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L’Empire contre-attaque, la Turquie et la Deuxième guerre balkanique

Par Tancrède Josseran
Publié le 07/08/2013 • modifié le 16/11/2020 • Durée de lecture : 13 minutes

Balkan War - 1912 Around Andrinople, provision of the Bulgarian troops, which are investing town, with fresh supplies PHOTO 12 / AFP

Photo12 / Photo12 via AFP

Au lendemain de la Première guerre balkanique (octobre 1912-mai 1913), l’Empire ottoman est au bord du gouffre. Six siècles de présence turque en Europe sont réduits à néant.
La genèse du désastre s’inscrit dans une double filiation. A compter du début du XXe siècle, l’Empire ottoman devient otage du jeu des grandes puissances. L’annexion de la Bosnie-Herzégovine (1908) et le passage du Maroc sous pavillon français (1911), ouvrent le cycle sans fin des compensations. Chaque gain d’une puissance légitime les revendications d’une autre. Incapable de se moderniser, victime d’une instabilité chronique, l’Empire aiguise toutes les convoitises.

Sur le long terme, le conflit est le point culminant d’un processus commencé au XIX eme siècle. Les Balkans se dissolvent en une myriade d’Etats-nation rivaux porteurs du même exclusivisme national : « Grande Serbie », « Grande Grèce » ou encore « Grande Bulgarie » [1]. Par effet de mimétisme, ces idées vont influencer les dirigeants du Comité Union et Progrès (CUP). Aux commandes depuis 1908, les Jeunes-Turcs sont parvenus à la synthèse nationale et révolutionnaire. Gage de sa survie, la nation turque est condamnée à s’extraire du cosmopolitisme impérial afin de se recentrer sur son noyau touranien originel. A partir de la Deuxième guerre balkanique (16 juin-18 juillet 1913), le projet rencontre un début de réalisation. Les Turcs profitent de la discorde entre alliés de la veille pour se joindre à la curée contre la Bulgarie. Il ne s’agit pas de restaurer l’Empire sur sa partie européenne, mais de consolider la présence turque sur le glacis que représente la Thrace orientale aux portes d’Istanbul, et du réduit anatolien. La reprise d’Andrinople symbolise ce sursaut.

Vers le relèvement

Le traité de Londres

Le 3 décembre 1912, les autorités ottomanes signent un armistice avec les pays balkaniques. Dix jours plus tard, deux conférences diplomatiques distinctes s’ouvrent à Londres. La première réunit les belligérants, la seconde les grandes puissances. Les participants s’accordent sur les points suivants : les Turcs conserveraient Constantinople et le contrôle des détroits, tandis qu’un Etat albanais serait crée afin de faire obstacle aux visées serbes sur l’Adriatique. Enfin, la Macédoine est partagée entre Serbes, Grecs et Bulgares [2].

Toutefois, à Constantinople, nombre d’Unionistes jugent ces concessions exorbitantes. L’insistance des grandes puissances à vouloir céder la ville d’Andrinople aux Bulgares, bien que celle-ci soit toujours aux mains des Turcs, est le summum de l’humiliation. D’autre part, le grand vizir, Kamil Pacha, est un ennemi personnel du CUP. Le 23 janvier 1913, les membres du Comité décident de passer à l’action. Un groupe d’officiers prend d’assaut le palais du gouvernement et abat le vizir. Un nouveau cabinet est formé, l’armistice est dénoncé. Sûrs d’eux-mêmes, les Jeunes-Turcs incarnent la force de la jeunesse opposée à la « débilité » d’une caste politique réputée « méprisable » car sans volonté. Les troupes ottomanes repartent au combat. Mais mal préparées, les attaques se fracassent sur les lignes bulgares. En Thrace, plusieurs opérations combinées amphibies échouent, faute de coordination interarmes [3]. Les Turcs n’ont d’autres solutions que de négocier à nouveau. Le 16 avril, un nouvel armistice est conclu. Il débouche sur la signature du traité de Londres, le 10 juin, qui reprend les clauses stipulées auparavant. La Turquie perd toutes ses possessions européennes, y compris Andrinople.

