe aquifère (Yarnon-Tanikrim), d’une capacité de 350 millions de m³, est située au Sud-Ouest de la Cisjordanie. Deux autres nappes sont localisées au Nord et à l’Est de la Cisjordanie. Il existe également une nappe aquifère littorale, le long de la Méditerranée.

Les prélèvements des différents Etats

La Jordanie dispose de 800 millions de m³ par an, dont plus de la moitié proviennent des nappes (fossiles ou renouvelables). Elle a réalisé des aménagements pour exploiter ses ressources : pompes pour prélever dans les nappes phréatiques, barrages sur la Zarqa et d’autres petits affluents du Jourdain. La principale réalisation est le canal du Ghor oriental, parallèle au Jourdain, commencé à partir du Yarmouk en 1959, et étendu progressivement pour atteindre la mer Morte en 1987. Il permet d’alimenter la ville d’Aman et d’irriguer des terres.

En Israël, les prélèvements annuels s’élèvent à 1900-2000 millions de m³, ce qui dépasse de 8 à 14% les ressources brutes disponibles. Habib Ayeb (1998) estime que la seule Cisjordanie dispose de ressources s’élevant à 850 millions de m³/an (615 millions pour les nappes souterraines, et 250 millions pour le Jourdain). Pour augmenter leurs prélèvements sur le Jourdain, les Israéliens ont construit l’Aqueduc National (National Weter Carrier) détournant les eaux du lac de Tibériade et traversant tout le territoire israélien pour alimenter le désert du Néguev. Israël exploite aussi beaucoup les nappes phréatiques de Cisjordanie, ce qui provoque la colère de l’Autorité palestinienne. Nous y reviendrons à la fin de l’article. Lasserre et Descroix (2011) remarquent par ailleurs que les nappes aquifères sont surexploitées (la nappe de Gaza est pompée au rythme de 160 millions de m³/an, alors que son potentiel n’est que de 60 millions de m³/an). La nappe côtière d’Israël est également très exploitée.

La Syrie se trouve dans une problématique différente : à l’Est, elle appartient au bassin de l’Euphrate, à l’Ouest, à celui du Jourdain. Ses prélèvements sont plus importants du côté de l’Euphrate. Cependant, l’exploitation des affluents du Jourdain n’est pas négligeable. Le Yarmouk est un des principaux affluents du Jourdain et de nombreux barrages ont été réalisés sur son bassin versant. Par ailleurs, une source de tension très forte avec Israël est la question du Golan, territoire syrien annexé par l’Etat hébreu à la suite de la Guerre des Six-Jours, en 1967. Car cette région est un véritable « château d’eau », de nombreux petits cours d’eau se jetant dans le lac de Tibériade (15-20% des eaux d’Israël viennent du Golan). La Syrie réclame ainsi toute l’eau du Golan, en vertu de la doctrine de la souveraineté absolue sur un territoire, tandis qu’Israël met en avant le droit d’usage et l’impossibilité économique de renoncer à cette eau.

L’augmentation de la consommation et les stratégies alternatives

La consommation des pays s’accroît sous la pression démographique et la hausse du niveau de vie. En Israël, d’après Lasserre et Descroix (2011), la ressource en eau devrait être en 2015 inférieure de 15% à 35% à celle de 2011.

Israël a mis en place des techniques de rationalisation de la consommation d’eau. C’est là qu’a été inventée la technique de l’irrigation au goutte à goutte. Par ailleurs, le dogme de l’autosuffisance alimentaire a été abandonné. Du côté de l’offre, le dessalement de l’eau de mer est pratiqué. 13% de l’eau consommée en 2006 était de l’eau dessalée. En 2000, un grand programme de construction d’usines de dessalement a été engagé : l’usine d’Ashkelon, la plus grande du monde à sa construction en 2005, a été complétée par celles d’Hadera, Palmachim et Ashdod.

Cependant, les autres pays n’ont pas les moyens de développer de telles techniques pour augmenter l’offre en eau. Il s’agit alors de se tourner du côté de la demande et de se « serrer la ceinture ». Avec 170 m³/hab/an, la Jordanie est en situation de « stress hydrique » (moins de 500 m³/hab/an). Pierre Blanc (2006) montre comment l’Etat a dû combiner politique de l’offre et de la demande. Certes, elle a construit par le passé le canal de Ghor et augmente actuellement ses prélèvements de ressources non renouvelables (nappes phréatiques fossiles). Mais elle a également changé sa politique de distribution hydrique : favorisation des villes au détriment des campagnes (qui ont un poids électoral plus faible), privatisation de la distribution, politique de tarification pour éviter le gaspillage.

