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Drones kamikazes, missiles balistiques… L’Iran à la rescousse des forces russes en Ukraine (1/2)

Par Emile Bouvier
Publié le 09/12/2022 • modifié le 13/12/2022 • Durée de lecture : 13 minutes

Les forces russes se trouvent en effet de plus en plus dépassées technologiquement face aux troupes ukrainiennes, autant en raison des livraisons de matériels de guerre de pointe au profit de ces dernières par l’OTAN que par l’épuisement croissant des munitions et équipements modernes de l’armée russe [5]. De plus en plus contrainte par des sanctions occidentales étouffant son économie [6] et sa capacité à importer du matériel de guerre [7] ou les composantes nécessaires pour en produire [8], la Russie se serait ainsi récemment tournée vers l’Iran afin d’obtenir une assistance militaire de plus en plus nécessaire - mais illicite [9].

L’Iran, malgré les sanctions dont il fait l’objet depuis 2006, est en effet parvenu à développer des armements de pointe afin d’appuyer sa politique régionale et dissuader tout acte belliqueux en provenance d’un de ses adversaires dans la région, qu’il s’agisse d’Israël ou de l’Arabie saoudite et ses alliés. La république islamique est ainsi capable de produire elle-même, aujourd’hui, une vaste gamme de matériels militaire allant des systèmes de défense antiaérienne (Bavar-373, Talash, Kamin-2…) aux missiles (Fateh 313, Raad-500, Zolfaghar…) en passant par les véhicules blindés (char Karar, transport de troupes Toofan…) et, surtout, les drones (Shahed, Ababil, Kaman-12…).

Ainsi, les drones turcs ne seraient désormais plus les seuls appareils sans pilote moyen-orientaux à voler dans le ciel ukrainien aujourd’hui : plusieurs types de drones de manufacture iraniens seraient désormais utilisés par Moscou qui aurait commandé, par ailleurs, des missiles balistiques iraniens en remplacement des siens, de moins en moins nombreux. Le présent article entend ainsi présenter la genèse du programme national militaire iranien et notamment celui de ses drones (première partie) afin de mieux comprendre l’attrait de Moscou pour le matériel iranien et son déploiement en Ukraine ainsi que l’engouement que les drones de manufacture iranienne suscitent à l’étranger depuis leur médiatisation sur le théâtre ukrainien (deuxième partie).

I. Un développement militaire discret mais résolu, à l’ombre du médiatique programme nucléaire

1. Une nécessité opérationnelle de contrebalancer la puissance américaine et de ses alliés en mer…

Si le programme nucléaire iranien s’avère particulièrement médiatisé et documenté en raison de la sensibilité des enjeux géopolitiques qu’il revêt, le programme du matériel militaire iranien et de développement de capacités de guerre asymétrique date, peu ou prou, de la même époque que le programme nucléaire et a bénéficié d’un effort politique et industriel tout aussi notable.

Si le Shah Mohammad Reza cherchera à moderniser l’industrie militaire iranienne avec volontarisme durant la dernière décennie de son règne, c’est la révolution islamique de 1979 et plus particulièrement la guerre irako-iranienne de 1980-1988 [10] qui viendront réellement insuffler une mentalité obsidionale aux autorités [11] et les convaincre de la nécessité de produire non seulement des matériels nationaux mais aussi des armes et équipements capables d’infliger des dégâts suffisamment majeurs à des forces armées comme celles des Etats-Unis pour les dissuader de s’en prendre à l’Iran, en dépit de leur supériorité militaire.

