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A l’époque antique, l’Arabie du nord et centrale, vaste territoire désertique et d’oasis isolés, est peuplée de bédouins qui circulent avec leurs troupeaux à la recherche de nouveaux pâturages, d’une population sédentaire habitant les oasis qui leur permettent de pratiquer une agriculture régulière, et d’une population également sédentaire, vivant dans les petites villes. L’organisation sociale se fait par l’appartenance tribale. Les langues parlées sont des dialectes de l’arabe. Cette société est mobile et certains se rendent dans les territoires voisins, notamment en Syrie et en Mésopotamie.
Au VIIème siècle, un habitant de La Mecque appartenant à la tribu des Quraysh, Mahomet, reçoit la révélation de Dieu et créé une nouvelle religion, distincte du christianisme et du judaïsme : l’islam. En 622, il est chassé (hégire) de La Mecque pour une oasis appelée Yathrib, située à 350 km au nord, et qui prendra le nom de Médine. Il meurt en 632.
De 632 à 660, se succèdent à La Mecque et à Médine quatre califes (le calife étant le remplaçant et successeur de l’Envoyé de Dieu) : Abû Bakr, beau père de Mahomet ; Umar ; Uthman et Ali, cousin et gendre du Prophète. Puis de 660 à 750, la dynastie des Omeyyades prend le pouvoir sur l’Arabie et sur la Syrie. Elle est remplacée par la dynastie abbasside, qui reste au pouvoir jusqu’en 1260. Sous cette dynastie, en Arabie, des bédouins rejoignent les Karmates au Xème siècle, et fomentent des révoltes en Syrie et en Irak. Leur chef Abu Saïd conquiert également l’Arabie de 894, où ils attaquent les pèlerins et s’emparent de la Pierre Noire de La Mecque en 929. Les Karmates restent en Arabie jusqu’à la fin du XIème siècle. Puis les Mamelouks (1250-1517) s’y installent, où ils profitent des avantages économiques liés aux pèlerinages effectués dans les villes saintes de La Mecque et de Médine. Au début du XVIème siècle, les Ottomans mettent fin au règne des Mamelouks et au XVIIème siècle, la région côtière du Hedjaz où se trouvent La Mecque et Médine est sous domination ottomane, les Ottomans n’entrant pas dans le centre aride de l’Arabie.
Au XVIIIème siècle, dans la région du Nedj, une alliance est conclue entre le prédicateur réformateur Mohammad Ibn Adb al-Wahhab et le chef de clan de l’oasis de Diriyad (à 10 km au nord de Riyad), Mohammad Ibn Saoud. Ibn Adb al-Wahhab est à l’origine de la création du wahhabisme. Ses prises de position radicales le font expulser de son oasis natale par les Oulémas du Nedj. Il arrive ainsi dans l’oasis de Diriyad. Les deux hommes s’allient, signent un pacte en 1745 et se partagent les attributions du pouvoir.
Le wahhabisme s’étend à mesure des conquêtes territoriales de la famille Saoud. Mohammad Ibn Séoud, qui règne de 1725 à 1765, puis son fils Abd al-Aziz (1765-1803) conquièrent progressivement le Nedj et prennent Riyad en 1773, puis la région du Hassa en 1793, le Qatar en 1794 (Bahreïn et Koweït résistent) et vont jusqu’à Oman. La dynastie des Saoud naît à partir de la prise de Riyad. En revanche, Adb al-Aziz ne parvient pas à cette époque à conquérir La Mecque. Poursuivant sa conquête, il conquiert néanmoins la Mésopotamie en 1801 ainsi que la ville de Karbala en Irak en 1802 (ville sacrée pour les chiites, qui abrite le tombeau de l’imam Hussein, fils d’Ali). En 1803, à la mort d’Adb al-Aziz, son fils Saoud II lui succède et poursuit la politique de conquête entreprise par sa famille. Il parvient à prendre le Hedjaz et ses villes saintes : La Mecque en 1803 et Médine en 1805, villes dans lesquelles il ordonne la destruction des ornements, des tombeaux de saints et des tentures, considérés comme des objets d’idolâtrie. Par la prise de Djeddah en 1806, les Saoud occupent tout le Hedjaz. Mais Saoud II poursuit ses conquêtes et occupe l’Assir, le Yémen et la région du Golfe. Au final, le royaume des Saoud comprend le Hedjaz, le Assir, le Nedj et le Yémen et s’étend également jusqu’à l’Irak au nord et à l’Océan indien au sud.