II – Les conflits interétatiques autour de l’eau

Le Premier ministre d’Israël, Yitzhak Rabin expliquait en 1992 : « Si nous réglons tous les problèmes du Proche-Orient mais pas celui du partage de l’eau, note région explosera. La paix ne sera pas possible ». En effet, le manque d’eau, couplé au problème palestinien, ne laisse pas de provoquer des tensions entre les Etats.

L’eau : un enjeu vital, des conflits précoces

En 1919, Chaïm Waizmann, le leader de l’Organisation sioniste mondiale, déclarait : « Tout l’avenir économique de la Palestine dépend de son approvisionnement en eau ». Il préconisait l’intégration de la vallée du Litani (Sud du Liban actuel) à l’Etat palestinien.

Face au risque de conflits, le gouvernement américain propose, en 1953, une médiation pour résoudre les contentieux sur le bassin du Jourdain. Cela aboutit au Plan Johnston, qui établit le caractère transfrontalier du bassin et est favorable aux économies arabes, en donnant 52% de l’eau à la Jordanie, 31% à Israël, 10% à la Syrie, 3% au Liban. Mais Israël le rejette.

Dès 1953, Israël a commencé l’aménagement unilatéral du lac Houleh, au nord de Tibériade, entrainant des escarmouches avec la Syrie. En 1959, Israël entame le chantier de l’Aqueduc national (National Water Carrier) pour détourner les eaux du lac de Tibériade vers le reste de son territoire. Le chantier est dans un premier temps interrompu par l’arrêt des fonds américains, qui ne veulent pas voir la violence escalader dans le contexte de Guerre Froide. Cependant, Israël parvient à le reprendre et le poursuivre discrètement. Quand les pays arabes apprennent cela, leur colère est grande. En janvier 1965, l’aqueduc est la cible du premier attentat du Fatah (organisation luttant pour la libération de la Palestine) dirigé par Yasser Arafat.

A partir de 1965, le Liban, la Jordanie et la Syrie amorcent, en réaction au projet israélien, des travaux de détournement du Jourdain et de ses affluents (Hasbani, Wazzani, Yarmouk), privant ainsi Israël d’une partie de ses ressources. L’armée israélienne bombarde alors les travaux syriens de détournement du Hasbani et du Banias dans le Golan, et détruit les installations jordaniennes du canal du Ghor occidental.

La Guerre des Six-Jours, un changement de la donne favorable à Israël

La Guerre des Six-Jours (5-10 juin 1967) est-elle une guerre de l’eau ? On pourrait le penser, au vu des nombreux éléments déclencheurs qui ont trait à l’eau. On vient de voir que les pays arabes répondent au projet d’Aqueduc national israélien par le détournement du Jourdain, menaçant la sécurité hydrique d’Israël. Celui-ci riposte durement : chaque projet arabe débuté est détruit sur-le-champ. En avril 1967, le seul barrage ouvrage, le barrage Khaled Ibn al-Walid, en Syrie, est détruit par bombardements.

Cependant, on ne peut pas réduire la Guerre des Six-Jours à une guerre de l’eau. Elle a de nombreuses causes : la question palestinienne n’est pas réglée (la Syrie soutient d’ailleurs le Fatah) ; les pays arabes ressentent encore l’affront de la guerre de 1948-49. Le nationalisme arabe est du reste exacerbé par l’arrivée au pouvoir de Nasser en Egypte, qui mène une politique menaçante vis à vis de l’Etat hébreu : après avoir chassé les casques bleus de Suez et bloqué le détroit de Tiran, il signe des pactes militaires avec la Syrie, la Jordanie et l’Irak.

Toujours est-il que la guerre des Six-Jours a des conséquences importantes sur la question de l’eau. Elle modifie profondément la donne géopolitique du bassin, puisque Israël occupe à présent, en plus de la Bande de Gaza et du Sinaï, la Cisjordanie et le Golan. De pays en aval, Israël passe à la position de pays en amont, lui permettant d’acquérir le contrôle de vastes ressources. Israël contrôle désormais 20% de la rive nord du Yarmouk et occupe les hauteurs du Golan, contrôlant ainsi tous les petits cours d’eau se jetant dans le lac de Tibériade. De plus, l’occupation totale de la Cisjordanie permet de contrôler les importantes nappes phréatiques.