Inventaire d’une défaite.

Au début de l’année 1913, les officiers supérieurs turcs se livrent à un examen en règle de leurs déboires. Plusieurs enseignements sont tirés.

La Première guerre balkanique est l’aboutissement d’un processus commencé à Agadir en 1911. En exigeant des contreparties à l’abandon des visées allemandes sur le Maroc, Berlin a provoqué une série de répliques inattendues. Après avoir atteint la France au Congo, elles précipitent l’invasion de la Libye par l’Italie et livre la Porte déconfite à la hargne des peuples balkaniques. Le triomphe de ces derniers déstabilise l’Autriche et par conséquent l’Allemagne. Celle-ci voit défaillir la Turquie, c’est-à-dire un allié potentiel, dont le concours était escompté pour mieux contrer la Russie sur ses flancs. Grande bénéficiaire des déboires de la Triplice, la Russie se voit renforcée par la débâcle ottomane et la constitution, sous sa férule, d’une grande Serbie hostile à l’Autriche [4]. L’attitude de l’Allemagne envers la Porte suscite une certaine amertume. Nombre de militaires Turcs estiment que la Turquie s’est retrouvée, malgré elle, entraînée dans un engrenage. En effet, l’Allemagne n’a pu modérer les appétits de son allié italien en Tripolitaine ; la chute de la province africaine a sonné l’hallali de tous contre la Porte. Les résultats mitigés de la mission militaire allemande confortent ces récriminations. Après la révolution de 1908, l’armée turque a été prise dans un tourbillon de réformes parfois bonnes, mais souvent inadaptées au caractère national [5]. Les instructeurs allemands dotent l’armée turque d’un Etat-major général et d’un plan de mobilisation. Des écoles militaires sont ouvertes et l’accent est mis sur les armes techniques. Toutefois, des lacunes subsistent. En un mot, explique le général Izzet-Fuad : « J’ai la conviction que nous avons fait de la très mauvaise imitation allemande, tandis que nous aurions pu continuer à nous assimiler tous les progrès qui nous arrivaient de France, progrès que la similitude des caractères, l’ancienneté et la fréquence des relations, introduisaient chez nous très naturellement, sans choquer nos idées, nos oreilles, nos regards et nos finances… » [6].

La guerre révèle également des carences plus profondes. Certes, en apparence, l’esprit du Coran ne repousse ni le progrès, ni la civilisation, mais poursuit le général turc « On en a fait jadis une arme si formidable pour combattre les idées nouvelles, que rien ne saurait-pas même le désastre actuel-vaincre les influences funestes et les croyances absurdes créées par des siècles de négligences mentales » [7]. A cela s’ajoute la politisation excessive de l’armée qui la conduit en toute logique à s’ingérer directement en politique. A partir de 1908, des officiers pleins de bonnes intentions mais sans compétences réelles, sont appelés aux responsabilités. On vit, écrit le général Palat des « jeunes officiers écrire à des généraux pour leur dicter la tâche à remplir, exiger d’eux des serments de fidélité, les gourmander, les diriger au gré de leur fantaisie » [8].