Cette expansion est vivement ressentie par les Ottomans car elle menace directement l’Empire, et par les Britanniques craignant pour la sécurité de la route des Indes passant par le Golfe. Le sultan Mahmud II décide donc de lancer une campagne militaire contre les Saoud et charge le Pacha d’Egypte, Méhémet Ali, de l’organiser. Celui-ci nomme son fils, Tousoun Pacha à la tête d’une expédition en 1811. Huit milles soldats égyptiens débarquent à Yanbu sur la mer Rouge, mais même s’ils reprennent Médine, Djeddah et La Mecque, cette expédition est suivie d’une seconde. La mort de Saoud II en 1814 et l’accession au pouvoir de son fils Abdallah donnent l’occasion à l’armée égyptienne de reprendre l’offensive et de consolider ses acquis territoriaux. Les Wahhabites sont battus, Médine est reprise en 1816, La Mecque en 1818 et le Nedj en 1819. Diriyah, la capitale des Saoud est brulée et Abdallah, fait prisonnier, est tué à Constantinople.
Malgré la guerre menée par les forces égyptiennes et la destruction du premier royaume saoudien, celui-ci réussit à se relever. Vers 1820, Turki al-Saoud, membre d’une autre branche de la famille Saoud, prend le pouvoir, s’empare de Riyad pour en faire la nouvelle capitale des Saoud, réussit à reprendre le Nedj et rétablit le wahhabisme. Il est assassiné en 1834, mais son fils Fayçal al-Saoud le remplace. Ayant le dessein de reprendre la lutte contre les Ottomans et l’armée égyptienne, il souhaite engager la lutte militaire, mais il est battu par les Egyptiens dans le Nedj. Ceux-ci avancent jusqu’au Golfe, et ne se retirent d’Arabie qu’en 1841.
A cette époque, la famille Saoud se divise : les luttes internes profitent à Mohammad Ibn Rachid, chef de la tribu des Al Chammars, qui prend le pouvoir. Le fils de Fayçal, Abd al-Rahman al-Saoud tente alors de s’imposer en 1891, mais il échoue et se réfugie au Koweït avec sa famille où il trouve protection auprès de l’émir al-Sabah.
Le fils d’Abd al-Rahman al Saoud, Abd al Aziz Ibn Saoud, réfugié au Koweït, entreprend au début du XXème siècle de reconstituer le royaume de la famille Saoud. Accompagné d’une cinquantaine de compagnons, il quitte le Koweït et reprend Riyad aux Al Chammar en 1902. La Sublime porte, redoutant la renaissance des Saoud, fait appel à l’armée irakienne (l’Irak étant une province de l’Empire ottoman) pour lutter contre les hommes d’Ibn Saoud. Après diverses batailles et tractations diplomatiques, les troupes commanditées par l’Empire ottoman se retirent du Nedj en 1905. En 1906, Ibn Saoud cumule le titre politique d’émir du Nedj et celui religieux d’imam des Wahhabites. Il souhaite poursuivre la réalisation de son royaume sur l’Arabie entière, mais doit tenir compte dans ses projets de la présence de la Grande-Bretagne dans la région du Golfe et des Ottomans dans le Hedjaz, où ils ont nommé Hussein, de la famille des Hachémites, chérif de La Mecque.
Profitant du contexte de la montée de la guerre mondiale et de celle des Balkans en 1912, Ibn Saoud reprend la région du Hassa aux Ottomans. Un traité est signé avec la Sublime porte le 29 juillet 1913, par lequel les Ottomans le reconnaissent comme roi du Hassa et du Nedj.
