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Entretien avec Christian Berger, directeur du Service diplomatique de l’Union Européenne pour le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, la Péninsule Arabique, l’Iran et l’Irak

Par Christian Berger, Mélodie Le Hay
Publié le 05/02/2014 • modifié le 21/04/2020 • Durée de lecture : 12 minutes

Christian Berger

Vous avez occupé plusieurs fonctions en lien avec le Moyen-Orient. Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

Rien ne me prédestinait au départ à travailler sur le Moyen-Orient. Après plusieurs années d’études de droit aux universités de Vienne et de Londres, je me suis engagé dans l’armée et j’ai été enrôlé en 1987 dans les forces de maintien de la paix des Nations unies déployées au Golan, à la frontière entre la Syrie et Israël ; j’étais alors officier dans le bataillon des casques bleus autrichiens. En 1988, j’ai soumis ma candidature à l’Organisation Mondiale des Nations unies (O.N.U). Il se trouvait qu’ils cherchaient justement un profil cumulant une formation en droit, une expérience dans l’armée et une fine connaissance du Moyen-Orient. Dans le contexte de la première Intifada, l’O.N.U souhaitait en effet accroitre l’effectif de son service juridique à Gaza et à Jérusalem. J’y suis resté six ans, de 1988 à 1994. Après quelques années de service à l’O.S.C.E, j’ai ensuite intégré l’Union Européenne (U.E). C’était en 1997, mon pays, l’Autriche, ayant adhéré à l’U.E deux ans plus tôt. J’ai travaillé d’abord au Comité des régions, puis j’ai successivement occupé les postes de responsable des relations avec la Syrie à l’ancienne DG Relations Extérieures de la Commission européenne ; conseiller politique sur les questions du Moyen-Orient ; représentant de l’U.E auprès de l’envoyé spécial du Quartet, James Wolfensohn de 2005 à 2006 ; responsable de l’unité de réponse aux crises et de construction de la paix à la Commission ; puis représentant de l’UE auprès des autorités palestiniennes de Cisjordanie et de Gaza jusqu’à ce que j’exerce mes fonctions actuelles.

En quoi consistent vos fonctions actuelles ?

Catherine Ashton m’a nommé directeur du Service diplomatique européen (S.E.A.E : Service européen pour l’action extérieure) pour le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, la Péninsule arabique, l’Iran et l’Irak en juin 2011, poste placé sous la direction de Hugues Mingarelli, Managing directeur du département Moyen-Orient et pays du voisinage méridional. C’était l’un des derniers postes de direction vacant au S.E.A.E.

Ce Service a été créé à la suite du traité de Lisbonne, signé en 2007 par les 27 Etats membres et entré en vigueur le 1er décembre 2009. Ce traité a eu d’importantes incidences sur l’architecture institutionnelle de l’Union, notamment sur son action extérieure. Il a crée deux nouvelles fonctions, celle de président du Conseil Européen et celle de haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, ce dernier poste étant actuellement occupé par Catherine Ashton. L’objectif de cette réforme était de donner plus de cohérence à l’action extérieure de l’U.E en fusionnant les fonctions de diplomatie exercées jadis par le Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune (P.E.S.C), le commissaire chargé des relations extérieures et le président du Conseil de l’U.E. Le S.E.A.E a ensuite été créé pour assister Catherine Ashton dans l’exercice de ses fonctions. Il dispose de délégations dans le monde entier dont une douzaine au Moyen-Orient. Nous intervenons dans de nombreux domaines allant de la consolidation de la paix, à la coopération politique, économique et culturelle avec plusieurs Etats avec lesquels nous avons parfois signé des accords bilatéraux ou des partenariats stratégiques. L’U.E a aussi un rôle à jouer dans l’aide au développement ou encore la promotion des droits de l’homme.

Le Moyen-Orient est une zone qui mobilise particulièrement nos efforts depuis les révolutions arabes qui ont entrainé, dans les pays où elles ont eu lieu, de profonds bouleversements politiques. Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur les événements qui secouent la région proche-orientale car ils ont sur nous des impacts directs. On le constate avec l’afflux de réfugiés fuyant les zones de conflits pour l’Europe, ou encore avec le nombre élevé d’Européens qui se sont rendus en Syrie pour combattre dans les rangs de groupes affiliés à Al Qaeda. Le risque, à terme, est de voir ces personnes revenir en Europe, armées, entrainées et pouvant commettre des actes terroristes.