A ces lacunes structurelles s’additionnent des problèmes logistiques. La Turquie, malgré la faillite endémique de ses finances, se lance dans l’achat massif de matériels et d’équipements modernes complexes. Mais la plupart du temps, elle manque de cadres compétents. Des mitrailleuses sont achetées en quantité, or les bâts pour les placer sur les mules sont introuvables. Les aéroplanes sont dépourvus de pièces de rechanges. Des tentes sont distribuées aux soldats, mais sans les pieux pour les fixer. Les fours de campagnes font défaut : le pain fabriqué sur de la pierre chauffée contribue à propager les pires infections. Enfin se pose la question de la nature même de l’Empire ottoman. La Turquie compte 23 millions d’habitants, dont 16 millions de musulmans et 7 millions de chrétiens. Pour la première fois, ces derniers sont invités à servir sous les drapeaux. A l’origine une exonération était prévue. Le gouvernement pensait que la majorité des chrétiens en âge de servir en profiterait et renflouerait les caisses du trésor. Mais ce calcul fut déjoué, en partie en raison de la relative indigence de ces populations. En conséquence, on introduisit dans l’armée des éléments à la loyauté douteuse [9]. Les résultats furent catastrophiques. Un membre de la mission militaire autrichienne, le lieutenant Wagner, raconte qu’il vit « un groupe de prisonnier turcs, composé de chrétiens de diverses confessions, jeter leur fez dés leur entrée à Stara Gora » [10]. Parmi eux, un arménien, interrogé par le Reichspot, répondit que depuis le début des hostilités, on avait affecté de les mettre toujours en première ligne, bien qu’ils prissent soin de tirer en l’air pour ne pas atteindre des coreligionnaires. Ce pays, conclut Izzet Pacha, « se meurt de l’hétérogénéité de ses races et de ses idées » [11]. Une réaction s’impose. Elle passe par l’identification ouverte entre ottomanisme et turcité. Cette fusion affirme la différence et la supériorité intrinsèque du turc sur les autres composantes de l’empire [12].

Chute et reprise d’Andrinople

Le siège

Depuis la naissance du royaume de Bulgarie (1878), la ville d’Andrinople jouxte la frontière. Elle est le seul obstacle avant les hauteurs de Catalja, à quelques lieues d’Istanbul. Entre les deux villes, la plaine Thrace déploie sur 300 kilomètres son morne relief. Appuyée sur les contreforts du Rhodope, bordée de trois rivières, l’Arda, la Toundja et la Maritza, enserrée d’une ceinture de collines qui lui font office de bouclier naturel, Andrinople est toute désignée pour faire office de brise-lame aux ambitions bulgares. Les ingénieurs allemands travaillèrent d’arrache-pied à la modernisation du système fortifié. En quelques années, les crêtes alentours sont recouvertes d’ouvrages bétonnés, de tranchées, d’inextricables réseaux de barbelés, de terre-pleins et de pièces d’artillerie lourdes se couvrant en tout sens. La ville en elle-même abrite une population d’environ 120 000 habitants, dont 55 000 Turcs, 20 000 Grecs, 10 000 Bulgares, 6000 Arméniens et quelques 20 000 juifs [13]. En dehors de ces derniers, note Gustave Cirilli, employé de la régie des tabacs et rare témoin français du siège, « les Turcs ne peuvent nullement compter sur le concours ni sur les sympathies des autres éléments de la population. La fraction bulgare, notamment, est d’une hostilité systématique ; elle est ici pour épier et desservir » [14].

Lorsque début novembre, le siège commence, les puissances balkaniques jouissent d’une écrasante supériorité numérique. La garnison ottomane (70 000 hommes) est assiégée par 100 000 Bulgares épaulés de 47 000 Serbes. Le 24 mars 1913, l’assaut final débute par une formidable préparation d’artillerie. Les avant-postes sont emportés par l’infanterie bulgare. La ligne de défense turque chancelle sous les coups de boutoir des balkaniques, tandis que l’arrivée de soldats débandés achève de semer la confusion. Incapable de poursuivre la lutte, le commandant de la place, Mehmed Pacha Sükrü, signe la rédition, le 26 mars. Pendant trois jours la ville est mise à sac [15].