La Première Guerre mondiale est déclenchée le 2 août 1914. Par le jeu des alliances, l’Empire ottoman, allié de l’Allemagne, entre en guerre contre la Triple entente. Ibn Saoud n’est pas directement impliqué dans ce conflit, mais il est approché à la fois par les Britanniques et par les Ottomans, qui recherchent son soutien. De son côté, Ibn Saoud cherche à intégrer le Hedjaz dans son royaume. De nombreuses tractations avec Londres se déroulent entre fin 1914 et janvier 1915, sans succès. Elles aboutissent néanmoins avec la signature d’un traité le 26 décembre 1915 par lequel les Britanniques reconnaissent les possessions d’Ibn Saoud sur le Nedj et le Hassa, territoires que celui-ci ne peut céder sans l’accord des Britanniques. En parallèle, des négociations sont menées entre les Britanniques et le chérif Hussein de la Mecque. Par un échange de lettres, la correspondance Hussein-MacMahon, les Britanniques obtiennent l’entrée en guerre du chérif contre les Ottomans. La révolte arabe est ainsi lancée au printemps 1916. Mais cette alliance entre le chérif Hussein et les Britanniques freine les ambitions d’Ibn Saoud sur le Hedjaz. A nouveau sollicité par les Britanniques, ce dernier refuse de déclarer la guerre aux Ottomans. A la fin du conflit mondial, les relations sont très tendues entre Ibn Saoud et Hussein de La Mecque et en 1919, l’armée de Hussein attaque les Saoud, mais elle est battue par l’armée d’Ibn Saoud.
L’après-guerre est marqué par les conquêtes d’Ibn Saoud. Outre le Nedj et le Hassa, il conquiert en 1920 l’Assir au sud-ouest de l’Arabie et en 1921 le Nord contrôlé par la tribu des Al Chammar. Avec Hussein de la Mecque, les relations se tendent à nouveau. A la suite de l’abolition du califat par le président turc Mustafa Kemal en mars 1924, Hussein se proclame « calife à la place du calife ». Ibn Saoud décide alors d’envahir le Hedjaz. Le 5 septembre 1924, la ville de Taëf tombe et La Mecque se rend le 14 octobre. Hussein est contraint à l’exil. Le 8 janvier 1926, Ibn Saoud est proclamé roi du Hedjaz et sultan du Nedj et de ses dépendances, et il est reconnu par la France, la Grande-Bretagne et l’URSS. Le 18 septembre 1932, il créé le royaume d’Arabie saoudite par la fusion du royaume du Hedjaz et de celui du Nedj.
Ibn Saoud règne jusqu’en 1953 et s’attache à unifier son nouveau royaume. Sur le plan de la politique intérieure, il nomme son fils Saoud prince héritier du royaume, afin de garantir le pouvoir contre les luttes familiales. Ses autres fils obtiennent des fonctions dans l’administration, le pouvoir restant ainsi aux mains de la famille Saoud. Sur le plan de la politique extérieure, Ibn Saoud cherche à se prémunir contre les fils de Hussein, Fayçal devenu roi d’Irak en 1921 et Abdallah roi de Transjordanie cette même année, dont il craint les projets d’unité arabe ainsi que la possible volonté de reconquête du royaume hachémite du Hedjaz. Des incursions sont notamment menées à partir d’Irak et de Transjordanie vers l’Arabie Saoudite. La Seconde Guerre mondiale voit la montée en puissance des Etats-Unis dans la région, et notamment en Arabie saoudite, riche en pétrole.