Dans le cadre de mes fonctions, je me rends régulièrement au Moyen-Orient pour maintenir le dialogue politique avec nos partenaires, m’assurer du respect des accords que nous avons passés avec plusieurs de ces pays et renforcer la collaboration entre l’Union et ses proches voisins. Les relations de l’U.E avec ces pays s’inscrivent avant tout dans une dimension régionale, dans le cadre de la politique européenne de voisinage et de l’Union pour la Méditerranée qui regroupe seize pays voisins de l’Europe (dont l’Egypte, Israël, la Jordanie, le Liban, la Mauritanie, le Maroc, l’Autorité palestinienne, la Syrie, la Tunisie, la Turquie et l’Algérie), et dont l’objectif est de promouvoir le développement économique et les réformes démocratiques. La coopération porte sur des sujets aussi variés que l’environnement, la migration, l’économie et la culture.

Avant d’occuper ce poste, vous étiez directeur du Bureau de l’Union Européenne en Cisjordanie et à Gaza. Pouvez-vous revenir sur cette expérience ?

J’ai occupé ce poste à partir de la fin de l’année 2008, période riche en événements. La guerre de Gaza a commencé à la fin du mois de décembre et a duré deux semaines, du 27 décembre 2008 jusqu’au cessez-le-feu du 18 janvier 2014. L’U.E, tout comme l’O.N.U et la Ligue arabe, a appelé à un cessez-le-feu immédiat, appel d’abord ignoré par Israël et le Hamas. Je me suis rendu à Gaza régulièrement pendant cette période pour tenter d’évaluer les dommages et adopter un plan d’action approprié pour venir en aide aux victimes. Nous avons travaillé étroitement avec l’O.N.U et la Croix-Rouge pour apporter les soins de premiers secours et participer à la reconstruction des infrastructures durement touchées par les frappes israéliennes. Car le but déclaré des Israéliens était de mettre fin aux tirs de roquettes du Hamas en Israël par des actions contre ses militants et en détruisant les infrastructures qu’il utilisait. L’aide internationale visait aussi à apporter un peu d’espoir aux Palestiniens de Gaza qui ont traversé une véritable crise humanitaire, mais ce fut l’un des aspects les plus difficiles à gérer. Il faut en effet se rendre compte que la bande de Gaza n’a pas d’accès à la mer et constitue une forme d’enclave entre Israël et l’Egypte soumis à un blocus depuis que le Hamas a pris le pouvoir en 2007. Elle comprend environ 1.7 millions de Palestiniens sur une superficie de 360km2, soit l’une des régions les plus denses au monde. La guerre de Gaza fut l’un des rares conflits internationaux où la population civile n’a pas pu s’échapper. De plus, l’action des acteurs humanitaires n’a pas été aisée à mener car l’espace pour intervenir, déjà restreint, s’est encore réduit avec le conflit, et l’accès à la bande de Gaza a été difficile dans les premiers temps. L’U.E et l’O.N.U ont travaillé étroitement avec les autorités israéliennes pour ouvrir des points de passage qui leur soient accessibles.

J’étais aussi présent quand le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Salam Fayyad, a présenté en 2009 un plan établi sur deux ans consistant à poser les fondations de l’Etat palestinien. Son initiative a été particulièrement bien accueillie au sein de la communauté internationale, notamment par le Quartet pour le Moyen-Orient formé par les Etats-Unis, la Russie, l’Union Européenne et les Nations unies. Nous avons tenté comme nous le pouvions d’apporter notre soutien à cet homme politique volontariste qui avait mis le développement économique et la modernisation de la Cisjordanie dans ses priorités. Il y avait déjà à cette époque d’importants débats au sein de la communauté internationale pour savoir si la Palestine devait ou non être reconnue comme un Etat par l’O.N.U, ce qui sera chose faite en 2012 quand elle a accédé au statut d’Etat observateur [1]. J’ai ressenti beaucoup d’espoirs chez les Palestiniens à cette époque ; ils pensaient sincèrement pouvoir réaliser leurs aspirations politiques. Cet état d’esprit est aussi à replacer dans le contexte de la conférence d’Annapolis, tenue en 2007 aux Etats-Unis, où la « solution à deux Etats » pour résoudre le conflit israélo-palestinien a été officialisée pour la première fois et acceptée par les deux parties.