Les Israéliens exploitent rapidement les nouvelles ressources auxquelles ils ont accès. L’eau du Golan représente près de 20% de l’eau consommée en Israël. Par ailleurs, dès 1955, entre un quart et un tiers de l’eau provenait de la nappe du Sud-ouest de la Cisjordanie. Aujourd’hui, les nappes de Cisjordanie fournissent 475 millions de m³ d’eau à Israël, soit 25 à 30% de l’eau consommée dans le pays (et 50% de son eau potable).

Les conflits plus récents

L’eau continue de guider en partie la politique étrangère israélienne. Le général Eytan, ministre de l’Agriculture, déclare en 1991 qu’Israël ne devrait pas se retirer du Sud Liban puisque « perdre le contrôle de ce territoire signifierait perdre le contrôle de l’eau ».

Dans les années 1980, la Jordanie souhaite aménager un barrage sur le Yarmouk. Les Israéliens réagissent directement en menaçant la Jordanie, qui renonce alors au projet.

A l’été 2002, une vive controverse éclate entre le Liban et Israël lorsque débutent les travaux de pompage des eaux du Wazzani (un affluent du Hasbani en territoire libanais) par le Conseil du Sud (organisation chiite locale). Le pompage devait s’élever à 4,4 millions de m³/an, soit presque un doublement des prélèvements libanais. Israël déclare alors que les travaux d’adduction constitueront un motif de guerre et son armée multiplie les manœuvres d’intimidation.

Cependant, les conflits se déroulent à présent moins entre Israël et ses voisins immédiats (Jordanie, Liban, Syrie) - et ce d’autant plus avec la guerre civile qui déchire la Syrie depuis 2011 - qu’entre l’Etat israélien et les populations palestiniennes des Territoires occupés, représentés par l’Autorité palestinienne.

III – L’eau dans la gestion des territoires palestiniens

Les représentations autour de l’eau

Pour comprendre pleinement les enjeux conflictuels autour de l’eau, il s’agit de cerner les dimensions symboliques et idéologiques, les représentations à l’œuvre. Dans les processus de construction nationale israélien et palestinien, eau et terre se conjuguent pour tisser la trame des conflits.

Les grands mythes fondateurs des Juifs et des Arabes parlent de l’eau. Le Coran fait référence à l’élément liquide comme stade initial de la création du monde. Dans la Bible, la puissance symbolique attachée à l’eau se retrouve investie dans les fleuves, et particulièrement le Jourdain, perçu comme l’un des épicentres de la manifestation divine.

La force de ces significations symboliques continue de se manifester dans les pratiques socioculturelles. Elles déterminent les fonctions et la valeur attribuées à l’eau. Par exemple, selon Lasserre et Descroix, les Palestiniens se figurent traditionnellement l’eau comme un don du ciel, une ressource illimitée, et sont donc plus enclins au gaspillage. La construction de la nation israélienne est très liée à l’idéal des premiers sionistes, très attachés à la terre, et donc à l’eau. Le kibboutz est un des mythes fondateurs d’Israël : cette exploitation agricole collective marque le lien des pionniers à leur Terre Sainte, à la fois l’exploitation et la défense du sol contre les ennemis. Ainsi, l’eau occupe une place spéciale dans l’imaginaire des Juifs, en lien avec le mythe de cette agriculture pionnière.

Une stratégie territoriale liée à l’eau ?

Selon Alain Dieckhoff (Les espaces d’Israël, 1987), le problème de l’eau ne joue pas un rôle important dans l’occupation des Territoires palestiniens. Ce n’est pas l’avis d’Antoine Mansour (Palestine, une économie de résistance en Cisjordanie et à Gaza, 1983), qui pense que « le besoin d’Israël en eau constitue l’un des facteurs fondamentaux déterminant la politique israélienne dans les territoires occupés ». La question de l’eau est en effet au cœur des négociations de paix israélo-palestiniennes.