A la mort d’Ibn Saoud le 9 novembre 1953, son fils Saoud devient roi. Mais de fortes rivalités l’opposent à son frère Fayçal, qui a déjà été ministre des Affaires étrangères pendant le règne de son père Ibn Saoud, et qui devient Premier ministre en 1958. Sur le plan régional, la rivalité entre Hachémites et Saoud s’estompe afin de faire face tant à la montée du Bass en Irak qu’à celle du nassérisme en Egypte. Sur le plan intérieur, Saoud et Fayçal s’opposent par leurs modes de vie et par leur capacité à gouverner. C’est notamment visible lors de la guerre du Yémen qui débute en septembre 1962 lorsque les militaires renversent par un coup d’Etat le régime monarchique en place, et instaurent une république qui est notamment reconnue par les Etats-Unis et par l’Egypte. Cette dernière envoie des troupes au Yémen afin de soutenir la nouvelle république, laissant craindre à l’Arabie saoudite, en faveur de la restauration d’un régime monarchique au Yémen, un changement d’hégémonie dans la région. Afin de sécuriser le pays, et malgré les dissensions politiques avec son frère Saoud, Fayçal redevient Premier ministre en octobre 1962. L’Arabie saoudite accepte finalement le changement de régime au Yémen mais obtient le départ des troupes égyptiennes. En 1963, avec l’appui de la famille royale, Fayçal dépose son frère et devient roi en novembre 1964. S’appuyant sur les revenus du pétrole, Fayçal affermit la position de l’Arabie saoudite sur le plan politique. Sur le plan religieux, il soutient les organisations islamistes dans la région, afin de faire contrepoids au nassérisme et au socialisme arabe. Assassiné le 28 mars 1975 par un de ses neveux, il est remplacé à la tête du royaume par son frère Khaled.
Khaled règne de 1975 à 1982. Ce souverain à la santé fragile est confronté à la prise de la grande mosquée de La Mecque en novembre 1979. Dans le contexte de la révolution iranienne de février 1979 et de la prise du pouvoir par l’ayatollah Khomeyni, des hommes revendiquent la fin du règne des Saoud, la mise en place d’une république islamique et le départ des Occidentaux d’Arabie saoudite. La prise d’otage de la grande mosquée se termine par l’intervention du GIGN français et des forces de police saoudiennes après quinze jours de siège.
Le roi Fahd succède à Khaled de 1982 à 2005. Il se heurte dès son arrivée au pouvoir à des difficultés économiques, liées au contrechoc pétrolier, c’est-à-dire à la baisse des cours du pétrole des années 80, et renforcées par les conséquences de la guerre du Golfe de 1991 que l’Arabie saoudite aurait financée à hauteur de 50 milliards de dollars. Sur le plan de la politique intérieure, le roi Fahd tente une ouverture politique, par la publication le 1er mars 1992 d’un texte de trois Statuts, dont un Statut fondamental qui rappelle que le régime politique est une monarchie gouvernée par les successeurs d’Ibn Saoud. Un Conseil consultatif de 60 membres nommés pour quatre ans par le roi est également créé cette même année. Ce nombre est porté à 90 à l’été 1997. En 1995, le roi Fahd transmet une partie de ses prérogatives à son demi-frère Abdallah, en raison de problèmes de santé. Malgré cette ouverture politique et les tentatives de résoudre la crise économique par l’augmentation de la production pétrolière, la contestation monte dans la société saoudienne, qui réclame plus de réformes. A la mort du roi Fahd en août 2005, Abdallah prend le pouvoir après 10 ans de régence.
Abdallah est confronté à plusieurs problématiques depuis son arrivée au pouvoir, qui sont le terrorisme et la nécessité de mettre en œuvre des réformes. Depuis le 11 septembre 2001, l’Arabie saoudite est notamment touchée par des attentats, entre mai 2003 et décembre 2004, revendiqués par Al Qaïda. Une série de mesures est prise afin de lutter contre le terrorisme, dont un contrôle des milieux extrémistes religieux, des mesures de sécurité et l’organisation d’une conférence sur la sécurité en 2005. Concernant les réformes, tout en maintenant l’équilibre de la société saoudienne et du régime politique, le roi Abdallah fait procéder à des élections municipales en février 2005 et il accroît le rôle du Conseil consultatif, dont les membres passent à 150 en juin.
L’Arabie Saoudite s’est constituée de l’alliance de la dynastie Saoud avec le prédicateur Mohammad Ibn Adb al-Wahhab. Si le wahhabisme, interprétation rigoriste de l’Islam, est associé dès le premier royaume au pouvoir politique, la conquête du Hedjaz et des villes de La Mecque et de Médine en 1924 confère aux Saoud le titre de gardiens des Lieux saints. Le pèlerinage à La Mecque, l’un des cinq piliers de l’Islam, contribue également à la notoriété de l’Etat saoudien et à sa légitimité religieuse. A la suite de la conquête du Hedjaz, les guerriers d’Ibn Saoud convertis au wahhabisme, appelés Ikhwans, empêchent les pèlerins des pays arabes d’effectuer le pèlerinage, les considérant comme hérétiques. Mais le roi Ibn Saoud, ramenant l’ordre, permet à tous les musulmans de faire le hadj à La Mecque.