Quelles sont les relations qu’entretient l’Union Européenne avec les différents pays dont vous avez la charge ? Comment se positionne-t-elle sur les dossiers « chauds » de la région ?

Entrent dans mes attributions une partie du monde arabe, l’Iran et Israël. Plusieurs approches régissent les relations que l’Union entretient avec ces pays : une approche régionale dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée et le Conseil de Coopération du Golfe ; une approche bilatérale avec des pays comme l’Iran, l’Irak ou encore le Yémen ; une approche thématique, notamment s’agissant du conflit israélo-palestinien, l’U.E étant membre du Quartet pour le Moyen-Orient.

Au Proche-Orient, nous retrouvons trois types de conflits qui traversent, à divers degrés, l’ensemble des pays arabes et qui peuvent servir de grille de lecture : un conflit religieux, principalement entre sunnites et chiites (sans oublier les minorités chrétiennes, etc.), interprété par certains comme un conflit d’influence entre l’arc chiite, comptant notamment la Syrie, l’Irak et le Hezbollah au Liban - et la majorité sunnite ; un conflit social opposant les réformistes aux islamistes, particulièrement violent en Syrie ; un conflit du peuple contre les régimes autocratiques. D’après moi, c’est sur la base de ces trois conflits que l’U.E doit voir comment elle peut intervenir. Car nos moyens financiers sont beaucoup plus limités que ceux des pays du Golfe et notre aide doit par conséquent être ciblée pour être suffisamment efficace.

S’agissant du conflit israélo-palestinien, l’U.E en a très vite fait une priorité stratégique. La résolution de ce conflit permettrait en effet de lever certains freins qui ont jusque là entravé la coopération entre l’Union et le monde arabe, notamment dans le cadre du processus de Barcelone initié en 1995 et relancé en 2008 par l’Union pour la Méditerranée, où certains Etats arabes acceptent mal la présence d’Israël. L’offensive israélienne dans la bande de Gaza en décembre 2008 a enlisé encore un peu plus les négociations entre les deux rives de la Méditerranée. La résolution du conflit israélo-palestinien permettrait, dans ce cadre, de résoudre de nombreux problèmes dans la région.

Nous défendons la solution à deux Etats et nous sommes le premier pourvoyeur d’aide à l’Autorité palestinienne en vue de construire un Etat viable. A ce titre, nous sommes également membre du Quartet, aux cotés de l’O.N.U, des Etats-Unis et de la Fédération de Russie. Le groupe a été formé en 2002 pour tenter d’apaiser les tensions régionales, aggravées après le déclenchement de la seconde Intifada en 2000. J’étais moi-même le représentant de l’U.E auprès de James Wolfensohn, envoyé spécial du Quartet chargé de coordonner les efforts de la communauté internationale en faveur du désengagement israélien de la bande de Gaza entre mai 2005 et avril 2006. On pourra véritablement parler de succès du processus de paix lors de la réunification politique et territoriale de Gaza et de la Cisjordanie. Pour y parvenir, les Palestiniens doivent parler d’une seule voix, ce qui requière que le Hamas ne soit plus au pouvoir ou qu’il change d’attitude. Nous apprécions beaucoup l’initiative du secrétaire d’Etat américain John Kerry qui a relancé le processus de paix à été 2013. Si les négociations n’aboutissent pas avec lui, il est difficile de dire comment et quand le conflit prendra fin car John Kerry est l’une des rares personnes à y avoir mis autant d’énergie. La difficulté pour lui sera d’accorder les deux parties sur des points où les positions divergent radicalement comme la question du statut des réfugiés ou de Jérusalem.