Cette prise de conscience se produira plus particulièrement à la suite des affrontements du 18 avril 1988 avec la marine américaine : ce jour-là, les Etats-Unis lancent l’opération « Mantis » (« Mante religieuse ») contre plusieurs cibles iraniennes dans le golfe Persique en représailles aux dommages infligés par une mine iranienne à un bâtiment de guerre américain, quatre jours plus tôt [12] ; brutale, la réponse américaine envoie par le fond ou neutralise six navires iraniens - dont deux frégates, les IRIS Sabalan et IRIS Sahand - et, avec eux, cinquante-six marins [13]. La riposte iranienne s’avérera quasi-inefficace et l’impuissance totale de la marine iranienne à contrer la puissance de l’aéronavale américaine convaincra les autorités iraniennes de ne pas chercher à se doter d’armements similaires à celui des Etats-Unis, que l’Iran ne pourrait jamais avoir en aussi grand nombre et grande qualité, mais plutôt à développer des matériels à faible coût pouvant infliger rapidement de substantiels dégâts [14].

Face à la puissance des bâtiments de surface américains, l’Iran décidera par exemple de se doter en masse de petites embarcations, très maniables et peu coûteuses à produire ni difficiles à utiliser, dont le nombre, la vélocité et l’agilité permettent à ses membres d’équipage d’agir en essaims et de saturer ainsi le champ de bataille afin d’infliger des dégâts significatifs aux navires américains avant que ceux-ci ne parviennent à tous les neutraliser [15]. Cette doctrine d’une multitude de David iraniens contre les Goliath américains reste encore d’actualité aujourd’hui, comme le montre par exemple la livraison de 112 navires rapides de combat - de manufacture iranienne - aux Gardiens de la révolution islamique en décembre 2021 [16] ou encore les manœuvres de la marine iranienne organisées à la suite de l’assassinat de Ghassem Soleimani par les Etats-Unis en janvier 2020 imitant une attaque maritime par essaims sous l’œil attentif des médias iraniens [17].

2. … et par les airs

Cette logique sera la même dans le domaine aérien : face à l’impossibilité de disposer d’un nombre et d’une qualité suffisante d’appareils de combat capables de s’opposer à ceux des Etats-Unis ou des puissances militaires de la région hostiles à l’Iran - en très grande partie soutenus par Washington d’ailleurs, à l’instar d’Israël [18] ou de l’Arabie saoudite [19] malgré la perte d’influence américaine de ces derniers mois dans la région -, ce dernier entreprendra très tôt de se doter de matériels volants nationaux à faible coût, déployables en grand nombre tant dans le cadre de conflits asymétriques que traditionnels [20].

Le drone apparaîtra ainsi très vite comme l’appareil idéal pour remplir toutes ces missions et, dès 1985, l’armée iranienne se dote de son premier drone « made in Iran » : le Mohajer-1. Celui-ci est aussitôt déployé sur le front irakien et occupe le rôle d’appareil de reconnaissance et surveillance au profit des artilleurs iraniens afin de permettre à ces derniers de conduire avec précision des tirs de contrebatterie [21]. Il réalisera, en tout, 53 772 photographies aériennes durant le reste de la guerre [22]. Equipé d’un système de contrôle radio amateur et d’une portée maximale de trente kilomètres [23], le Mohajer-1 ne s’avérera que très limité technologiquement, à une époque où les Américains développaient le GNAT-750, premier drone équipé d’un GPS permettant des missions autonomes jusqu’à 48h et emportant des caméras infrarouge et basse luminosité au sein d’une boule optronique placée sous le nez [24]. Qu’importe : ce drone incarnera un succès tangible pour les autorités iraniennes qui lui consacreront même un film à succès en 1990, « Mohajer » [25], où le spectateur suit une division de pilotes de drones iraniens abattant des cibles irakiennes les unes après les autres durant la guerre Iran-Irak [26].

3. Des bons en avant propulsés en partie par la technologie étrangère

Le programme de drones iraniens ne connaîtra pas de bond en avant majeur durant les années 1990 ; le Mohajer-1 sera modernisé concomitamment au développement du drone Ababil-1, né lui aussi de la guerre Iran-Irak mais dont le déploiement opérationnel ne se sera avéré que bien moindre. Sous l’impulsion du président Mahmoud Ahmadinejad, élu le 3 août 2005, le programme des drones indigènes iraniens est relancé avec volontarisme et aboutit, le 22 août 2010 - soit le lendemain de l’activation du réacteur nucléaire de Bushehr [27] - en la présentation publique, par le président iranien, du drone Karar, premier appareil sans pilote longue portée iranien [28]. Si ce drone ne présentera qu’un intérêt militaire relativement limité - qui n’empêchera pas plusieurs exemplaires d’être livrés au Hezbollah selon certains analystes [29] -, il incarnera toutefois un véritable bond en avant technologique pour l’Iran qui servira de base, par la suite, pour la production des nouveaux drones.