La reprise

La ville d’Andrinople n’a rien à voir avec les grandes métropoles de l’Empire. Avec ses quartiers « tronqués et séparés, ses rues tortueuses et sales, ses maisons de bois qui alimentent les incendies, ses nombreux cimetières (on en compte jusqu’à 80) qui longent les voies les plus fréquentées et deviennent, dans le fortes chaleurs, des foyers d’infection, cette ville appelle d’urgence le pic des démolisseurs » [16]. Cependant, elle jouit dans l’imaginaire ottoman d’une place particulière. Au débouché de l’Europe et de l’Asie, la ville d’Andrinople a été depuis l’Antiquité le théâtre d’innombrables batailles. Elle est, selon l’historien militaire John Keegan, l’un des endroits le plus convoités de la planète. Occupée par les Ottomans à partir de 1360, Andrinople est un siècle avant la chute de Constantinople (1453), la première capitale impériale. La mosquée Selim (1575) construite par Sinan affirme cette empreinte [17]. Sa reprise permettrait d’aérer le glacis défensif d’Istanbul tout en redorant à peu de frais le blason des Jeunes Turcs. Le triumvirat unioniste (Talaat-Enver-Cemal) est aux aguets. La Deuxième guerre balkanique fournit l’occasion idéale. Sofia, mécontente du partage de la Macédoine, se retourne contre ses alliés d’hier (Serbie, Grèce). Mais la Bulgarie fait l’unanimité contre elle. Les Bulgares transfèrent leurs forces en Macédoine, et découvrent leur flanc Est. Lorsque que le conflit éclate, assaillis de tous les côtés, les Bulgares sont débordés. A la mi-juillet, les armées ottomanes déployées sur plusieurs axes, marchent sur Andrinople. La résistance Bulgare est insignifiante. Le 25 juillet, la ville est reprise sans coup férir [18]. Ce coup de main heureux consolide l’emprise des Jeunes Turcs et leur permet de se présenter en force aux négociations.

La République de Thrace occidentale

De l’autre côté de la Maritza.

La libération d’Andrinople a mis en relief le rôle décisif d’un groupe de jeunes officiers unionistes [19]. Il constitue la troupe de choc du comité chargé des actions clandestines. Parmi eux, beaucoup ont déjà servi en Tripolitaine contre les Italiens. Ils s’y sont illustrés dans la formation d’unités autochtones employées à l’arrière des lignes ennemies. Ce groupe centré sur la personnalité d’Enver Pacha prend le nom de Teskilat-i Mahusa (Organisation Spéciale). Lors de la Première Guerre mondiale, elle jouera un rôle occulte mais décisif. Employée comme service de renseignement et de contre-guérilla, elle réprime les menées séparatistes arabes. De manière identique, elle supervise l’expulsion des populations grecques et arméniennes d’Anatolie. Après la chute d’Andrinople, des hommes de l’Organisation Spéciale sont infiltrés à l’ouest de la Maritza, en Thrace occidentale. En vertu du traité de Bucarest signé le 10 aout 1913, cette région peuplée de musulmans devait revenir à la Bulgarie. Toutefois, la majorité de la population conteste la décision. Cemal Pacha relate l’épisode dans ses mémoires : « Les autorités turques avaient pris l’engagement formel de ne pas faire franchir les rives de la Maritza à leurs troupes. Cependant, tout en faisant mine de respecter ces engagements, le gouvernement déploie à l’ouest de la rivière ses services spéciaux. L’Organisation Spéciale réussit rapidement à occuper toute la Thrace occidentale. Le Sancak de Dedegâç et de Gümülcine dont la population avoisine les 95% de musulmans, passent sous contrôle turc » [20].

Le 31 août, un gouvernement provisoire est instauré. La nouvelle république de Thrace Occidentale se dote d’un drapeau. Le blanc symbolise la liberté retrouvée, le noir, les exactions commises contre les musulmans, le vert, l’Islam, et le croissant doublé d’une étoile, la turcité. Des timbres sont émis, un hymne national est même composé [21]. A l’exception des Bulgares, les minorités grecques et juives sont représentées au sein du gouvernement sécessionniste. Des bandes de bachi-bouzouks expulsent systématiquement les populations slaves. L’objectif final est l’homogénéisation du territoire et l’éradication de la présence bulgare.

