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La 10e édition du Panorama du Maghreb et du Moyen-Orient se tient du 31 mars au 19 avril 2015 dans les salles du cinéma Écran de Saint-Denis, de l’Entrepôt de Paris, du Louxor-Palais du cinéma, à l’Espace 1789 de Saint Ouen, du cinéma l’Étoile de la Courneuve, du cinéma le Trianon de Romainville, du cinéma Louis Daquin de Saint Denis, du cinéma Le Studio d’Aubervilliers, de l’Institut des Cultures d’Islam et à l’Institut du Monde Arabe.
Le Panorama des Cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient est un festival de films implanté en Île-de-France depuis 2006. Soutenu par la ville de Saint-Denis, il est l’occasion de nombreuses rencontres, réflexions et débats autour des problématiques qui sous-tendent ces productions culturelles arabes et orientales qui se déroulent sur une quinzaine de jours. Outre les cinémas (Ecran de Saint-Denis, Entrepôt à Paris), le festival, organisé par l’association Indigènes Films, investit les écoles, l’université, les médiathèques de quartier.
L’initiative est née en 2006 pour promouvoir et diffuser le cinéma marocain. Dès 2008, ses frontières se sont ouvertes aux cinémas du Maghreb, pour s’intéresser au Moyen-Orient (en tant qu’aire culturelle qui intègre les civilisations arabes, perses et turques) à partir de 2012.
Ce festival, aujourd’hui bien ancré dans la scène culturelle de la région parisienne, offre à cette cinématographie émergente et encore peu diffusée sur le territoire français une visibilité et un contact intéressants avec de nouveaux publics. Cette ouverture à la cinématographie maghrébine et moyen-orientale est un outil privilégié pour combattre les clichés parfois véhiculés sur la culture musulmane.
Le PCMMO a par ailleurs su tisser des liens privilégiés avec des festivals arabes de renommée internationale, à l’image des festivals de Dubaï, Rabat ou Doha.
L’intérêt particulier de ce festival réside dans son choix de ne pas se consacrer exclusivement aux films issus d’Algérie, de Tunisie, de Palestine, du Liban, d’Égypte, de Syrie, d’Iran ou de Turquie, mais de les mettre en regard du cinéma produit par les diasporas dans le monde. Ce large éventail permet de présenter des cinématographies et, à travers elles, des cultures complexes qui ouvrent un espace de réflexion et de partage.
Cette année, le festival propose un « focus Maroc contemporain ». Le Maroc est un pays où la production cinématographique est aujourd’hui en plein essor. Avec comme invité d’honneur le directeur du Centre cinématographique marocain Sarim Fassi-Fihri, et la présence de nombreux réalisateurs, le Panorama propose une programmation de dix films contemporains de fiction et de documentaire, où Réveil de Mohamed Zineddaine côtoie Mille mois de Fnouzi Bonsaid ou Les Chevaux de Dieu de Nabil Ayouch. L’affaire Ben Barka bénéficie par ailleurs d’une attention particulière.
Le festival offre par ailleurs une carte blanche à la Cinémathèque de Tanger, et avec elle l’occasion pour le public parisien de découvrir le patrimoine audiovisuel culturel et historique du monde arabe conservé par cette association installée à Tanger, au Maroc. Née en 2006, celle-ci a déjà réuni d’importants fonds documentaires, de vidéos, de films de fiction, principalement issus du Maroc ou du monde arabe, pour contrebalancer « l’hégémonie des films commerciaux » [1]. L’intervention au PCMMO de Malika Chaghal, déléguée générale de la Cinémathèque de Tanger, permet d’ouvrir le dialogue sur la diffusion des cinématographies du Sud et de questionner la préservation et la conservation des archives d’images animées au Maghreb et au Moyen-Orient : il s’agit en effet d’une aire géographique où les cinémathèques se font rares.
Outre le Maroc, le festival propose une sélection de trente-quatre films de fiction, documentaires, longs et courts-métrages. Les Terrasses de Merzak Allouache (Algérie) donne à voir la foule chaotique qui s’affaire dans les rues d’Alger ; Villa Touma de Suha Arraf (Palestine) pointe sa caméra sur les tourments de trois chrétiennes de Ramallah ; Home sweet home de Nadine Naous (Liban) nous présente les difficultés politiques qui transforment sans cesse Beyrouth ; Je suis le peuple d’Anna Roussillon (France) donne la parole à la population de Haute-Égypte, qui exprime son opinion et ses espoirs suite à la révolution qui a secoué la place Tahrir du Caire. Une sélection de courts-métrages sera également présentée. Toutes les projections sont suivies d’un débat.
Pour réfléchir au-delà des projections, des tables rondes et des rencontres professionnelles sont organisées, au cinéma Écran de Saint-Denis les deux premières semaines, puis à l’Institut du Monde Arabe. Sont ainsi interrogées la diffusion des cinématographies du sud, à partir de la question de savoir quels circuits de distribution festivals et salles sont ouverts à ce type de production, les représentations des musulmans dans la société, les opportunités qui se présentent aux jeunes réalisateurs du Maghreb pour la réalisation d’un court-métrage ou encore le problème de la liberté de création cinématographique à travers le monde.
Site du festival :
http://www.pcmmo.org/
Mathilde Rouxel
Suite à des études en philosophie et en histoire de l’art et archéologie, Mathilde Rouxel a obtenu un master en études cinématographiques, qu’elle a suivi à l’ENS de Lyon et à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, Liban.
Aujourd’hui doctorante en études cinématographiques à l’Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle sur le thème : « Femmes, identité et révoltes politiques : créer l’image (Liban, Egypte, Tunisie, 1953-2012) », elle s’intéresse aux enjeux politiques qui lient ces trois pays et à leur position face aux révoltes des peuples qui les entourent.
Mathilde Rouxel a été et est engagée dans plusieurs actions culturelles au Liban, parmi lesquelles le Festival International du Film de la Résistance Culturelle (CRIFFL), sous la direction de Jocelyne Saab. Elle est également l’une des premières à avoir travaillé en profondeur l’œuvre de Jocelyne Saab dans sa globalité.
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