Non en mesure de s’approvisionner en technologies ou matières premières utilisées à des fins militaires à l’étranger en raison des embargos et sanctions le frappant, l’Iran investira d’autant plus dans son programme de drones qui, comparés aux appareils de combat traditionnels, s’avéraient relativement accessibles pour les ingénieurs iraniens et bien moins chers à produire [30].

Les autorités iraniennes s’emploieront tout de même à utiliser la diaspora iranienne ou des contacts confidentiels au sein de pays voisins ou bienveillants pour accélérer clandestinement leur programme de drones en obtenant illégalement des composants nécessaires à la fabrication de drones, bien plus discrets à transporter que des pièces d’avions de chasse ou d’engins nucléaires : en juin 2014 par exemple, deux irano-allemands seront jugés en Allemagne pour avoir exporté illégalement vers l’Iran, en 2008 et 2009, un total de 61 moteurs de manufacture allemande pouvant servir à motoriser des drones [31]. Plusieurs rapports établiront par ailleurs que l’Iran aurait non seulement importé clandestinement de Chine des matières premières nécessaires à la construction de drones mais aussi que Pékin aurait fourni à Téhéran certains modèles de drones chinois, eux-mêmes reproduisant des technologies occidentales, pour s’en inspirer [32].

Le Corps des gardiens de la révolution islamique utilisera quant à lui plusieurs sociétés-écrans pour acquérir des technologies et composantes de drones à l’étranger. Le drone Ayoub par exemple, qui deviendra célèbre en octobre 2012 pour être parvenu à pénétrer l’espace aérien israélien durant plus d’une demi-heure avant d’être abattu [33], serait une copie d’un drone conçu et fabriqué par les industriels allemands Siemens et Bockstiegel qu’une société fictive aurait acheté pour le compte des Gardiens de la révolution [34]. De nombreux autres exemples illustreront les tentatives iraniennes d’obtenir clandestinement de l’étranger les technologiques lui faisant défaut, voire, exceptionnellement, en « cannibalisant » les drones américains capturés : livré aux forces armées iraniennes le 29 septembre 2013, le drone Qods Yasir aurait par exemple été créé grâce au drone américain ScanEagle [35] capturé intact le 4 décembre 2012 par les forces iraniennes au large du golfe Persique selon les affirmations -récusées par Washington [36] - de Téhéran [37]. Un rapport du think tank américain “Institute for Science and International Security” publié en octobre 2022 mettra en évidence que sur la simple base de données issues de source ouverte, il était possible d’établir que les drones iraniens employés par la Russie en Ukraine utilisaient des composants de drones ou des technologies originaires d’Autriche, d’Allemagne, du Royaume-Uni et des Etats-Unis [38].

Au fil des années et sous l’impulsion de Mahmoud Ahmadinejad, les efforts iraniens finiront par porter leurs fruits : fin 2012, le Shahed-129, premier drone véritablement armé à grand rayon d’action iranien, est dévoilé au grand public [39]. Inspiré du drone israélien Hermes-450 [40], il sera déployé sur le théâtre syrien dès 2014 [41] et y conduira la première frappe de drone de l’histoire militaire iranienne en février 2016 [42]. Sous l’égide de la Qods Aeronautics Industries [43] et de l’Iran Aircraft Manufacturing Industrial Company (HESA) [44], une large gamme de drones iraniens verra ainsi le jour durant la décennie 2010 : drones de surveillance Sarir, Nazir, Sofreh Mahi ou encore le Yasir précédemment mentionné, drones de combat Shahed, Mohajer, Kaman, Fotros ou encore Karrar, drones kamikazes Raad, Saeqeh [45] et Shaehd, drones d’entraînement…