L’U.E entretient également des relations étroites avec les pays du Maghreb où elle s’attache à soutenir depuis plusieurs années les réformes politiques et économiques et à coopérer sur les questions liées à l’immigration. Nous avons également signé des accords de libre-échange avec le Maroc, l’Algérie et la Tunisie.

Nos relations avec les pays du Golfe sont basées sur du respect mutuel. En 1988, l’U.E a conclu un accord de coopération avec le Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe, composé de l’Arabie saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d’Oman et du Qatar. Cet accord vise surtout à approfondir la coopération économique entre nos deux régions dans des domaines aussi variés que les nouvelles technologies, les énergies alternatives ou encore la sûreté nucléaire. Notre coopération pourrait cependant être plus poussée ; cela fait plus de 20 ans que nous tentons par exemple de négocier un traité de libre-échange, mais les négociations ont été suspendues à plusieurs reprises, bien que nous soyons déterminés à le conclure, la péninsule arabique étant un important partenaire commercial. La coopération politique est plus approfondie entre nos deux organisations régionales. Nous disposons sur place de deux délégations : la première en Arabie saoudite qui couvre le Bahreïn, le Koweït, Oman et le Qatar ; la seconde à Abou Dhabi qui a ouvert récemment et couvre les Emirats arabes unis. L’U.E travaille étroitement avec les pays du Golfe pour maintenir la stabilité régionale. On l’a vu notamment au Yémen où le Conseil de coopération du Golfe, soutenu en cela par l’U.E, a joué un rôle de médiation entre l’opposition et le pouvoir en place, processus qui a mené au départ du président Ali Abdallah Saleh après plusieurs mois de soulèvement populaire, ainsi qu’à son remplacement par AbdRabuh Mansur Hadi et à une transition politique négociée.

L’Irak est un pays confronté à son passé, et son futur n’est pas clair. Les tensions sont fortes entre les trois principales communautés du pays que sont les chiites, les sunnites et les kurdes, aggravées par la montée en puissance des combattants se revendiquant d’Al Qaeda. Ils ont pris récemment le contrôle d’une partie des villes de Fallouja et de Ramadi, situées sur la route menant de la Syrie à Bagdad, dans une région à majorité sunnite, profitant du chaos syrien pour reprendre du terrain. Ils sont en guerre contre le gouvernement dirigé par le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki. Pourtant, je suis convaincu que l’Irak est un pays riche qui devrait prendre la place qui lui revient dans le monde arabe. Nous essayons de l’aider en lui apportant une aide financière et en soutenant les réformes politiques et économiques qui y sont menées.

S’agissant de l’Iran, la coopération avec l’U.E est plus restreinte, du fait notamment des inquiétudes des pays membres concernant son programme nucléaire et de la situation préoccupante des droits de l’homme dans le pays.

Que pensez-vous de la situation en Syrie ? Quelle est la position de l’Union européenne ?

La situation en Syrie est très compliquée et s’est encore complexifiée depuis le début de la guerre civile. Cela tient principalement au fait que nous avons une multiplicité d’acteurs, l’opposition s’étant morcelée en factions armées rivales depuis le début du soulèvement populaire contre Bachar el-Assad en avril 2011. L’Armée libre de Syrie, fondée dès le début du conflit par des déserteurs de l’armée syrienne, perd du terrain face à la montée des groupuscules islamistes, certains se réclamant d’Al Qaeda comme l’Etat islamique en Irak et au Levant (Isis) ou le Front Al Nosra, d’autres refusant cette affiliation comme le Front islamique. Ces divisions et la montée en puissance de la composante djihadiste affaiblissent la cause syrienne. Nous pensons cependant qu’une solution politique est seule à même de résoudre le conflit.