Une république éphémère

Au terme de 56 jours d’existence, la République de Thrace occidentale disparaît. En réalité, elle n’était qu’une monnaie d’échange dans les mains de la Porte afin d’obtenir en contrepartie la reconnaissance de la souveraineté turque sur Andrinople. Le traité de Constantinople ratifié le 29 septembre 1913 entre la Bulgarie et l’Empire ottoman, entérine les droits de Sophia sur la région. La Turquie, en échange d’Andrinople, cède une bande de terre le long de la Mer Noire. Le 19 octobre, l’armée bulgare pénètre dans la région et disperse sans difficultés les irréguliers turcs.

Cette expérience est révélatrice à plusieurs titres. A travers l’Organisation Spéciale se met en place un appareil d’Etat semi-clandestin [22]. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, c’est dans ces réseaux unionistes que Mustapha Kemal puisera les hommes qui conduiront le mouvement de résistance nationale. Sous plusieurs appellations différentes, l’Organisation Spéciale ou du moins son esprit, perdurera et donnera naissance au mythe de l’Etat profond (Derin devlet) [23]. En outre, la création ex nihilo d’une république turcophone est amenée à faire école. C’est en s’inspirant de ce précédent que les Turcs enfanteront une république Azerbaidjanaise en mars 1918. C’est toujours en ayant ce modèle en tête que Mustapha Kemal proclamera la République turque en 1923. La république turque de Chypre (1983) en est l’ultime avatar [24].

Les Jeunes Turcs ont voulu, grâce à la guerre, régénérer la nation turque et la tirer de sa léthargie. Dans la droite ligne du social- darwinisme, la nation est conçue comme un organisme vivant, engagée dans une compétition à l’échelle mondiale. La guerre est la propédeutique d’une humanité nouvelle. A l’instar d’un Enver, d’un Talaat ou d’un Cemal, une génération de chefs émerge. Elle ne connaît ni crainte ni répugnance à verser le sang, dénuée d’égards, habituée à souffrir terriblement. Elle est désormais prête à agir effroyablement [25]. Cette épiphanie sanglante est à l’image du couple infini de la misère et de la grâce. Gustave Cirilli, témoin du siège d’Andrinople, commente, désabusé, son ultime visite au champ de bataille : « J’ai revu les lieux où la foudre des batailles a couché les étreintes de la mort entre assiégeants et assiégés. Tout est calme ; une paix souveraine règne sur le paysage. A Ayvaz-Baba, j’aperçois dans ces trous creusés dans le sol et qu’on appelle, en un langage expressif, des « trous de loups », un squelette à moitié recouvert de terre, la tête et la main nu ; un crâne et cinq os en fuseau élevés vers le ciel. Les corbeaux volent autour de débris humains. Plus loin, c’est une famille, de voyageurs sans doute, qui sont venus ici, attirés par la curiosité. Sur le terrain convulsionné, sillonnés des éclats de projectiles, une femme et un enfant se baissent pour ramasser une douille, un éclat de shrapnels ou d’obus ; ils les emporteront en souvenir de leur promenade, de même que dans une flânerie au bord de la mer, on se baissera pour ramasser des coquillages. Voilà donc à quoi se réduit la gloire des combats ! Egorgez, massacrez, abattez, changez les monts et les plaines en charniers humains, couvrez le sol labouré par les obus de cette pluie de fer qui a décimé tant d’êtres utiles et aimés, pour qu’un jour un passant vienne, d’une main nonchalante, ramasser un reste de ces projectiles meurtriers, qu’il inscrive un nom et une date et qu’il en fasse un objet de curiosité. Quelle tristesse ! » [26].

Publié le 07/08/2013


Tancrède Josseran est diplômé en Histoire de Paris-IV Sorbonne et attaché de recherche à l’Institut de Stratégie Comparée (ISC).
Spécialiste de la Turquie, il est auteur de « La Nouvelle puissance turque…L’adieu à Mustapha Kemal », Paris, éd, Ellipses, 2010. Il a reçu pour cet ouvrage le prix Anteois du festival de géopolitique et de géoéconomie de Grenoble.


 


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