Si de rares observateurs noteront durant cette décennie les progrès accomplis par l’Iran en matière d’appareils sans pilote (l’article de Foreign Policy intitulé « L’Iran déploie des drones en Irak. Attendez, quoi ? L’Iran a des drones ? » [46], publié en juin 2014, s’avère assez éloquent à cet égard), ces derniers resteront très nettement éclipsés par les négociations sur le nucléaire iranien qui battaient alors leur plein et par le monopole américain communément admis en matière de drones, à une époque où l’administration Obama réalisait dix fois plus de frappes que l’administration Bush sur l’ensemble des mandats [47] - éclipsant par la même occasion le programme de drones turcs et notamment celui du Bayraktar TB2 qui effectuera avec succès son premier vol d’essai en 2015.

4. Des drones multirôles, en Iran et au-delà

Au-delà de sa volonté de contrer la puissance américaine grâce à sa stratégie d’attaque en essaims, le succès de l’Iran en matière de développement de drones l’a poussé à les utiliser dans diverses situations : rôle de surveillance des 5 894 kilomètres de frontières terrestres iraniennes, rôle contre-insurrectionnel contre les insurgés kurdes dans les montagnes escarpées du Kurdistan d’Iran ou dans la région désertique du Baloutchistan, et rôle de collecte de renseignement dans le golfe Persique notamment.

En matière de projection au-delà des frontières iraniennes, les drones iraniens commencent, eux aussi, à compter plusieurs faits d’armes remarquables. L’envoi de drones sur des théâtres d’opération extérieurs est en effet précoce pour Téhéran : des appareils sans pilote auraient été envoyés dès 2004 au Hezbollah, qui aurait utilisé un drone Mirsad-1 [48] pour survoler les territoires septentrionaux israéliens durant quelques minutes le 7 novembre 2004 avant de revenir au Liban [49]. Ces incursions se répéteront les années suivantes [50] jusqu’à l’incursion d’octobre 2012 mentionnée précédemment. Le transfert de drones iraniens au profit du Hezbollah se serait montré assez régulier et soutenable pour que ce dernier construise, durant les premiers mois de l’année 2015, un aérodrome dans la vallée de la Bekaa, au Liban, conçu pour faire décoller des drones [51].

Les drones iraniens se montreront également notablement actifs en Syrie, frappée depuis 2011 par une guerre civile. Véritable « laboratoire de drones » selon l’expression de l’ONG néerlandaise « PAX for Peace » [52], le théâtre syrien a vu l’Iran utiliser ses drones Shahed-129 et Shahed-136. Les forces syriennes elles-mêmes utiliseront des drones iraniens, notamment le Mohajer-4B et le Shahed-123 [53]. Bien plus spectaculaire, une attaque de 18 drones kamikazes Shahed-136 [54] revendiquée par les Houthis en septembre 2019 endommagera sévèrement deux infrastructures pétrolières majeures en territoire saoudien, grevant fortement la production du pays [55] et partant, diminuant de 5% la production mondiale [56] - pour un coût moyen, par drone, de 20 000$ tout au plus [57].

Trois ans après l’exploit des drones iraniens en Arabie saoudite, l’Ukraine devient ce que l’Azerbaïdjan est devenue pour les drones turcs : une scène médiatique majeure qui, au-delà même des drones, montre les accomplissements de l’Iran, ces dernières années, en matière d’équipements militaires indigènes.

Bibliographie :
 CORDESMAN, Anthony H. The Gulf : how dangerous is Iran to international maritime security ?. In : Routledge handbook of naval strategy and security. Routledge, 2016. p. 127-141.
 FRANKE, Ulrike Esther. The global diffusion of unmanned aerial vehicles (UAVs), or ‘drones’. In : Precision Strike Warfare and International Intervention. Routledge, 2014. p. 78-98.
 MILAN, Francesco F. et BASSIRI TABRIZI, Aniseh. Armed, unmanned, and in high demand : the drivers behind combat drones proliferation in the Middle East. Small Wars & Insurgencies, 2020, vol. 31, no 4, p. 730-750.
 HAGHSHENASS, Fariborz. Iran’s asymmetric naval warfare. Washington, DC : Washington Institute for Near East Policy, 2008.

