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Conférence de Julie d’Andurain, le jeudi 15 novembre 2012 à la Maison des Mines à Paris, « La Syrie, réalité nationale ou construction coloniale ? La crise actuelle à la lumière de l’histoire », dans le cadre des conférences de Clio

Par La rédaction
Publié le 08/11/2012 • modifié le 20/04/2020 • Durée de lecture : 2 minutes

Julie d’Andurain

Conférence de Julie d’Andurain, agrégée et docteur en histoire, chargée de cours en histoire du monde arabe à Paris IV Sorbonne et enseignant chercheur à l’Ecole Militaire (CDEF), auteur pour Les clés du Moyen-Orient

Le jeudi 15 novembre 2012
à 13h00

Maison des Mines
270 rue Saint-Jacques
75005 Paris

« La Syrie, réalité nationale ou construction coloniale ? La crise actuelle à la lumière de l’histoire »

Le 17 juillet 2012, Manaf Tlass, ex-général de l’armée syrienne et fils de l’ancien ministre syrien de la Défense, appelait à « l’unité de la Syrie » après avoir fait défection. Outre le fait qu’il soit sans doute urgent de penser désormais l’après-Assad, la réflexion de ce jeune général appartenant à la nomenklatura syrienne et à l’allure jeune et décontractée montre qu’il a pourtant bien saisi le principal enjeu de la construction syrienne, à savoir celle de son unité. Il s’agit bien effectivement de l’enjeu majeur aujourd’hui en Syrie, exactement comme cela le fut lors de la construction de l’État syrien en 1920, soit près d’un siècle plus tôt.

Nul n’ignore en effet que l’Etat qui se délite actuellement sous les yeux des puissances occidentales est le produit de la Syrie mandataire mise en place par le général Gouraud et son adjoint civil Robert de Caix à l’issue de la Première Guerre mondiale. Mais leurs motivations profondes et surtout les modalités de leurs réalisations restent encore assez largement méconnues pour avoir été, jusqu’à présent, analysées sous le seul angle colonialiste, autrement dit comme un système de domination que la France voulait exercer sur la Syrie. Si ce point n’est guère contestable – tout en devant du reste s’analyser davantage au prisme d’une rivalité franco-britannique largement prééminente à une volonté de domination du monde arabo-musulman - l’Histoire enseigne souvent que la réalité est plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord. Le processus de formation d’une Syrie unitaire releva en effet d’enjeux locaux confessionnels, lesquels se réveillent aujourd’hui, en particulier de la nécessité de devoir faire vivre ensemble Sunnites, Alaouites, Druses et chrétiens d’une part tout en ayant l’obligation de respecter « l’esprit du mandat » qui défendait le droit des peuples à décider d’eux-mêmes d’autre part. Pour réaliser cet édifice politique qui relevait davantage d’un compromis franco-arabe plutôt que d’une volonté propre aux populations vivant en Syrie, il fallait pouvoir s’assurer d’un financement qui devait venir de la France. Or, dans le cadre de la sortie de guerre, la manne financière allait bien vite se tarir. Dès lors, la construction syrienne allait se faire sous la forme d’un « bricolage » cherchant à concilier les inconciliables, fragilisant ainsi dès l’origine, l’édifice syrien.

Publié le 08/11/2012



 


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