En 1998, un projet israélien prévoyait d’annexer une bande de 20km de profondeur en Cisjordanie, le long du Jourdain, ce qui aurait isolé les hauteurs de la Cisjordanie de tout accès au fleuve. En 1999, Ariel Sharon, ministre des Affaires étrangères, déclare qu’Israël doit garder une frontière à l’Est le long du Jourdain, à l’Ouest le long des collines de Cisjordanie, mais aussi contrôler les routes qui traversent la Cisjordanie et « les sources de l’aquifère ». Cette nécessité de contrôler les nappes aquifères se retrouve dans le « Plan de convergence » du Premier ministre Ehud Olmert (2006) pour la relance du dialogue israélo-palestinien : Israël doit impérativement conserver le bassin intérieur du Jourdain, et la partie orientale de l’aquifère des montagnes en Cisjordanie.

Rendre le Golan à la Syrie et reconnaitre la souveraineté de l’Autorité palestinienne sur la Cisjordanie semble impossible pour Israël, au vu de la dépendance accrue de l’Etat hébreu envers les ressources hydriques de ces Territoires occupés. L’exploitation de ces ressources continuera donc, malgré l’article 55 du Règlement de la IVème Convention de la Haye, stipulant qu’une puissance occupante ne devient pas propriétaire des ressources en eau et ne peut les exploiter pour le besoin de ses civils.

La situation des Palestiniens

L’accord d’Oslo II (1995) stipulait qu’ « Israël reconnaît les droits sur l’eau des Palestiniens ». Or, plus de quinze ans après, cette reconnaissance n’a pas été mise en œuvre. Lassere et Descroix (2010) montrent au contraire que les Palestiniens sont discriminés par rapport aux Israéliens, sur les questions de l’eau.

Les Palestiniens sont facturés au prix de l’eau potable pour leur eau agricole ; les colons Juifs bénéficient de tarifs agricoles et de subventions. La justification étant que les colons juifs ont investi dans de couteuses techniques d’irrigation.

Les Palestiniens doivent obtenir une autorisation spéciale pour creuser tout nouveau puits. Selon l’organisation B’Tselem (Observatoire des Droits de l’Homme dans les Territoires occupés), 17 demandes sur 79 auraient été approuvées, et encore moins auraient été effectivement réalisées. Au final, alors que la population palestinienne a presque triplé de 1975 à 2007, la demande en eau n’a augmenté que de 10%.

La consommation d’eau est fixée selon des quotas qui affectent les Palestiniens : les 7 millions d’Israéliens ont une consommation par personne quatre fois supérieure aux 4,2 millions de Palestiniens. Les frustrations occasionnées par cette situation peuvent engendrer de la violence à l’encontre des soldats ou des colons israéliens. 

Les terres dont l’autonomie palestinienne, totale ou partielle, est reconnue par Israël au titre des accords d’Oslo, sont situées sur les hauteurs calcaires où l’accès à l’eau est difficile, puisqu’il est nécessaire de creuser profond pour atteindre la nappe.

L’Autorité palestinienne revendique un accès à l’eau plus important. Elle a longtemps souligné que l’agriculture palestinienne jouait une grande part dans l’économie des Territoires occupés (15% du PIB, 14% de la population active en 2000). En comparaison, l’agriculture israélienne, certes beaucoup plus productive, emploie 2,5% de la population active et produit 3% du PIB. Or, en Israël et dans les colonies, 47% des terres sont irriguées, contre 6% seulement des terres palestiniennes. L’Autorité palestinienne demande actuellement des droits sur 80% de l’aquifère des montagnes, ce qu’Israël ne peut pas concevoir. Ainsi, les négociations de paix restent bloquées en partie à cause du facteur hydrique.

Bibliographie :
 AYEB Habib, L’eau au Proche Orient. La guerre n’aura pas lieu, Khartala-Cedej, 1998, 232 p.
 BENDELAC Jacques, « Israël : l’eau à la croisée des chemins », Confluences Méditerranée, n°58, 2006.
 BLANC Pierre, « L’eau : un bien précieux, des enjeux multiples », Confluences Méditerranée, n°58, 2006.
 LASSERRE Frédéric, DESCROIX Luc, Eaux et territoires. Tensions, coopérations et géopolitique de l’eau, Presses de l’université du Québec, 2011, 492 p.

Publié le 12/12/2013


Hervé Amiot est Docteur en géographie, agrégé et ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure (Ulm). Après s’être intéressé aux dynamiques politiques du Moyen-Orient au cours de sa formation initiale, il s’est ensuite spécialisé sur l’espace postsoviétique, et en particulier l’Ukraine, sujet de ses recherches doctorales.


 


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