Sitographie :
 Exclusive : Iran Deploys ’Suicide Drones’ in Yemen As Red Sea Tensions Rise, Newsweek, 13/01/2021
https://www.newsweek.com/iran-suicide-drones-yemen-red-sea-tensions-1561395
 Ukraine-Krieg / Kiews „Luftabwehr“ und der Schrecken von Russlands Drohnen, Tageblatt, 18/10/2022
https://www.tageblatt.lu/headlines/kiews-luftabwehr-und-der-schrecken-von-russlands-drohnen/
 Kurdish Officials : Death Toll Climbs in Iranian Drone Attack, Voa News, 28/09/2022
https://www.voanews.com/a/kurdish-officials-iran-launches-new-drone-bombings-in-iraq/6766694.html
 Record Spike in Russian Tank Losses in Wake of Ukraine Twin Offensives, Kyiv Post, 05/10/2022
https://www.kyivpost.com/russias-war/record-spike-in-russian-tank-losses-in-wake-of-ukraine-twin-offensives.html
 Impact of sanctions on the Russian economy, Consilium Europa, 23/11/2022
https://www.consilium.europa.eu/en/infographics/impact-sanctions-russian-economy/
 Putin tried for years to stop his military from using Western parts — and mostly failed, The Japan Times, 15/10/2022
https://www.japantimes.co.jp/news/2022/10/15/world/russia-weapons-western-parts/
 On Russia’s Acquisition of UAVs from Iran, US Embassy & Consulates in Russia, 19/10/2022
https://ru.usembassy.gov/on-russias-acquisition-of-uavs-from-iran/
 Iran-Iraq War | Causes, Summary, Casualties, & Facts, Britannica, 2022
https://www.britannica.com/event/Iran-Iraq-War
 In 1988, Iran and America Went to War at Sea, The National Interest, 21/09/2019
https://nationalinterest.org/blog/buzz/1988-iran-and-america-went-war-sea-82506.
 Iran Boosts IRCG Navy’s Swarm Attack Capabilities, Naval News, 14/12/2021
https://www.navalnews.com/naval-news/2021/12/iran-boosts-ircg-navy-swarm-attack-capabilities/
 Riyadh gets U.S. military help as Washington seeks better ties, Reuters, 22/03/2022
https://www.reuters.com/world/middle-east/riyadh-gets-us-military-help-washington-seeks-better-ties-2022-03-22/
 Iran’s Mohajer Family of UAS, UAS Vision, 05/03/2012
https://www.uasvision.com/2012/03/05/irans-mohajer-family-of-uas/
 Iran loads fuel at Bushehr nuclear plant, RFI, 21/08/2010
https://www.rfi.fr/en/middle-east/20100821-iran-loads-fuel-bushehr-nuclear-plant
 Iran Unveils New Karar Bomber Drone, Aviation News, 22/08/2010
https://web.archive.org/web/20100826073435/http:/www.aviationnews.eu/2010/08/22/iran-unveils-new-karar-bomber-drone/
 Germany Charges 2 With Selling Iran Drone Motors, MBT Mag, 20/02/2013
https://www.mbtmag.com/global/news/13090375/germany-charges-2-with-selling-iran-drone-motors
 Iran appears to be using Chinese knock-offs of Western parts to build suicide drones for Russia’s war in Ukraine, researchers find, Insider, 01/11/2022
https://www.businessinsider.com/iran-using-chinese-knock-offs-western-parts-suicide-drones-russia-2022-11?r=US&IR=T
 IDF shoots down drone that penetrated deep into Israel, The Times of Israel, 06/10/2012
https://www.timesofisrael.com/idf-shoots-down-drone-that-penetrated-deep-into-israel/
 Hezbollah drone reportedly manufactured in Germany, The Times of Israel, 17/10/2012
https://www.timesofisrael.com/hezbollahs-drone-reportedly-manufactured-in-germany-and-sold-to-iran-lebanese-paper-reports/