Outre l’accueil des pèlerins, ce qui nécessite des infrastructures adaptées : aéroport, hôtels, centres médicaux… l’Arabie Saoudite s’implique dans la formation des étudiants qui étudient dans les universités religieuses du pays.
Le religieux est également prégnant dans le droit saoudien (constitutionnel, civil, pénal et administratif), par l’application de la charia, c’est-à-dire de la loi islamique. Les oulémas, théologiens garants de la tradition religieuse, veillent notamment à son respect dans les décisions prises par le roi mais également dans tous les aspects de la vie quotidienne. Ils sont notamment opposés à l’émancipation des femmes.
Le pouvoir royal, tout en respectant les avis des oulémas, procède néanmoins à des réformes sur le plan politique, comme la promulgation le 1er mars 1992 du Statut fondamental.
A la suite des prospections réalisées par la compagnie américaine California Arab Standard Oil Company (CASOC), du pétrole est découvert dans le Hassa, dans la région de Dhamman en mai 1938. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la CASOC prend le nom de ARAMCO (janvier 1944) et les prospections se poursuivent. De cette époque datent les liens entretenus entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite, comme l’atteste la rencontre organisée en février 1945 entre le président américain Roosevelt et le roi Ibn Saoud à bord du croiseur américain Quincy où, parmi les questions à l’ordre du jour est celle du pétrole : en échange du monopole d’exploitation des gisements d’Arabie saoudite par les Etats-Unis, ceux-ci s’engagent à protéger militairement l’Arabie Saoudite. Cet accord est conclu pour 60 ans.
La commercialisation du pétrole est lancée à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. La production passe ainsi de 550 000 barils en 1950 à environ 10 millions de barils jour en 2006. Premier exportateur et premier producteur de pétrole, l’Arabie saoudite détient des réserves estimées à 250 milliards de barils, ce qui représente le quart des réserves mondiales de pétrole. Elle possède également du gaz, dont les réserves la placent au 4ème rang mondial. L’exploitation du pétrole a permis à l’Arabie saoudite de se doter d’une infrastructure très moderne (réseau routier et aéroports).
Dans un souci de diversification, les autres domaines économiques se développent, comme ceux de l’agriculture et de l’industrie. Des grands projets sont réalisés comme la création d’usines de dessalement de l’eau, agrandissement des ports, construction d’habitations, développement du réseau téléphonique, création en cours d’un pôle économique appelé King Abdullah City au nord de Djedda.
L’Arabie saoudite entre également dans une phase de privatisation du secteur secondaire et du secteur des services et fait aussi appel à des investissements étrangers depuis 2004. Elle adhère à l’OMC en novembre 2005.
Comme pour les autres Etats du Golfe, la découverte du pétrole modifie profondément les structures de la société saoudienne. La société était tribale et nomade et l’économie tournée vers l’agriculture et l’activité pastorale. Le pétrole modifie cette société qui se sédentarise et qui profite d’une économie faste.
La population est d’environ 27 millions dont 9 millions d’étrangers. Cette main d’œuvre, qui garde sa nationalité d’origine, vient des Etats arabes voisins ainsi que d’Asie à partir des années 1990.
Les recettes pétrolières provoquent l’exode rural (le taux d’urbanisation est de 80% en 2008) et favorisent le développement de l’éducation, avec la création d’écoles primaires, secondaires et d’universités dans les années 1990. L’Etat se heurte néanmoins au problème du chômage qui touche particulièrement les jeunes adultes.
La politique extérieure saoudienne est tournée vers le maintien de sa sécurité. En ce sens, les liens entretenus avec les Etats arabes voisins ainsi que ses liens avec les Etats-Unis contribuent à la recherche de la stabilité. Avec les Etats arabes, l’Arabie saoudite est signataire de la charte de la Ligue des Etats arabes du 22 mars 1945, avec six autres Etats. Avec les Etats-Unis, les relations sont entretenues dès la Seconde Guerre mondiale mais elles se tendent avec les attentats du 11 septembre 2001.