Depuis le début des hostilités, les relations entre l’U.E et la Syrie ont pris une nouvelle tournure. Nous soutenons l’action de Lakhdar Brahimi, désigné médiateur international de l’O.N.U dans le conflit syrien depuis août 2012 où il a succédé à Kofi Annan, ce dernier étant parti à la suite de l’échec de son plan de paix qui prévoyait un cessez-le-feu. Brahimi tente depuis lors de trouver une alternative diplomatique au conflit, notamment dans le cadre de la conférence internationale de paix Genève-2, qui s’est tenue le 22 janvier à Montreux. De son côté, l’U.E a pris plusieurs dispositions dont des appels répétés à un cessez-le-feu, la suspension de ses accords de coopération avec la Syrie et la mise en place d’un système de sanctions financières. Mais malgré toutes ces tentatives, la Syrie continue de s’enfoncer dans la crise. Depuis le début des conflits, on compte plus de 100.000 morts, 4 millions de déplacés, 2 millions de réfugiés [2] et la destruction de nombreuses villes et d’infrastructures. L’UE et les pays membres ont dépensé près de 2 milliards d’euros pour aider les victimes en Syrie et les réfugiés dans les pays voisins, ce qui en fait le principal pourvoyeur d’aide humanitaire aux Syriens. Cet afflux de réfugiés déstabilise la région entière, surtout au Liban où un habitant sur cinq est un réfugié de Syrie. Une grande partie de notre aide aux réfugiés est dédiée à l’éducation des enfants. Enfin, nous avons récemment décidé de prendre des mesures pour protéger le patrimoine culturel de la Syrie, alors que de nombreux sites archéologiques et de villes ont été détruits et pillés. Nous essayerons désormais de limiter le vol d’œuvres d’art en tentant de les confisquer et de les répertorier.

D’après vous, que sera le Moyen-Orient dans 50 ans ?

A ce stade, il m’est difficile de répondre à cette question. Cependant, les événements qui s’enchainent depuis quelques années laissent présager une tendance plutôt positive. Les populations arabes ne sont plus satisfaites de leurs conditions de vie et de la situation économique, sociale et politique de leur pays. Elles réclament du changement et veulent prendre part à l’action politique. Combien de temps faudra-t-il pour que leurs aspirations se concrétisent ? Personne ne peut le dire. Si on ose la comparaison historique, et en essayant d’éviter les anachronismes, il faut se remémorer les révolutions qui ont traversé l’Europe au XIXe siècle, notamment ce fameux "Printemps des peuples", soit une floraison de révolutions qui se sont répandues par effet de ricochet dans plusieurs pays européens en 1848, comme c’est le cas dans plusieurs pays arabes depuis décembre 2010. Au XIXe siècle, malgré l’étendue du mouvement, les revendications libérales des peuples et leurs aspirations nationales ont été réprimées et ont fini dans l’ensemble par avorter. Cependant, ces soulèvements n’ont pas été sans conséquences, portant parfois en elles les germes d’une nouvelle révolution ou d’une transformation, sûre mais lente, vers les démocraties et les régimes libéraux que nous connaissons aujourd’hui en Europe. Dans toutes les révolutions, on observe plusieurs vagues et le changement véritable prend du temps. A long terme cependant, on peut espérer que les pays se stabiliseront, que les aspirations des peuples seront satisfaites.

Publié le 05/02/2014


Mélodie Le Hay est diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris où elle a obtenu un Master recherche en Histoire et en Relations Internationales. Elle a suivi plusieurs cours sur le monde arabe, notamment ceux dispensés par Stéphane Lacroix et Joseph Bahout. Passionnée par la culture orientale, elle s’est rendue à plusieurs reprises au Moyen-Orient, notamment à l’occasion de séjours d’études en Israël, puis en Cisjordanie.


Christian Berger est directeur du Service diplomatique de l’Union Européenne pour le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, la Péninsule Arabique, l’Iran et l’Irak depuis juin 2011.
Auparavant, il a travaillé à l’ONU, à l’OSCE et à l’UE où il a exercé ses fonctions au Comité des régions, puis a été responsable des relations avec la Syrie à l’ancienne DG Relations Extérieures de la Commission européenne ; conseiller politique sur les questions du Moyen-Orient ; représentant de l’U.E auprès de l’envoyé spécial du Quartet, James Wolfensohn de 2005 à 2006 ; responsable de l’unité de réponse aux crises et de construction de la paix à la Commission ; représentant de l’UE auprès des autorités palestiniennes de Cisjordanie et de Gaza jusqu’à ce qu’il exerce ses fonctions actuelles.


 


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