 Iran has unveiled a new drone based on a captured U.S. Boeing ScanEagle, The Avionist, 29/09/2013
https://theaviationist.com/2013/09/29/yasir-drone/
 US dismisses report Iran ‘captured’ drone in its airspace, France24, 04/12/2012
https://www.france24.com/en/20121204-usa-navy-says-no-drones-missing-dismisses-iran-capture
 Iran Claims to have Downed ScanEagle, UAS Vision, 06/12/2012
https://www.uasvision.com/2012/12/06/iran-claims-to-have-downed-scaneagle/
 Iranian Drones in Ukraine Contain Western Brand Components, Institute for Science and International Security, 31/10/2022
https://isis-online.org/isis-reports/detail/iranian-drones-in-ukraine-contain-western-brand-components
 Like It or Not, Iran Is a Drone Power, Medium, 05/09/2014
https://medium.com/war-is-boring/like-it-or-not-iran-is-a-drone-power-e9899c954a3f
 Iranian Shahed 129 drone appears over Damascus, The Avionist, 10/04/2014
https://theaviationist.com/2014/04/10/shahed-drone-over-syria/
 Qods Aviation Industries (QAI), Iran Watch, 29/11/2021
https://www.iranwatch.org/iranian-entities/qods-aeronautics-industries
 Iran Aircraft Manufacturing Industries (HESA), Iran Watch, 26/11/2021
https://www.iranwatch.org/iranian-entities/iran-aircraft-manufacturing-industries-hesa
 Iran Is Deploying Drones in Iraq. Wait, What ? Iran Has Drones ?, Foreign Policy, 25/06/2014
https://foreignpolicy.com/2014/06/25/iran-is-deploying-drones-in-iraq-wait-what-iran-has-drones/
 Obama’s covert drone war in numbers : ten times more strikes than Bush, The Bureau of Investigative Journalism, 17/01/2017
https://www.thebureauinvestigates.com/stories/2017-01-17/obamas-covert-drone-war-in-numbers-ten-times-more-strikes-than-bush
 Terrorists Develop Unmanned Aerial Vehicles, Center for Arms Control, Energy and Environmental Studies at MIPT, 06/12/2004
https://www.armscontrol.ru/UAV/mirsad1.htm
 Hezbollah drone flies over Israel, BBC News, 07/11/2004
http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/3990773.stm
 Hezbollah drone threatens Israel, NBC News, 13/03/2005
https://www.nbcnews.com/id/wbna7477528
 Satellite images reveal new Hezbollah airstrip near Syria, The Times of Israel, 24/04/2015
https://www.timesofisrael.com/satellite-images-reveal-new-hezbollah-airstrip-near-syria/
 La Syrie, un « laboratoire de drones » pour les belligérants – ONG, The Times of Israel, 23/11/2022
https://fr.timesofisrael.com/la-syrie-un-laboratoire-de-drones-pour-les-belligerants-ong/
 Exclusive : U.S. probe of Saudi oil attack shows it came from north – report, Reuters, 19/12/2019
https://www.reuters.com/article/us-saudi-aramco-attacks-iran-exclusive-idUSKBN1YN299
 Two Major Saudi Oil Installations Hit by Drone Strike, and U.S. Blames Iran, The New York Times, 15/09/2019
https://www.nytimes.com/2019/09/14/world/middleeast/saudi-arabia-refineries-drone-attack.html
 Houthi drone attacks on 2 Saudi Aramco oil facilities spark fires, Al Jazeera, 14/09/2019
https://www.aljazeera.com/economy/2019/9/14/houthi-drone-attacks-on-2-saudi-aramco-oil-facilities-spark-fires

Publié le 09/12/2022


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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