L’Arabie saoudite ne se dote d’un ministère des Affaires étrangères et d’ambassades à l’étranger qu’en 1950, mais elle montre son implication dans les affaires régionales à partir de cette date. La diplomatie saoudienne intervient lors de la guerre du Liban afin de trouver une solution au conflit (accord de Taëf de 1990), soutient la Palestine mais ne s’engage pas directement contre Israël, apporte son aide financière à l’Irak pendant la guerre Iran-Irak en raison de la crainte de la révolution iranienne et d’une déstabilisation de la région. En ce sens, elle crée le Conseil de coopération des Etats du Golfe en 1982 avec les Etats voisins, dont le siège est à Riyad. En plus de cette aide diplomatique, l’Arabie Saoudite offre son aide financière à des gouvernements et à des fonds.
L’invasion du Koweït par l’Irak en août 1990 (l’Emir du Koweït et sa famille se réfugient en Arabie saoudite) puis le déclenchement de la guerre du Golfe le 17 janvier 1991 font de l’Arabie saoudite le centre tactique de la coalition. Elle accueille les troupes étrangères et participe à hauteur de 50 milliards de dollars à la guerre contre l’Irak.
A la suite de la guerre du Golfe, l’Arabie saoudite se sent menacée dans sa sécurité, sur le plan intérieur. L’opinion publique saoudienne critique en effet les orientations pro-américaines suivies pendant la guerre du Golfe ; c’est essentiellement le fait des intellectuels et des milieux d’affaires qui remettent en cause la famille royale. Cette contestation intérieure l’oblige à la prudence sur le plan diplomatique. C’est notamment visible dans le dossier israélo-palestinien, même si elle accorde une aide à l’autorité palestinienne à la suite des accords d’Oslo.
Les attentats du 11 septembre 2001 provoquent des tensions entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite, en raison de la participation de Saoudiens aux attentats, en raison également du financement de groupes considérés comme terroristes. Même si l’Arabie saoudite ne participe pas aux opérations en Afghanistan en 2001, ni à celles en Irak en 2003, les relations s’apaisent en 2005 devant l’enjeu que représente le pétrole mais aussi afin de maintenir la stabilité de la région face à la situation en Irak.
Les 28 et 29 mars 2007, la diplomatie saoudienne participe au 19ème sommet de la Ligue des Etats arabes qui se tient à Riyad. Le thème de la conférence est celui de la relance du processus de paix initié par les Etats arabes à Beyrouth en 2002, et un appel est lancé à Israël afin qu’il accepte ce plan de paix.
Bibliographie :
Olivier DA LAGE, Géopolitique de l’Arabie saoudite, Editions Complexe, Bruxelles, 2006, 143 pages.
Philippe DROZ-VINCENT, Ghassan SALAME, "Arabie saoudite", Encyclopédie Universalis 2008.
Albert HOURANI, Histoire des peuples arabes, Points Seuil, Paris, 1993, 732 pages.
David RIGOULET-ROZE, Géopolitique de l’Arabie saoudite, Armand Colin, Paris, 2005, 308 pages.
Site du ministère des Affaires étrangères, Arabie saoudite, présentation de l’Arabie saoudite.
Anne-Lucie Chaigne-Oudin
Anne-Lucie Chaigne-Oudin est la fondatrice et la directrice de la revue en ligne Les clés du Moyen-Orient, mise en ligne en juin 2010.
Y collaborent des experts du Moyen-Orient, selon la ligne éditoriale du site : analyser les événements du Moyen-Orient en les replaçant dans leur contexte historique.
Anne-Lucie Chaigne-Oudin, Docteur en histoire de l’université Paris-IV Sorbonne, a soutenu sa thèse sous la direction du professeur Dominique Chevallier.
Elle a publié en 2006 "La France et les rivalités occidentales au Levant, Syrie Liban, 1918-1939" et en 2009 "La France dans les jeux d’influences en Syrie et au Liban, 1940-1946" aux éditions L’Harmattan. Elle est également l’auteur de nombreux articles d’histoire et d’actualité, publiés sur le Site.
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